Monsieur le Secrétaire général,
Permettez-moi de vous souhaiter très chaleureusement la bienvenue au sein de cette Assemblée paneuropéenne qui rassemble des représentants élus de 47 nations européennes.
C'est un privilège pour nous de vous recevoir ici aujourd'hui. C'est aussi un plaisir tout particulier pour moi de vous accueillir à Strasbourg après avoir eu la chance de vous rencontrer à New York il y a un an.
Cette année, alors que nous célébrons le 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, nous fêtons également le 70e anniversaire des Nations Unies. Cet anniversaire est très important pour le Conseil de l'Europe qui partage les objectifs politiques de l'ONU, à savoir consolider la paix, promouvoir la justice internationale et favoriser la coopération sur la base des valeurs fondamentales qui unissent nos sociétés : les droits de l'homme, l'Etat de droit et la démocratie.
Aujourd'hui, ces valeurs sont remises en cause de multiples manières, de nouvelles menaces pesant sur la paix internationale, la sécurité et le développement.
L'intolérance, la discrimination, la haine, l'extrémisme violent et le terrorisme s'accroissent et nous devons les combattre ensemble.
L'espace de jouissance des libertés et des droits fondamentaux se rétrécit considérablement car des forces despotiques mettent en péril les processus politiques démocratiques.
Lorsque sa Sainteté le pape François s'est adressé à notre Assemblée en novembre dernier, il a parlé, concernant la tragédie des migrants, de mondialisation de l'indifférence. Depuis lors, la situation s'est malheureusement encore aggravée et nous constatons que la mondialisation de l'indifférence se transforme en mondialisation du rejet.
Il est de notre devoir de juguler cette tendance.
Le drame des réfugiés et le phénomène migratoire appellent à une plus grande solidarité et au partage des responsabilités. Nous avons besoin d'une solution mondiale à ce problème mondial ; en la matière, les Nations Unies doivent montrer la voie mais l'Europe a également un rôle actif à jouer.
Un nouveau programme de développement durable s'impose, notamment pour mettre fin à la pauvreté, réduire les inégalités, promouvoir une croissance économique soutenue, inclusive et durable, lutter contre le changement climatique, construire des sociétés solidaires et pacifiques, garantir la mise en œuvre de la responsabilité ainsi que le respect de l'Etat de droit et assurer l'accès de tous à la justice.
Depuis votre élection au poste de Secrétaire général en 2007, vous avez consacré beaucoup de votre temps et de votre énergie à la conduite de l'action des Nations Unies dans ces domaines comme dans tant d'autres.
Vos initiatives diplomatiques pour instaurer la paix et prévenir les conflits, ainsi que votre engagement en faveur de l'action humanitaire, méritent tous nos éloges.
Vous vous êtes exprimé sans détour sur les questions de droits de l'homme, prenant des positions claires et résolues en faveur des valeurs que nous partageons.
Vous avez donné l'impulsion requise à la réforme des Nations Unies à un moment historique difficile afin de rendre l'Organisation plus efficace et réactive face aux nouveaux défis à relever.
C'est, par conséquent, avec un grand intérêt que nous attendons votre discours ; j'espère que notre échange de vues nous aidera à mieux définir la façon dont nous pouvons conjuguer nos efforts pour régler les nombreux problèmes qui se posent à nous.
Soyez assuré, Monsieur le Secrétaire général, que le Conseil de l'Europe et notre Assemblée sont désireux d'être pour les Nations Unies des partenaires fiables. Vous pouvez compter sur notre soutien. Je vous laisse à présent la parole.