1. Introduction
«Quand ils deviennent père,
les hommes n’ont toujours droit qu'à un congé de paternité de deux semaines.
Cette règle met les femmes sous tutelle et marginalise les hommes.
Elle repose sur une conception de la vie où les femmes restent à
la maison et les pères sont les seuls à subvenir aux besoins de
la famille. Ce système édouardien n’a pas sa place en Grande-Bretagne
au XXIe siècle. (...) De plus en plus
de pères souhaitent s’occuper activement de leurs jeunes enfants,
mais un grand nombre d’entre eux ont la sensation de ne pas pouvoir
le faire. Cette culture doit changer.»
1. Tels étaient les termes que le vice-Premier ministre
britannique, Nick Clegg, a employés en 2011 pour annoncer une refonte
complète du système de congé parental au Royaume-Uni. Je trouve
ses propos particulièrement éloquents et révélateurs de la réalité
qui existe actuellement en Europe.
2. De plus en plus d’hommes participent activement aux soins
et à l’éducation de leurs enfants dès le plus jeune âge. Cette évolution
marque un changement de mentalité, qui tend à abolir ou pour le
moins à atténuer la répartition traditionnelle des rôles entre les
sexes.
3. D’après une étude réalisée au Royaume-Uni, aujourd’hui, les
pères consacrent 800 % plus de leur temps à leurs enfants que dans
les années 1970
. Même
si elle est toujours faible, la proportion des pères au foyer a
aussi augmenté: en 2011, «62 000 étaient répertoriés comme ‘économiquement
inactifs’ et pères au foyer, soit trois fois plus qu’en 1996 (21 000).
Ce chiffre n’englobe pas les pères qui travaillent à domicile ou
à temps partiel pour être le parent le plus présent au foyer. Une
enquête (…) de la compagnie d’assurances Aviva révèle qu’ils pourraient
être 600 000 hommes ou 6 % des pères britanniques dans ce cas, soit
une hausse supplémentaire par rapport aux chiffres (…), où le nombre
d'hommes britanniques s'occupant en priorité de leurs enfants s’élevait
à 192 000 en 2009 et à 119 000 en 1993»
.
4. Le présent rapport porte sur le congé parental, qui est le
congé accordé aux parents, quel que soit leur sexe, pour s’occuper
d’un enfant. Le fait que ce congé puisse être pris aussi bien par
les hommes que par les femmes en fait un instrument précieux pour
assurer que les hommes et les femmes partagent les droits et les responsabilités
relatifs à l’éducation et à la prise en charge de leurs enfants.
Cela permet également de l’appliquer aux familles homoparentales,
qui représentent une partie croissante des foyers européens.
5. Les politiques relatives au congé parental varient considérablement
entre les différents Etats membres du Conseil de l’Europe. Ce rapport
présente les modèles les plus développés et efficaces dans l’optique
de promouvoir les bonnes pratiques. Il propose aussi des mesures
pour que le congé parental ne soit pas seulement une bonne politique
en théorie mais aussi un dispositif effectivement utilisé dans la
pratique, en particulier par les hommes.
6. Pendant la préparation du rapport, j’ai effectué une visite
d’information en Suède, car j’estimais utile de rassembler des informations
dans le pays où le congé parental avait été «inventé» dès 1974.
Mes interlocuteurs pendant cette visite – des membres du gouvernement
et du parlement, ainsi que des représentants du milieu universitaire
et d’organisations non gouvernementales – m’ont fourni d’utiles informations
de première main sur l’application concrète du congé parental et
sur son impact sur la société suédoise. J’ai tenu compte de ces
éléments pour comprendre le potentiel des régimes de congé parental
à la fois en Suède et dans toute l’Europe et pour identifier les
bonnes pratiques à inclure dans le projet de résolution.
7. J’aimerais encore une fois remercier la délégation suédoise,
à la fois les parlementaires et le secrétariat, pour leur chaleureuse
hospitalité et la parfaite organisation de la visite.
2. Définitions:
congé parental, de maternité et de paternité
8. Les régimes de sécurité sociale offrent diverses
formes de congés pour prendre soin des enfants. Deux grandes approches
peuvent être distinguées:
- la
première, la plus ancienne et répandue, correspond au traditionnel
«congé de maternité» réservé aux femmes;
- la seconde élargit le droit à un congé aux pères, soit
en mettant en place un congé pour la naissance d’un enfant qui ne
peut être pris que par les hommes (congé de paternité), soit en
optant pour un «congé parental» qui est neutre (auquel peuvent prétendre
à la fois les femmes et les hommes) mais qui, souvent, comporte
des périodes réservées exclusivement à la mère ou au père.
9. Ces deux approches ne sont pas mutuellement exclusives: dans
de nombreux pays, le congé parental suit le congé de maternité et
ne s’y substitue pas. Comme le congé parental n’est pas uniquement
lié à la naissance et au fait de prendre soin du nouveau-né, sa
durée est également plus longue.
10. Dans la mesure où il fait directement suite à la grossesse
et à l'accouchement, dans la plupart des cas, le congé de maternité
est traditionnellement considéré comme une mesure de santé publique.
En revanche, le congé parental est plutôt une mesure d’aide sociale
et constitue clairement également un moyen d’améliorer l’équilibre
entre les femmes et les hommes et de concilier la vie professionnelle
et la vie familiale.
11. Accroître l'égalité entre les femmes et les hommes est un
objectif à la fois pour les foyers et la société dans son ensemble.
Le congé parental permet aux pères d’avoir davantage de temps pour
prendre soin d’un nouveau-né, d’un jeune enfant ou d’un enfant adopté
qui vient d’arriver au sein du foyer. Il permet par ailleurs de
s’affranchir des rôles traditionnellement affectés aux hommes et
aux femmes au sein de la famille – les femmes ayant pour tâche de
s’occuper du foyer et les hommes de subvenir aux besoins de la famille.
Ce type de congé peut avoir des incidences sur l'équilibre entre
la vie professionnelle et la vie familiale, aussi bien pour les
femmes que pour les hommes, et sur le partage des responsabilités
entre les parents. Il peut aussi contribuer à plus d’égalité entre
les femmes et les hommes sur le marché du travail en atténuant l’un
de principaux motifs de discrimination envers les femmes.
3. Ce qui a évolué
ces dix dernières années
12. L’Assemblée a pris position en faveur du congé parental
à de maintes reprises, à commencer par sa
Résolution 1018 (1994) relative à l’égalité des droits entre les hommes et
les femmes, dans laquelle elle invitait les Etats membres à introduire
dans leur législation le principe du congé parental et le concept
des congés rémunérés pour que l’un des deux parents puisse s’occuper
de leurs enfants.
13. L’Assemblée a renouvelé cette recommandation en 2002 en adoptant
un texte plus complet, la
Résolution
1274 (2002), dans laquelle elle demandait aux Etats membres du Conseil
de l’Europe:
- d’adopter des
lois visant à encourager la responsabilité parentale par le biais,
notamment, d’un horaire flexible et du travail à temps partiel,
y compris à domicile;
- de prendre les mesures nécessaires pour faciliter la réinsertion
des parents dans le monde du travail à la fin du congé parental;
- de lancer des campagnes de sensibilisation sur la nécessité
de prévoir des systèmes d’aide pour la garde des enfants;
- de créer des structures d’accueil pour les enfants.
14. En lisant l’exposé des motifs de la
Résolution 1274 (2002), plus de dix ans après son adoption, je réalise que
les Etats membres du Conseil de l’Europe se sont activement employés
à introduire des régimes de congé parental et même à élargir les
critères d’éligibilité. Cela étant, la mise en œuvre des politiques
et de la législation reste le principal défi à relever et ce à deux
égards:
- il existe de grandes
disparités dans la prise du congé parental entre les différents
Etats membres du Conseil de l’Europe;
- un déséquilibre persiste entre hommes et femmes quant
au recours effectif à ce type de congé.
4. Répartition par
sexe des personnes qui prennent un congé parental
15. Les régimes de congés permettant de s’occuper d’enfants
diffèrent considérablement d’un pays à l’autre en Europe et sont
difficiles à comparer. De même, le niveau de recours à ce type de
congé varie en fonction de plusieurs facteurs, tels que les critères
d’éligibilité à remplir par les parents et selon que le congé est
payé ou non. Ces critères peuvent être liés au type de contrat de
travail, sachant que les travailleurs indépendants et les travailleurs
temporaires ne sont pas toujours éligibles, ou au type d’employeur
dans la mesure où les petites entreprises peuvent être dispensées
d’appliquer les politiques de congés. En outre, comme le soulignent
les experts du «réseau spécialisé dans les politiques de congé»,
on ne dispose pas de données sur les congés non payés
.
16. Ce sont majoritairement les femmes qui prennent un congé parental.
Dans l’Union européenne, elles ont très largement recours à ce type
de congé dans les pays nordiques ou d’Europe centrale comme la République
tchèque, la Hongrie et la Pologne, mais aussi en Allemagne et en
Italie. Elles sont moins nombreuses à le faire (entre un tiers et
deux tiers des mères) en France, aux Pays-Bas et en Espagne. Leur nombre
est beaucoup plus faible dans les pays où le congé parental n’est
pas payé, dont Chypre, la Grèce, l’Irlande, le Portugal et le Royaume-Uni
.
17. Comparativement aux mères, le nombre de pères prenant un congé
parental présente des variations difficiles à interpréter. Ils sont
relativement nombreux dans les pays nordiques. Par contre, dans
plusieurs autres pays où de nombreuses femmes prennent un congé
parental, rares sont les hommes qui font valoir leur droit à ce
type de congé (7 % en Italie, 6 % au Danemark, 5 % en Allemagne,
3 % en France, 2 % en Pologne).
18. Des données publiées par l’Organisation de coopération et
de développement économiques (OCDE) en 2007 indiquent la proportion
de pères utilisant leur droit au congé par rapport aux mères (sur
la base du nombre de pères et de mères prenant au moins un jour
de congé parental). Cet indicateur confirme qu’il existe de grandes
divergences entre les pays européens: tandis qu’en Suède, le taux
était de 77 pères pour 100 mères, les chiffres correspondants dans
des pays comme Chypre, l'Estonie, la Finlande, la France, l'Allemagne
et la République slovaque étaient inférieurs à 10. EIGE, l'Institut
européen pour promouvoir l'égalité des genres, qui a utilisé ces
données dans son Bilan de 2011 sur la mise en œuvre du Programme
d’action de Beijing, explique la cause de ces différences. Le taux
de recours à ce type de congé est particulièrement faible dans les
pays où le congé parental est considéré comme un droit familial
plutôt que comme un droit individuel et où il n’est pas bien payé
.
5. Un cercle vicieux
19. En Europe, les pères ont accès au congé parental
depuis plusieurs décennies. Pourtant, un déséquilibre net persiste
en la matière entre les pères et les mères. Plusieurs causes y contribuent,
dont avant tout des considérations culturelles et les écarts de
salaires entre les hommes et les femmes.
20. Les considérations culturelles sont essentiellement liées
aux rôles incombant traditionnellement aux hommes et aux femmes
au sein de la famille. La situation à laquelle le congé parental
est censé parer reste un obstacle à sa pleine mise en œuvre. En
d'autres termes, la réalité sociale actuelle résiste au changement.
21. Le risque qu’une sorte de cercle vicieux s’installe en matière
de congé parental subsiste dans de nombreux pays européens. En effet,
ce congé est souvent présenté comme une mesure visant à l’égalité
des chances. Toutefois, si l'objectif est de promouvoir l'égalité
entre les femmes et les hommes aussi bien au sein du foyer que sur
le marché du travail, le congé parental doit être utilisé autant
par les hommes que par les femmes. Or, cela exige que l’égalité
entre les femmes et les hommes soit déjà une réalité ou, pour le
moins, à un stade de réalisation plus avancé qu’actuellement. Dans
le cas contraire, le congé parental est susceptible de retarder,
voire même de réduire à néant les avancées accomplies dans le domaine
de l’égalité entre les femmes et les hommes.
6. Existe-t-il un
système de congé parental qui soit meilleur que les autres?
22. Les régimes de congé parental varient considérablement
entre les différents systèmes de sécurité sociale européens. Leurs
principales différences portent sur la durée, le montant des allocations
versées, la souplesse et la nature du droit en question. Ces éléments
peuvent se combiner de diverses manières.
a. Nature du droit
- Le
congé parental peut être considéré comme:
- un droit familial qui peut être réparti entre les parents
selon leur choix (c’est le cas de nombreux pays européens comme
l’Autriche, le Danemark, la France et l’Allemagne);
- un droit individuel (comme en Belgique, en Croatie, en
Grèce, en Italie, en Espagne, au Royaume-Uni et dans d’autres pays);
- un droit mixte, en partie familial et en partie individuel
(comme c’est le cas en Islande, en Norvège, au Portugal et en Suède).
- Certains régimes dans lesquels le congé parental présente
un caractère individuel permettent de transférer les droits non
utilisés au partenaire. Certains autres écartent cette possibilité:
dans ce cas, les droits non utilisés sont perdus. La Norvège est
le premier pays à avoir introduit, en 1993, une quote-part pour
les pères en vertu du principe «tout droit non utilisé est perdu».
A en juger par le grand nombre de pères qui prennent un congé parental
dans ce pays, ce système s’est révélé un succès dès sa mise en place.
- Globalement, il est important de savoir qu’en règle générale,
les droits légaux ne sont pas accessibles à tous: souvent, les critères
d’éligibilité excluent certains groupes de travailleurs, tels que
les travailleurs indépendants ou les travailleurs occupant des emplois
plus précaires ou marginaux.
b. Souplesse
- Elle peut
prendre diverses formes. Les parents peuvent par exemple choisir
d'utiliser toute la période prévue ou juste une partie. Le congé
parental peut être pris en une seule fois ou être fractionné sur
une période plus longue. Il peut par ailleurs prendre la forme d’un
temps plein ou d’un temps partiel et donc être combiné avec un travail
à temps partiel. Certains régimes permettent en outre aux parents
d’opter pour un congé plus long et une allocation inférieure ou pour
un congé plus court dont l’allocation sera plus élevée. Dans certains
cas, les droits au congé parental peuvent même être transférés à
la personne qui prend soin de l’enfant mais qui n’est pas un de
ses parents. Le degré de souplesse est variable: la Slovénie, par
exemple, propose six options différentes aux parents, la Croatie
cinq, l’Allemagne, la Norvège et la Suède quatre.
c. Allocation
- La plupart
des pays prévoient le versement d’une allocation aux parents qui
prennent un congé parental. Les politiques en matière d’allocation
diffèrent considérablement d’un pays à l’autre. En règle générale,
l’allocation versée est faible lorsqu’elle est de longue durée et
plus conséquente dès lors que le congé parental n’excède pas six
mois. Les régimes prévoient généralement un plafond global au versement
de cette allocation. Dans quelques cas, notamment en Autriche, en République
tchèque, en Estonie, en France et en Allemagne, tous les parents
ayant des jeunes enfants peuvent prétendre à une allocation, qu’ils
prennent ou non un congé.
d. Durée du congé pour s’occuper d’enfants et niveau de prestations
liées aux revenus
- Les pays
européens peuvent être répartis en trois grands groupes:
- neuf mois ou plus, avec un taux
de remplacement de deux tiers ou plus. Une période de congé parental
est toujours comprise. Ce modèle est celui des cinq pays nordiques,
de certains pays d’Europe centrale et orientale (Croatie, Estonie,
Hongrie et Slovénie), et de l’Allemagne;
- de quatre à six mois, mais uniquement pour le congé de
maternité. Un congé parental est prévu, mais pas avec un niveau
élevé de prestations liées aux revenus. Ce groupe comprend plusieurs
pays d’Europe occidentale. L’Irlande fait partie de ce groupe, mais l’effet
du plafond appliqué aux prestations liées aux revenus doit être
pris en compte;
- quatre mois de congé postnatal au maximum, en fonction
des revenus. Ce groupe inclut l’Autriche, la République tchèque,
le Luxembourg, les Pays-Bas, la Fédération de Russie et la Suisse.
23. En 1974, la Suède a mis en place un congé parental neutre,
qui s’applique donc aussi bien aux hommes qu’aux femmes. Ce régime
de congé parental unique a été une véritable révolution. Pour la
première fois, les hommes avaient le droit de prendre un congé payé
pour s’occuper de leurs enfants en bas-âge. En 1967, la Hongrie
avait également introduit un congé parental, mais ce dernier était
un congé qui suivait le congé de maternité et était réservé aux
femmes. A l’inverse, en Suède, cette initiative était le fruit du
climat culturel et politique d’un pays où les citoyens étaient largement
en faveur d’une égalité entre les femmes et les hommes. Le principe
d’un processus mutuel où les femmes entrent dans un univers traditionnellement
masculin et les hommes entrent dans un univers traditionnellement
féminin a été le fondement idéologique de la politique de la famille
et de l’égalité en Suède au cours de ces quarante dernières années
.
24. Dans l’intervalle, tous les pays nordiques ont élaboré et
mis en place des systèmes complets et plutôt généreux de congé postnatal
lié aux revenus, dont une période de congé parental. En outre, ils
analysent et contrôlent leurs politiques et pratiques, parfois par
le biais de projets commandés par le Conseil nordique des ministres.
A titre d’exemple récent, le projet nordique sur les politiques
de l’enfance a mis l’accent sur la paternité et le rôle des pères
dans l’éducation des enfants.
25. Actuellement, l’Islande semble être le pays d’Europe qui garantit
aux pères et aux mères le meilleur niveau d'égalité en matière de
droit à un congé parental. Après l’adoption d’une loi novatrice
en 2000, le pays a connu quelques revers avec la crise survenue
en 2008, qui s’est notamment traduite par une baisse du plafond
des allocations. Cependant, en décembre 2012, le Parlement islandais
a adopté une nouvelle loi, qui prévoit un congé parental payé de
cinq mois pour les pères, de cinq mois pour les mères et de deux
mois partageables entre les deux parents. Par ailleurs, le délai
pour exercer ces droits est porté à 24 mois. Ces modifications entreront
progressivement en vigueur entre 2013 et 2016
.
26. En novembre 2012, le gouvernement britannique a annoncé son
intention de réformer le régime national de congé de maternité et
de le remplacer par un système de congé parental, souple. Dans le
cadre de cette proposition, la durée totale de 52 semaines, actuellement
accordée aux mères, pourrait être répartie de manière égale entre
les deux parents.
27. Même si cette réforme va dans le bon sens, elle ne semble
pas encourager les pères à prendre un congé. En effet, il est prévu
que les parents puissent librement décider comment ils souhaitent
se partager la durée du congé. Or, comme le montrent les expériences
déjà menées dans d’autres pays, cette possibilité conduit généralement
à ce que les mères continuent à prendre la plus grande partie du
congé.
28. Le Président français, François Hollande, a également annoncé
récemment qu’un projet de loi de réforme du système de congé parental
serait présenté avant mai 2013. La réforme aurait pour but à la
fois de réduire le temps que les femmes passent en dehors du monde
du travail, qui peut potentiellement être préjudiciable à leur perspectives
de carrière, et d’encourager le père à partager les responsabilités
dans l’éducation des enfants. La réforme prévoit en particulier
un bonus quand le second parent prend son congé parental.
29. Dans mon pays, l’Italie, une loi adoptée en 2012 pour réformer
le marché du travail en vue d’augmenter la croissance économique
fixe, entre autres, des règles sur la conciliation entre la vie
privée et la vie professionnelle et le partage des responsabilités
du ménage entre les époux. Le décret d’application de cette loi
introduit des allocations réservées aux mères pour couvrir les frais
de baby-sitting ou du jardin d’enfants pour une période allant jusqu’à
six mois après la période du congé de maternité, mais prévoit aussi
un congé parental obligatoire et un congé parental optionnel pour
les pères. Comme ces périodes sont limitées respectivement à un
et deux jours, la mesure est de toute évidence en deçà d’une norme
minimale raisonnable. Bien que le nombre de jours soit simplement
symbolique, j’estime qu’il s’agit d’un premier pas dans la bonne
direction, sous réserve que des réformes en augmentation soient
adoptées rapidement.
7. Campagnes d’information
30. Quand le congé parental a été instauré en Suède,
l'idée de le rendre obligatoire pour les hommes ne faisait pas partie
du débat politique. Dans la mesure où il s’agissait d’une forme
d’allocation familiale totalement nouvelle, qui ne reflétait pas
les rôles traditionnels des hommes et des femmes au sein de la cellule
familiale, le législateur avait préféré le concevoir comme une option
librement choisie plutôt que comme une obligation.
31. Toutefois, pour que la réforme puisse atteindre son objectif
final, à savoir améliorer l’égalité entre les femmes et les hommes
par la responsabilité partagée de l’éducation des enfants, il était
nécessaire qu’un nombre significatif de pères optent pour ce nouveau
régime. Plusieurs campagnes d’information ont donc été lancées à
cette fin à compter de 1976.
32. Les autorités ont activement encouragé un changement de mentalité
au sujet de l’éducation des enfants, du congé parental et du rôle
de chacun des deux parents au moyen de spots télévisés, d’affiches,
de brochures, de cours d’éducation prénatale et postnatale ou de
réunions d'information, tant au niveau national que local. Dans
un premier temps, à la fin des années 1970 et au cours des années
1980, les campagnes étaient basées sur des images de pères dans
des rôles non traditionnels, prenant soin de nouveau-nés, changeant
leurs couches, poussant des balançoires sur des aires de jeux, etc.
33. La première campagne nationale mettait en scène Lennart «Hoa
Hoa» Dahlgren, un haltérophile. L’objectif était de montrer que
même un homme dont la masculinité est incontestable peut prendre
soin d’enfants. Cette campagne encourageait les hommes à partager
les tâches au sein du foyer tout en précisant que cela ne porterait
pas pour autant atteinte à leur virilité.
34. Cependant, cette représentation des hommes dans des rôles
non traditionnels prêtait parfois à controverse. Dans les campagnes
suivantes, des messages plus subtils ont été choisis pour souligner,
par exemple, les différences entre les femmes et les hommes et la
complémentarité entre les parents. Un article de magazine consacré
au congé parental, publié par le Conseil national de la santé et
de la protection sociale, autorité suédoise de santé publique, titrait
en 1991 «Both are needed because we are
different».
35. Par la suite, entre 2002 et 2006, les campagnes ont mis l’accent
sur la nécessité du partage des responsabilités. Elles soulignaient
davantage les similitudes entre les femmes et les hommes en termes
de droits et de capacités que leurs différences. L’objectif d’établir
une égalité entre les femmes et les hommes est alors devenue plus
explicite, ce qui a conduit à mettre en avant les avantages liés
au congé parental, aussi bien pour les hommes que pour les femmes.
36. Des campagnes visant à promouvoir le congé parental ont été
lancées dans de nombreux pays d’Europe, dans la mesure où des études
avaient révélé qu’en règle générale, les pères et le grand public n’étaient
pas suffisamment sensibilisés aux avantages dont les parents pouvaient
bénéficier.
37. Au Royaume-Uni, la campagne de sensibilisation qui a duré
un mois, baptisée «Dads at Work»,
lancée en 2010 par le ministère des Entreprises, de l’Innovation
et des Compétences, est un parfait exemple d’initiatives plus récentes
prises en la matière. Les recherches menées par ce ministère avaient
en effet révélé que, si dans l’ensemble les pères appréciaient la
possibilité de jouir d’une certaine souplesse dans leur travail et
de s’occuper de leurs enfants, un grand nombre d’entre eux ignoraient
leurs droits en la matière et notamment comment bénéficier d’aménagements
spécifiques, comme des horaires flexibles, le temps partiel, le
travail à domicile ou le congé parental.
38. L’étude avait révélé que 91 % des pères ayant des enfants
de moins de 16 ans considéraient qu’il était important qu’un père
puisse choisir de prendre un congé de paternité payé. 62 % estimaient
que l’absence du père au sein du foyer après la naissance de l’enfant
pouvait avoir des répercussions négatives sur la relation père-enfant.
En revanche, un père sur trois ignorait que la législation en vigueur
prévoyait la possibilité de prendre un congé de paternité payé et
près d’un sur cinq (22 %) ne savait pas que la date limite pour
déposer une demande de congé de paternité était fixée à 15 semaines
avant la naissance de l’enfant
.
39. La campagne «
Dads at Work»
reposait sur des affiches et des brochures d’information distribuées
dans les cabinets médicaux, les centres hospitaliers et les cliniques
prénatales, qui renvoyaient vers un site internet spécifique pour
obtenir des informations plus détaillées sur le sujet. La publicité
en ligne sur des sites internet visant un public constitué majoritairement
de pères faisait également partie de cette campagne. Cette dernière offrait
ainsi aux pères des informations précises sur leurs droits, en particulier
concernant le congé de paternité et le congé parental
.
8. Donner l’exemple
40. Les actes sont plus éloquents que les mots. Il serait,
évidemment, opportun que des hommes célèbres, des personnalités
respectées ou des dirigeants politiques eux-mêmes donnent l’exemple
en prenant un congé parental et en montrant ainsi qu’il est possible
de concilier des responsabilités politiques, par exemple, et le rôle
de père.
41. En 1998, le Premier ministre finlandais, Paavo Lipponen, a
créé l’événement en prenant un congé parental alors qu’il était
en fonction. A l’époque, les journaux du monde entier avaient qualifié
ce comportement d’original, si ce n’est d’extravagant. Cela étant,
les opinions ont évolué depuis. Il y a quelques années, certains leaders
d’opinion ont désapprouvé le choix de plusieurs dirigeants politiques
de ne pas prendre un congé pour passer du temps avec leur nouveau-né,
comme cela a été le cas en France et au Royaume-Uni.
42. Dans les pays nordiques, les exemples de ministres et d’autres
hauts responsables politiques qui prennent un congé de paternité
ou parental se multiplient. Ainsi, en 2011, deux ministres du Gouvernement norvégien,
M. Knut Storberget (justice) et M. Audun Lysbakken (famille), ont
pris un congé parental après la naissance de leur enfant respectif.
Le Premier ministre, M. Jens Stoltenberg, à qui l’on demandait de commenter
l'événement, a déclaré: «Je regrette leur absence, (…) mais il n’y
a pas de raison que des hommes soient plus indispensables dans leur
travail – ou au sein d’un gouvernement – que des femmes.»
9. Mesures visant
à inciter les pères à prendre un congé parental
43. Dans la mesure où les salaires moyens des femmes
sont inférieurs à ceux des hommes, les mères ont plus tendance à
demander un congé parental que les pères. Dès lors que la période
de congé parental n’est pas rémunérée ou que l’allocation versée
n’est pas proportionnelle au salaire, le choix d’un père de prendre un
congé parental peut se traduire par une baisse plus importante des
revenus du foyer. Pour remédier à cette situation, il serait nécessaire
de lutter contre les écarts de rémunération entre les femmes et
les hommes et/ou de prévoir des mesures incitatives bien plus attractives
pour encourager les hommes à prendre un congé parental.
44. Les régimes de congé parental neutres sur le plan du genre
et qui, donc, englobent implicitement les hommes ne semblent pas
encourager une plus grande implication des pères. Pour prendre un
congé parental, ces derniers ont besoin de mesures incitatives plus
attractives et de plus de garanties. Le recours moins fréquent à
ce type de congé par des pères occupant des emplois plus précaires
ou peu réglementés traduit clairement l’effet dissuasif de la perte
financière. Qui plus est, un bon niveau de souplesse contribuerait
à ce qu’un plus grand nombre de pères prennent un congé parental.
45. Il est important de continuer à suivre les évolutions dans
les pays d’autres régions du monde, en particulier dans ceux qui
ont l’habitude de vérifier et d’évaluer leurs politiques, y compris
en matière de congé parental. A titre d’exemple, l’Australie a introduit
en janvier 2013 le règlement «Dad and
Partner Pay», inspiré d’auditions et d’études réalisées
les années précédentes. Une étude récente conclut qu’un plus grand
nombre de pères prendront un congé parental si le gouvernement assortit
ce congé d’un bon niveau d’allocation et de conditions souples,
spécifiques à la situation des parents et connues du public.
46. La culture du milieu de travail continue à avoir une incidence
majeure sur le recours au congé parental, en particulier pour les
pères. Les employeurs jouent un rôle capital dans la manière dont
ils conçoivent et mettent en œuvre dans leurs entreprises ou organisations
les dispositions relatives au temps de travail. Des études comparatives
effectuées dans des entreprises européennes montrent que l’existence
de droits légaux tend effectivement à contribuer largement au recours,
dans les entreprises, au congé parental ou à d’autres possibilités
de congés prolongés pour s’occuper d’enfants. Les entreprises suivent
différentes stratégies pour gérer les départs en congés parental
qui illustrent, dans une certaine mesure, la situation du marché
du travail national. Les pays européens où le système de congé est
assorti d’un taux de remplacement du revenu élevé ont aussi la plus
grande proportion d’entreprises où les employés (hommes) prennent
un congé parental.
47. Une étude sur les travailleurs du savoir dans deux entreprises
norvégiennes a révélé que ce type de travail à l'ère postindustrielle
est à la fois attractif et exigeant. De telles entreprises proposent
de nouvelles formes d’organisation du travail et de souplesse, mais
souvent dans l’intérêt de la productivité, pas de la paternité.
48. Un autre moyen d’accroître la proportion de pères qui décideraient
de prendre un congé parental serait d’introduire des éléments obligatoires
dans les régimes. Comme indiqué précédemment, plusieurs pays, notamment
dans la région nordique, ont choisi cette voie. Au Danemark et en
Norvège, par exemple, un mois de la période prolongée de congé parental
est une option de type «tout droit non utilisé est perdu» pour les pères:
libre à eux d’en profiter ou pas, mais ils n’ont pas la possibilité
de transférer cet avantage à la mère de l’enfant.
49. La Norvège, la Suède et l'Islande prévoient ainsi une période
exclusivement réservée aux pères
. L'Islande a procédé en 2000 à une
réforme radicale de son régime de congé parental. La durée a été
portée à neuf mois, dont un tiers doit être utilisé par les mères,
un tiers par les pères et le dernier tiers est réparti entre les
parents comme ils l'entendent. La part du père ne peut donc pas
être inférieure à un tiers de la durée totale
. Depuis, la réforme de 2012 a marqué
un autre pas dans la même direction (voir paragraphe 25).
50. Une autre mesure d'incitation destinée aux pères prévoit d’autres
types d’avantages, tels que des jours de congés supplémentaires,
comme c’est déjà le cas dans sept pays. En Finlande, les pères peuvent
prendre 24 jours de congés supplémentaires à condition qu’ils prennent
les deux dernières semaines du congé parental.
51. La Suède a mis en place une «prime pour l’égalité entre les
femmes et les hommes», qui est une mesure économique destinée aux
familles pour inciter une répartition plus équitable du congé parental.
Le parent qui prend le plus grand nombre de jours du congé parental
bénéficie d’une déduction fiscale pendant le temps où l’autre parent
est en congé parental. Plus les parents partagent le congé parental
de manière équitable et plus l’avantage qui leur est accordé est
intéressant (environ 1 210 € au maximum par enfant).
52. En Allemagne, la durée du versement des prestations est étendue
à 14 mois pour les pères qui prennent au minimum deux mois de congé.
Même si cette solution consistant à ajouter deux mois à la durée
de congé standard s’est accompagnée de coûts nettement supérieurs
à l’option plus punitive de type «tout droit inutilisé est perdu»,
elle a été d’une importance stratégique, car elle a permis au Gouvernement
allemand de surmonter la résistance politique à une mesure considérée
comme capitale pour augmenter la proportion de pères prenant un
congé paternel.
53. Au Portugal, une prime est versée aux familles dont le père
partage avec la mère le congé de maternité. Des propositions visant
à souligner l’importance de la répartition du congé entre la mère
et le père ont été préparées par voie d'auditions et de débats publics,
destinés à commander une étude sur les attentes des pères, ainsi
que de négociations avec les partenaires sociaux. Le Portugal est
également le seul pays qui impose aux pères de prendre deux semaines
de congés.
10. Conclusions
et recommandations
54. Comme le Président Obama l’a dit: «J’ai compris l’importance du rôle
du père par son absence – dans ma vie et dans la vie de tant d’autres.
J’ai compris que le vide qu’un homme laisse quand il abandonne les responsabilités
qu’il a envers ses enfants est un vide qu’aucun Etat ne peut combler.
Nous pouvons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour offrir
à nos enfants de bons emplois, de bonnes écoles et des rues sans danger,
mais ce ne sera jamais assez pour combler entièrement la perte.»
55. Le congé parental peut être un excellent moyen de surmonter
la répartition rigide des rôles entre les femmes et les hommes et
de promouvoir leur égalité, aussi bien dans la vie familiale que
dans la vie professionnelle. C’est aussi une très bonne façon de
répondre au besoin que de nombreux hommes ressentent de s’occuper
activement de leurs enfants.
56. Pour que ces objectifs puissent être atteints, les régimes
de congé parental doivent être correctement conçus et appliqués
avec efficacité. Les critères de durée, d’aide financière et de
souplesse devraient être combinés de manière à maximiser leur impact
sur l’égalité entre les femmes et les hommes.
57. Les pays nordiques ont été les pionniers du congé parental
et continuent à montrer la voie. Ils ont été les premiers à le mettre
en place, à le promouvoir et à évaluer sa mise en œuvre. Même si
cela n'implique pas que le modèle scandinave peut être exporté en
tant que tel vers n’importe quel Etat membre du Conseil de l'Europe,
l’expérience de ces pays nous aide à identifier certaines caractéristiques
efficaces.
58. Mes interlocuteurs pendant ma visite d'information en Suède
ont clairement affirmé que le congé parental faisait partie du paysage
culturel et social du pays et qu’il a fortement influencé les mentalités.
Si l’égalité parfaite entre femmes et hommes n’est pas encore atteinte
dans le monde du travail et dans la vie familiale, les responsabilités
parentales et domestiques sont de plus en plus partagées entre les
partenaires, et les hommes en assument une part considérable.
59. Un élément qui est ressorti de nos rencontres est le fait
que les autorités tout comme la population suédoise sont conscients
de l’importance du congé parental et qu’il est peu probable que
ce système soit remis en question ou réduit. C’est une indication
même pour des pays qui connaissent actuellement un processus de
révision des dépenses: même si le congé parental peut être onéreux,
ses effets positifs en termes de participation des femmes à la vie
économique et de croissance économique équilibrée entre femmes et hommes
font de lui un atout précieux.
60. Mes principales recommandations sont les suivantes:
60.1. S’agissant de la conception
des régimes de congé parental:
- les
Etats membres du Conseil de l’Europe qui ne l’ont pas déjà fait
devraient introduire des systèmes de congé parental accessibles
tant aux pères qu’aux mères, visant à permettre et à encourager
une répartition des responsabilités entre les parents en matière
d'éducation des enfants;
- réserver une partie du congé aux hommes, non transmissible
à l’autre parent et perdue si elle n’est pas utilisée, augmente
la probabilité que les pères prennent un congé parental, de la même façon
que les systèmes de bonus incitent les deux parents à prendre un
congé parental;
- les régimes de congé parental devraient être suffisamment
souples et notamment offrir la possibilité de prendre le congé en
une seule fois ou de le fractionner en plusieurs périodes et de le
combiner avec un travail à temps plein ou un travail à temps partiel;
- le congé parental devrait être accessible à tous les travailleurs
quel que soit le type de leur contrat de travail (dont ceux à durée
déterminée, à temps partiel ou temporaire);
- deux politiques essentielles doivent être prises en compte
dans l’analyse des cadres de politiques visant à soutenir les travailleurs
parents de jeunes enfants: le congé parental et l’accueil et l’éducation
de la petite enfance. Il convient plus particulièrement d’examiner
si elles sont coordonnées ou pas, en d'autres termes, si le droit
à un congé parental entraîne automatiquement un droit à un service
d’accueil et d’éducation de la petite enfance ou coïncide avec un
tel droit;
- les parents devraient bénéficier du droit à un travail
à temps partiel ou d’horaires de travail flexibles en raison de
l’âge de leurs enfants ou parce que ceux-ci sont atteints d’un handicap; l’employeur
devrait avoir l'obligation d'examiner de telles demandes et ne les
refuser que si l'activité l’exige clairement;
- le congé parental ne se rapporte pas qu’à l’égalité entre
les femmes et les hommes, ou au marché du travail; les intérêts
de l'enfant sont tout aussi importants et devraient être pris en compte
dans la conception d’une politique de congé;
- dans une optique à long terme, les responsables de l’élaboration
des politiques devraient envisager de remplacer les différents types
de congés (maternité, paternité, parental et garde d'enfants) par
un congé parental unique, avec une quote-part équivalente pour les
mères et pour les pères. S’il est entendu que le congé de maternité
continue à se justifier pour des questions de santé et de bien-être,
tant pour les mères que pour les nouveau-nés, ce congé ne devrait
pas, pour autant, nuire à la situation économique et sociale des
femmes. A cet égard, le modèle conçu en Islande présente un intérêt
particulier en répartissant une période postnatale unique entre
la mère, le père et les deux parents.
60.2. S’agissant des mesures visant à encourager le recours
au congé parental:
- les Etats
membres du Conseil de l'Europe devraient organiser des campagnes
d’information et de sensibilisation. Des messages ciblant spécifiquement
les hommes devraient être diffusés, à la fois pour les informer
sur les systèmes de congé parental disponibles et pour leur en présenter les
avantages;
- dans toute l'Europe, les partenaires sociaux – organisations
représentatives des employeurs et des travailleurs – ont une influence
essentielle sur la mentalité à l’égard du congé parental et sur les
pratiques dans ce domaine. C’est pourquoi, ils devraient être encouragés
à lever les obstacles et les freins pour créer une culture du travail
qui facilite le recours au congé parental, en particulier par les
travailleurs masculins.