MEETING OF THE PARLIAMENTARY ASSEMBLY

OF THE COUNCIL OF EUROPE

STRASBOURG

Wednesday 4th October 2006

Speech by

Mr. Angel Gurría

Secretary-General

Organisation for Economic Co-operation and Development, Paris

Introduction

      Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, c’est pour moi un honneur que de m’adresser à cette Assemblée parlementaire pour la première fois.

      Le thème de notre discussion d’aujourd’hui : « L’OCDE et l’économie mondiale » me paraît tout à fait pertinent car je considère que la mission fondamentale de l’OCDE est de contribuer à améliorer le fonctionnement de l’économie mondiale.

      Depuis ma nomination au poste de Secrétaire général de l’OCDE, j’ai rencontré de nombreux responsables, aussi bien de pays membres de l’OCDE que de pays non membres et, notamment, des parlementaires. Et j’ai été impressionné par la très haute estime dans laquelle ils tiennent les travaux de l’OCDE – (i) les examens par les pairs et les travaux de surveillance économique, comme nos perspectives économiques semestrielles et nos études économiques périodiques ; (ii) les exercices de comparaison internationale comme « Objectif croissance » et le Programme international pour le suivi des acquis internationaux des élèves, plus connu sous le nom de PISA, ainsi que (iii) les instruments de l’OCDE, comme les Principes de gouvernement d’entreprise ou la Convention sur la lutte contre la corruption.

      Cette Organisation a vraiment un rôle propre à jouer et devrait être mieux connue des milieux d’experts et au-delà. Pour améliorer l’impact et l’influence de nos travaux, je suis tout à fait convaincu que l’un des moyens essentiels d’y contribuer est de renforcer les partenariats entre l’OCDE et les parlementaires, comme vous-mêmes.

      A cet égard, je souhaiterais tout d’abord féliciter M. Ignacio Cosidó pour l’excellent rapport établi en vue de ce débat. Et je suis ravi d’apprendre que certains d’entre vous se joindront à nous demain au siège de l’OCDE à Paris pour notre séminaire parlementaire à haut niveau sur le thème « La croissance et l’emploi ».

Challenges for economic growth and development

      As Mr Cosidó noted in his report, the economies of the major OECD countries, including in Europe, are all expected to continue to grow in the next 18 months, albeit at a somewhat slower pace. Emerging economies as a group continue to excel, with China and India in particular remaining major drivers of the global expansion.      

But, while the near-term global outlook seems rather positive, I would like to mention four risks which could threaten such a scenario:

      And while we are working on the problems of today, we should not forget that the problems of tomorrow are almost upon us.

      Population ageing is perhaps the biggest challenge for many OECD countries. This means putting more emphasis on the sustainability of pension systems and the performance of health care systems. Today, the health economy represents some 10 per cent of GDP in the OECD as a whole, rising up to nearly 15 per cent in the US. It is for this reason that I believe that health should be one of the priority issues at the OECD.

      There are many elements to the population ageing puzzle, including migration, another one of the OECD’s priority issues. I am convinced that "enlightened migration" can be a win-win for both sending and receiving countries – even if the movement of people is one of the most difficult aspects to manage globally. Emigrants from developing countries can contribute not just to their host societies, but the money they send to their families back home is also helping consumption and poverty reduction in such countries.  

      This leads me to saying a few words about the Millennium Development Goals. Progress towards achieving these goals remains disappointing. We are essentially talking about the need to tackle poverty. I have said this many times before, but let me say it again: Poverty is the ultimate systemic threat. We must address it not just on ethical and moral grounds but also for purely economic reasons.

      Important promises have been made to increase aid. But increasing aid flows is not enough. We have to ensure that aid is effective and helping to lift people out of poverty. The Paris Declaration on Aid Effectiveness, adopted in 2005, was inspired by OECD work in this area. The Declaration sets out commitments on improving aid practices, with targets to measure progress in 12 areas. The OECD’s Development Assistance Committee is the host of this major international effort which we expect will fundamentally change the way aid is channelled and accounted for.

      This brings me here to the issue of water and sanitation. Access to a reliable supply of clean water and sanitation services would help achieve progress on virtually every single one of the Millennium Development Goals. Without water, life cannot exist. You cannot grow food. Without clean drinking water you are prey to many waterborne illnesses. I have seen the impact that access to clean water and sanitation can have on the poorest, on women and children – on their lives and their dignity. It is therefore imperative to guarantee clean water and sanitation to the billions who still do not have it. The OECD and the DAC should join and co-ordinate with other official and non-official organisations in this endeavour.

      While I am discussing issues of emerging and developing economies, it is perhaps a good moment to mention the issue of new members of the OECD, and the OECD's co-operation with non-member economies. I understand that this is an issue which has been of great interest to the Parliamentary Assembly. As you know, the 1990s saw a wave of six new OECD Member countries, starting with my own country Mexico in 1994. This same period also saw a rapid development in the OECD's co-operation with non-member economies.

      Following a recent OECD Council decision on a new governance structure for the Organisation, at their meeting in May this year, Ministers agreed that it is essential to expand the OECD's global reach and policy impact through an enlarged membership and enhanced engagement with important non-OECD economies. The OECD Council is now hard at work in a process of identifying countries for potential accession and countries for enhanced engagement with the OECD. The Ministers also asked me to develop new ideas and be proactive in approaching non-Member economies with a view to making the OECD a permanent hub for dialogue on global economic issues for member and non-Member economies

Mise en œuvre des réformes favorables à la croissance économique et au développement

      Comme je l’ai signalé au début de mes remarques, notre plus grand défi consiste peut-être à améliorer l’efficacité et l’influence de l’OCDE ainsi que sa pertinence pour la formulation des politiques.

      Dans de nombreux pays, des stratégies de réforme bien conçues n’ont pas pu être mises en œuvre ou poursuivies sur des périodes suffisamment prolongées en raison de leurs coûts politiques à court terme. Cela vaut aussi bien pour les économies membres de l’OCDE que pour d’autres.

      De manière générale, les coûts de la réforme se font sentir au début, alors que ses avantages peuvent être progressifs ou se concrétiser à long terme. Ces coûts peuvent toucher essentiellement des groupes nombreux bien organisés, tandis que ses avantages peuvent bénéficier à des groupes beaucoup plus nombreux et relativement peu capables d’exercer des pressions. Ou alors, les objectifs sociaux immédiats peuvent être considérés comme contradictoires avec des priorités économiques à long terme.

      Tels sont les enjeux majeurs de ce que l’on appelle l’économie politique de la réforme, à savoir comment les gouvernements peuvent-ils mettre en œuvre les réformes qui s’imposent sans être obligés d’attendre d’être confrontés à des crises ? Et comment les gouvernements peuvent-ils promouvoir la réforme et être néanmoins réélus ?

      L’un des moyens essentiels pour y parvenir consiste à établir des partenariats avec des acteurs de premier plan comme les parlementaires afin de promouvoir un programme de réformes positives et de contribuer à informer et convaincre nos sociétés des avantages de ces réformes ou des coûts de l’absence de réformes. L’OCDE peut offrir toute une mine d’informations et d’analyses, fondées sur l’expérience que les pays membres ont mis en commun, sous son égide, depuis des décennies, en s’appuyant sur l’expertise de ses comités et de son personnel. Les Ministres des pays de l’OCDE ont récemment demandé à l’Organisation d’étudier les succès et les échecs auxquels ont abouti différents efforts de réformes afin d’en extraire les enseignements pour l’avenir et de proposer les meilleures pratiques à suivre pour aller de l’avant.

      C’est dans cette perspective que j’apprécie tout particulièrement la possibilité qui m’est offerte de rencontrer des parlementaires. En votre qualité de législateurs, vous faites partie intégrante du processus d’élaboration des politiques. En votre qualité de représentants démocratiquement élus, vous êtes tout à fait conscients des inquiétudes que suscitent chez vos concitoyens le phénomène de mondialisation et le progrès technologique. En bref, vous êtes idéalement placés pour unir vos forces à celles de l’OCDE en vue de jeter les bases de « coalitions en faveur de la réforme ».

      J’attends donc avec le plus grand intérêt de travailler avec vous et d’entendre vos propositions sur les moyens de renforcer nos liens de coopération à l’avenir.