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Recommandation 1766 (2006)
Ratification de la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales par les Etats membres du Conseil de l'Europe
1. L’Assemblée parlementaire rappelle
sa Recommandation 1492
(2001) et sa Recommandation
1623 (2003), toutes deux relatives aux droits des minorités
nationales, et se félicite du rôle fondamental que la Convention-cadre
pour la protection des minorités nationales (STE no 157) (ci-après
«convention-cadre») joue depuis maintenant huit ans dans l’amélioration
de la protection des minorités nationales en Europe et la promotion
de leurs droits.
2. A ce jour, quatre Etats – la Belgique, la Grèce, l’Islande
et le Luxembourg – ont signé la convention-cadre mais ne l’ont toujours
pas ratifiée, et quatre autres Etats – Andorre, la France, Monaco
et la Turquie – ne l’ont ni signée ni ratifiée. L’Assemblée rappelle
que, dans sa Recommandation
1492 (2001), elle demandait déjà aux Etats susmentionnés
de signer et/ou de ratifier au plus vite et sans réserves ni déclarations
la convention-cadre. Elle déplore que depuis l’adoption de sa dernière
recommandation, en 2003, les progrès en matière de ratification
aient été dérisoires, puisque seulement trois nouvelles ratifications
– par les Pays-Bas, la Lettonie et la Géorgie – ont été enregistrées.
3. Considérant que la protection des minorités est essentielle
à la préservation de la stabilité sociale et politique, à la sécurité
démocratique, à la prévention des tensions sociales, mais également
à la promotion de la diversité des cultures et des langues en Europe,
ainsi qu’à la garantie de l’égalité pleine et effective entre les
personnes, l’Assemblée réitère une nouvelle fois son appel à tous
les Etats membres pour qu’ils répondent positivement aux besoins
des minorités nationales et garantissent leurs droits, notamment
tels qu’ils sont fixés par la convention-cadre.
4. Il est important, dans ce contexte, de rappeler que le principe
d’égalité et de non-discrimination constitue un droit fondamental
de la personne humaine. L’Assemblée s’étonne que seuls 14 Etats
aient ratifié le Protocole no 12 à la Convention européenne des
Droits de l’Homme (STE no 177) et que 21 l’aient signé.
5. L’Assemblée constate que Andorre, la Belgique, la France,
la Grèce, l’Islande, Monaco et la Turquie persistent dans leur refus
de signer ou de ratifier la convention-cadre, en motivant ce refus
par l’affirmation qu’ils respectent le principe de non-discrimination
dans leur droit interne. Elle s’étonne alors qu’ils ne soient toujours
pas parties au Protocole no 12 et elle verrait dans la ratification
de cet instrument par ces sept Etats une preuve de leur volonté
de mettre leurs actes en conformité avec leurs paroles, de sorte
à assurer la protection effective des droits des personnes appartenant
à des minorités nationales ou à des groupes minoritaires sous l’autorité
de la Cour européenne des Droits de l’Homme.
6. L’Assemblée se félicite que sa Recommandation 1623 (2003) visant
au rétablissement du Comité d’experts sur les questions relatives
à la protection des minorités nationales (DH-MIN) ait été entendue
par le Comité des Ministres et souligne le rôle important que le
DH-MIN tient dans la promotion des instruments existants.
7. Par conséquent, l’Assemblée recommande au Comité des Ministres
de poursuivre ses efforts pour encourager:
7.1. les Etats membres qui ne l’ont pas encore fait à signer
et à ratifier la convention-cadre, sans réserves ni déclarations
restrictives;
7.2. les Etats membres qui ont signé mais n’ont pas encore
ratifié la convention-cadre à la ratifier, sans réserves ni déclarations
restrictives;
7.3. les Etats parties qui ont ratifié la convention-cadre
en faisant des déclarations restrictives ou des réserves à retirer
celles-ci.
8. L’Assemblée demande également au Comité des Ministres de poursuivre
ses efforts pour encourager la ratification rapide du Protocole
no 12 à la Convention européenne des Droits de l’Homme par les Etats
qui n’en sont toujours pas parties.
9. Elle demande également au Comité des Ministres de réexaminer
la convention-cadre et d’engager, le cas échéant, une procédure
de révision à la lumière de l’expérience acquise lors de sa mise
en œuvre, afin:
9.1. de clarifier
les raisons pour lesquelles certains Etats membres ne l’ont pas
signée ou ratifiée, ou l’ont ratifiée avec des réserves ou des déclarations
restrictives;
9.2. de rendre la convention-cadre juridiquement plus cohérente
et davantage en mesure de répondre aux défis européens actuels,
notamment en équilibrant les droits des minorités avec leurs obligations,
ainsi qu’avec la protection de la diversité culturelle, la consolidation
de la solidarité interculturelle, la cohésion sociale et l’unité
de la nation civile.