21.01.08

ALLOCUTION D’OUVERTURE

MONSIEUR LLUIS MARIA DE PUIG

PRÉSIDENT DE L’ASSEMBLÉE PARLEMENTAIRE

PARTIE DE SESSION DE JANVIER 2008

(Strasbourg, 11h30, 21 janvier 2008)


Honorables membres de l’Assemblée, mesdames et messieurs les Ambassadeurs, chers amis, mesdames et messieurs,

Nous disons en Espagne que « les gens de bien savent faire preuve de gratitude ». C’est pourquoi, avant toute autre considération, je tiens à exprimer ma reconnaissance à ceux qui ont contribué à ma désignation en tant que Président de l’Assemblée, désignation qui est pour moi un grand honneur et une immense responsabilité.

En premier lieu, c’est à vous, mes collègues de l’Assemblée, que vont mes remerciements pour la confiance et le soutien que vous m’avez témoignés. Je m’efforcerai d’être à la hauteur de cette confiance et de représenter aussi dignement que possible le Groupe socialiste qui a proposé ma candidature. Je suis reconnaissant aux compagnons d’aujourd’hui, mais j’ai aussi une pensée toute particulière pour ceux qui les ont précédés.

Je ne puis oublier aujourd’hui l’influence qu’ont exercée sur moi des personnalités telles que Karl Ahrens, M. A. Martinez, Peter Hardy, Rudolf Bindig, Miko Elo, Tarja Halonen, Peter Schieder, Tony Lloyd, Terry Davis – mon prédécesseur à la présidence du Groupe – et d’autres trop nombreux pour que je puisse les citer tous. Ils ont été mes compagnons et mes amis, mais aussi, dans une large mesure, mes maîtres.

J’adresse également mes remerciements à la délégation espagnole, pour son sens de l’Etat et son européanisme, pour l’appui qu’elle m’a toujours apporté dans mes activités et bien sûr pour la cordialité et la générosité dont elle a fait preuve à mon égard – je considérerai toujours ses membres comme des amis personnels.

Je voudrais aussi dire ma gratitude aux présidents de groupe avec lesquels j’ai travaillé au cours des quatre dernières années, qui m’ont donné des preuves de réelle amitié en dépit de nos nombreuses divergences politiques. Je les remercie tous, sans exception.

Je n’oublie pas non plus ce que je dois au Secrétaire Général de l’Assemblée, son travail à mes côtés durant toutes ces années, ses conseils, ses compétences et sa constante volonté de collaborer. J’ai beaucoup de respect pour le Secrétariat et pour le travail qu’il accomplit au service de l’Assemblée.

Il a droit, je crois, à notre reconnaissance. Nous pouvons compter sur une équipe de fonctionnaires de premier ordre. Je ne vais pas citer tous ceux qui m’ont tant de fois aidé personnellement et qui sont aujourd’hui mes amis. Ils sont nombreux.

Je ne mentionnerai que Bruno Haller, avec qui ce fut un plaisir de travailler pendant de nombreuses années, une collaboration positive et chaleureuse qui se poursuit aujourd’hui avec son successeur, Mateo Sorinas.

Alors que j’accède à la présidence d’une importante institution européenne, je tiens, vous le comprendrez, à adresser des remerciements très personnels à ma famille et spécialement à mon épouse et à mes deux filles qui, pendant vingt-cinq ans, ont supporté stoïquement les absences et les horaires de travail qu’exigeait mon engagement envers le Conseil de l’Europe et qui ont pesé sur notre vie de famille. Vous le savez, un tel appui n’a pas de prix.

Mesdames et messieurs, chers amis,

Je succède en qualité de président à René van der Linden. Je serais un ingrat si je ne reconnaissais pas le travail qu’il a accompli à la tête de notre Assemblée. Il a fait preuve d’un dévouement extraordinaire. Ses efforts – sa présence dans toutes les instances de débat, ses innombrables initiatives, sa disponibilité personnelle – ont eu pour effet une plus grande visibilité du Conseil de l’Europe, une plus grande visibilité de notre Assemblée. C’est aussi sous son impulsion qu’ont pris corps des projets comme le débat annuel sur la situation des droits de l’homme et de la démocratie et le dialogue interreligieux. La présence de hautes autorités religieuses dans notre hémicycle a été son idée. D’autre part, il a été à l’origine de réformes du règlement et du fonctionnement de l’Assemblée qui font aujourd’hui partie de nos normes internes.

Je crois pouvoir ajouter que René van der Linden n’est pas pour rien dans le rapport Junker, le mémorandum d’accord avec l’Union européenne et l’accord avec le Parlement européen. Il a constamment défendu les vues de l’Assemblée devant le Comité des Ministres au point d’en lasser plus d’un. Mais il a campé sur ses positions, comme il l’a fait devant l’Union européenne dans la défense de nos structures consacrées aux droits de l’homme, si souvent méconnues par nos amis de Bruxelles. Il a été un président engagé et opiniâtre, dévoué de toute son âme au service de l’Assemblée qu’il présidait. De toute son âme. Et vous n’ignorez pas à quel point l’âme est importante pour un chrétien-démocrate ! Pour toutes ces raisons, j’exprime, au nom de l’Assemblée, ma reconnaissance à René van der Linden.

Chers amis, vous venez d’élire un président qui croit en l’Europe et qui croit au Conseil de l'Europe. Je suis un Européen convaincu qui est de surcroît optimiste quant à notre avenir et à celui de nos institutions. Comme le savent certains d’entre vous, mon activité professionnelle est la recherche et l’enseignement dans le domaine de l’histoire.

C’est pourquoi ma vision de l’Europe est très influencée par la séquence historique, et c’est pour cette raison que je suis optimiste. Le passé européen est une succession de guerres et de conflits, de tragédies et de misères, d’oppressions sans fin, de luttes fratricides, de destruction et de mort… Tout cela est certain, l’histoire de l’Europe, comme celle de l’humanité, est en grande partie une tragédie. On a demandé un jour à l’historien Ramón Carande de définir l’histoire en deux mots. Sa réponse fut la suivante : “Trop de retours en arrière”. Cette définition pourrait très bien s’appliquer à l’histoire de l’Europe, avec ses guerres sanguinaires, de religion, d’impérialisme, ses guerres dues aux fascismes, aux nationalismes exacerbés ou à l’épuration ethnique allant jusqu’au génocide, aux dictatures et aux totalitarismes… On pourrait tout à fait dire “trop de retours en arrière”.

Mais ce n’est pas là toute l’histoire de l’Europe, c’est la face la pire de l’histoire. L’autre face est celle qui nous intéresse. L’histoire d’une Europe capable de hisser l’étendard de la liberté, de l’émancipation, des droits de l’homme, de la démocratie et du progrès. Et tout cela, l’Europe l’a fait aussi. C’est pour cela que je suis optimiste.

Nous devons être critiques avec notre passé, mais nous devons aussi revendiquer l’Europe qui fut capable de l’Humanisme, de la Renaissance, des Lumières, du libéralisme, du socialisme démocratique, de la libre pensée, de l’humanisme religieux et de l’humanisme laïc, de la démocratie, du suffrage universel, de la séparation des pouvoirs, du pluralisme politique, de l’Etat providence et de la Convention européenne des droits de l'homme, une Europe capable de créer il y a près de soixante ans le Conseil de l'Europe…

L’histoire de l’Europe a été terrible, mais les progrès ont aussi été impressionnants. Je crois que si l’on prend l’image du verre à moitié vide ou à moitié plein et que l’on regarde l’Europe d’aujourd’hui, il faut bien reconnaître qu’il est à moitié plein et que la meilleure solution est de continuer à le remplir.

A ce niveau de la réflexion, permettez-moi la pédanterie de dire que je ne suis pas d’accord avec Georges Steiner, dans son célèbre livre “Une idée d’Europe”, je ne suis pas d’accord avec sa définition de l’Europe et son affirmation concernant le déclin définitif et irréversible de notre continent. En premier lieu, les éléments qu’il décrit comme faisant l’unité européenne – les cafés, le paysage, l’héritage grec, le monothéisme, l’urbanisme empreint d’histoire – sont en partie acceptables à côté de bien d’autres. Mais ses théories pessimistes sur les conflits ethniques et l’appauvrissement culturel comme cause inévitable de la ruine de l’Europe sont inacceptables.

L’Europe est une accumulation de cultures, une authentique multitude d’unités et de diversités dont la première image est la variété. De langues, de cultures, de coutumes, de paysages, de climats, de populations, de ressources naturelles et de traditions. Bien sûr, on peut également dire que l’économie s’uniformise de plus en plus, que les nouvelles technologies s’imposent jusque dans le moindre recoin, que l’ouverture de la société aux sciences et au progrès est générale, et que les Européens ont en commun de nombreuses formes de vie, des fondements juridiques, des libertés individuelles, des valeurs éthiques et morales, un système démocratique et des institutions communes, tout ce qui constitue une identité européenne en termes de culture ou de civilisation.

Je ne crois pas que cette identité et les institutions comme le Conseil de l'Europe soient vouées à un déclin irréversible. Je crois au contraire que nous nous trouvons dans un processus de cohésion, de perfectionnement de nos idées, de nos instruments et de nos objectifs qui va porter ses fruits plus tôt qu’on ne le pense en termes de progrès, d’humanisme et d’égalité.

Je vous disais que je crois au Conseil de l'Europe. Je pense sincèrement qu'il s'agit d'un instrument majeur, d'une plate-forme majeure de progrès. Et pas seulement pour l'Europe.

Je vais maintenant vous exposer ma vision du Conseil de l’Europe aujourd’hui. Je suis arrivé en 1983, alors que l’Organisation comptait 21 Etats membres. En réalité, notre institution ne couvrait alors qu’une partie de l’Europe, l’Europe occidentale.

Depuis, avec les changements survenus dans les pays autrefois situés de l’autre côté du Rideau de fer et leur intégration progressive au sein du Conseil de l’Europe, notre Organisation a connu une expansion considérable et a finalement atteint son objectif fondateur, celui de devenir une grande institution paneuropéenne.

Le moment venu, le Conseil de l’Europe a accompli une tâche extraordinaire. Ce travail était indispensable pour accueillir nos voisins et amis d’Europe centrale et orientale, et le Conseil de l’Europe leur a ouvert les bras. Ce faisant, il a rendu à l’Europe, et à toutes ces démocraties naissantes, un service immense. L’arrivée d’un aussi grand nombre de nouveaux pays a incontestablement apporté au Conseil et à notre Assemblée des changements tout autant quantitatifs que qualitatifs. Il y a aujourd’hui 47 Etats membres, qui couvrent la Grande Europe ou, en d’autres termes, l’ensemble de notre continent.

Face à cette situation nouvelle, nous nous sommes efforcés de poursuivre nos travaux conformément à notre Statut fondateur, bien que les crises des Balkans aient perturbé la plupart de nos activités.

Quoi qu’il en soit, loin de renoncer à ces objectifs, le Conseil de l’Europe a poursuivi son action en faveur de la paix et de la stabilité, en Europe et ailleurs.

Ces dernières années, le calme est revenu, et nous avons réexaminé nos priorités et engagé de nombreuses réformes qui permettent au Conseil et à l’Assemblée de travailler plus efficacement.

Pour ce qui est de nos objectifs politiques, je dirais que les chefs d’Etat et de gouvernement, lors du Troisième Sommet du Conseil de l’Europe organisé à Varsovie en 2005, nous ont confié la mission de rapprocher le Conseil de l’Europe de ses citoyens, notamment en renforçant sa transparence et son efficacité.

Nous devrions considérer les priorités fixées à Varsovie comme étant en mutation constante, des priorités auxquelles nous devons en permanence être capables de nous adapter, dans une Europe qui est elle aussi en mutation constante.

Nous ne saurions nous limiter à ces valeurs fondamentales communes que sont les droits de l’homme, la démocratie et la primauté du droit. En effet, aussi importantes soient-elles, elles ne peuvent être garanties si nous ne savons pas, dans le même temps, faire de l’Europe un continent plus humain, où chaque citoyen se sent en sécurité.

Le Conseil de l’Europe doit s’engager pleinement en faveur d’une Europe plus humaine.

Une Europe où les valeurs sociales sont respectées et renforcées.

Une Europe qui n’a de cesse que la violence envers les femmes et les enfants appartienne définitivement au passé.

Une Europe qui lutte résolument contre ce crime abominable qu’est la traite des êtres humains.

Une Europe qui sait reconnaître dans ses minorités la richesse qu’elles représentent. Comme vous le savez, je suis catalan et ces questions ont donc pour moi une résonance particulière.

Une Europe qui lutte avec détermination contre toutes les formes de corruption.

Une Europe attentive à son environnement, fermement engagée en faveur du développement durable.

Une Europe consciente du réchauffement climatique et qui mène à ce sujet une action concrète.

Une Europe qui voit dans l’immigration une chance pour l’avenir, plutôt qu’un danger.

Une Europe qui donne à l’éducation la place qui lui revient de droit, au centre de la société.

Une Europe, enfin, qui fait du dialogue interculturel, dont nous avons tant besoin, un outil au service de la lutte contre le racisme, la xénophobie et l’intolérance.

Le moment est venu d’évoquer les relations du Conseil de l’Europe avec ses voisins proches. En près de 60 ans, l'Europe a changé, le monde aussi.

Aujourd'hui plus que jamais, dans un monde globalisé en constante mutation, l'Europe doit faire face à de nouveaux enjeux. La mondialisation de l'économie, l'évolution démographique, le changement climatique, l'approvisionnement énergétique ou encore les nouvelles menaces qui pèsent sur la sécurité de nos sociétés sont autant de défis auxquels l'Europe du 21e siècle se trouve confrontée.

Les États membres ne sont plus en mesure d'affronter seuls tous ces nouveaux enjeux qui ne connaissent pas de frontières. Un effort collectif permettra d'y faire face et de répondre aux préoccupations des citoyens. Mais pour ce faire, l’Europe ne doit pas devenir une forteresse.

Nous devons nous efforcer de promouvoir nos valeurs auprès de nos voisins proches, en Méditerranée et en Asie centrale. Nous devons réfléchir à des méthodes pragmatiques nous permettant de développer un dialogue institutionnel avec nos voisins dans des domaines de coopération spécifiques.

Développer nos relations avec les autres acteurs de la politique européenne, notamment avec l’Union européenne, doit rester un de nos objectifs. Connaissant bien cette institution, je suis convaincu que l’Union européenne devrait faire meilleur usage de l’expérience, du savoir faire et des instruments du Conseil de l’Europe. Nous avons à présent le mémorandum d’entente entre le Conseil de l’Europe et l’Union européenne qui constituera je l’espère une nouvelle base de coopération.

Je me félicite que le traité de Lisbonne réformant l’Union européenne ait ouvert la voie à l’adhésion de cette institution à notre Convention européenne des Droits de l'Homme.

Tous les citoyens des Etats membres de l’Union européenne seront ainsi protégés contre d’éventuelles violations de leurs droits par les institutions de l’Union européenne. Par cette mesure, un pas important a été fait vers la création d’un espace juridique européen commun.

S’agissant du Parlement européen, je me réjouis de la signature de l’accord de coopération entre notre Assemblée et le Parlement européen qui est intervenue le 28 novembre dernier. Cet accord représente la mise en œuvre d’une des recommandations de M. Jean-Claude Juncker.

Enfin, avec l’OSCE et les Nations unies, nous devrions souligner nos avantages comparatifs respectifs et continuer à rechercher une complémentarité afin de réduire les risques de double emploi.

Je tiens à placer mon mandat sous le signe de l’Europe des citoyens. Je pense que le rôle de l’Assemblée est d’apporter sa contribution à une Europe qui se fait pour les Européens et par les Européens. Tel a été dès le début l’objectif qui a guidé les architectes du projet politique européen. Les pères fondateurs, tous, De Gasperi, Schumman, Spaak, Churchill, Adenauer et Monnet savaient pertinemment que le succès de leur entreprise dépendait de la capacité des femmes et des hommes politiques à écouter les aspirations des peuples et à y répondre. Il est de notre rôle de rapprocher le Conseil de l’Europe des citoyens européens.

A cet égard il est impératif que les thèmes que nous abordions soient en adéquation avec leurs préoccupations et leurs attentes. Nous devons débattre des sujets représentant un réel intérêt pour nos concitoyens, aussi controversés soient ils, et ainsi mieux cibler les activités de notre Organisation. Ceci implique par conséquent de mettre de côté pour un certain temps les questions touchant uniquement à notre fonctionnement interne. Ces dernières années, à l’impulsion de notre président et de la Commission de Règlement nous avons introduit un certain nombre de modifications au fonctionnement de l’Assemblée.

Il faut maintenant maîtriser ces changement et évaluer dans l’action sa pertinence et faisabilité. Je ne pense pas de ma part continuer a introduir plus de réformes avant avoir constaté l’efficacité et résultat positif de tous les changements qu’on a adopté dans la dernière Commission Permanente.

Le travail des commissions est à cet égard primordial. Je m’attacherai au cours de mon mandat à leur donner la parole afin que leur rôle comme moteur de cette Assemblée soit plus largement reconnu. Pour ce faire, les commissions doivent être encore plus actives ce qui aura pour conséquence d’accroître la participation à leurs travaux. Dans cette perspective, il faut être conscient du fait qu’il est souvent plus facile d’intervenir et d’influencer le débat en commission qu’en séance plénière.

Nous devons aussi tenir compte du travail que font d’autres institutions parlementaires internationales comme le parlement panafricain ou l’Union interparlementaire latino-américaine. Nos relations avec elles nous offrent une tribune pour le dialogue sur les valeurs que nous voulons promouvoir.

Concernant la place de l’Assemblée parlementaire au sein du Conseil de l’Europe, j’attache notamment une grande importance aux relations institutionnelles harmonieuses entre les deux organes statutaires de notre institution, que sont le Comité des Ministres et notre Assemblée.

Il est impératif que nous travaillions de concert dans l’intérêt de notre Organisation. Bien que en tout moment et occasion nous, l’Assemblée, nous devrons défendre notre position et essayer de convaincre le Comité de Ministres de la justesse de nos arguments et de nos revendications.

S’agissant de la Cour européenne des droits de l’homme, nous nous devons de la soutenir et de tout faire pour qu’elle ne croule pas sous le poids de son propre succès.

Par ailleurs, nous devons travailler en étroite coopération avec le Secrétaire Général, nous devons soutenir le travail du Commissaire aux droits de l’homme tirer le meilleur parti possible de nos accords de coopération avec la Commission de Venise et le centre Nord-Sud. J’invite les commissions à le faire chaque fois que cela s’avère nécessaire.

Nous devons tous conjuguer nos efforts afin que le Conseil de l’Europe soit mieux connu et apprécié par nos citoyens. Contre l’épanouissement des sociétés et institutions « liquides », comme les a défini Zigmunt Bauman le Conseil de l’Europe doit rester bien solide ; face a une postmodernité flexible, voluble e incertaine nous devons opposer la stabilité permanente et la force de nos convictions et de notre vision de l’avenir.

Je terminerai en citant un extrait du célèbre discours de Winston Churchill qu’il a prononcé à Zurich en 1946 : « Si la Sociétés des Nations n'a pas connu le succès, ce n'est pas parce que ses principes firent défaut, mais bien du fait que les États qui l'avaient fondée ont renoncé à ces principes. Elle a échoué parce que les gouvernements d'alors n'osèrent pas regarder les choses en face ».

Nous nous devons aujourd’hui plus que jamais de regarder les choses en face et de faire en sorte de porter haut et fort les valeurs défendues par le Conseil de l‘Europe à travers tout le continent et au-delà.

C’est un combat de chaque instant que j’entends mener avec vous tout au long de mon mandat!

Je vous remercie de votre attention.