Proposition de recommandation | Doc. 12156 | 03 février 2010

La pornographie violente : une menace pour la dignité et les droits des femmes

Signataires : M. José MENDES BOTA, Portugal, PPE/DC ; M. John AUSTIN, Royaume-Uni ; Lord Tim BOSWELL, Royaume-Uni, GDE ; Mme Ingrida CIRCENE, Lettonie, PPE/DC ; M. James CLAPPISON, Royaume-Uni ; M. Andrzej CWIERZ, Pologne, GDE ; Mme Lydie ERR, Luxembourg, SOC ; Baroness Anita GALE, Royaume-Uni ; Mme Gisèle GAUTIER, France, PPE/DC ; Mme Annette GROTH, Allemagne, GUE ; Mme Carina HÄGG, Suède ; Mme Francine JOHN-CALAME, Suisse, SOC ; Mme Elvira KOVÁCS, Serbie, PPE/DC ; Mme Christine McCAFFERTY, Royaume-Uni ; Mme Ana Catarina MENDES, Portugal, SOC ; Mme Federica MOGHERINI REBESANI, Italie, SOC ; Mme Marietta de POURBAIX-LUNDIN, Suède, PPE/DC ; Mme Carmen QUINTANILLA, Espagne, PPE/DC ; Mme Marlene RUPPRECHT, Allemagne, SOC ; M. Michał STULIGROSZ, Pologne, PPE/DC

Cette proposition n'a pas été examinée par l'Assemblée et n'engage que ses signataires.

Notre société est de plus en plus exposée, pratiquement partout, à des images de femmes exposant leur sexualité, que ce soit aux arrêts de bus, dont les affiches vantent tout ce qui va des parfums aux sous-vêtements, dans les cafés et les commerces, avec les journaux et magazines comme les tabloïds qui présentent des femmes dénudées, ou à la maison, à travers les films, les chansons, les jeux vidéo et l’internet.

La nouveauté tient au développement d’une pornographie explicitement violente, non seulement avilissante pour la femme mais de nature sadique, qui glorifie par exemple le viol, souvent commis par plusieurs hommes (« gang bang »). Cette pornographie violente va parfois jusqu’à simuler le meurtre de femmes – et dans le cas des « snuff videos », les femmes filmées sont réellement tuées.

L'exposition ample et répétée à une pornographie violente qui fait de la femme un objet jetable et interchangeable destiné au seul plaisir sexuel de l’homme a un effet déshumanisant, et en particulier des répercussions négatives sur les relations sexuelles des femmes et des hommes dans la vie réelle. Par exemple, des rapports sexuels (privés) consentis et des viols sont parfois filmés avec un téléphone portable puis mis en ligne sur l’internet sans que les femmes concernées en aient connaissance ou aient donné leur accord, ce qui porte atteinte au droit des victimes au respect de leur vie privée. La pornographie violente constitue ainsi une menace non seulement pour la dignité des femmes, mais aussi pour leurs droits – en particulier celui de ne pas subir de violences sexuelles.

L’Assemblée parlementaire recommande au Comité des Ministres de prendre les mesures adéquates contre la pornographie violente afin de protéger les droits et la dignité des femmes.