Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs,
Depuis notre rencontre de l'an dernier, les mauvaises nouvelles ne cessent de s'accumuler. Au conflit en Ukraine sont venues s'adjoindre d'autres priorités : le drame des migrants, la hausse des cas de violations des droits de l'homme dans de nombreux pays ainsi que l'aggravation des discours de haine et de l'intolérance.
L'Ukraine tout d'abord :
L'an dernier, les hostilités n'ont cessé de s'étendre dans l'Est du pays, avec leur cortège de victimes et, dans leur sillage, un nombre toujours plus grand de personnes déplacées.
Dans ces circonstances, en janvier, l'Assemblée parlementaire a maintenu les restrictions du droit de vote et d'autres droits pour la Délégation russe. Elle ne lui a pas retiré ses pouvoirs pour laisser la porte ouverte aux contacts et au dialogue. La Délégation russe a toutefois choisi de rompre tout contact avec l'Assemblée jusqu'à la fin de l'année, ce qui est regrettable, car ce n'est que par le dialogue que nous pouvons commencer à trouver des solutions.
Mesdames et Messieurs,
Le deuxième problème est le drame des migrants.
Nous ne pouvons pas jouir de notre tranquillité en Europe en oubliant ceux qui perdent leur vie en Méditerranée. Nous ne pouvons pas non plus oublier que la Turquie accueille désormais deux millions de réfugiés en provenance d'Iraq et de Syrie. Aucun pays à lui seul ne peut absorber ce flux de migrants, de demandeurs d'asile et de réfugiés. Les gouvernements doivent arrêter de défendre leur pré carré et faire preuve d'une plus grande solidarité.
Le troisième problème préoccupant que je veux évoquer ici est une remise en question dangereuse des droits de l'homme et le non-respect de ces mêmes droits dans un certain nombre d'Etats membres :
- on étouffe les critiques, parfois par des arrestations ;
- la liberté d'expression et des médias est restreinte ;
- il est question de revenir à la peine de mort ;
- certains Etats membres font leur choix parmi les arrêts de la Cour européenne des droits de l'homme et ne retiennent que ceux qui ne les dérangent pas, voire pire, remettent en question les fondamentaux mêmes du système de la CEDH.
Enfin, je voudrais évoquer l'aggravation préoccupante de l'intolérance et des discours de haine.
En janvier, nous avons lancé une alliance parlementaire contre le discours de haine. Je propose que le Conseil de l'Europe prenne l'initiative de demander à toutes les forces politiques démocratiques – par-delà leurs différences -, à la société civile ainsi qu'aux responsables religieux de se rassembler au sein d'un grand mouvement pour dire NON à la haine et à l'intolérance. Ce sont la haine et l'intolérance qui sapent nos démocraties.
Mesdames et Messieurs,
C'est la solidarité née des cendres de la Deuxième Guerre mondiale qui a permis la création du Conseil de l'Europe, puis qui a réuni l'Europe centrale, orientale et occidentale après la chute du Mur de Berlin.
L'érosion de la solidarité est sans nul doute l'un des plus grands défis auxquels l'Europe est aujourd'hui confrontée, car sans solidarité, tout ce pour quoi nos parents ont lutté il y a 70 ans va commencer à se déliter.