Mesdames et Messieurs,
Mes chères et chers collègues,
Je vous souhaite la bienvenue à Strasbourg, pour la réunion de notre Commission permanente.
Cette réunion se tient au début de la Présidence géorgienne du Comité des Ministres du Conseil de l’Europe. C’est donc un plaisir et un honneur pour moi et pour nous toutes et tous d’accueillir Monsieur David Zalkaliani, Président du Comité des Ministres et Ministre des Affaires étrangères de la Géorgie, et je voudrais, dans ce contexte, le féliciter chaleureusement à l’occasion du lancement de sa présidence ce mercredi.
Monsieur le Ministre,
Il est particulièrement symbolique que la Géorgie prenne la direction de notre organisation en cette année 2019, alors que votre pays célèbre le 20 anniversaire de son adhésion au Conseil de l’Europe. Durant ces 20 années, la Géorgie a démontré son attachement aux valeurs qui sont les nôtres en consolidant ses institutions démocratiques et en renforçant l’État de droit. La Présidence est une reconnaissance symbolique des progrès réalisés ; c’est aussi une motivation pour continuer à avancer sur le chemin des réformes et de la mise en œuvre des engagements liés au statut de membre de notre organisation. Le Conseil de l’Europe ainsi que notre Assemblée sont là pour vous soutenir et je suis convaincue que votre visite à Strasbourg permettra de développer de nouvelles pistes de coopération.
S’agissant des priorités de la Présidence, j’aimerais vous assurer du plein soutien de l’Assemblée aux activités proposées. En effet, les priorités de la Présidence géorgienne reflètent parfaitement l’actualité politique européenne et les grands défis auxquels le Conseil de l’Europe doit faire face.
La première priorité – les droits humains et l’environnement – a une importance particulière aujourd’hui, alors que nous sommes toutes et tous préoccupé·e·s par les conséquences du changement climatique. Cette priorité s’inscrit parfaitement dans le contexte plus large de la mise en œuvre des Objectifs de développement durable des Nations Unies à l’horizon de 2030. Vous savez certainement que l’Assemblée suit de près les questions liées à ce sujet : nos rapports sur le renforcement de la coopération avec les Nations Unies, le besoin de renforcer les synergies entre différents acteurs nationaux dans la mise en œuvre des Objectifs de développement durable, ainsi que sur la mise en œuvre de l’Accord de Paris contiennent un grand nombre de propositions concrètes dont la Présidence pourrait s’inspirer.
La deuxième priorité – la participation de la société civile à la prise de décision – est particulièrement importante au moment où les mécanismes et les institutions démocratiques traditionnelles sont de plus en plus remis en question. Face à la montée des mouvements populistes et face au manque grandissant de confiance des électrices et des électeurs dans les mécanismes de la démocratie représentative, le rôle de la société civile est essentiel pour contribuer à renforcer le lien vital avec nos concitoyennes et nos concitoyens – un élément fondamental qui fait vivre la démocratie. La société civile géorgienne a historiquement joué un rôle très important dans les transformations démocratiques. Nous sommes donc toutes et tous très intéressé·e·s par la contribution de la Présidence aux travaux du Conseil de l’Europe sur ce sujet.
La troisième priorité – promouvoir une justice adaptée aux enfants – est au cœur des travaux du Conseil de l’Europe. Comme vous le savez, nous venons de marquer le 30e anniversaire de la Convention des Nations Unies sur les droits de l’enfant. A travers la Stratégie du Conseil de l’Europe pour les droits de l’enfant (2016-2021), notre organisation contribue activement, au niveau régional, à la mise en œuvre de ce document clé des Nations Unies. La Présidence géorgienne peut donc pleinement compter sur le soutien de l’Assemblée dans ses activités.
Enfin, la quatrième priorité – l’éducation, la culture et l’engagement de la jeunesse au service du renforcement de la démocratie – est d’une grande pertinence politique. Il est essentiel de doter les jeunes de repères clairs, de compétences adéquates et de connaissances solides, afin de leur permettre de s’épanouir et de devenir des actrices et des acteurs d’une société démocratique. L’Assemblée a beaucoup à contribuer sur ce sujet, notamment à travers les activités de la Commission sur l’éducation, les médias et la science. Je suis sûre qu’il y a un grand potentiel de synergies dans ce domaine.
Monsieur le Ministre, Mesdames et Messieurs,
En conclusion de mon intervention, j’aimerais évoquer encore deux sujets sur lesquels la coopération est essentielle entre l’Assemblée et le Comité des Ministres.
Le premier est la mise en place de la nouvelle procédure complémentaire entre le Comité des Ministres et l’Assemblée en cas de violation grave par un État membre de ses obligations statutaires. Grâce aux efforts conjoints des présidences française et finlandaise et à un renforcement des relations entre nos deux organes statutaires, nous avons réussi à bien avancer sur ce dossier. Comme vous le savez, le Bureau de l’Assemblée a validé hier la saisine de notre Commission des questions politiques pour la préparation d’un rapport sur cette question. De plus, les Délégué·e·s des Ministres ont préparé un projet de décision correspondant qui m’a été officiellement transmis cette semaine. Nous comptons donc sur le soutien de la présidence géorgienne pour mener à bien ce dossier.
Le deuxième sujet me tient particulièrement à cœur : il s’agit de la question de l’égalité entre les femmes et les hommes. Comme vous le savez toutes et tous, depuis mon élection, j’ai fait de cette question une des priorités politiques de mon mandat de Présidente. Je suis très heureuse de voir que, grâce au soutien des membres de l’Assemblée ainsi que de nombreuses ambassadrices et ambassadeurs, nous avons pu progresser beaucoup dans la sensibilisation à la lutte contre le sexisme, le harcèlement et la violence envers les femmes – une des manifestations les plus honteuses de l’inégalité. La campagne #PasDansMonParlement a reçu un soutien fort au niveau des Parlements de nos États-membres, comme en témoignent, notamment, nos débats lors de la Conférence européenne des Présidentes et des Présidents de Parlement qui a eu lieu à Strasbourg les 24 et 25 octobre derniers. Ce lundi 25 novembre, nous avons commencé une campagne de 16 jours pour mettre fin à la violence contre les femmes. Cette campagne inclut des actions symboliques, comme par exemple l’illumination des façades du bâtiment du Palais de l’Europe en orange à laquelle j’ai pu assister personnellement hier. Mais, ce qui est plus important encore, c’est que cette campagne nous rappelle, à chacune et à chacun d’entre nous, notre responsabilité et notre devoir de contribuer, par des actions concrètes à mettre fin à la violence envers les femmes.
L’Assemblée parlementaire a toujours été en première ligne pour combattre l’inégalité. Je vous propose donc de regarder toutes et tous ensemble une vidéo qui reprend les grandes étapes de l’action du Conseil de l’Europe et de notre Assemblée pour promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes. Je suis convaincue que ces actions seront pour nous toutes et tous une source d’inspiration pour continuer à avancer.
Je vous remercie de votre attention.
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[Visionnement de la vidéo]
Mesdames et Messieurs, mes chères et chers collègues,
Passons maintenant à l’ordre du jour de la Commission permanente.
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