Intervention de M. Franz FISCHLER, Membre de la Commission européenne chargé de l'agriculture, du développement rural et de la pêche

(Extrait du compte-rendu)

M. FISCHLER (Interprétation) souligne que l’agriculture est un élément clé du partenariat euro-méditerranéen. Pour contribuer au développement de la région méditerranéenne, il faudra diversifier les productions, en améliorer la qualité et améliorer, aussi, la gestion de l’eau.

Très favorable à la diversification des productions, la Commission européenne s’est attachée à préparer la libéralisation du commerce agricole décidée à Barcelone en définissant les conditions de la création d’une zone de libre-échange. Un meilleur accès au marché européen créera en Méditerranée une zone de stabilité fondée sur des échanges équitables. Les programmes MEDA, dont l’efficacité est déjà remarquable, seront encore renforcés, avec l’objectif de développer les productions locales. La Commission européenne a aussi décidé de créer, pour chaque pays de la région, des instances chargées de résoudre les problèmes au fur et à mesure qu’ils apparaîtront.

Il convient encore d’améliorer la qualité des produits et la sécurité alimentaire, ce qui suppose des réformes d’envergure qui devront concerner aussi les douanes et les transports. Des programmes d’aide ont également été conçus avec l’objectif de définir une agriculture équitable et durable.

S’agissant de l’élargissement de l’Union européenne, M. Iwiński a souligné à juste titre la nécessité du développement rural, ce pourquoi le programme SAPARD a été conçu. Comme on le sait, les négociations préalables à l’adhésion de chaque pays candidat comprenaient des mesures spécifiques. Le rapporteur a également souligné la nécessité de simplifier la politique agricole commune; comment ne pas être d’accord avec lui? Toutefois, il admettra que de très nombreuses propositions de simplification ont déjà été adoptées. M. Fischler aurait aimé pouvoir présenter à l’Assemblée le résultat des négociations relatives à la réforme de la Pac; cela n’est malheureusement pas encore possible, mais il a bon espoir que les négociations aboutiront heureusement dans un avenir proche. Un long chemin a déjà été parcouru sur la voie de la modernisation de l’agriculture européenne, dont chacun admet désormais qu’elle n’est pas seulement synonyme de productions alimentaires.

Les agriculteurs contribuent aussi à la protection de la faune, de la flore, du paysage et des ressources naturelles, et ils participent d’un aménagement harmonieux du territoire. Il est donc logique que l’un des objectifs majeurs des propositions de réforme de la Pac consiste à renforcer le lien entre agriculture et protection de l’environnement. C’est pourquoi les bénéficiaires des paiements directs devront s’engager à respecter l’environnement, ou y être contraints.

C’est d’ailleurs un sujet délicat que celui des paiements directs. Au terme d’une longue négociation, un compromis a été trouvé en vertu duquel les versements seront faits progressivement, quelques années après l’adhésion des nouveaux membres. Les pays concernés pourront d’ailleurs compléter ces paiements par des financements propres. Cette solution permet de concilier les souhaits des Etats membres actuels et des membres futurs.

En conclusion, les pays méditerranéens devront s’attacher à développer des productions agricoles complémentaires des productions européennes, et l’Union devra leur fournir l’aide adéquate. S’agissant de l’élargissement, M. Fischler fait part de son optimisme et se dit convaincu qu’il sera possible de parvenir à une agriculture durable, à la condition que les nouveaux membres acceptent les restructurations indispensables.