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Recommandation 1923 (2010) Version finale
La situation au Kosovo* et le rôle du Conseil de l’Europe
1. Se référant à sa Résolution 1739 (2010) sur la situation au Kosovo et le rôle du Conseil de
l’Europe, l’Assemblée parlementaire
est d’avis que, quoique divisés sur la question du statut, les Etats
membres du Conseil de l’Europe devraient être unis pour soutenir
une plus grande implication du Conseil de l’Europe au Kosovo, au
bénéfice de tous ses habitants.
2. Bien que plus des deux tiers des Etats membres du Conseil
de l’Europe aient reconnu le Kosovo en tant qu’Etat indépendant,
l’Organisation met en œuvre une politique de neutralité vis-à-vis
du statut du Kosovo. Dans ces circonstances, l’Assemblée estime
que l’engagement du Conseil de l’Europe au Kosovo devrait avoir pour
but d’améliorer les normes dans les domaines de la démocratie, des
droits de l’homme et de la prééminence du droit, afin que la population
du Kosovo puisse jouir d’un niveau de droits équivalant à celui que
défend le Conseil de l’Europe, indépendamment du statut du Kosovo.
3. A cette fin, le Conseil de l’Europe devrait élargir l’éventail
de ses activités au Kosovo et faire preuve de pragmatisme, de souplesse
et d’imagination pour trouver les formules qui permettront l’éventail
le plus large possible d’activités du Conseil de l’Europe et de
mécanismes à appliquer au Kosovo tout en respectant sa politique
actuelle de neutralité quant au statut.
4. A la lumière de ces considérations, l’Assemblée recommande
au Comité des Ministres:
4.1. de
formuler clairement l’engagement politique selon lequel le Conseil
de l’Europe devrait contribuer à améliorer les normes en matière
de démocratie, de droits de l’homme et de prééminence du droit au
Kosovo, et de considérer cet engagement comme une priorité dans
les travaux de l’Organisation;
4.2. de donner la priorité aux activités visant à améliorer
la prééminence du droit, à lutter contre la corruption, le crime
organisé et la criminalité économique, et à renforcer le pouvoir
judiciaire au Kosovo;
4.3. de poursuivre ses activités dans le domaine de l’éducation
ainsi que de la protection et de la réhabilitation du patrimoine
culturel au Kosovo, qui jouent un rôle fondamental pour encourager
le dialogue interethnique et la réconciliation;
4.4. de soutenir la poursuite et le développement d’activités
qui rassemblent des personnes de différentes communautés du Kosovo;
4.5. d’adopter une approche proactive dans les négociations
de nouvelles modalités visant à garantir la poursuite des activités
du Comité européen pour la prévention de la torture et des peines
ou traitements inhumains ou dégradants (CPT) et du Comité consultatif
de la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales
au Kosovo, et de faire en sorte que les rapports de ces organes soient
adressés directement aux autorités qui ont un pouvoir véritable
et effectif dans le domaine concerné, et qui peuvent ensuite mettre
en œuvre les recommandations pertinentes;
4.6. de lancer une étude de faisabilité sur la manière d’étendre
la mise en œuvre d’autres mécanismes de suivi du Conseil de l’Europe
au Kosovo;
4.7. de mener une étude sur la pertinence et l’applicabilité
de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme
sur la question de la restitution des propriétés ou l’attribution
de compensations financières équivalentes au cas du Kosovo;
4.8. d’apporter son soutien aux activités visant à encourager
l’égalité entre les sexes, la lutte contre la violence à l’encontre
des femmes, y compris la violence domestique, et la lutte contre
la traite des êtres humains au Kosovo;
4.9. de mettre en place des activités visant à renforcer l’indépendance
des médias au Kosovo;
4.10. d’intensifier ses activités relatives à la situation des
communautés rom, ashkali et égyptienne au Kosovo;
4.11. de renforcer le rôle, la visibilité et les capacités du
Bureau du Conseil de l’Europe à Pristina, notamment en augmentant
ses moyens et capacité en matière d’analyse politique et d’alerte
précoce;
4.12. de continuer à coopérer étroitement dans le cadre institutionnel
complexe présent au Kosovo, y compris avec les acteurs internationaux
et les institutions du Kosovo, et de renforcer ses contacts avec la
société civile et les organisations non gouvernementales;
4.13. de veiller à ce que la politique de neutralité quant au
statut soit mise en œuvre de façon qu’elle n’empêche pas les contacts
de travail directs entre le personnel du Conseil de l’Europe et
les autorités du Kosovo, ce à tous les niveaux, lorsque de tels
contacts se justifient par la nécessité de garantir la bonne mise
en œuvre des activités du Conseil de l’Europe qui respectent la
neutralité du statut.