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| Doc. 12008
| 16 septembre 2009
Observation des élections législatives en Bulgarie (5 juillet 2009)
1. Introduction
1. Le Bureau de l’Assemblée parlementaire
a décidé, à sa réunion du 27 avril 2009, de mettre en place une
commission ad hoc de 20 membres pour observer les élections législatives
en Bulgarie (5 juillet 2009), sous réserve de la réception d’une
invitation. Le 28 mai 2009, le Bureau, sous réserve de la condition mentionnée
ci-dessus, a approuvé la composition de la commission ad hoc et
m’a désigné Président de cette commission. Faute d’avoir reçu une
invitation en temps voulu, le Bureau a décidé, le 22 juin 2009,
d’annuler la mission d’observation et de renvoyer la question à
la commission de suivi dans le cadre de son dialogue post-suivi,
en vue d’un éventuel débat à la partie de session d’octobre 2009,
comme il est prévu dans les Lignes directrices sur l’observation
des élections par l’Assemblée parlementaire. Le Bureau a également adopté
une déclaration sur cette question (annexe 1). Le 23 juin 2009,
le président de la délégation bulgare auprès de l’Assemblée a réagi
à la déclaration du Bureau et a invité l’Assemblée à observer les
élections législatives du 5 juin (annexe 2). La réponse du Président
est reproduite à l’annexe 3. Le 26 juin, après réception de ladite
invitation, le Bureau est revenu sur sa décision du 22 juin 2009
et décidé d’observer ces élections conformément aux modalités définies
à sa réunion du 28 mai 2009.
2. Sur propositions des groupes politiques, la commission ad
hoc était composée des membres suivants:
- Groupe du Parti populaire européen (PPE/DC)
- M. Renato FARINA, Italie
- M. Oliver SAMBEVSKI, «l’ex-République yougoslave de Macédoine»
- M. Mehmet TEKELIOĞLU, Turquie
- Groupe socialiste (SOC)
- M. Andreas
GROSS, Suisse
- M Tadeusz IWIŃSKI, Pologne
- M. Geert LAMBERT, Belgique
- Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe
(ADLE)
- M. Michael Aastrup JENSEN,
Danemark
- M. Andrea RIGONI, Italie
- Groupe démocrate européen (GDE)
- M. Mevlüt ÇAVUŞOĞLU, Turquie
- M. Vladimir ZHIDKIKH, Fédération de Russie
3. La Commission de Venise n’était pas représentée dans cette
mission en raison de l’invitation tardive.
4. MM. Dronov et Daeschler ont assuré le secrétariat de la commission
ad hoc.
5. La commission ad hoc a mené sa mission du 3 au 6 juillet 2009
(voir annexe 4 pour le programme de la visite). Le jour du scrutin,
elle s’est scindée en sept équipes et a observé les élections dans
les villes suivantes et alentours: Sofia (deux équipes), Dupnica,
Prnik, Plovdiv, Valiko Tyrnovo, Blagoevgrad, Montana, Vratsa et Asenovgrad,
couvrant un total de 65 bureaux de vote.
6. La commission ad hoc faisait partie d’une mission d’observation
internationale des élections (MIOE), qui comprenait également la
mission d’observation limitée des élections (MOLE) du BIDDH/OSCE.
Les relations avec nos partenaires ont été dans l’ensemble cordiales.
Nous avons toutefois connu quelques frictions initiales dans notre
interaction avec le BIDDH, qui a cherché d’emblée à assumer le rôle
d’institution chef de file. Une déclaration commune a été présentée
par les chefs des délégations constituant la mission internationale
lors d’une conférence de presse tenue le 6 juillet à 13 heures (annexe
5).
7. La commission ad hoc regrette d’avoir eu affaire pour la toute
première fois à un cas de coopération très limitée de la part du
Parlement bulgare. Elle déplore que ses collègues de la délégation
bulgare auprès de l’APCE n’aient pas eu la possibilité de la rencontrer,
malgré ses demandes répétées. Toute l’opération d’observation des
élections, y compris les arrangements logistiques compliqués, a
dû être gérée par le secrétariat de l’APCE à lui seul, en coopération
avec le Bureau d’information du Conseil de l’Europe à Sofia, dans
un délai très court. La MOLE du BIDDH/OSCE n’a pu non plus apporter
d’aide sur le plan logistique. Cette observation des élections prouve
une fois de plus que l’APCE est entièrement équipée pour organiser
ses propres missions d’observation des élections sans faire appel
à des partenaires nationaux ou à d’autres partenaires institutionnels.
2. Contexte politique, cadre
juridique, administration des élections, inscription des partis
politiques, listes des partis et des candidats, campagne électorale
8. Le 28 avril 2009, le Président
de la Bulgarie a fixé les élections législatives au 5 juillet suivant.
La Constitution de la Bulgarie prévoit que le Parlement est élu
pour quatre ans. Le mandat du parlement sortant est venu à expiration
le 25 juin 2009.
9. Le 5 juillet 2009, les élections législatives en Bulgarie
ont été les premières élections nationales depuis que le pays a
rejoint l’Union européenne en 2007. Les élections ont eu lieu quatre
semaines après les élections au Parlement européen, les deux campagnes
ayant été étroitement liées.
10. Les élections législatives en Bulgarie sont régies principalement
par la loi sur l’élection des députés, adoptée en 2001 et modifiée
tout récemment en avril 2009.
11. Le cadre juridique comprend aussi la Constitution de 1991
(modifiée pour la dernière fois en 2007), la loi sur les partis
politiques (modifiée pour la dernière fois en janvier 2009), le
Code pénal, les lois sur les tribunaux et les codes de procédure.
La commission électorale centrale (CEC) publie des instructions
et décisions pour préciser les dispositions juridiques et aider
les administrateurs des élections.
12. Après les amendements d’avril 2009 à la loi sur l’élection
des députés, les élections à l’Assemblée nationale, qui compte 240
sièges, se sont déroulées selon un nouveau système mixte: 31 députés
ont été élus au scrutin majoritaire et 209 à la proportionnelle.
Les partis et coalitions qui ont franchi le seuil national de 4
% étaient habilitées à recevoir des mandats de représentation proportionnelle.
13. La loi sur l’élection des députés est généralement favorable
à la tenue d’élections démocratiques, encore que se posent quelques
questions concernant les plaintes et les recours. D’après l’article
112 de cette loi, le seul moyen de contester les résultats est de
saisir la Cour constitutionnelle dans les 14 jours qui suivent leur
annonce par la CEC. D’après l’article 150 de la Constitution, seules
quelques institutions, y compris un cinquième du parlement, peuvent
engager une telle procédure. Étant donné que le nouveau parlement
ne sera pas formé dans le délai prescrit, il n’y aura pas de procédure
judiciaire efficace pour contester les résultats des élections.
14. Dans la période qui a précédé les élections, seul un petit
nombre de plaintes ont été déposées auprès de l’administration des
élections, des tribunaux et des autorités exécutives. La CEC a reçu
15 plaintes formelles et recours contre les décisions des commissions
électorales de district (CED), la plupart en rapport avec l’inscription
des partis et des candidats, ainsi qu’avec la composition des commissions
électorales de secteur (CES). Dans la majorité des cas, la CEC a
maintenu les décisions des CED. Elle n’a pas de procédure écrite
pour les plaintes et les recours. Il n’apparaît pas clairement sur
quels critères la CEC fonde ses décisions pour déterminer ce qui
constitue une plainte; en outre il n’y a pas de forme spécifiée
pour ses décisions. L’absence de décision formelle de la part de
la CEC pourrait rendre irrecevable un recours potentiel contre une de
ses décisions. Neuf recours ont été formés auprès de la Cour administrative
suprême, qui est l’organe compétent en la matière.
15. Une préoccupation majeure a été que les 31 circonscriptions
à scrutin majoritaire, chacune élisant un député, diffèrent considérablement
par la taille de leur population. Un député élu au scrutin majoritaire
dans la plus grande circonscription représente presque quatre fois
plus d’électeurs qu’un député élu dans la plus petite circonscription.
Cela va à l’encontre du principe de l’égalité de vote consacré dans
la Constitution. La question a été contestée auprès de la Cour constitutionnelle
par 70 députés, mais la demande a été rejetée par un vote également
partagé.
16. L’introduction de la composante majoritaire peu de temps après
les élections a entraîné des incohérences dans la loi. Pour les
sièges élus au scrutin majoritaire, la marge de victoire peut tenir
à un très petit nombre de voix. Il n’existe pas de dispositions
juridiques permettant à un candidat ou à un représentant de contester
les résultats, et un recomptage des voix n’est pas possible. Les
électeurs votant par correspondance sont autorisés à choisir l’une
quelconque des 31 circonscriptions pour voter, y compris pour les
sièges élus au scrutin majoritaire, ce qui compromet la raison d’être de ce système.
17. L’application et l’interprétation de la disposition de la
loi sur l’élection des députés accordant l’immunité aux candidats
et représentants ont conduit à libérer de détention provisoire ou
à suspendre les poursuites de personnes accusées de charges criminelles
graves. Cette disposition, conçue initialement pour protéger les candidats
contre les enquêtes motivées politiquement, a donné lieu à des abus
de la part de ceux qui essaient d’échapper à des peines potentielles
ou de les différer, comme l’a reconnu le Procureur général.
18. Cette élection était gérée par une administration électorale
à trois niveaux, comprenant la CEC, 31 CED et 11 403 CES. Le ministère
des Affaires étrangères a coordonné le vote à l’étranger de 274
CES dans 59 pays. En vertu de la loi sur l’élection des députés,
la responsabilité de l’administration et de l’organisation des élections
est partagée entre le ministère de l’Administration et la CEC, agissant
en coopération avec les organes exécutifs régionaux et municipaux.
Le nombre d’électeurs inscrits sur les listes était de 6 884 271.
19. La CEC est un organe temporaire désigné par le président en
consultation avec les partis et les coalitions représentées à l’Assemblée
nationale et au Parlement européen. Elle compte 25 membres et, de par
la loi, aucun parti ne peut y avoir la majorité. Les sessions de
la CEC, fermées aux représentants des partis et aux médias, ont,
selon la MOLE du BIDDH/OSCE, été bien organisées et ont respecté
tous les délais légaux. Les décisions de la CEC ont été publiées
régulièrement sur son site Web en temps voulu.
20. La confiance dans l’impartialité de la CEC, qui serait dominée
par la coalition au pouvoir, semble avoir été sensiblement entamée
par ce que beaucoup ont considéré comme une série de décisions à
motivation politique en mai 2009 concernant le refus d’enregistrer
la Coalition bleue de l’opposition. Ces décisions ont ensuite été
annulées par la Cour administrative suprême.
21. L’introduction tardive de modifications dans la loi sur l’élection
des députés a imposé à la CEC des défis supplémentaires à relever
dans de courts délais. Le caractère temporaire de la CEC et l’absence
de continuité institutionnelle ont créé des problèmes supplémentaires
illustrés par exemple par la modification tardive des lignes directrices
de la CEC dix jours seulement avant le jour de l’élection.
22. Le 19 mai 2009, les 31 CED avaient été désignées et reflétaient
la composition de la CEC. Elles ont été formées par cette dernière
et été dans l’ensemble bien préparées. La loi autorise les représentants
des partis à assister aux sessions des CED. Les CED ont désigné
les quelque 80 000 membres des CES en consultation avec les partis
et les coalitions.
23. La CEC a lancé un programme d’éducation des électeurs longtemps
avant le jour du scrutin, comprenant des messages à la télévision
expliquant les délais électoraux, les procédures de vote, le vote mobile
et le vote par correspondance. Cinq groupes d’observateurs nationaux
ont été accrédités par la CEC.
24. Pour être inscrit afin de participer à ces élections, les
partis politiques et les coalitions devaient, avant le 10 juin,
d’abord soumettre à la CEC une demande, regroupant 15 000 et 20 000
signatures de soutien, respectivement. La CEC a annulé l’inscription
d’un parti et d’une coalition en raison de listes de signatures insuffisantes,
ce qui a laissé un total de 14 partis et quatre coalitions inscrits.
25. La liste des 14 partis politiques et quatre coalitions se
présentant dans la totalité ou dans une partie des 31 circonscriptions
plurinominales comprenait 4 288 candidats. Les circonscriptions
à scrutin majoritaire étaient disputées par 357 candidats. Quatre
candidats indépendants ont été inscrits.
26. Les partis politiques et les coalitions se sont lancés dans
une campagne électorale qui s’est intensifiée à mesure que le jour
du scrutin approchait. Alors que les partis au pouvoir, menés par
le Parti socialiste bulgare (PSB), mettaient l’accent sur ce qu’ils
avaient fait pour assurer la croissance économique et la stabilité,
leurs adversaires insistaient sur le fait que l’aide financière
que la Bulgarie recevait de l’UE avait été réduite en 2008 en raison
de l’incapacité du gouvernement à lutter contre la corruption.
27. Les pratiques électorales irrégulières, telles que l’achat
de voix (selon des enquêtes indépendantes de Transparency International,
jusqu’à 15 % des électeurs ont admis qu’ils étaient prêts à vendre
leur voix au plus offrant), les votes d’entreprise (cas dans lesquels
des instructions sont données aux employés d’appuyer un parti donné
soutenu par le propriétaire de l’entreprise), l’intimidation et
l’octroi de l’immunité à des individus confrontés à des accusations
criminelles graves, ont dominé le discours et la couverture médiatique
de la campagne.
28. L’utilisation de bulletins de vote par correspondance et le
vote à l’étranger ont été largement considérés comme des mécanismes
possibles de vote multiple.
29. Plusieurs dispositions légales réglementant le financement
des campagnes visent à renforcer la transparence et l’obligation
de rendre des comptes. Elles comprennent l’obligation de publier
la liste des donateurs, l’interdiction des dons d’entreprises et
l’obligation de divulguer l’origine des contributions des donateurs.
La loi ne prévoit cependant pas de mécanisme de sanction à cet égard.
3. Environnement médiatique
30. La Bulgarie a un environnement
médiatique pluraliste permettant la liberté d’expression et offrant
aux électeurs un large éventail d’opinions politiques. Néanmoins,
l’indépendance des médias de toute influence politique et économique
est sujette à caution.
31. Des débats télévisuels réguliers et des émissions-débats,
sur les chaînes de radiodiffusion tant publiques que privées, ont
donné l’occasion aux opposants de présenter leurs points de vue.
La CEC, en coopération avec le Conseil pour la liberté des médias,
a indiqué qu’aucune plainte officielle n’avait été reçue concernant
la couverture médiatique de la campagne.
32. Il n’existe cependant aucune disposition concernant le temps
d’antenne gratuit. Les candidats devaient donc payer des sommes
considérables – les mêmes pour tous – pour presque toutes les émissions consacrées
à leur campagne, y compris les débats, passant sur les chaînes publiques
de radiodiffusion. Cela dit l’absence de dispositions concernant
le temps d’antenne gratuit a pu influer sur la capacité d’au moins certains
d’entre eux de s’adresser aux électeurs.
4. Jour du scrutin
33. L’atmosphère le jour du scrutin
était dans l’ensemble calme et pacifique, et le taux de participation
a été élevé. Les observateurs de l’APCE ont signalé que dans certains
bureaux de vote (dans le centre de Sofia) l’ouverture avait été
différée en raison de l’arrivée tardive de certains membres de la
CES. Dans la commune de Dupnica, des personnes non autorisées sont
apparemment intervenues dans le processus. Dans une région proche
de Plovdiv, les observateurs de l’APCE ont signalé des cas présumés
d’achat de voix après avoir vu des électeurs qui, à la sortie des
bureaux de vote, montraient à des tierces personnes des photos prises
à l’aide de téléphones portables. Des rumeurs non confirmées d’achat
de voix ont continué à circuler pendant toute la journée. Le ministère
de l’Intérieur a engagé des poursuites contre quatre personnes soupçonnées
d’achat de voix le jour du scrutin.
34. Les CES ont eu des difficultés à vérifier l’authenticité des
bulletins de vote par correspondance. Plusieurs heures après l’ouverture
du scrutin, et d’après des bruits selon lesquels de faux bulletins
de vote par correspondance étaient largement utilisés dans certaines
régions, la CEC a adopté une décision sur la vérification de ces
derniers. Toutes les CES n’ont pas été informées de cette décision
en temps voulu. Les observateurs de l’APCE ont signalé que dans
certains bureaux de vote visités, le pourcentage de bulletins de vote
par correspondance représentait jusqu’à un tiers du nombre total
des électeurs sur les listes correspondantes (Balvan, Galobovo).
35. Le dépouillement et la tabulation des résultats ont apparemment
eu lieu de façon professionnelle et permis l’annonce rapide des
résultats officiels.
5. Résultats des élections
36. Le 8 juillet 2009, les résultats
officiels des élections ont été publiés.
37. Le mouvement de centre-droit GERB (citoyens pour le développement
européen de la Bulgarie) a obtenu 39,7 % des voix, la coalition
pour la Bulgarie au pouvoir 17,7 %; le mouvement des droits et libertés (DPS,
soutenu par les Bulgares d’appartenance ethnique turque) 14,5 %,
la coalition d’extrême droite ATAKA 9,36 %, la coalition bleue libérale
6,7 % et le parti populiste Ordre, légalité et justice 4,13 %.
38. Sur les 31 sièges élus au scrutin majoritaire, le GERB en
a obtenu 26, les 5 autres allant au DPS.
6. Conclusions
et recommandations
39. La MIOE a conclu que «les élections
du 5 juillet en Bulgarie ont été dans l’ensemble conformes aux engagements
à l’égard de l’OSCE et aux normes du Conseil de l’Europe; des efforts
supplémentaires sont néanmoins nécessaires pour assurer l’intégrité
du processus électoral et accroître la confiance du public».
40. La commission ad hoc note en particulier une différence importante
entre le déroulement dans l’ensemble ordonné des opérations le jour
du scrutin et les imperfections révélées dans la période précédant le
vote.
41. Les changements de dernière minute de la législation électorale
vont à l’encontre des recommandations énoncées dans le Code de bonne
conduite en matière électorale élaboré par la Commission de Venise
et approuvé par l’Assemblée.
42. La commission ad hoc déplore le manque de confiance du public
dans le processus démocratique en Bulgarie, ce qui se traduit par
un cynisme généralisé à l’égard des élections, comme l’illustre
la pratique que l’on dit répandue de la vente et de l’achat de voix.
43. La Commission ad hoc est d’avis que, pour améliorer le processus,
la mise en place en Bulgarie d’une CEC permanente serait extrêmement
souhaitable.
44. Une élection démocratique est une élection qui offre à tous
des chances égales. À cet égard, la commission ad hoc recommande
l’adoption de dispositions légales relatives à la gratuité du temps
d’antenne sur les chaînes publiques de radiodiffusion pour les candidats
aux élections.
45. La commission hoc recommande le renforcement des règles existantes
sur la publicité des comptes dans le contexte électoral en particulier
en introduisant des mécanismes de sanction efficaces.
46. La commission ad hoc souligne que tous les cas d’allégations
de pratiques irrégulières et de violations doivent faire l’objet
d’une enquête minutieuse et que les personnes déclarées responsables
doivent être présentées devant les tribunaux.
47. La commission ad hoc invite les autorités compétentes de la
Bulgarie à envisager de demander l’assistance de la Commission de
Venise pour améliorer la législation électorale.
48. Étant donné les circonstances sans précédent qui ont entouré
cette mission d’observation des élections, la commission ad hoc
suggère que le Bureau confirme sa décision du 22 juin 2009 de renvoyer
la question à la commission de suivi dans le contexte du dialogue
post-suivi, en vue d’un éventuel débat à la partie de session d’octobre.
49. Étant donné le nombre et l’ampleur des problèmes politiques
recensés par la commission ad hoc lors de cette mission d’observation,
le Bureau de l’Assemblée pourrait fort bien souhaiter envisager
d’engager la réouverture de la procédure de suivi concernant la
Bulgarie, conformément au paragraphe 2 iv) de l’annexe de la
Résolution 1115 (1997) modifiée par la
Résolution
1431 (2005) et la
Résolution
1515 (2006).
50. Conformément aux règles régissant la procédure de suivi, toute
demande d’ouverture ou de réouverture d’une procédure de suivi émanant
du Bureau serait envoyée par celui-ci à la commission de suivi,
qui préparerait un avis écrit contenant un projet de décision sur
la base de la proposition du Bureau. Le Bureau ferait connaître
sa position à la lumière de cet avis,.
Annexe 1 –
Elections législatives en Bulgarie (5 juillet 2009): le Bureau de
l’Assemblée s’inquiète du manque de coopération de Sofia
(open)
Strasbourg, 22.06.2009: Le Bureau de l’Assemblée
parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) réuni à Strasbourg aujourd’hui,
a exprimé sa déception de ce que les autorités compétentes de Bulgarie
n’aient pas, à ce jour, envoyé une invitation à l’APCE pour l’observation
des prochaines élections législatives du 5 juillet 2009, et a estimé
qu’il s’agissait clairement d’un cas de manque de coopération avec
l’Assemblée.
Le Bureau rappelle que la Bulgarie fait l’objet d’un dialogue
post-suivi et que, conformément aux règles en vigueur, il a décidé
le 27 avril 2009 d’observer les élections du 5 juillet et de constituer
une commission ad hoc de 20 membres à cette fin, décision dont les
autorités bulgares étaient pleinement conscientes. Le Bureau estime
que le fait de ne pas avoir envoyé d’invitation à temps à l’APCE
montre que la Bulgarie n’a pas l’intention de soumettre le fonctionnement
de sa démocratie à un contrôle international dans un moment aussi important.
Le Bureau rappelle qu’en vertu des règles en vigueur l’observation
des élections et des référendums au niveau national est un droit
inaliénable de l’Assemblée. L’absence de coopération d’un Etat ou
son refus d’accepter une mission de l’Assemblée pour l’observation
d’élections doit donner lieu à un débat lors de la partie de session
ou de la réunion de la Commission permanente suivant les élections
en question. Ce débat peut déboucher sur des sanctions qui pourraient
comprendre la contestation des pouvoirs de la délégation nationale concernée,
conformément à la Règle 8.2.b (manque de coopération avec le processus
de suivi de l’Assemblée).
Le Bureau décide de renvoyer cette question à la Commission
de suivi dans le cadre de son dialogue post-suivi en cours, en vue
d’un débat éventuel lors de la partie de session d’octobre, comme
le prévoit le Règlement de l’Assemblée.
Annexe 2 –
Lettre de M. Loutfi, président de la délégation parlementaire de
Bulgarie, à M. de Puig, Président de l’APCE
(open)
Annexe 3 –
Lettre de M. de Puig, Président de l’APCE à M. Loutfi, président
de la délégation parlementaire de Bulgarie
(open)
Annexe 4 –
Commission ad hoc pour l’observation des élections législatives
en République de Bulgarie (5 juillet 2009)
(open)
Programme
(3-6 juillet 2009)
Vendredi 3 juillet
2009
09:00-09:30 Réunion de la commission ad hoc
09:30-11:00 Réunion avec la MOE du BIDDH
- Ambassadeur Colin Munro, Chef
de la mission du BIDDH en Bulgarie
- Mme Lolita Cigane, Chef-adjoint
et analyste politique
- Mme Francine Barry, Analyste
juridique
- Mr Ron Laufer, Analyste électoral
- Mr Rastislav Kuzel, Analyste média
- Mme Salome Hirvaskoski, Expert
des questions de minorités nationales
- Mme Lusine Badalyan, Expert
électoral
- Mr Goran Petrov, Coordinateur des observateurs de long
terme
- Mr Krzysztof Wisniowiecki, Responsable logistique
11:20-13:00 Réunion avec les Ambassadeurs des pays représentés
au sein de la commission ad hoc
14:30-15:15 Réunion avec la présidente et membres de la CEC (Dondukov Blvd)
15:30-16:15 Réunion avec M. Rumen Nenkov, Président de la
cour constitutionnelle
16:45-17:30 Réunion avec le Mouvement pour les Droits et la
Liberté, M. Veselin Penev, Président de la commission préélectorale
17.30-18.00 Réunion avec le Parti Socialiste Bulgare (PSB)
- M. Kristian Vigenin, (Député
Européen)
- M. Evgeni Kirilov (Député Européen)
- M. Lyubomir Georgiev, Chef du département de la politique
de coalition au Conseil National du PSB
- M. Miroslav Popov, Responsable des questions éthique et
de travail dans les régions aux populations d’origine mixte
- Mme Diana Boyadzhieva, Expert
en politique étrangère, Département de la coopération internationale
et de l’intégration européenne
Samedi 4 juillet
2009
09:30-11:00 Table ronde avec des représentants de la société
civile
- Mme Diana
Kovatcheva, Directrice exécutive, Transparency International Bulgarie
- Mme Katia Hristoiva-Valtcheva,
Directrice de programme, Transparency International Bulgarie
- Mme Juliana Nikolova, Directrice,
European Institute
- M.Georgi Stoychev, Expert, Open Society Institute
- M. Ognyan Zlatev, Directeur, Media Development Center
11:20-13:00 Réunion avec des représentants des médias
Agence de presse:
- Mme Nevin
Mustafova, journaliste, Bulgarian News Agency (BTA)
- Mme Diana Tusheva, journaliste,
BGNES Agency
- M.Yulian Hristov, Focus News Agency
Presse écrite:
- Mme Maria
Valcheva, Dneven Trud
- Mme Veselina Andreeva, Banker
Newspaper
- Mme Lyuba Yordanova, Reporter
Politics, Capital
Télévisions:
- M. Emil Mildov, Chief Secretary,
Bulgarian National Television
- Mme Marina Mateva, reporter
politique
- Mme Ventsislava Uzunova, reporter
politique, Re TV
- Mme Tanya Ivanova, reporter
politique, TV 7
- Mme Veronika Denizova, reporter
politique, EBF Business TV
- Mme Venetka Alexandrova, reporter
politique, MSAT
- M. Radostin Rangelov, reporter politique, Military Channel
Radios:
- M. Georgi Sofornov, journaliste,
Bulgarian National Radio Horizont
- Mme Bilyana Gavazova, journaliste,
Darik Radio
14.30-15.15 Réunion avec “Blue Coalition”
- M. Konstantin Dimitrov
- M. Stefan Tafrov
- M. Nikolai Nikolov
15.15-16.00 Réunion avec le GERB (Citoyens pour le Développement
Européen de la Bulgarie)
- M. Orlin
Ivanov, membre de la CEC
- M. Andrey Ivanov, Président du Conseil municipal de Sofia
- Mme Malina Edreva, Conseillère
municipale de Sofia
- Mme Yordanka Fandakova, Maire-adjoint,
Responsable du district 24
- M. Orlin Alexiev,Dirigeant du quartier “Studentski”, Sofia
- Mme Antoaneta Apostolova, Maire
du quartier “Slatina” – Sofia
16:00-17:30 Réunion de déploiement – Mise en place des équipes
Dimanche 5 juillet
2009
Jour des élections: Observation de l’ouverture des bureaux
de vote, du vote, de la fermeture des bureaux et du dépouillement
Lundi, 6 juillet
2009
09:00-10:00 Réunion de la commission ad hoc (Hôtel Radisson)
10:30 Réunion de coordination avec la MOE du BIDDH
13:00 Conférence de presse (Hôtel Radisson)
Après-midi Départ de la commission ad hoc
Annexe 5 –
Les élections en Bulgarie ont, dans l’ensemble, été conformes aux
normes, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires pour assurer
l’intégrité du processus électoral
(open)
Sofia, 06.07.2009 – Les élections législatives
qui ont eu lieu hier en Bulgarie ont été, dans l’ensemble, conformes
aux normes internationales, mais des efforts supplémentaires sont
nécessaires pour assurer l’intégrité du processus électoral et augmenter
la confiance de la population, ont conclu le Bureau des institutions
démocratiques et des droits de l'homme (BIDDH) de l’OSCE et l’Assemblée
parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), dans une déclaration
commune publiée aujourd’hui.
Les observateurs ont constaté que les élections avaient offert
aux électeurs un large choix dans le cadre d’une campagne électorale
visible et active manifestant du respect pour les libertés fondamentales.
Cependant, des modifications tardives du système électoral, des
préoccupations concernant le respect effectif de la loi et du pouvoir
judiciaire, ainsi que des allégations omniprésentes et persistantes
d’achat de voix, ont eu des répercussions néfastes sur le climat
électoral.
«Ces élections ont été véritablement pluralistes et généralement
bien menées. Cependant, des mesures concrètes sont maintenant nécessaires
pour assurer la pleine confiance de la population dans le processus, et
en particulier pour éliminer les fraudes électorales et renforcer
le système judiciaire», a déclaré l’ambassadeur Colin Munro, chef
de la mission restreinte d’observation des élections du BIDDH de
l’OSCE.
«Malgré les graves imperfections liées aux changements de
dernière minute intervenus dans la législation électorale et les
nombreuses allégations d’achat de voix qui ont entouré les élections
du 5 juillet, j’ai bon espoir que la Bulgarie vienne à bout des
problèmes actuels et justifie pleinement son appartenance à la communauté des
valeurs démocratiques», a déclaré Tadeusz Iwinski, chef de la délégation
de l’APCE.
Selon les observateurs, la journée des élections a paru, dans
l’ensemble, se dérouler dans le calme et l’ordre, bien que certains
cas de tentatives de fraude concernant le vote par correspondance
aient été signalés.
L’intégralité des constatations et conclusions préliminaires
se trouve sur le site Internet de l’OSCE www.osce.org/odihr et sur le site Internet de l’APCE http://assembly.coe.int