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Réponse à Recommandation | Doc. 12483 | 24 janvier 2011
La démocratie en Europe : crises et perspectives
1. Le Comité des Ministres partage les préoccupations
exprimées par l’Assemblée parlementaire à propos du fonctionnement
de la démocratie dans les Etats membres, notamment du fait du désintérêt
croissant d’une partie de la population à l’égard des affaires publiques
et de la politique. Dans le même temps, il note certains développements
positifs, comme en témoigne l’intérêt grandissant du public pour
les questions liées à l’environnement ou la mondialisation, attesté
par de nombreux débats et initiatives dans la société civile. Il observe
également que des outils de communication nouveaux développés au
cours des dernières années offrent des possibilités inédites de
promouvoir l’information du public sur des questions d’intérêt général
et sa participation à la prise de décision politique à leur sujet.
Ces éléments sont de nature à promouvoir le «processus renforcé
de démocratie participative» que l’Assemblée appelle de ses vœux.
Le Conseil de l’Europe, en partenariat avec les gouvernements, les
parlements, les autorités locales et régionales et la société civile
des Etats membres, peut certainement contribuer à valoriser ce potentiel.
C’est dans cet esprit que le Comité des Ministres a décidé de faire
des questions liées à la démocratie l’une des priorités de l’action du
Conseil de l’Europe, en utilisant au mieux et en développant l’expertise
et les outils de l’Organisation.
2. Le niveau local et régional est essentiel pour le renforcement
d’une démocratie stable et efficace. Dans ce contexte, le Comité
des Ministres rappelle l’ouverture à la signature, lors de la 16ème
session de la Conférence des ministres responsables des collectivités
locales et régionales (Utrecht, 16-17 novembre 2009) du Protocole
additionnel à la Charte européenne de l’autonomie locale sur le
droit de participer aux affaires des collectivités locales (STCE
n° 207). A ce jour, cinq Etats membres ont ratifié le Protocole
et neuf autres l’ont signé.
3. Le Comité des Ministres rappelle en outre, que l’un des thèmes
centraux de la conférence ministérielle d’Utrecht concernait l’impact
de la crise économique et financière sur les collectivités locales
et régionales. A cet égard, comme cela a été décidé à Utrecht et
sous l’égide des autorités espagnoles, une conférence s’est tenue
à Strasbourg en octobre 2010, pour discuter de la mise en œuvre
des lignes directrices relatives à l’action des pouvoirs publics.
Cette action, qui devrait déboucher sur des recommandations présentées
lors de la prochaine Conférence ministérielle (Kiev, novembre 2011),
vise à étudier, entres autres, les menaces qui pèsent sur la continuité
de la fourniture des services publics qui sont essentiels pour préserver
la cohésion sociale et territoriale.
4. S’agissant de la proposition de l’Assemblée de créer un Forum
de la démocratie de Strasbourg, le Comité des Ministres rappelle,
comme il l’avait déjà indiqué dans sa réponse à la Recommandation 1886 (2009) de l’Assemblée parlementaire sur « L’avenir du Conseil
de l’Europe à la lumière de ses soixante années d’expérience »,
que le Forum pour l’avenir de la démocratie, au sein duquel l’Assemblée
joue un rôle actif, fait actuellement l’objet d’un processus de
réforme qui vise précisément à lui permettre de contribuer activement à
la consolidation de la démocratie. C’est dans ce contexte qu’en
juillet 2010, les Délégués des Ministres ont adopté une lettre de
mission pour le forum et ont endossé des lignes directrices révisées
qui seront formellement adoptées à la lumière des résultats de la
session 2010 du forum qui a eu lieu en octobre à Erevan. L’Assemblée
parlementaire sera étroitement associée, à travers le Conseil directeur,
au parachèvement de ces lignes directrices révisées. Dans ce contexte,
l’Université d’été de la démocratie de Strasbourg pourrait constituer
un élément central d’un événement international de bien plus grande
envergure, dans l’esprit de l’idée exposée dans la Recommandation
de l’Assemblée.
5. Quant à l’invitation formulée au paragraphe 5 de la recommandation,
le Comité des Ministres observe qu’à travers plusieurs activités
(telles que la lutte contre la traite des êtres humains et la criminalité
organisée ou la gouvernance de l’internet) l’Organisation apporte
déjà une contribution à l’élaboration de principes visant à réguler
les effets de la mondialisation de manière à garantir le plein respect
des droits de l’homme et de la prééminence du droit. Tel est le
cas, notamment, des normes développées au sein du Conseil de l’Europe
sur des sujets, qui prennent une importance grandissante dans le
contexte de la mondialisation. L’Organisation a un rôle de veille
à jouer de manière à proposer en temps utile aux Etats membres toute
initiative qui pourrait s’avérer nécessaire pour garantir le respect
des principes précités dans le contexte de la mondialisation. Le Comité
des Ministres y sera attentif.