Monsieur le Président du Parlement,
Madame la Vice-première ministre,
Madame la Secrétaire Générale adjointe,
Monsieur le maire de Dubrovnik,
Mesdames et Messieurs,
Chères et chers collègues,
C'est un honneur et un immense plaisir d'intervenir à l'ouverture de cette conférence co-organisée par l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe et le Parlement croate dans le cadre de la Présidence croate du Comité des ministres du Conseil de l'Europe.
Comme vous le savez, le Conseil de l'Europe est la plus ancienne et la plus large organisation paneuropéenne qui regroupe aujourd'hui en son sein 47 Etats – l'intégralité des Etats européens à l'exception du Belarus. L'objectif du Conseil de l'Europe est de promouvoir l'idée d'une unité européenne autour des valeurs et des principes que sont la démocratie, l'Etat de droit et le respect des droits et des libertés fondamentales. Toutefois, bien que nous nous appelions Conseil de l'Europe, nous menons depuis de nombreuses années une politique d'ouverture en direction de notre voisinage. Le but de cette politique est de partager les expériences, notamment dans le domaine de la démocratie, des droits humains et de l'Etat de droit, avec toutes celles et ceux qui souscrivent à ces valeurs et les respectent
Nous avons développé de nombreux mécanismes de coopération : les Conventions et les Accords partiels élargis comme par exemple la Commission européenne pour la démocratie par le droit (la Commission de Venise), ainsi que des forums d'échange intergouvernementaux et interparlementaires.
L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe – un des organes statutaires et le bras parlementaire de notre Organisation – regroupe en son sein 648 parlementaires venant de tous nos Etats membres, mais aussi des parlementaires observateurs ainsi que les partenaires pour la démocratie – un statut dont bénéficient déjà certains Parlements des Etats de la rive sud de la Méditerranée –. C'est dans ce contexte de dialogue et de coopération interparlementaire que notre Conférence est organisée.
Mesdames et Messieurs,
L'objectif de notre rencontre aujourd'hui est d'analyser ensemble les défis à la sécurité démocratique dans la région de la Méditerranée afin d'y trouver des réponses communes, dans l'esprit de notre responsabilité partagée pour la stabilité, la sécurité et la prospérité de cette vaste région géographique qui est la nôtre.
En effet, la Méditerranée – mare nostrum ou « notre mer » – comme elle était appelée à l'époque romaine – fut au fil des siècles un lien entre les peuples et les cultures. La magnifique ville de Dubrovnik – riche de son histoire et de son héritage culturel – en est un parfait exemple.
Historiquement, la Méditerranée a été un lieu d'échanges et d'opportunités, mais aussi un théâtre d'affrontements et de divisions. Aujourd'hui encore, les conflits en Syrie et en Libye, ainsi que la crise des réfugiés constituent un aléa permanent pour la stabilité régionale. Il est donc de notre devoir d'assumer nos responsabilités politiques et de chercher ensemble des solutions aux défis sécuritaires et démocratiques auxquels nous sommes confrontés.
Nos efforts ne peuvent être efficaces que si nous sommes guidés par les mêmes principes – la démocratie, la dignité humaine et les droits fondamentaux, ainsi que l'Etat de droit – autant de valeurs universelles qui font partie de notre héritage commun. Développer un système de gouvernance fermement ancrée dans ces valeurs – c'est ce que nous appelons promouvoir la sécurité démocratique.
Toutefois, nous ne devons pas oublier que ces valeurs ne sont jamais acquises et qu'il n'existe pas de modèle démocratique unique applicable à tous les pays et à toutes les situations. Il revient à chacun de trouver son propre chemin vers la démocratie ; néanmoins le partage des expériences et l'échange de bonnes pratiques permettent à tous d'avancer plus rapidement.
Rcemment, de grandes transformations politiques ont commencé sur la rive sud de la Méditerranée. Elles sont le résultat de mouvements populaires menés par des femmes et des hommes qui aspirent à plus de liberté, de dignité et d'égalité. Elles ne se feront pas en un jour – le changement prendra du temps et il faudra encore surmonter de nombreux obstacles. Une chose est sûre néanmoins : ces changements sont irréversibles, même si l'avancement semble parfois être ralenti ou même bloqué, notamment par des situations de conflit ou de guerre civile.
En tant que parlementaires – représentant-e-s élu-e-s de nos concitoyennes et concitoyens – nous sommes en première ligne de ce processus de transformation. Notre responsabilité est donc de traduire les valeurs et les principes que nous défendons et que nos électrices et nos électeurs réclament dans des actions concrètes : des changements constitutionnels et législatifs, des plans d'action de lutte contre la corruption, des réformes de décentralisation ou encore des projets d'engagement avec la société civile. C'est pour parler de ces actions que nous sommes réunis aujourd'hui ici, afin de partager nos expériences, s'enrichir mutuellement pour mieux avancer ensemble.
Mesdames et Messieurs,
Mes chères et chers collègues,
Je terminerai mon allocution en soulignant de nouveau l'idée du partage à laquelle je souscris particulièrement. Nous le savons toutes et tous, il n'y a pas de démocratie parfaite. La démocratie est toujours une œuvre inachevée et, pour bien avancer sur son chemin, il est essentiel d'apprendre les uns des autres. Aussi, n'y a-t-il pas meilleure occasion qu'une conférence comme celle-ci et je voudrais remercier celles et ceux qui l'ont organisée de nous offrir aujourd'hui la possibilité de développer de nouveaux contacts et de tisser de nouveaux liens amicaux et durables.
Je vous remercie de votre attention.