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Réponse à Recommandation | Doc. 13504 | 23 avril 2014
La violence à l’égard des femmes en Europe
1. Le Comité des Ministres a pris note avec
intérêt de la Recommandation 2030 (2013) de l’Assemblée parlementaire
sur «La violence à l'égard des femmes en Europe».
2. Le Comité des Ministres attache une grande importance à cette
question et a consacré son débat thématique le plus récent à «La
violence contre les femmes (coopération, en particulier dans le
cadre de la Convention d'Istanbul sur la prévention et la lutte
contre la violence contre les femmes et la violence domestique)».
A cette occasion, le Rapporteur général de l’Assemblée parlementaire
sur la violence à l’égard des femmes, ainsi que des représentants
d’une OING et de la Cour européenne des droits de l’homme ont été invités
à participer à ce débat.
3. Tout comme l’Assemblée, le Comité des Ministres poursuit l’objectif
d’une entrée en vigueur rapide de la Convention du Conseil de l’Europe
sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes
et la violence domestique (la Convention d’Istanbul, STCE n° 210).
Il salue les efforts de l’Assemblée à cet égard et souligne que
les parlementaires peuvent apporter une contribution importante
à la promotion de la ratification de la convention par les Etats
membres et, ultérieurement, à sa mise en œuvre au niveau national et
au suivi de son application.
4. S’agissant des recommandations spécifiques formulées par l’Assemblée,
le Comité des Ministres rappelle que le Conseil de l’Europe a joué
un rôle de pionnier dans le domaine de la collecte de données sur la
violence à l’égard des femmes, tout d’abord à travers les dispositions
de sa Recommandation Rec(2002)5 sur la protection des femmes contre
la violence, puis en établissant, à l’article 11 de la Convention
d’Istanbul, des normes juridiquement contraignantes qui imposent
précisément des actions dans ce sens. Ainsi, une fois que la Convention
d'Istanbul sera entrée en vigueur, le Groupe d’experts sur la lutte
contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique
(GREVIO) et le Comité des Parties appuieront leur suivi sur les
données collectées auprès des Etats parties, qui feront encore progresser
les connaissances sur les réponses nationales à la violence à l'égard
des femmes.
5. Par ailleurs, dans le domaine de la collecte de données sur
la violence à l’égard des femmes, le Conseil de l'Europe coopère
déjà avec d’autres organisations régionales et internationales,
en particulier avec les Nations Unies, y compris l’Organisation
mondiale de la santé, l’Union européenne et ses agences, telles
que l’Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne (FRA)
et l’Institut européen pour l'égalité entre les hommes et les femmes
(EIGE).
6. En ce qui concerne les recommandations dans lesquelles l’Assemblée
préconise que le Comité des Ministres contribue au renforcement
des cadres juridiques et politiques nationaux dans le domaine de
la lutte contre la violence à l’égard des femmes, en menant une
série d’activités spécifiques, le Comité des Ministres signale que
ces activités s’inscrivent dans la Stratégie pour l'égalité entre
les femmes et les hommes 2014‑2017.
7. Dans ce contexte, le Conseil de l’Europe fournit, à la demande
des Etats membres et en fonction des besoins, une expertise et des
avis juridiques sur les projets de lois destinés à combattre la
violence à l’égard des femmes, ainsi qu’un soutien à l’organisation
de formations pour les professionnels concernés. Il a notamment
apporté, en la matière, un soutien ciblé aux stratégies et politiques
pour les pays du sud de la Méditerranée dans le cadre de la politique
du Conseil de l'Europe à l'égard de son voisinage immédiat et par le
biais du projet intitulé «combattre la violence à l'égard des femmes
et la violence domestique, y compris à l'égard des enfants, dans
la région du sud de la Méditerranée en assurant le respect des droits
de l'homme et l'application des normes internationales», financé
par le Gouvernement norvégien.
8. En ce qui concerne la recommandation de l’Assemblée de veiller
à ce qu’elle même soit représentée au sein du GREVIO en tant qu’observateur
et invitée à assister aux réunions du Comité des Parties, le Comité des
Ministres rappelle que l’article 70, paragraphe 3, de la Convention
d’Istanbul stipule que «l'Assemblée parlementaire du Conseil de
l'Europe est invitée à faire le bilan, de manière régulière, de
la mise en œuvre de la présente convention». Cette disposition permettra
à l’Assemblée de prendre une part active à la mise en œuvre de la
convention, suivant des modalités qu’il lui appartiendra de préciser,
en accord avec les deux instances concernées, telles que, par exemple,
la tenue d’échanges d’informations périodiques avec le GREVIO sur
les rapports d’évaluation de celui-ci et sur les suites données
aux recommandations du Comité des Parties.