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AS (2013) CR 29
 Addendum1

 

SESSION ORDINAIRE DE 2013

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(Quatrième partie)

COMPTE RENDU

de la vingt-neuvième séance

Lundi 30 septembre 2013 à 15 h 00

ADDENDUM 1

Débat libre

L’intervention suivante a été communiquée au service de la séance pour publication au compte rendu par un orateur qui, inscrit et présent en séance, n’a pu être appelé à la prononcer faute de temps.

Mme ERKAL KARA (Turquie)  – Au début des années 1960, l’Allemagne a connu une grande vague d’immigration des ouvriers turcs. A présent, plus de 2,7 millions de Turcs qui vivent en Allemagne font face à de sérieuses violations de leurs droits à l’éducation, à l’emploi et aux services sociaux. Ils sont parfois victimes de la violence xénophobe. Le pire est que les auteurs de ces actes demeurent parfois impunis.

Je pense que vous connaissez tous le procès NSU qui se poursuit mais qui est entouré d’allégations impliquant les agences de sécurité allemandes. J’espère que ces allégations seront examinées de manière approfondie.

Je voudrais attirer votre attention sur un autre exemple d’acte xénophobe qui s’est produit juste avant les élections législatives. On a envoyé à plusieurs personnalités politiques d'origine étrangère des lettres de menace accompagnées de billets d'avion d'une compagnie fictive, «Air Retour», les pressant de rentrer chez eux à moins d'une semaine des élections législatives. Il y est marqué «pays d'origine» comme destination et «immédiatement» comme date de départ. Il est clair que de telles menaces sont antidémocratiques et ne doivent pas rester sans réponse.

Avant de terminer, je voudrais souligner un autre problème d’actualité qui a ressurgi lors des élections législatives. A cause de l’entrée en vigueur en janvier 2013 du « mécanisme de l’option » – le dispositif obligeant les jeunes à se prononcer pour leur nationalité allemande ou étrangère avant leurs 23 ans –plusieurs Allemands de naissance ont vu leurs droits politiques entravés lors des élections qui se sont déroulées le 22 septembre. Scolarisés dans le pays, travailleurs, contribuables, ces individus n’accèdent pas pour autant à la pleine citoyenneté. Le mécanisme de l’option va à l’encontre du principe d’égalité des droits puisque ce mécanisme ne concerne pas les ressortissants des pays de l’Union européenne.

J’appelle mes collègues à prendre conscience de la xénophobie qui monte en Europe et qui entrave les droits démocratiques dont nous sommes supposés être les défenseurs.