1. Introduction
1. Pour la plupart des adolescents, atteindre la majorité
équivaut à liberté et indépendance. Mais pour de nombreux enfants
migrants non accompagnés, cette étape représente souvent un cauchemar.
Pour ces enfants, l'âge de la majorité c'est aussi devenir un migrant
adulte sans papiers et perdre tout un ensemble de droits et une
protection qui leur étaient accordés en tant qu'enfant. Les enfants
non accompagnés qui étaient placés ne sont plus pris en charge et
doivent faire face à une dégradation de leurs conditions de vie.
La grande majorité d’entre eux sont obligés de quitter le pays où
ils ont tissé des liens et risquent d’être placés en rétention.
2. A l'heure actuelle, il n'existe aucun instrument juridique
visant à protéger et à encadrer ce passage à l'âge adulte qui devrait
être une fête, une étape importante dans la vie d'un enfant.
3. Le présent rapport vise tout d'abord à faire un état des lieux
des problèmes rencontrés par les enfants migrants non accompagnés
pendant leur passage à l’âge adulte et de demander aux Etats et
aux autorités concernées de mettre en place des mesures visant à
assurer un passage réussi de l'enfance à l'âge adulte, que ces jeunes
soient réfugiés ou demandeurs d'asile, et qu’ils aient immigré ou
qu’ils séjournent de manière indépendante, avec des membres de leur
famille ou dans le cadre d'accords de prise en charge par l’Etat, gardant
à l'esprit que l'objectif premier est de les rendre autonomes et
indépendants.
4. Dans ce contexte, il est bon de rappeler la Recommandation
CM/Rec(2007)9 du Comité des Ministres portant sur les projets de
vie pour des mineurs migrants non accompagnés ainsi que la décision
de l'Union européenne par son Programme de Stockholm 2010-2014 de
faire des mineurs non accompagnés une question politique prioritaire.
5. Le présent rapport tient compte des conclusions de la Réunion
consultative portant sur les « Difficultés rencontrées par les jeunes
réfugiés et demandeurs d'asile concernant l'accès aux droits sociaux
et leur intégration durant leur passage à l'âge adulte », organisée
par le Centre européen de la jeunesse à Strasbourg les 17 et 18
novembre 2011 (DJS/CM Refugees (2011) 7) et des échanges de vues
tenus lors de la Table ronde avec la participation de jeunes migrants,
qui a été organisée en coopération avec le Centre européen de la
Jeunesse à Budapest et le Haut-Commissaire des Nations Unies pour
les réfugiés (HCR), les 14 et 15 janvier 2013.
2. Etat des lieux
6. Les enfants migrants en situation irrégulière sont
protégés par le droit international relatif aux droits de l'enfant
et en particulier par la Convention des Nations Unies sur les droits
de l’enfant, qui s’applique de la même manière à tous les enfants,
quel que soit leur lieu de résidence ou leur statut de migrant.
S’il existe encore un grand écart entre les droits accordés aux
enfants migrants par la convention des Nations Unies et leur accès
à ces droits en droit et en pratique au niveau national et local,
les enfants migrants bénéficient de certaines mesures de protection
supplémentaires en raison de leur statut d’enfant, plus particulièrement
s’ils sont non accompagnés.
7. Dans la plupart des Etats membres du Conseil de l'Europe,
les enfants non accompagnés bénéficient de solutions alternatives
de prise en charge et d’aides de l’Etat. Les enfants qui vivent
avec leur famille en situation irrégulière – enfants de migrants
sans papiers
ou
eux-mêmes sans papiers – bénéficient d’une protection supplémentaire
dans certains Etats membres, par exemple en ce qui concerne l’accès
à l’éducation, aux soins de santé et à un centre d’hébergement,
et parfois à une protection contre la rétention et l’expulsion. Toutefois,
lorsque les enfants migrants deviennent adultes, ils entrent dans
une nouvelle phase de leur vie et perdent ces droits et cette protection
supplémentaires, bien souvent du jour au lendemain.
2.1. Les conséquences
juridiques
8. Dans la plupart des Etats membres du Conseil de l'Europe,
dès que les enfants migrants non accompagnés ou sans papiers ont
atteint la majorité, ils se retrouvent devant plusieurs situations
possibles: demander une protection internationale; être renvoyés
dans leur pays d'origine; ou rester dans une situation irrégulière.
Ces enfants devront, par conséquent, dès leur arrivée, déposer une
demande afin de ne pas être déboutés ou non crédibles.
9. Au Royaume-Uni, par exemple, où la plupart des enfants migrants
non accompagnés en situation irrégulière sont originaires d'Afghanistan,
d'Irak, d'Iran, de l'Erythrée, de Chine et de Taïwan, plusieurs possibilités
leur sont offertes. Une possibilité est l'octroi d'un statut de
résidence pour leur permettre de rester plus longtemps et avoir
la possibilité de demander l'asile, ce qui suppose un droit à l'hébergement
mais pas le droit de travailler et aucune aide pour l'éducation.
Ces autorisations sont accordées de façon discrétionnaire et au
cas par cas.
10. Une autre possibilité est celle du retour dans le pays d'origine.
Si ce retour est volontaire, l’enfant migrant recevra une aide;
dans le cas contraire, il risque d’être placé en rétention. Cependant,
les enfants migrants en situation irrégulière ne sont pas renvoyés
dans leur pays d'origine s’ils ne possèdent aucun document permettant
de déterminer quel est leur pays d’origine ou si l’expulsion risque
de violer les droits fondamentaux du jeune migrant.
11. En Hongrie, des projets ont été menés pour permettre aux enfants
migrants non accompagnés de poursuivre leurs études, une fois qu'ils
ont atteint l'âge adulte. Ainsi, en fonction du degré d'intérêt,
d'assiduité et de réussite, les études de ces jeunes migrants pourront
être prises en charge par les autorités. Dans ce contexte, il est
bon de rappeler que la Hongrie a modifié son système d'accueil des
enfants non accompagnés et les structures de protection de l'enfance
ont maintenant un rôle plus important à jouer.
12. En Espagne, les enfants migrants non accompagnés sont le plus
souvent originaires d'Algérie, du Maroc, de Roumanie et d'Afrique
subsaharienne et sont âgés de 14 à 18 ans. Leur objectif est d'obtenir
des papiers pour pouvoir travailler.
13. L'Espagne a mis en place des programmes dits d'éducation de
rue à Madrid et à Barcelone afin d'aider les enfants vivant dans
la rue à accéder au système de protection de l'enfance par le biais
d'une éducation non scolaire. La plupart refuse, en effet, la scolarisation
pour privilégier les cours de formation professionnelle. Il faut
souligner que les enfants sous tutelle peuvent acquérir la nationalité
espagnole après deux ans de tutelle et si le mineur a un permis
de travail, ce permis ne sera pas périmé si la tutelle légale cesse.
14. En Espagne, un programme a été mis en place pour aider les
jeunes migrants à devenir autonomes et lorsque ces jeunes migrants
atteignent la majorité, il est prévu un programme spécifique d'appui
à l'émancipation, qui inclut également un hébergement de transition
avec des programmes visant à les aider et à les prendre en charge
jusqu'à ce qu'ils soient complètement autonomes.
15. En Irlande, les autorités responsables des enfants séparés
continuent d’apporter un soutien aux jeunes migrants placés quand
ils atteignent leurs 18 ans, et pendant quelques années encore.
Ainsi, le travailleur social désigné assiste à tous les entretiens
et à toutes les audiences en appel ainsi qu’à toutes les comparutions
devant les tribunaux liées à l’asile ou au statut de migrant dans
le pays, et soutient leurs requêtes. Une politique commune interministérielle
a également été développée pour placer les jeunes migrants qui ne
bénéficient plus de la prise en charge, et qui demandent l’asile,
dans des centres familiaux spécifiques, au sein du système d’hébergement
pour adultes, qui proposent une prise en charge répondant à leurs
besoins.
16. En France, les jeunes migrants sans papiers qui ont terminé
leur scolarité et ont obtenu leur baccalauréat ont le droit de s’inscrire
à l’université au même prix que les étudiants français. Ils restent
toujours confrontés à des obstacles administratifs et financiers,
et risquent toujours d’être placés en rétention et expulsés, mais
le droit de poursuivre des études est protégé par la loi et offre
de nouvelles perspectives d’avenir aux jeunes migrants sans papiers.
2.2. La stratégie envisagée
17. Gardant à l'esprit la nécessité de considérer ces
jeunes migrants comme étant des enfants avant tout, et gardant à
l'esprit l'arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme dans
l'affaire
Rahimi c. Grèce , tout jeune migrant, en tant qu'enfant,
a un droit inaliénable à une prise en charge adéquate et à un tuteur
légal s’il est non accompagné, et l'Etat a l'obligation de lui fournir
toute l'assistance nécessaire.
2.2.1. Reconnaissance
de la phase de transition
18. Comme je l'ai déjà mentionné ci-dessus, passer à
l'âge adulte entraîne un changement important pour les jeunes migrants
qui voient disparaître d'un seul coup les droits sociaux, économiques,
éducatifs dont ils pouvaient bénéficier en tant qu’enfants. Les
enfants non accompagnés perdent notamment le droit d'être hébergés
dans un foyer ou d’être placés dans une famille d’accueil, de bénéficier
d’un soutien économique et perdent aussi leur tuteur légal. Lorsque
des familles sans papiers se trouvent dans des foyers de l’Etat
en raison des besoins de leur enfant, comme cela peut être par exemple
le cas en Belgique, elles peuvent aussi être expulsées lorsque le
plus jeune enfant atteint ses 18 ans. Les jeunes migrants sans papiers
sont souvent placés en rétention et renvoyés dans leur pays d'origine,
pays dont ils n'ont probablement plus de souvenirs et avec lequel
ils n’ont plus aucun lien.
19. Un autre aspect qui est souvent méconnu est celui du manque
d'harmonisation des procédures administratives. Au cours des échanges
de vues que j'ai pu avoir avec certains jeunes migrants, ces derniers m'ont
fait part du parcours du combattant qu'ils devaient surmonter, face
à certaines incohérences administratives.
20. C'est ainsi qu'au regard des services d'aide sociale, le jeune
migrant devenu adulte voit cesser le versement de ses allocations,
tandis que l'agence pour l'emploi ou l’Etat le considèrent encore
comme mineur et ne lui versent aucune des prestations habituellement
versées aux adultes. Le jeune migrant se retrouve ainsi sans aide
financière et contraint de travailler au noir, souvent dans de mauvaises
conditions, pour survivre. Il doit aussi relever le défi d’arriver
à louer un logement décent sur le marché privé, en raison de la
discrimination, en droit et en pratique, d’un revenu faible et irrégulier
et de l’incapacité à conclure des contrats ou à les faire appliquer.
Sur les marchés du travail et du logement, l'impossibilité d'avoir
accès à la justice ou de demander réparation pour des violations
de leurs droits rend les jeunes migrants vulnérables et ils se retrouvent
dans des conditions de vie et de travail où ils sont exploités.
Ils ne peuvent pas non plus ouvrir de compte en banque, ce qui limite
davantage encore leur autonomie économique et signifie qu’ils doivent
avoir recours à des services financiers informels.
21. Dans ce contexte, de nombreux jeunes migrants finissent par
vivre dans la rue, où ils sont exposés à de très grands risques
d’être pris dans les filets des réseaux de trafiquants de drogues,
de prostitution ou de traite des êtres humains.
22. Mais arriver à cette phase de transition nécessite également
que les autorités aient déterminé l'âge du jeune migrant. A la lumière
de ce qui a été dit ci-dessus, une détermination erronée de l’âge
peut jouer un rôle aggravant. Ceci peut être encore plus grave si
l’âge de l’enfant concerné a été mal défini et qu’on trouve qu’il/elle
est plus vieux (vieille) qu’en réalité.
2.2.2. Les procédures
de détermination de l'âge ou la présomption de minorité
23. Lors des échanges de vues mais également lors de
ma visite au centre de rétention de Fot (Hongrie), l'une des questions
qui est revenue le plus fréquemment est celle de la détermination
de l'âge.
24. Il est bon de rappeler, dans ce contexte, que le Comité des
droits de l'enfant des Nations Unies avait indiqué, en 2006, que
l'évaluation de l'âge d'un jeune migrant ne devait pas se limiter
à la seule apparence physique mais également à sa maturité psychologique.
25. A l'heure actuelle, il n'existe aucun instrument juridique,
ni aucune norme européenne, pour la détermination de l'âge et de
ce fait, le bénéfice du doute doit être appliqué impérativement.
26. Il est vrai que nous disposons à l'heure actuelle d'appareils
performants et que les radiographies des os ou autres examens radiologiques
ou dentaires permettent de pouvoir estimer l'âge biologique approximatif
de la personne. Toutefois, la fiabilité de ces examens a été remise
en question et certaines techniques, comme les rayons X, restent
discutables du point de vue médical ou éthique et sont contestées
par les organisations internationales.
27. L'Assemblée parlementaire, par sa
Résolution 1810 (2011) sur les problèmes liés à l'arrivée, au séjour et au
retour d'enfants non accompagnés en Europe, avait déjà attiré l'attention
des autorités compétentes et souligné le manque de consensus sur
les procédures portant sur l'estimation de l'âge et avait recommandé, entre
autres, que «la détermination de l'âge devrait être uniquement entreprise
en cas de doutes raisonnables sur le fait que la personne est mineure»
et que «cette démarche devrait être fondée sur la présomption de minorité
par une autorité indépendante (...) Si la minorité de l'intéressé
reste incertaine, celui-ci devrait avoir le bénéfice du doute
».
28. J'aimerais également souligner l'importance et la nécessité
d'entreprendre ces tests avec l'accord de l'enfant ou de son tuteur
et l'assistance d'experts de différentes disciplines.
3. Un seul objectif:
l'autonomie
29. A la lumière de ce qui précède, il va sans dire que
l'objectif à atteindre est celui d'aider au mieux les jeunes migrants
à passer à l'âge adulte afin qu'ils puissent s'assumer pleinement
et arriver à un bon niveau d'autonomie.
30. Le présent rapport n’a pas pour but de créer une dépendance
à travers une aide et une assistance permanentes, mais de veiller
à ce qu'ils puissent agir tout seuls, en tant qu'adultes responsables.
31. Dans ce contexte, il est bon de rappeler les travaux d'ores
et déjà réalisés au sein du Conseil de l'Europe portant sur les
projets de vie pour des mineurs migrants non accompagnés (Recommandation
CM/Rec(2007)9).
3.1. L'importance d'un
projet de vie
32. Le projet de vie est un plan élaboré et négocié entre
l’enfant et les autorités du pays de destination. Il s'agit d'un
plan personnel puisqu'il tient compte du passé de l’enfant, de son
identité culturelle et vise ainsi à lui dresser des perspectives
d'avenir, tout en gardant à l'esprit l'intérêt supérieur de l'enfant.
Le projet de vie constitue une base importante pour donner au jeune
migrant la possibilité de développer son autonomie et son sens de
la responsabilité afin qu'il puisse le plus rapidement possible
devenir un membre actif de la société, qu'il reste ou non dans le
pays de destination.
33. Il va sans dire que les personnes qui entoureront le jeune
migrant, que ce soit dans le cadre du projet de vie ou dans la vie
de tous les jours (école, amis, etc.) ont un rôle prépondérant pour
aider le jeune migrant à assumer son indépendance le moment venu.
34. Dans ce contexte, il est apparu primordial, pour les jeunes
migrants non accompagnés, surtout pour les migrants économiques,
que leur famille dans leur pays d’origine reste très importante
pour les jeunes, car elle leur fournit le soutien aussi bien sur
le plan émotionnel que financier et éducatif, et les protège.
35. Le regroupement familial doit rester une partie intégrante
du projet de vie, soit grâce à un retour volontaire dans leur pays
d’origine, soit grâce à un regroupement familial dans le pays de
destination.
36. Lors des échanges de vues que j'ai eus avec ces jeunes migrants
non accompagnés, il a été souligné que les assistants sociaux jouent,
dans ce contexte, un rôle important, voire le plus important.
37. Ce sont les assistants sociaux qui devraient guider, informer,
suivre et conseiller le jeune migrant. Malheureusement, un grand
nombre de facteurs (manque de personnel, crise de l'enseignement,
manque de formation) montrent que la plupart du temps ces assistants
sociaux n'ont pas la formation nécessaire. Cette constatation vaut
d'ailleurs pour pratiquement tous les Etats membres du Conseil de
l'Europe.
38. Donner aux jeunes la possibilité d'arriver à une certaine
indépendance ne suffit pas. A la lumière des attentes, il est apparu
plus que nécessaire de mettre en place un statut de transition à
l'attention des migrants qui atteignent l’âge de la majorité et
de continuer à leur accorder, pour la période nécessaire, les droits
les plus élémentaires, condition sine qua non de l’autonomie et
d'une intégration réussie.
3.2. Créer une catégorie
de transition
39. A la lumière des différents échanges de vues, il
est apparu clairement que les jeunes migrants se retrouvent souvent
démunis face au manque d'information concernant leurs droits, les
procédures à suivre, les documents à présenter voire les différents
formulaires à remplir.
40. Ceci est d'autant plus important au moment de cette phase
de transition pour leur assurer une intégration économique, sociale
et culturelle réussie. Mais pour ce faire, il est primordial de
leur garantir des mesures de soutien et d'assistance.
41. Compte tenu de ce qui précède, si ces jeunes migrants pouvaient
être considérés comme un groupe à part, ils pourraient bénéficier,
à leur entrée dans l'âge adulte, de politiques et de pratiques répondant
à leurs besoins propres.
4. Conclusions
et recommandations
- Les décideurs politiques
doivent prendre en compte la situation particulière des jeunes migrants
non accompagnés passant à l'âge adulte.
- Un statut spécifique de transition devrait être mis en
place, qui pourrait se situer entre l'âge de 18 ans et de 25 ans,
afin de faire en sorte de pouvoir aider les jeunes migrants jusqu'à
ce qu'ils puissent agir tout seuls, en prenant des mesures politiques
concernant:
- l’aide sociale
et l’éducation;
- l’accès à l'information sur les procédures administratives
à suivre;
- la prorogation de l'aide au logement jusqu'à ce que des
solutions soient trouvées;
- l’accès aux soins de santé;
- la mise en place de mesures de formation spécifique pour
les travailleurs sociaux.
En outre, il conviendra également:
- de sensibiliser la société civile, en tant qu'intermédiaire
entre l'administration publique, les autorités et le jeune migrant;
- de demander aux autorités concernées de laisser le bénéfice
du doute en matière de détermination de l'âge et que la détermination
de l'âge ne soit pas effectuée sans le consentement éclairé de l'intéressé;
- d’instaurer un programme scolaire basé sur celui de l'Union
européenne Leonardo da Vinci permettant ainsi
au jeune migrant d’avoir un document de voyage spécifique.