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| Doc. 12475
| 24 janvier 2011
Observation des élections législatives en Azerbaïdjan (7 novembre 2010)
1. Introduction
1. Le Bureau de l’Assemblée parlementaire
a décidé, à sa réunion du 21 juin 2010, suite à une invitation du
Président du parlement (Milli Mejlis) de la République d’Azerbaïdjan,
de former une commission ad hoc de 30 membres en vue d’observer
les élections législatives en Azerbaïdjan (7 novembre 2010) et a
autorisé une mission préélectorale composée de cinq membres, un
de chaque groupe politique, également membres de la commission ad hoc,
à se rendre sur place. Le 25 juin 2010, le Bureau a approuvé la
composition de la commission ad hoc et désigné M. Paul Wille (Belgique,
ADLE) président de ladite commission.
2. Conformément aux propositions des groupes politiques, la commission
ad hoc a été composée comme suit (les astérisques désignent les
membres qui ont aussi participé à la mission préélectorale; M. Giuseppe Galati
s’est désisté la veille de la mission):
- Groupe du Parti populaire européen (PPE/DC):
- Pedro AGRAMUNT*, Espagne
- Axel E. FISCHER, Allemagne
- Giuseppe GALATI, Italie
- Dariusz LIPIŃSKI, Pologne
- Jean-Claude MIGNON, France
- Gebhard NEGELE, Liechtenstein
- Marietta de POURBAIX-LUNDIN, Suède
- Janusz RACHOŃ, Pologne
- Özlem TÜRKÖNE, Turquie
- Egidijus VAREIKIS , Lituanie
- Groupe socialiste (SOC):
- Joseph DEBONO GRECH, Malte
- Andreas GROSS, Suisse
- Sinikka HURSKAINEN, Finlande
- Tadeusz IWIŃSKI, Pologne
- Francine JOHN-CALAME , Suisse
- Pietro MARCENARO, Italie
- Patrick MORIAU, Belgique
- Yanaki STOILOV, Bulgarie
- Christoph STRÄSSER, Allemagne
- Lord John E. TOMLINSON, Royaume-Uni
- Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe
(ADLE):
- Anne BRASSEUR, Luxembourg
- Michael HANCOCK, Royaume-Uni
- Maximilian REIMANN, Suisse
- Andrea RIGONI, Italie
- Paul WILLE*, Belgique
- Groupe démocrate européen (GDE):
- Ruhi AÇIKGÖZ, Turquie
- Zmago JELINČIČ PLEMENITI, Slovénie
- Øyvind VAKSDAL, Norvège
- Robert WALTER, Royaume-Uni
- Groupe pour la gauche unitaire européenne (GUE):
3. M. Dronov et Mme Gastl
ont apporté un soutien administratif à la commission ad hoc, y compris
à sa mission préélectorale.
4. Suivant l’accord de coopération entre l’Assemblée et la Commission
européenne pour la démocratie par le droit (Commission de Venise),
cette dernière a été invitée à se joindre à cette délégation. M. Serguei Kouznetsov,
du secrétariat de la Commission de Venise, a donné un avis juridique
à la commission ad hoc.
5. La mission préélectorale s’est rendue à Bakou du 19 au 22 octobre 2010.
La délégation a rencontré le Président de l’Azerbaïdjan, M. Ilham Aliev,
le président de la commission électorale centrale (CEC), le président
de la Cour constitutionnelle, le ministre de l’Intérieur ainsi qu’un
échantillon représentatif des partis politiques et des coalitions
électorales, de la société civile et des médias. Elle a eu, en outre,
des entretiens avec le chef de la mission d’observation des élections
du BIDDH/OSCE et des membres de la communauté diplomatique. Malheureusement,
les représentants d’une coalition de partis de l’opposition, composée
du Musavat et du Front populaire d’Azerbaïdjan (AXCP), ont refusé
de rencontrer la délégation, bien que le rédacteur en chef du journal
Musavat ait participé à notre table ronde avec des représentants
des médias.
6. Dans la déclaration qu’elle a rendue publique à la fin de
sa visite (annexe 1), la mission préélectorale s’est félicitée du
climat général de sérénité qui régnait pendant la période préélectorale.
Elle a salué les améliorations apportées au fonctionnement de la
CEC, le programme de formation des électeurs qu’elle a lancé et
l’attention accrue qu’elle a accordée à la qualité des listes d’électeurs.
7. La mission préélectorale s’est également félicitée de la participation
active de l’opposition azerbaïdjanaise à la bataille électorale
et des nouvelles possibilités offertes aux organisations non gouvernementales
de participer aux procédures électorales.
8. Cependant, une fois encore, la mission préélectorale n’a pas
assisté à une confrontation sur le fond des idées, programmes ou
conceptions politiques. Elle a déploré l’absence de débat public
qui aurait aidé l’électorat à faire un choix éclairé le jour des
élections.
9. Lors de ses réunions avec tous les responsables azerbaïdjanais
concernés, la mission préélectorale a exprimé sa préoccupation concernant
les allégations formulées par de nombreux interlocuteurs selon lesquelles
la situation préélectorale se caractérisait par des pressions et
difficultés administratives relatives à l’inscription des candidats
ainsi que par du harcèlement et même l’emprisonnement de certains
blogueurs sur l’internet et de journalistes.
10. Alors que la législation en vigueur prévoit bel et bien le
suffrage universel en Azerbaïdjan, la mission préélectorale a remarqué
que de nombreux Azerbaïdjanais résidant à l’étranger ne pouvaient
voter aux élections législatives qu’à la seule condition de retourner
dans leur circonscription en Azerbaïdjan le jour du scrutin. Elle
a jugé qu’une telle disposition compromettait le principe de l’universalité
du droit de vote.
11. De même, elle a estimé qu’il faudrait permettre aux personnes
handicapées de voter plus facilement, grâce, par exemple, à l’installation
de bureaux de vote dans les hôpitaux.
12. La commission ad hoc a mené sa mission d’observation du 5
au 7 novembre 2010 (voir annexe 2 pour le programme de la visite).
Le jour du scrutin, la commission s’est divisée en 16 équipes et
a observé les élections au centre et autour de Bakou, Sumgait et
Sheki.
13. La commission ad hoc a agi dans le cadre de la mission internationale
d’observation des élections (MIOE) qui comprenait aussi des délégations
de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE, du Parlement européen et
de la mission d’observation du BIDDH/OSCE. Elle a eu des relations
normales, quoique pas toujours faciles, avec ses partenaires parlementaires.
En revanche, ses rapports avec le BIDDH ont été marqués par de graves
frictions et des difficultés presque insurmontables.
14. Les chefs des délégations composant la MIOE ont fait une déclaration
conjointe lors d’une conférence de presse qui s’est tenue le 8 novembre 2010
(annexe 3).
15. A sa réunion du 11 novembre 2010 à Antalya, le Bureau a désigné
M. Iwiński (Pologne, SOC) en remplacement de M. Wille, qui n’est
plus membre de l’Assemblée, pour présenter le rapport à l’Assemblée.
2. Contexte politique, cadre
juridique, nomination et inscription des candidats, administration électorale
et campagne électorale
16. Conformément à la Constitution
en vigueur, le Président de la République d’Azerbaïdjan, Ilham Aliev,
a, le 3 septembre 2010, annoncé l’organisation d’élections législatives
pour le 7 novembre 2010. Une nouvelle fois, les élections ont eu
lieu dans un climat politique caractérisé par une absence de dialogue
entre le parti au pouvoir, le parti du nouvel Azerbaïdjan (YAP),
et les principaux partis d’opposition, quelles qu’en soient les raisons.
Il faut rappeler que certains partis d’opposition n’ont pas accepté
les résultats des dernières élections législatives organisées en
2005. En guise de protestation, ces partis ont ultérieurement boycotté
les nouvelles élections législatives partielles de mai 2006 et l’élection
présidentielle d’octobre 2008. Cette fois, tous les principaux partis
d’opposition ont choisi de participer au scrutin du 7 novembre 2010.
17. L’Azerbaïdjan a un régime présidentiel fort, l’exécutif jouissant
de plus larges pouvoirs que le législatif. Le parlement sortant
était dominé par le parti du nouvel Azerbaïdjan qui détenait 64 sièges
sur un total de 125. Des députés qui s’étaient présentés comme candidats
indépendants détenaient 45 sièges. Ces députés soutenaient habituellement
le YAP. L’opposition est très fragmentée et désunie. Le parti d’opposition
le plus puissant, le Musavat, avait quatre sièges au sein du parlement
sortant. Certains partis d’opposition, dont le parti du Front populaire
d’Azerbaïdjan (AXCP), ont refusé de siéger au sein du parlement
au lendemain des élections de 2005.
18. La législation primaire pour les élections de 2010 est codifiée
dans la Constitution (modifiée pour la dernière fois en 2009) et
le Code électoral (adopté en 2003, modifié pour la dernière fois
en 2010). Le cadre juridique comprend aussi la loi sur la liberté
de réunion (2008), la loi sur la diffusion radiophonique et télévisée, le
Code de procédure civile ainsi que les dispositions applicables
du Code pénal, du Code des infractions administratives et du règlement
de la CEC.
19. En juin 2010 encore ont été apportés les derniers amendements
au Code électoral, sans qu’il y ait eu beaucoup de débat public.
Lesdits amendements ont été adoptés par le biais d’un référendum
que des membres de l’Assemblée notamment ont observé. La période
électorale a, de ce fait, été réduite de 75 à 60 jours et la campagne
écourtée, ne débutant que 23 jours avant le jour des élections.
Pour cette campagne, les dispositions permettant aux candidats de
percevoir des fonds publics ont été supprimées. Cependant, les amendements
n’ont pas tenu compte des recommandations formulées de longue date
par la Commission de Venise du Conseil de l’Europe et le BIDDH/OSCE,
notamment celles qui concernent la composition des commissions électorales.
D’un côté, cela a permis aux forces pro-gouvernementales de prédominer
au sein des commissions. De l’autre, une telle composition, bien
que déséquilibrée, a garanti le fonctionnement des commissions électorales.
Par le passé, ce n’était pas le cas, même si le système était plus
équilibré, car l’opposition entravait les travaux des commissions.
20. Le Code électoral comporte toujours des incohérences et des
ambiguïtés concernant, en particulier, l’éligibilité des candidats
ainsi que le processus de réclamation et de recours. Pour les élections
législatives, aucune disposition ne prévoit le vote de la Diaspora pas
plus que le vote dans les hôpitaux.
21. Point positif, les amendements au Code de procédure civile,
apportés après l’élection présidentielle de 2008 conformément aux
recommandations formulées alors par la mission d’observation des
élections de l’Assemblée, ont supprimé les disparités avec le Code
électoral concernant la compétence des tribunaux en matière de litiges
liés aux élections.
22. La nomination et l’inscription des candidats ont été effectuées
par les commissions électorales de district (CED). Les candidats
potentiels ont été désignés par les partis politiques ou les coalitions
de partis, par des groupes d’électeurs ou bien se sont présentés
de leur propre initiative. Pour inscrire un candidat, une CED devait
recevoir notamment 450 signatures de soutien valides au minimum.
Sur les 1 115 candidats éventuels, 743 ont été inscrits. Suite au
retrait de 52 personnes et à la suppression d’un nom sur la liste
des candidats, 690 personnes ont participé à la bataille électorale.
Plus de la moitié des candidats désignés par l’opposition ont vu
leur inscription rejetée alors que l’ensemble des 111 candidats
du YAP ont été inscrits. Trente-huit candidats de la coalition AXCP‑Musavat
ont été inscrits sur les 88 désignés; quant aux coalitions «Karabagh»
et «Réforme», elles ont obtenu respectivement l’inscription de 34
et 31 candidats sur les 95 et 97 candidats désignés. Les refus d’inscription,
qui concernaient essentiellement la vérification des signatures de
soutien, s’expliquent essentiellement par une application restrictive
des articles du Code électoral et d’autres dispositions législatives.
23. L’administration électorale d’Azerbaïdjan est une structure
à trois niveaux composée de la CEC, de 125 CED et d’environ 5 175 commissions
électorales d’arrondissement (CEA). Onze CED se sont occupées des
électeurs des districts situés dans les territoires traités par
la Conférence de Minsk sur le Haut‑Karabagh. Ces CED étaient au
service de quelque 340 000 PID provenant de ces territoires. En
vertu du Code électoral, trois quotas égaux sont réservés, dans
chaque commission, à des membres désignés par la majorité parlementaire,
à des députés élus en tant que candidats indépendants et à la minorité
parlementaire. En application de la loi, tous les présidents de
commission sont nommés par la majorité parlementaire.
24. La CEC a tout mis en œuvre pour garantir le bon déroulement
du processus électoral. Elle a œuvré dans la transparence, lancé
une vaste campagne d’information des électeurs, y compris dans les
médias. Elle a dispensé une formation aux CED et aux CEA ainsi qu’à
la police et aux autorités locales. Toutefois, elle n’a pas publié
d’instructions écrites sur l’application des dispositions juridiques
concernant la validité des pièces d’identité des citoyens dans le
cadre de la collecte des signatures de soutien. Cela a pu ajouter
à la confusion et engendrer un nombre considérable de refus d’inscription.
25. La CEC s’est véritablement attachée à améliorer le registre
électoral centralisé. Les listes d’électeurs par bureau de vote
ont été diffusées sur le site web de la CEC pour que l’électorat
puisse les consulter et demander des rectifications si nécessaire.
Les données relatives aux électeurs ont été vérifiées en ligne et corrigées
le cas échéant. Cependant, les chiffres de la CEC (4,8 millions
d’électeurs inscrits au 13 octobre 2010) ne concordent pas avec
ceux de la commission nationale des statistiques (selon ses propres données,
au 1er janvier 2010, plus de 6 millions
de personnes jouissant du droit de vote résidaient en Azerbaïdjan).
26. A partir du 13 octobre 2010, les listes d’électeurs ne pouvaient
plus être modifiées que par les CEA, y compris le jour des élections.
Suite à toutes les vérifications et modifications, le jour du vote,
le nombre total d’électeurs inscrits s’élevait à 4 844 116.
27. La période qui a précédé la campagne électorale officielle
s’est caractérisée par une absence d’activités politiques visibles
de la part des partis politiques. Selon les représentants de l’opposition,
cela s’explique par une interprétation restrictive du Code électoral
concernant les meetings politiques avant le lancement de la campagne
officielle.
28. Le pouvoir exécutif a mis à la disposition des candidats des
locaux pour organiser leurs réunions et meetings. Cette règle s’est
appliquée à tous, y compris aux partis de gouvernement. Toutefois,
l’opposition s’est plainte du fait que les locaux étaient éloignés
du centre, difficiles d’accès et choisis délibérément pour limiter
la participation.
29. La campagne, en demi‑teinte, s’est déroulée dans le calme
et n’a apparemment pas suscité un grand intérêt dans la population.
Au niveau des partis politiques, aucun débat public entre le parti
au pouvoir et l’opposition n’a été organisé. Le recours à du matériel
de campagne a été limité.
30. Il y a eu des allégations d’abus de ressources administratives.
D’après le BIDDH/OSCE, les fonctionnaires de 19 districts faisaient
campagne pour un candidat déterminé. Selon ces dires, les fonctionnaires
étaient généralement contraints de faire campagne pour le YAP.
3. Environnement médiatique
31. Malgré la prolifération des
médias en Azerbaïdjan, la diffusion d’informations critiques vis‑à‑vis
des autorités par une presse et des médias électroniques indépendants
n’est pas monnaie courante. La liberté d’expression est menacée
du fait du harcèlement subi par les médias, des détentions, des
procès en diffamation et d’autres formes de pressions exercées sur
les journalistes et les blogueurs. Le rédacteur en chef d’un journal
de l’opposition, Eynullah Fatullaev, est maintenu en prison malgré
un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme selon lequel
il devrait être mis en liberté immédiatement. En conséquence, de
nombreux journalistes s’autocensurent.
32. En vertu de la législation en vigueur, seuls les partis politiques
et coalitions de partis qui ont réussi à faire inscrire plus de
60 candidats ont droit à un temps d’antenne gratuit sur la chaîne
de télévision publique. Etant donné qu’aucun parti d’opposition,
ni coalition électorale n’avait plus de 60 candidats inscrits, seul
le YAP a eu droit à un temps d’antenne gratuit à la télévision publique
et d’espaces gratuits dans les journaux d’Etat. Par conséquent,
la CEC a pris la décision sans précédent d’accorder à chaque candidat
quatre minutes d’antenne gratuites sur la chaîne de télévision publique.
Toutefois, certains candidats n’ont délibérément pas profité de cette
décision. Les concurrents pouvaient, en outre, acheter du temps
d’antenne pour diffuser des messages politiques. Deux chaînes de
télévision nationales ont offert cette possibilité aux candidats
et 15 d’entre eux y ont eu recours.
33. La couverture de la campagne dans les actualités a été restreinte,
les chaînes de télévision se concentrant surtout sur la procédure
électorale. Toutes les principales chaînes de télévision ont largement rendu
compte des initiatives prises par les autorités, en dehors du cadre
de la campagne, présentant de manière positive les activités des
fonctionnaires d’Etat. Ces dernières ont été moins couvertes par
la télévision publique une fois la campagne lancée mais elles ont,
néanmoins, continué de bénéficier d’une large couverture.
34. De manière générale, par rapport à la télévision, la presse
écrite a permis à un plus large éventail d’opinions de s’exprimer,
les journaux financés par l’Etat Azerbaïdjan et Respublika faisant, quant à eux, clairement
état de leur soutien aux autorités.
4. Jour du scrutin
35. Dans l’ensemble, la journée
des élections s’est déroulée dans le calme. Toutefois, les tensions
ont commencé à se faire sentir plus le moment du comptage des voix
approchait.
36. Malgré les campagnes de formation et de sensibilisation organisées
par la CEC, il y a eu d’importantes violations et irrégularités
de procédure, dont le bourrage des urnes.
37. D’après les rapports des observateurs de la MIOE, les consignes
d’ouverture n’ont pas été respectées dans 21% des bureaux de vote
visités (1 100 sur un total de 5 175). La violation la plus largement
observée en matière de procédure concernait l’encrage d’un doigt
destiné à éviter les votes multiples. Dans 12% des bureaux de vote
visités, cette procédure n’a pas été mise en place ou bien n’a pas
été appliquée correctement. Les observateurs ont signalé 61 cas
de bourrage d’urnes, 95 cas de signatures identiques sur les listes d’électeurs
et la pratique du vote carrousel dans cinq bureaux de vote. Dans
7% des bureaux de vote visités, le secret du vote n’a pas été observé.
45% des bureaux de vote visités étaient difficiles d’accès pour
les électeurs handicapés. Dans 114 bureaux de vote, la mission des
observateurs internationaux a été entravée.
38. Les observateurs internationaux ont estimé que le comptage
des voix n’avait pas été effectué correctement dans 31% des cas
observés et qu’un quart de ces comptages était entaché d’erreurs
de procédure. Dans plus de 11% des dépouillements observés, le nombre
de bulletins dans l’urne était supérieur au nombre de signatures
sur la liste des électeurs et 24 urnes contenaient des faisceaux
ou paquets de bulletins, suggérant que les urnes avaient été bourrées.
39. Plus de 30% des CED soumises à observation ont eu du mal à
établir définitivement le protocole des résultats. Le protocole
avait été pré-signé dans dix CED. Dans 35% des dépouillements observés,
les CED n’avaient pas affiché de copie du protocole pour que les
citoyens puissent en prendre connaissance. Dans de nombreux cas,
les observateurs n’ont pas obtenu sur demande une copie du protocole.
5. Résultats des élections
40. Le 29 novembre 2010, la Cour
constitutionnelle d’Azerbaïdjan a approuvé le protocole de la CEC
sur les résultats des élections. Le taux de participation s’est
élevé à 49,56%. Le lendemain, le nouveau parlement s’est réuni pour
élire son président, ses vice-présidents et ses présidents de commission.
Le parti YAP a obtenu 71 sièges, les candidats indépendants 42,
le Parti de la solidarité civique 3, le Parti Ana Vatan 2; l’UMID,
le Parti d’union civique, Adalat, le Parti des réformes démocratiques,
le Parti du Front populaire uni, le Parti de la prospérité sociale
et le Parti de la grande création ont, quant à eux, obtenu un siège
chacun.
41. En l’absence de listes proportionnelles (les élections étant
organisées selon le principe de la majorité, les voix ont été exprimées
en faveur de candidats individuels), il est pratiquement impossible
d’établir le pourcentage de voix recueilli par des partis politiques
spécifiques ou par différentes catégories de candidats individuels.
Dans certaines circonscriptions, certains membres de différents
partis ou candidats indépendants ont recueilli autour de 70%, voire
plus de 90% des voix, dans d’autres autour des 50-60% en général.
42. Selon la CEC, 15 réclamations ont été déposées le jour du
scrutin et 165 par la suite.
6. Conclusions
et recommandations
43. La commission ad hoc a noté
que les élections législatives qui ont eu lieu le 7 novembre en
Azerbaïdjan se sont déroulées dans le calme, ce qui marque une rupture
avec le passé dont on peut se féliciter. L’opposition a participé
et s’est employée à former des alliances électorales.
44. Tous les membres de l’opposition ont pris part aux travaux
de la CEC qui, globalement, a fait preuve d’efficacité et de transparence.
45. Face au refus de l’administration de les inscrire, 43 des
172 candidats ont formé un recours et ont obtenu gain de cause.
46. Un très grand nombre d’observateurs internationaux (1 029)
et nationaux (48 000) ont été agréés; la coopération des observateurs
internationaux avec la CEC s’est bien déroulée. En ce sens, l’Azerbaïdjan
a fait la preuve qu’elle était ouverte à un contrôle international.
47. Le pourcentage de candidates a augmenté de 10 à 13% par rapport
aux dernières élections législatives; le nombre de députées au sein
du parlement nouvellement élu est passé de 14 à 19.
48. En même temps, un processus défectueux d’inscription des candidats
au niveau des districts a abouti à l’inscription de tous les candidats
désignés par le parti au pouvoir et à moins de la moitié des candidats
de l’opposition.
49. La commission ad hoc a eu connaissance d’allégations crédibles
d’intimidation des électeurs et des candidats ainsi que d’abus de
ressources administratives. Elle est néanmoins heureuse de pouvoir
affirmer que les deux blogueurs emprisonnés ont été libérés le 18
novembre 2010.
50. La commission ad hoc déplore que les recommandations de la
Commission de Venise et du BIDDH/OSCE en matière juridique n’aient
toujours pas trouvé une traduction concrète dans le Code électoral.
En outre, les recours judiciaires contre les décisions relatives
à des plaintes liées aux élections sont souvent inopportuns, inopérants
et non motivés.
51. La commission ad hoc appelle à un comportement plus impartial
des médias dans le contexte électoral.
52. Les autorités azerbaïdjanaises sont encouragées à envisager
la mise en place de dispositions permettant le vote de la Diaspora
dans l’intérêt de l’universalité du suffrage. De même, il convient
de prendre des mesures pour installer des bureaux de vote dans les
hôpitaux de manière à faciliter le vote des personnes malades et/ou
handicapées. Cela empêcherait tout conflit potentiel avec la jurisprudence
de la Cour européenne des droits de l’homme.
53. La commission ad hoc est convaincue que l’opposition a une
part de responsabilité dans l’inexistence d’un débat public animé
en Azerbaïdjan; l’opposition devrait se concentrer sur les vrais
problèmes plutôt que sur la politique politicienne, égocentrique
et sans intérêt.
54. Sur la base de ces constats, la commission ad hoc, tout en
déclarant que l’ensemble du processus électoral a montré que des
avancées ont été faites pour se mettre en conformité avec les normes
Assemblée parlementaire/OSCE et les engagements souscrits, reste
néanmoins convaincue qu’il faudrait encore progresser de manière
significative pour parvenir à un consensus électoral et démocratique
général en Azerbaïdjan
55. Le Conseil de l’Europe et son Assemblée parlementaire sont
prêts à poursuivre leur coopération avec l’Azerbaïdjan pour améliorer
encore son régime démocratique.
Annexe 1 –
Déclaration de la délégation de l’APCE en visite pré-électorale
en Azerbaïdjan
(open)
Strasbourg, 21.10.2010 – La délégation multipartite
composée de cinq membres (*) de l’Assemblée parlementaire du Conseil
de l’Europe (APCE), en visite en Azerbaïdjan en vue des élections
législatives du 7 novembre, a salué l’atmosphère générale de calme
à l’approche du scrutin. «C’est là un changement positif par rapport
aux incidents ayant marqué les campagnes électorales antérieures,
perturbées par la violence et les récriminations réciproques», a
déclaré la délégation. «Il convient de saluer l’amélioration des
activités de la Commission électorale centrale, son programme de
sensibilisation des électeurs et l’attention particulière attachée
à la qualité des listes électorales».
«Contrairement à certaines élections précédentes, ce qui témoigne
d’une évolution positive, l’opposition azerbaïdjanaise prend une
part active à la course électorale. Elle tente de constituer des
coalitions électorales et de surmonter les divergences entre les
différents programmes. La formation d’alliances électorales fait
en principe partie intégrante du processus démocratique», a souligné
la délégation. Elle a également noté avec satisfaction les nouvelles
possibilités données aux organisations non gouvernementales de prendre
part à la procédure électorale.
Pourtant, une fois encore, la délégation de l’APCE n’a pas
noté de confrontations d’idées, plates-formes ou lignes de conduite
politiques de fond. Cette impression est du reste renforcée par
l’absence de tout débat public (y compris à la télévision) qui permettrait
aux électeurs de faire un choix éclairé le jour du scrutin.
La délégation s’inquiète également des allégations selon lesquelles
la période pré-électorale serait marquée par des pressions et difficultés
administratives lors de l’enregistrement des candidats. Le harcèlement
subi par certains journalistes et blogueurs, signalé à la délégation,
n’est pas propice à l’établissement d’un dialogue constructif au
sein de la société. Il convient d’y remédier d’urgence.
Bien que le suffrage universel soit inscrit dans la législation
en vigueur, les très nombreux citoyens azerbaïdjanais résidant à
l’étranger ne pourront voter pour les élections législatives qu’à
condition de retourner dans leur pays le jour du scrutin pour y
voter dans leur circonscription. Cette obligation porte atteinte
au principe de l’universalité du droit de vote.
Il convient par ailleurs de faciliter l’exercice du droit
de vote pour les personnes handicapées, par exemple en installant
des bureaux de vote dans les hôpitaux.
La Résolution 1750
(2010)
de l’Assemblée parlementaire sur le fonctionnement des
institutions démocratiques en Azerbaïdjan reprend notamment toutes
les précédentes propositions formulées par l’APCE pour améliorer le
processus électoral dans ce pays.
Enfin, la délégation invite Bakou à régler la situation des
visas prévus pour l’entrée d’observateurs sur le territoire azerbaïdjanais.
Si, contrairement aux déclarations officielles, ces visas ne peuvent
être délivrés à leur arrivée, il convient d’en informer les personnes
concernées pour leur éviter des problèmes pendant leurs déplacements,
a encore déclaré la délégation.
La délégation s’est rendue à Bakou du 18 au 21 octobre 2010
à l’invitation du Président du Milli
Majlis, avant d’y retourner au sein de la délégation
complète de 30 membres de l’APCE, pour observer le déroulement du scrutin.
Elle a rencontré à cette occasion le Président azerbaïdjanais Ilham
Aliev, le président de la Commission électorale centrale, le président
de la Cour constitutionnelle, le ministre de l’Intérieur, ainsi
que des représentants de l’ensemble des partis politiques et coalitions
électorales, de la société civile et des médias. Elle s’est également
entretenue avec le chef de la mission d’observation des élections
de l’OSCE/BIDDH et avec les membres de la communauté diplomatique.
___________
* La délégation se composait de Paul Wille (Belgique, ADLE),
qui la présidait, Pedro Agramunt (Espagne, PPE/DC), Tadeusz Iwinski
(Pologne, SOC), Øyvind Vaksdal (Norvège, GDE) et Jaakko Laakso (Finlande,
GUE).
Annexe 2 –
Programme de la mission préélectorale (19-22 octobre 2010)
(open)
Mardi
19 octobre 2010
09h00-10h00 Réunion de la délégation
10h00-11h00 Réunion avec Mme Veronika
KOTEK, RSSG du Conseil de l’Europe en Azerbaïdjan
11h00-12h00 Réunion avec la MOE de l’OSCE/BIDDH:
- M. Stefan Krause, Chef de mission
adjoint
- M. Alexey Gromov, analyste électoral
- Mme Marian Gabriel, analyste
politique
- M. Rasto Kuzel, analyste de médias
14h00-15h00 Réunion avec M. Mazahir Panahov, Président de
la CEC
15h15-16h00 Réunion avec la délégation nationale de l’Azerbaïdjan
à l’Assemblée parlementaire
16h00-17h00 Réunion avec M. Ogtay Asadov, Président du Parlement
d’Azerbaïdjan
17h15 Réunion avec les ambassadeurs des pays membres du Conseil
de l’Europe et de l’ambassadeur de l’Union européenne:
- Belgique: M. Philippe Jottard
- France: M. Gabriel Keller
- Norvège: M. Erling Skjonsberg
- Pologne: M. Jan Brodowski, Responsable politique
- Fédération de Russie: M. Yevgeniy Verlin, Premier secrétaire
- Délégation de l’Union européenne: M. Manfredas Limantas,
Responsable politique
Mercredi 20 octobre
2010
09h00-13h00 Réunions individuelles avec les partis politiques
et les blocs:
09h00-09h30 Ana Vatan Party:
09h30-10h00 Bloc «Democracy» composé du Civils Solidarity
Party et Democratic Reforms Party:
- M. Asim Mollazade, Président, Democratic Reforms Party
10h10-10h40 Azerbaijan National Independence Party (ANIP):
- M. Arzukhan Alizade, Secrétaire
général
10h40-11h10 Bloc «For People» composé du Liberal Party, du
Citizen and Development Party et du Green Party:
- M. Avaz Temirkhan, Président,
Liberal Party
- M. Ali Aliyev, Président, Citizen and Development Party
- M. Mais Gulaliyev, Président, Green Party
11h20-11h50 Bloc «Karabakh» composé de l’Umid Party, Azerbaijan
Democratic Party et Aydinlar Party:
- M. Igbal Agazade, Président, Umid party
- M. Sardar Jalaloglu, Président, Azerbaijan Democratic
Party
- M. Gulamhuseyn Alibeyli, Président, Aydinlar Party
11h50-12h20 Bloc «Reforms» composé de l’United Azerbaijan
Popular Front Party, du Great Establishment Party et du Adalet Party:
- M. Niyamaddin Ordukhanov, Vice-Président,
United Azerbaijan Popular Front Party
- M. Elkhan Shukurlu, Vice-Président, Adalet party
12h20-13h00 – Yeni Azerbaijan Party
- M. Hikmet Mammadov, Editeur-en-chef, journal Yeni Azerbaijan
14h30-15h30 Réunion avec M Farhad Abdullayev, Président de
la Cour constitutionnelle.
15h40 Réunion avec des représentants des ONG (table ronde)
15h40-16h15 Azerbaycanda Vatandash Camiyyetine Yardim Assosiasiyasi
(AVCIYA) (Association pour le soutien de la société civile en Azerbaïdjan),
Maharram Zulfugarli
16h20-17h00 – Election Monitoring and Democracy Studies
Centre, Azer Gasimov, juriste
- Law
and Development Public Association, Hafiz Hasanov, Président
17h00 Réunion avec des représentants des médias (table ronde)
Agences
de presse écrite:
17h00-18h00 – Azeri-Press Information Agency (APA), Mme Vusala
Mahir qizi, Directrice générale
- Journal
Baki Xeber, M. Aydin Guliyev, Editeur-en-chef
- Trend Information Agency, M. Emil Huseynli
- Journal 525-ci qezet, M. Rashad Majid, Editeur-en-chef
18h00-19h00 – Journal Azadliq, M. Ganimat Zahid, Editeur-en-chef
- Journal Yeni Musavat, M. Rauf
Arifoglu, Editeur-en-chef
- Journal Zerkalo, M. Elchin Shikhli, Editeur-en-chef
TV:
19h00-20h00 Public TV, M. Ismail Omarov, Directeur général
Jeudi 21 octobre
2010
09h45 Réunion avec M. Ramil Usubov, ministre de l’Intérieur
10h00-11h00 Réunion avec M. Ilham Aliyev, Président de la
République d’Azerbaïdjan
13h00 -14h00 Conférence de presse
Annexe 3
(open)
Les élections
en Azerbaïdjan se sont déroulées dans un climat pacifique et avec
la participation de l’opposition, mais le processus dans sa globalité
ne constitue pas un progrès significatif dans le sens de la démocratie
Strasbourg, 08.11.2010 – Les élections législatives qui se
sont tenues hier en Azerbaïdjan, se sont déroulées dans un climat
pacifique, avec la participation de l’ensemble des partis de l’opposition.
Toutefois, la conduite de ces élections, dans sa globalité, ne constitue
pas un progrès significatif dans le développement démocratique du
pays, ont estimé les observateurs internationaux dans une déclaration
publiée aujourd’hui.
Les observateurs ont noté que, dans l’ensemble, la Commission
électorale centrale (CEC) a géré correctement les aspects techniques
du processus électoral. Mais des restrictions à la liberté des médias
et à la liberté de réunion, ainsi qu’un processus d’enregistrement
des candidats présentant des irrégularités, ont encore affaibli l’opposition
et quasiment étouffé le débat politique. Ces défaillances, ajoutées
à un environnement entravant la compétition, ont instauré pour les
candidats des règles du jeu inégales qui, pour les électeurs, ont
limité la possibilité d’un choix informé. Pour ce qui est des points
positifs, les électeurs ont pu consulter le registre électoral centralisé
pour y faire procéder à des modifications ou des ajouts et la CEC
a mené une campagne de sensibilisation des électeurs, y compris
dans les médias. Le scrutin s’est déroulée dans des conditions évaluées
par les observateurs comme bonnes dans quasiment 90% des bureaux
de vote visités, tandis que des problèmes sérieux ont été notés
dans 10% d’entre eux. Les conditions de comptage, en revanche, étaient nettement
moins satisfaisantes, pratiquement un tiers des bureaux observés
ayant été mal voire très mal notés, avec notamment des problèmes
inquiétants de bourrage des urnes observés en plusieurs occasions.
«Il n’est jamais facile de bien rendre compte de la réalité
d’un pays dont les institutions démocratiques sont en développement,
et ceci dans un environnement difficile. Nous avons pu constater
les nombreux efforts déployés pour progresser et les domaines dans
lesquels le pays obtient de très bons résultats, que nous saluons
autant que l’hospitalité dont ont fait preuve tous nos interlocuteurs.
Toutefois, malgré ces efforts, le pays doit faire encore beaucoup
pour avancer dans le sens d’une démocratie authentiquement pluraliste,»
a déclaré Wolfgang Grossruck, qui a dirigé la mission d’observation
de courte durée de l’OSCE et présidé la délégation de l’Assemblée
parlementaire de l’OSCE.
«En évolution positive par rapport au passé, le déroulement
des élections et le scrutin ont bénéficié de conditions pacifiques
et de l’absence d’incidents violents et, plutôt que de boycotter
le processus comme c’était le cas par le passé, l’ensemble des partis
de l’opposition ont choisi de présenter leur candidature, s’alliant parfois
à des blocs électoraux. La bonne coopération entre les autorités,
les institutions internationales et les acteurs nationaux a permis
d’établir un climat favorable,» a déclaré Paul Wille, chef de la
délégation de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE).
«La croissance et la stabilité économique sont manifestes
en Azerbaïdjan. La pérennité de cette situation ne peut être assurée
que par une plus grande libéralisation politique et la démocratisation
du pays. Des observateurs indépendants ont fait état d’irrégularités
dans le comptage des votes, du harcèlement d’observateurs de l’opposition
et de bourrage d’urnes. L’Azerbaïdjan doit redoubler d’efforts pour
garantir une plus grande démocratisation,» a relevé Anneli Jäätteenmaki,
chef de la délégation du Parlement européen.
«Il est regrettable que notre observation du processus dans
son intégralité ait révélé que les conditions nécessaires à des
élections démocratiques dignes de ce nom n’aient pas été réunies.
Nous sommes tout particulièrement préoccupés par les restrictions
aux libertés fondamentales, le parti pris des médias, la domination
d’un parti sur la vie publique ainsi que les graves violations observées
le jour des élections. Nous nous tenons prêts à apporter notre assistance
aux autorités pour faire en sorte que les élections en Azerbaïdjan
soient compatibles avec le respect des engagements envers l’OSCE,»
a signalé l’ambassadrice Audrey Glover, chef de la mission d’observation
à long terme du BIDDH/OSCE.
Contacts:
Jens-Hagen Eschenbächer, BIDDH/OSCE, +994 (0) 502252281 or
+48 603 683 122, [email protected];
Petra Jezkova, AP OSCE, +994 (0) 502507318 or +45 6010 8173,
[email protected];
Vladimir Dronov, APCE, +994 (0) 507833741 or +33 663 49 37
92, [email protected];
Alina Alexandra Georgescu, PE, +994 (0) 502255584 or +32 498
981 364, [email protected]