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Réponse à Recommandation | Doc. 12214 | 26 avril 2010
Education culturelle: promotion de la culture, de la créativité et de la compréhension interculturelle par l’éducation
1. Le Comité des Ministres
a pris note de la Recommandation
1884 (2009) de l’Assemblée parlementaire sur “L’éducation culturelle:
promotion de la culture, de la créativité et de la compréhension
interculturelle par l’éducation”. Il l’a transmise aux différents
comités compétents pour information et commentaires éventuels .
2. Le droit à l’éducation et à la liberté d’expression constituent
des droits fondamentaux garantis par la Convention européenne des
droits de l’homme. Le Comité des Ministres porte la plus haute attention
à la protection de ces droits. Il reconnaît l’importance de l’éducation
pour construire une société fondée sur la connaissance, les principes
des droits de l’homme, de la démocratie, de l’Etat de droit ainsi
que de la tolérance et du respect mutuel.
3. Il rappelle par ailleurs que la culture est l’un des premiers
secteurs à avoir fait l’objet d’accords de coopération intergouvernementale
au sein du Conseil de l’Europe et qu’elle a par conséquent contribué significativement
à réaliser une union plus étroite entre ses membres. Le Livre blanc
du Conseil de l’Europe sur le dialogue interculturel, qui présente
la diversité comme une ressource et préconise une approche interculturelle
et intersectorielle, constitue un nouveau jalon important dans ce
domaine.
4. Le Comité des Ministres note avec intérêt l’analyse présentée
par l’Assemblée des objectifs et des pistes potentielles pour l’éducation
culturelle et artistique et l’alphabétisation culturelle. Il porte
à l’attention de l’Assemblée les commentaires formulés par les comités
sollicités, qui montrent que ces derniers ont développé par le passé
ou mènent dans le cadre de leurs programmes d’activités actuels,
des travaux couvrant bon nombre des aspects évoqués dans la recommandation
de l’Assemblée, en particulier au paragraphe 15.2. Il relève également
l’ensemble de mesures que l’Assemblée propose aux ministres de l’éducation,
de la culture et des médias des Etats membres et observateurs du
Conseil de l’Europe. A cet égard, il porte à l’attention de l’Assemblée
les commentaires que ces propositions ont suscités de la part du
CDED et du CDESR (voir en annexes 2 et 3 de la présente réponse).
5. S’agissant des mesures préconisées au paragraphe 15.3 de la
recommandation, le Comité des Ministres souligne les dispositions
de sa Recommandation CM/Rec(2007)13 relative à l'approche intégrée
de l'égalité entre les femmes et les hommes dans l'éducation, par
laquelle il veut “promouvoir et encourager des mesures visant à
appliquer l’approche intégrée de l’égalité entre les femmes et les
hommes à tous les niveaux du système éducatif et dans la formation
des enseignant(e)s, en vue de parvenir à une égalité de fait entre
les femmes et les hommes et d’améliorer la qualité de l’éducation”.
Cette recommandation prévoit également que les Etats membres “suivent
et évaluent les progrès découlant de l’adoption de l’approche intégrée
de l’égalité entre les femmes et les hommes en milieu scolaire,
et informent les comités directeurs compétents des mesures prises
et des progrès accomplis dans ce domaine”. Le CDED prévoit de procéder
à l’évaluation de la mise en œuvre de cette recommandation en 2011,
mais souligne que les priorités de son programme ne lui permettent
pas d’entreprendre une recherche plus vaste dans le sens proposé
par l’Assemblée.
6. Pour ce qui concerne les questions soulevées au paragraphe
15.4 de la recommandation, le Comité des Ministres s’appuie en particulier
sur ses Recommandations CM/Rec(2008)4 relative à la promotion de l'intégration
des enfants de migrants ou issus de l’immigration et CM/Rec(2009)4
sur l’éducation des Roms et des Gens du voyage en Europe, qui visent
à assurer l’égalité des droits et un accès égal et effectif aux possibilités
éducatives des populations concernées. Il appelle les Etats membres
à appliquer pleinement les mesures et principes énoncés dans ces
recommandations afin de poursuivre sur la voie de l’intégration
et de la cohésion à travers l’éducation.
7. En outre, le Comité des Ministres souligne le fort potentiel
des médias, y compris les médias de service public et les médias
sociaux en ligne, en tant qu’outils de transmission de contenus
éducatifs, de promotion des connaissances culturelles, de la créativité,
de la compréhension interculturelle ainsi que des droits de l’homme
et de la démocratie en général. Il relève l’importance de l’éducation
aux médias qui est étroitement liée à la transmission effective
de ces connaissances. A ce sujet, il rappelle les dispositions de
ses Recommandations CM/Rec(2007)16 sur des mesures visant à promouvoir
la valeur du service public d’Internet et CM/Rec(2006)12 sur la
responsabilisation et l’autonomisation des enfants dans le nouvel environnement
de l’information et de la communication. Sur ces questions, il invite
l’Assemblée à se reporter aux commentaires formulés par le CDMC
(voir annexe 5 à la présente réponse).
8. Enfin, le Comité des Ministres informe l’Assemblée qu’il a
invité le Secrétaire Général à verser la Recommandation 1884 (2009), ainsi que la présente réponse, au dossier de la 23e
Session de la Conférence permanente du Conseil de l'Europe des ministres
de l’éducation qui se tiendra en juin 2010 à Brdo (Slovénie).
Annexe 1 à la réponse
(open)Commentaires du Comité directeur de la culture (CDCULT)
1. Le CDCULT accueille favorablement
et confirme son soutien à la Recommandation
1884 (2009) de l'Assemblée parlementaire, adoptée le 29 septembre
2009, et réaffirme l'importance fondamentale de l'éducation de chaque
individu et de la société dans son ensemble. Le CDCULT est très
heureux que le document mette l’accent sur la relation entre l'éducation
et la culture ainsi que sur l’éducation culturelle, et que cette
dernière soit comprise au sens large: non seulement comme l'apprentissage
et la pratique des arts, mais une reconnaissance de leur contribution
à des objectifs culturels et sociaux – comme il est énoncé dans
le troisième paragraphe de la recommandation.
2. Le CDCULT ne pouvait que souligner le rôle clé joué par la
culture “comme âme de la démocratie” dans nos sociétés de plus en
plus mondiales. Ce rôle est bien évidemment lié à la gestion de
la diversité culturelle et à l'accès et la participation dans la
société, et mène ainsi à une citoyenneté active et épanouie. La
culture et les arts sont des outils de valeur dans la transmission
des compétences requises dans ce domaine, comme la communication,
le respect, la tolérance, la curiosité, l’ouverture, la créativité,
l’esprit d'équipe, etc.
3. Le CDCULT reconnaît et est très sensible à la référence au
Livre blanc du Conseil de l’Europe sur le dialogue interculturel,
et estime que son initiative “Artistes pour le dialogue” générée
dans le suivi du Livre blanc et la Conférence ministérielle de Bakou
de 2008 répond parfaitement à ces défis. Il en est de même pour le
projet Cités interculturelles du Comité, qui génère des modèles
et des bonnes pratiques de gestion de la diversité culturelle au
niveau local, en reconnaissant la diversité comme une ressource
plutôt que comme une menace et en suivant une approche interculturelle
et intersectorielle, où les arts et la culture, le patrimoine, la politique
sociale et les médias travaillent ensemble pour un impact optimal.
Le CDCULT reconnaît par ailleurs, comme l'y invite le Livre blanc,
que la promotion de la culture, de la créativité et de la compréhension interculturelle
par l'éducation exige aussi la prise en compte du fait religieux.
4. Le CDCULT apprécie les références de la recommandation à “l'accès
des jeunes issus de minorités défavorisées et de l'immigration,
ainsi que de régions culturellement défavorisées par rapport à l'éducation culturelle”,
aux “plates-formes de dialogue et d'apprentissage pour les personnes
de tous âges et horizons, également pour ceux éloignés du monde
des arts, afin de promouvoir l'intégration et la cohésion à travers l'éducation
culturelle” et au “droit à l'éducation culturelle”. Le CDCULT convient
que toute éducation réussie implique la construction d'une mémoire
culturelle et d’une connaissance culturelle et artistique.
5. Le CDCULT apprécie la mention explicite faite dans la recommandation
sur le devoir des Etats membres à garantir la liberté et la diversité
de l'expression artistique et culturelle énoncé à l'article 10 de
la Convention européenne des droits de l'homme. Le plus large éventail
possible de pratique artistique et culturelle doit être ouvert aux
Européens pour leur permettre de vivre des expériences culturelles
diversifiées et promouvoir la diversité des expressions. Les Expositions
d’art et les événements culturels du Conseil de l’Europe en sont une
contribution concrète. En outre, l'initiative CultureWatchEurope
du CDCULT offre une plate-forme d’information et de dialogue en
matière de culture, de patrimoine et de media, ouverte aux gouvernements
et à la société civile, faisant ressortir l'évolution, les difficultés
et les bonnes pratiques. Cette initiative pourrait également être
utile dans le suivi donné à la Recommandation 1884 (2009) (et à d’autres recommandations) par un suivi ciblé sur
les normes, politiques et pratiques.
6. Le CDCULT souligne enfin que les stratégies éducatives et
culturelles, même si elles sont parfois dirigées sur des groupes
spécifiques, devraient refléter les besoins de chaque individu.
Annexe 2 à la réponse
(open)Commentaires du Bureau du Comité directeur de l’éducation (CDED)
1. Le Bureau du Comité directeur
de l’éducation (CDED):
Ayant pris connaissance avec un grand intérêt de la Recommandation 1884 (2009) de l’Assemblée parlementaire sur “L’éducation culturelle: promotion de la culture, de la créativité et de la compréhension interculturelle par l’éducation”;
2. Rappelle que la culture est
l’un des premiers secteurs à avoir fait l’objet d’accords de coopération intergouvernementale
au sein du Conseil de l’Europe et, qu’à cet égard, elle a contribué
significativement à réaliser une union plus étroite entre ses membres;
3. Souhaite mentionner que le programme d’activités du CDED est
dans la lignée de la présente recommandation, notamment en ce qui
concerne le développement des compétences civiques et sociales, l’enseignement
de l’histoire, la protection et la promotion de la diversité culturelle,
des droits culturels et des langues. Le nouveau programme d’activités
pour les années 2010-2014 que le CDED a soumis au Comité des Ministres
vise à contribuer à la construction et au maintien de la culture
civique dont l’Europe aura besoin pour créer des sociétés durables
caractérisées par une diversité d'origines sociales, de styles de
vie, d'expériences, de langues, de croyances et de convictions,
dans lesquelles les citoyens s’engagent à vivre ensemble dans l’égalité
et la dignité;
4. Se réfère au paragraphe 9 et informe le Comité des Ministres
que le développement des compétences des enseignants en matière
d’apprentissage des langues est au cœur des préoccupations du CDED
et sera discuté lors de la 23e session de la Conférence permanente
du Conseil de l’Europe des ministres de l’éducation (Brdo, Slovénie,
4-5 juin 2010);
5. Saisit cette occasion pour informer le Comité des Ministres
que la Conférence “Diversité et inclusion: enjeux pour la formation
des enseignants”, marquant la fin du projet “Politiques et pratiques
de l’enseignement de la diversité socioculturelle” (2006-2009),
a permis de mettre en valeur l’importance de l’apprentissage des langues
pour construire une société plus inclusive et pour faciliter l’intégration
et le dialogue interculturel;
6. Soutient la recommandation figurant au paragraphe 14.3 concernant
l’éducation culturelle des jeunes des milieux défavorisés, minoritaires
ou immigrés, et sera particulièrement attentif à cette question
dans l’élaboration du projet “Protéger et promouvoir le droit à
une éducation de qualité dans les systèmes éducatifs européens”;
7. Souhaite mentionner qu’une attention particulière sera accordée
aux enfants issus de l’immigration et aux groupes défavorisés dans
le projet “Politiques linguistiques et droit à l’éducation et à
l’inclusion sociale”, lequel s’inscrit dans le programme 2010-2014
du CDED. Ce projet sera axé sur les compétences linguistiques et
interculturelles requises pour que les jeunes puissent exercer leur
droit à l’éducation et participer activement à la vie des sociétés
démocratiques multiculturelles;
8. Se réfère au paragraphe 14.5 et fait part du nouveau projet
“Education et échanges interculturels” s’inscrivant dans le programme
2010-2014 du CDED, qui cherchera à faire développer les meilleures
pratiques en matière d’éducation interculturelle en mettant en place
un label “éducation interculturelle” du Conseil de l’Europe;
9. Se réfère aux paragraphes 12, 14.7 et 15.2 et rappelle que
son programme Pestalozzi de formation des professionnels de l’éducation
vise principalement à développer les compétences sociales, civiques
et interculturelles chez les enseignants et que les compétences
culturelles des élèves, quant à elles, ont été ciblées au cours
de son projet “Education des enfants Roms” (2002-2009) et le seront
à nouveau dans le projet “Education et échanges interculturels”;
10. Soutient la demande de l’Assemblée énoncée au paragraphe 13
concernant l’élaboration et le maintien de projets d’éducation culturelle
ainsi que le partage des bonnes pratiques chez les Etats membres
et propose son assistance quant à la diffusion et au partage de
l’information;
11. Se réfère au paragraphe 14.8 et confirme son ouverture à coopérer
avec l’UNESCO, qui est d’ailleurs représentée au sein du CDED;
12. Se réfère au paragraphe 15.1 et mentionne que le représentant
de l’Assemblée pourra attirer l’attention des ministres de l’éducation
au sujet de la présente recommandation lors de la prochaine conférence ministérielle;
13. Se réfère à la recommandation figurant au paragraphe 15.3
et souligne que les priorités du programme ne permettent pas l’implication
du CDED dans une recherche d’une telle envergure, mais confirme
qu’il est attentif à l’approche intégrée de l’égalité des sexes
dans le domaine de l’éducation telle que stipulée dans la Recommandation
CM/Rec(2007)13, dont l’évaluation de la mise en œuvre sera faite
en 2011;
14. Se réfère au paragraphe 14.4 et souhaite souligner que les
écoles, universités et autres milieux éducatifs sont des lieux propices
à l’apprentissage culturel et que ces espaces devraient être mis
en valeur au sein de la société, en suivant les orientations du
Livre blanc sur le dialogue interculturel adopté en mai 2008;
15. Se joint à l’Assemblée pour saluer l’initiative de 2009 “Année
européenne de la créativité et de l’innovation” de l’Union européenne.
Annexe 3 à la réponse
(open)Commentaires du Comité directeur pour l’enseignement supérieur et la recherche (CDESR)
1. Le CDESR se félicite de la Recommandation 1884 (2009) de l’Assemblée parlementaire sur “L’éducation culturelle:
promotion de la culture, de la créativité et de la compréhension
interculturelle par l’éducation”.
2. Le CDESR partage l’avis de l’Assemblée parlementaire selon
lequel l’éducation culturelle joue un rôle essentiel comme instrument
de promotion du respect mutuel, de la compréhension et de la tolérance
envers autrui et de valorisation de la diversité, du travail en
équipe et d’autres compétences sociales. En particulier, l’éducation
culturelle contribue grandement à favoriser la créativité, l’épanouissement
personnel et la capacité d’innover. Le CDESR tient à attirer l’attention
de l’Assemblée parlementaire sur le décalage entre le titre de la recommandation,
qui interprète l’éducation culturelle au sens large, optique qui
est celle du CDESR, et le paragraphe 3 de la recommandation qui
restreint notablement cette définition.
3. Le CDESR estime que l’éducation culturelle est un important
facteur de développement des compétences générales ainsi que des
compétences qui répondent à tous les buts principaux de l’enseignement
supérieur, comme l’énonce la Recommandation CM/Rec(2007)6 du Comité
des Ministres aux Etats membres relative à la responsabilité publique
pour l’enseignement supérieur et la recherche: préparation à un
emploi durable, formation à la citoyenneté démocratique, épanouissement
personnel ainsi que développement et consolidation d’une base de
connaissances approfondie, étendue et diversifiée.
4. Le CDESR approuve l’Assemblée lorsqu’elle invite les ministres
de l’éducation, de la culture et des médias des Etats membres et
observateurs du Conseil de l'Europe à faciliter l’accès à l’éducation
culturelle des jeunes des milieux défavorisés, minoritaires ou immigrés,
ou issus de régions culturellement défavorisées, afin de prévenir
les tendances à l’isolement ou à la création de sociétés parallèles
(paragraphe 14.3). A cet égard, il rappelle que la Recommandation
CM/Rec(2007)6 énonce que les autorités publiques ont “une responsabilité
de premier plan pour la mise en œuvre d’une réelle égalité des chances
au niveau de l’accès à l’enseignement supérieur pour tous les citoyens”.
5. Le CDESR attire également l’attention de l’Assemblée parlementaire
sur la réforme structurelle de l’enseignement supérieur menée dans
le cadre du Processus de Bologne, qui fait de la dimension sociale
de l’enseignement supérieur l’un de ses thèmes majeurs. Lors de
la Conférence ministérielle du Processus de Bologne, tenue à Leuven/Louvain-la-Neuve,
les 28 et 29 avril 2009, les ministres ont déclaré: “la population étudiante
devrait refléter la diversité des populations en Europe. Nous insistons
donc sur les caractéristiques sociales de l’enseignement supérieur
et souhaitons offrir l’égalité des chances pour que chacun bénéficie
d’un enseignement de qualité. L’accès à l’enseignement supérieur
devrait être élargi en encourageant les étudiants des groupes sous-représentés
et en leur assurant des conditions propices à l’achèvement de leurs
études. Cela implique d’améliorer les conditions de formation, de
lever les obstacles pour étudier et de créer les conditions de vie
étudiante appropriées pour que les étudiants puissent profiter des
opportunités d’études offertes à tous les niveaux”.
6. A propos du paragraphe 14.5 de la recommandation invitant
“à promouvoir la diversité culturelle ainsi que le respect et la
tolérance vis-à-vis des autres cultures”, le CDESR tient à attirer
l’attention de l’Assemblée parlementaire sur son projet relatif
à la “Promotion du dialogue interculturel et de la culture démocratique
dans l’enseignement supérieur”, qui vise à inscrire les valeurs
fondamentales du Conseil de l'Europe dans le programme d’action
européen pour l’enseignement supérieur, et, plus largement, les
travaux du Conseil de l'Europe dans le cadre du Processus de Bologne
afin de rattacher les questions de réforme structurelle à une prise
en compte plus large des multiples objectifs de l’enseignement supérieur.
Annexe 4 à la réponse
(open)Commentaires du Comité directeur du patrimoine et du paysage (CDPATEP)
1. Le CDPATEP a pris connaissance
avec grand intérêt de la Recommandation
1884 (2009) de l’Assemblée parlementaire et ne peut que partager
la philosophie qui l’inspire quant aux objectifs, aux voies et aux
moyens de l’éducation culturelle. Il rappelle d‘emblée que le comité
chargé du patrimoine culturel a fait œuvre de pionnier dès la fin
des années 80 en développant les principes et une méthodologie de
l’éducation au patrimoine qu’exprime la Recommandation n° R (98)
5 du Comité des Ministres relative à la pédagogie du patrimoine.
Des projets pilotes conduits sur le terrain avec un cercle d’experts
internationaux ont mis en œuvre ces principes lors d’initiatives
telles que les “classes européennes du patrimoine”, “la ville sous
la ville”, “l’école adopte un monument”. En 2004, le projet “L’Europe:
d’une rue à l’autre” a prolongé la démarche autour de la sensibilisation
de jeunes d’âge scolaire aux réalités pluriculturelles des villes
par la lecture de l’environnement urbain. Ces expériences, qui gardent
une pleine actualité, sont mises en lumière dans la publication
“Heritage education for Europe” diffusée en anglais et en italien
en 2007 (autres versions à venir). Elles ont eu un effet multiplicateur
dans les pays concernés et ont souvent débouché sur des réseaux
informels de coopération entre institutions ou établissements scolaires
selon un processus à encourager et développer plus encore dans les
pays.
2. Le second Forum des Journées européennes du patrimoine, organisé
à Ljubljana en septembre 2009 sur la thématique du “Patrimoine,
de l’innovation et de la créativité” a par ailleurs présenté un
éventail actualisé d’instruments et de techniques novatrices au
service d’actions éducatives visant à renforcer l’accès du plus grand
nombre à la culture des patrimoines.
3. Parallèlement au bilan de ces activités, et en gardant à l’esprit
qu’une interprétation inadaptée du patrimoine a parfois donné lieu
à des tensions voire à des destructions, la Convention de Faro est
venue souligner dans son article 7 c. la nécessité “d’accroître
la connaissance du patrimoine culturel comme une ressource facilitant
la coexistence pacifique en promouvant la confiance et la compréhension
mutuelle dans une perspective de résolution et de prévention des
conflits”. Sur cette voie, des travaux d’experts récents en matière
d’identification et d’interprétation du patrimoine devraient être
repris dans le contexte du suivi des conventions patrimoniales du
Conseil de l’Europe et donner lieu à partir de 2010 à des études
de cas et à des échanges de données entre pays prenant en compte
l’évolution des méthodes pédagogiques et de sensibilisation. Cet
éclairage est à rapprocher des travaux poursuivis dans le secteur
de l’éducation en matière de multiperspectivité dans l’enseignement
de l’histoire.
4. Dans le même ordre d’idées, le “Manifeste européen pour la
multiple appartenance culturelle” issu de la réflexion poursuivie
dans le cadre du projet post-sommet “Identités, valeurs communes
et citoyenneté” (2006-2007) souligne l’intérêt de développer une
“pédagogie et des méthodes d’interprétation du patrimoine mettant en
évidence les échanges passés et les interpénétrations d’influences
qui éclairent la réalité multiculturelle de l’Europe et les relations
de l’Europe avec d’autres régions du monde”. Ce même texte fait
aussi un lien entre la mise en œuvre des valeurs fondamentales promues
par le Conseil de l’Europe et “la possibilité d’accès de chacun
à une forme de culture favorisant l’exercice effectif de ses droits
et de ses libertés fondamentales ainsi que la prise de conscience
de ses responsabilités en tant que citoyen”. Produit du même projet,
le “Guide des valeurs pour la vie en démocratie” offre un instrument
de travail concret et original pour l’éducation à la culture comprise
au sens le plus large dans une Europe du pluralisme et du dialogue.
Annexe 5 à la réponse
(open)Commentaires du Comité directeur sur les médias et les nouveaux services de communication (CDMC)
1. Le Comité directeur sur les
médias et les nouveaux services de communication (CDMC) salue et soutient
la Recommandation 1884 (2009) de l’Assemblée parlementaire sur “L’éducation culturelle:
promotion de la culture, de la créativité et de la compréhension
interculturelle par l’éducation”. Il estime avant tout que l'expression
culturelle fait partie intégrante du droit de toute personne à la
liberté d'expression et à l'information conformément à l'article 10
de la Convention européenne des droits de l'homme.
2. Les médias et les services de médias et de communication apparentés,
y compris les médias de service public, les médias sociaux en ligne
sous toutes leurs formes, sont d'excellents outils pour transmettre
un contenu éducatif, promouvoir les connaissances culturelles, la
créativité et la compréhension interculturelle, et encourager les
droits de l'homme et la démocratie en général.
3. Le CDMC considère qu'Internet est une plate-forme essentielle
pour promouvoir la diversité dans l'éducation culturelle sans considération
de frontières. Rappelant la Recommandation CM/Rec(2007)16 sur des
mesures visant à promouvoir la valeur de service public d'Internet,
il souligne l'engagement des Etats membres à “(...) veiller à ce
que le contenu d’Internet et des TIC soit nourri par l’ensemble
des régions, pays du monde et groupes sociaux, l’objectif à terme
étant que tous les peuples et toutes les nations, cultures et langues
soient représentés. Ils devraient notamment prendre les mesures
suivantes:
- encourager et promouvoir la croissance des industries culturelles nationales et locales, en particulier dans le domaine de la production de contenu numérique, y compris celles menées par les médias de service public, en allant si nécessaire au-delà des barrières linguistiques et culturelles (y compris les créateurs potentiels de contenus et autres parties prenantes), afin d’encourager la diversité linguistique et l’expression artistique sur l’Internet et les autres nouveaux services de communication. Cela vaut également pour les contenus pédagogiques, culturels, scientifiques, universitaires et autres qui pourraient s’avérer non viables sur le plan commercial, conformément à la Convention de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de 2005;
- élaborer des stratégies et des politiques et créer des cadres juridiques et institutionnels appropriés pour préserver le patrimoine numérique présentant une valeur pérenne sur le plan culturel, scientifique ou autre, en coopération avec les détenteurs de droits d’auteurs, de droits voisins et les autres parties prenantes légitimes, afin, lorsque c’est possible, de fixer des normes communes, d’assurer la compatibilité et de partager les ressources. Il conviendrait à cet égard de garantir, dans le cadre de limites raisonnables, l’accès aux éléments de patrimoine numérique ayant fait l’objet d’un dépôt légal;
- développer une culture de participation et d’engagement, entre autres en permettant de créer, de modifier et de ré-agencer des contenus interactifs – les consommateurs se faisant ainsi acteurs de la communication et créateurs de contenu;
- promouvoir des mécanismes de production et de distribution de contenus par les usagers ou les groupes d’usagers (facilitant ainsi les communautés en ligne), notamment en encourageant les médias de service public à utiliser de tels contenus et à coopérer avec ces communautés;
- encourager la création, l’utilisation et l’accès aux contenus pédagogiques, culturels et scientifiques sous forme numérique, afin de veiller à ce que toutes les cultures puissent s’exprimer et accéder à l’Internet dans toutes les langues, y compris les langues autochtones;
- veiller au renforcement des capacités en matière de production de contenus locaux et autochtones sur Internet;
- encourager la multilinguisation de l’Internet afin que chacun puisse l’utiliser dans sa propre langue.”
4. A cet égard, l'éducation aux médias est étroitement liée à
la transmission effective des connaissances culturelles, de la créativité
et de la compréhension interculturelle par l'éducation. Elle couvre
la compréhension, la créativité, l’utilisation dynamique et critique
des services de médias et de communication apparentés et, en conséquence,
elle est un élément fondamental de la promotion de l’éducation à
la démocratie et de la participation et doit donc faire partie intrinsèque
de toute politique de promotion de la culture et de la compréhension
interculturelle par l’éducation.
5. L'éducation aux médias est évoquée dans la Recommandation
CM/Rec(2006)12 du Comité des Ministres aux Etats membres sur la
responsabilisation et l'autonomisation des enfants dans le nouvel environnement
de l'information et de la communication et elle a été développée
dans un Manuel de maîtrise de l'Internet, conçu pour l'apprentissage
en milieu scolaire.
6. Il ne faut pas négliger l'interdépendance entre l'expression
culturelle, les connaissances, la créativité et la compréhension
par le biais des médias et d'Internet d'autant que de plus en plus
d'Européens l’utilisent toujours plus comme outil essentiel dans
leurs activités quotidiennes.