Imprimer
Autres documents liés
Résolution 1906 (2012) Version finale
La consolidation et l’ouverture internationale de l’Espace européen de l’enseignement supérieur
1. L’Assemblée parlementaire réaffirme
son soutien au processus de Bologne et à l’Espace européen de l’enseignement
supérieur (EEES) comme garant d’un développement social durable
fondé sur la connaissance et la recherche. Elle se félicite du rôle
important que joue le Conseil de l’Europe dans ce processus, ainsi
que des efforts permanents déployés par les Etats membres pour établir
en Europe un système efficace d’enseignement supérieur à la hauteur
des défis du XXIe siècle.
2. Toutefois, l’Assemblée estime que de nouvelles actions s’imposent
pour renforcer l’EEES et pour le rendre plus ouvert et attrayant.
L’Europe a beaucoup à offrir, mais aussi beaucoup à apprendre des
autres régions du monde; il est nécessaire de prendre dûment en
considération la perspective mondiale et son influence sur l’enseignement
supérieur en Europe.
3. L’enseignement supérieur devrait armer les étudiants de compétences
leur permettant de trouver un emploi durable, de devenir des citoyens
actifs dans des sociétés démocratiques et de relever les défis auxquels
ils seront confrontés dans la vie. L’Europe devrait demeurer un
lieu où le talent et le savoir sont préservés, développés et valorisés,
et où l’excellence de l’enseignement supérieur et de la recherche
attire les étudiants d’origines et de milieux multiples. Enseignants
et chercheurs doivent être mieux préparés à une plus forte coopération
internationale.
4. L’efficacité de la coopération internationale dépend de la
mobilité universitaire. Pourtant, bon nombre de gouvernements ont
pour politique de réduire l’immigration et semblent peu enclins
à faire des exceptions pour la mobilité universitaire. Il est nécessaire
d’harmoniser les objectifs déclarés par l’EEES et par les politiques nationales
d’immigration. Cette question est d’autant plus importante que près
de la moitié des Etats membres de l’EEES ne font pas partie de l’Espace
Schengen.
5. Il faut encourager une plus forte coopération bilatérale et
multilatérale entre les pays participant à l’EEES et les autres,
tant à l’échelon politique au sens large qu’à l’échelon des établissements
individuels.
6. L’Assemblée réaffirme son soutien aux principes qui déterminent
l’appartenance à l’EEES – tels que l’engagement envers la liberté
académique, l’autonomie des universités et la participation des
étudiants – et appelle les pouvoirs publics des pays souhaitant
renforcer la coopération avec des membres de l’EEES, ou souhaitant
en devenir membre, à garantir le respect de ces valeurs fondamentales
à travers leurs politiques et leurs pratiques, et à résister à toute
tentative pour limiter ou contrôler la liberté académique par l’ingérence
du gouvernement.
7. La réussite de la mise en œuvre et le bon fonctionnement de
l’EEES requièrent la participation active et le soutien de tous
les acteurs impliqués dans le processus de Bologne. Les gouvernements,
les établissements d’enseignement supérieur et les associations
d’étudiants sont représentés dans le processus, tandis que les parlements
nationaux ne le sont pas encore. Ces derniers doivent être pleinement
impliqués dans le processus. En outre, l’Assemblée parlementaire
et le Parlement européen devraient être représentés aux conférences
ministérielles du processus de Bologne.
8. Les parlements nationaux devraient apporter tout le soutien
politique nécessaire afin d’assurer la mise en œuvre de l’EEES.
En la matière, l’élaboration des politiques devrait s’efforcer d’élargir
l’aire géographique des pays partageant les objectifs du processus
de Bologne et de rendre l’EEES plus ouvert et plus attrayant pour
les initiatives de coopération mondiale. En outre, pour améliorer
la mobilité universitaire, une plus forte implication parlementaire
devrait contribuer à attirer un soutien des ministres de l’Intérieur
et des ministres des Affaires étrangères chargés de définir les
politiques d’immigration, tant au niveau national qu’au niveau européen.
9. En conséquence, l’Assemblée invite les Etats membres du Conseil
de l’Europe:
9.1. à veiller à ce
que le Conseil de l’Europe demeure un partenaire actif du processus
de Bologne et à ce qu’il contribue, par le biais de la dimension
extérieure du processus, à la coopération avec d’autres pays;
9.2. à continuer à soutenir le développement de l’EEES et à
assurer la mise en œuvre cohérente des objectifs de Bologne dans
l’ensemble de l’EEES et, en particulier:
9.2.1. à mener
les réformes structurelles encore nécessaires – notamment l’examen
de la législation et des règlements nationaux et la mise au point
des cadres de qualifications – en encourageant la participation
de toutes les parties prenantes;
9.2.2. à renforcer la coordination et à fournir une assistance
mutuelle afin de réduire les disparités dans le rythme de mise en
œuvre;
9.2.3. à envisager la possibilité de fournir des bourses ou des
contributions forfaitaires pour compléter l’investissement des étudiants
qui, sinon, n’auraient pas les moyens d’accéder à l’enseignement
supérieur, tout en assurant un contrôle rigoureux de la distribution
des bourses;
9.3. à favoriser la mobilité et les échanges des étudiants,
des enseignants, des chercheurs et des responsables universitaires,
et, à cet effet:
9.3.1. à prendre des mesures pour réduire
encore les obstacles administratifs à la mobilité internationale
– par exemple ceux qui empêchent l’obtention de visas, d’une couverture
sociale et de permis de séjour ou de travail pour le personnel;
9.3.2. à assurer, au terme d’un programme de mobilité, une réelle
reconnaissance des qualifications acquises à l’étranger;
9.3.3. à assurer un financement adéquat et l’accès à ce financement
par le biais de programmes de mobilité à l’échelon européen;
9.4. à mettre en œuvre le Système européen de transfert et
d’accumulation de crédits (European Credit Transfer and Accumulation
System – ECTS), et à prendre des mesures pour améliorer la compatibilité
et la comparabilité des diplômes, et, en particulier:
9.4.1. à
harmoniser le contenu des crédits pris en compte dans l’ECTS, notamment
par une évaluation claire de ceux-ci en termes de charge de travail
de l’étudiant et par une mise en correspondance directe avec les
résultats de l’apprentissage;
9.4.2. à mettre en œuvre le dispositif Supplément au diplôme
Europass;
9.5. à encourager la mise en œuvre effective des principes
et des dispositions de la Convention du Conseil de l’Europe et de
l’UNESCO sur la reconnaissance des qualifications relatives à l’enseignement supérieur
dans la région européenne (STE no 165), et à intensifier la coopération
avec les pays candidats à l’adhésion;
9.6. à développer la communication et à diffuser toutes les
informations pertinentes sur l’EEES, tant en interne qu’en externe;
9.7. à renforcer la coopération et le partenariat avec les
pays n’appartenant pas à l’EEES, en incitant à l’échange d’idées
neuves et au partage de bonnes pratiques.