Rapport d’observation d’élection | Doc. 13517 | 26 mai 2014
Observation de l’élection présidentielle (13 et 27 avril 2014) et des élections législatives anticipées (27 avril 2014) dans «l’ex-République yougoslave de Macédoine»
1. Introduction
2. Généralités
3. Cadre juridique
4. Administration électorale, listes électorales et inscription des candidats
5. Campagne électorale et environnement médiatique
6. Déroulement du scrutin
7. Conclusions
Annexe 1 – Composition de la commission ad hoc
(open)Sur la base des propositions des groupes politiques de l’Assemblée, la commission ad hoc se composait comme suit:
- Stefan SCHENNACH* (Autriche, SOC), Chef de la délégation
- Groupe socialiste (SOC)
- Andreas GROSS**, Suisse
- Luc RECORDON**, Suisse
- Deniza KARADJOVA**, Bulgarie
- Melita MULIĆ***, Croatie
- Deniz BAYKAL***, Turquie
- Ingrid ANTIČEVIĆ MARINOVIĆ***, Croatie
- Groupe du Parti populaire européen (PPE/DC)
- Werner AMON**, Autriche
- Şaban DİŞLİ*, Turquie
- Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l’Europe (ADLE)
- André BUGNON, Suisse
- Margus HANSON*, Estonie
- Chiora TAKTAKISHVILI***, Georgie
- Groupe des démocrates européens (GDE)
- Reha DENEMEÇ, Turquie
- Sir Roger GALE**, Royaume-Uni
- Groupe pour la gauche unitaire européenne (GUE)
- Andrej HUNKO***, Allemagne
- Rapporteur de la commission de suivi (ex officio)
- Robert WALTER*, Royaume-Uni
- Commission de Venise
- Owen MASTERS, expert
- Secrétariat
- Bogdan TORCĂTORIU, Administrateur, Division de la coopération parlementaire et de l’observation des élections, secrétariat de l’Assemblée parlementaire
- Ivi-Triin ODRATS***, Administratrice, secrétariat de l’Assemblée parlementaire
- Gaël MARTIN-MICALLEF, Secrétariat de la Commission de Venise
- Franck DAESCHLER*, Assistant administratif principal, Division de la coopération parlementaire et de l’observation des élections
- Anne GODFREY**, Assistante, Division de la coopération parlementaire et de l’observation des élections
__________
* membres de la délégation préélectorale (11-12 mars 2014)
** participation du 11 au 14 avril uniquement
*** participation du 25 au 28 avril uniquement
Annexe 2 – Programme de la mission préélectorale pour l’élection présidentielle
(open)Mardi, 11 mars 2014
08h15-09h00 Réunion avec M. Gjorge Ivanov, Président de la République
09h30-10h00 Réunion de la délégation
10h15-11h00 Rencontre avec l'Ambassadeur Geert-Hinrich Ahrens, Chef de la mission d'observation électorale de l’OSCE/BIDDH, M. Don Bisson, Chef de mission adjoint, et Mme Tamara Otiashvili, conseillère en élections
11h00-11h50 Rencontre avec des représentants de la société civile:
- Institut des droits de l'homme: Mme Margarita Tsatsa Nikolovska, présidente, ancienne juge à la Cour européenne des droits de l’homme
- Most: M. Zlatko Dimitrioski, analyste politique
- Centre pour la liberté civile: M. Xhabir Deralla, Directeur
- Centre pour le développement institutionnel: M. Zoran Bogdanovski, directeur du développement institutionnel
- Comité Helsinki: Mme Neda Calovska, conseiller juridique
- Fondation Metamorphosis: M. Zoran Stojanovski, Coordinateur de programme
- Centre macédonien pour la coopération internationale MCMS: M. Aleksandar Krzalovski, Premier directeur exécutif
12h00-12h30 Rencontre avec M. Trajko Veljanovski, Président de l'Assemblée
12h40-13h15 Rencontre avec les représentants des médias (partie 1):
13h15-13h50- Rencontre avec les représentants des médias (partie 2):
- Association des journalistes de Macédoine (ZNM): M. Dragan Sekulovski, Directeur exécutif
- Syndicat des journalistes: Mme Tamara Causidis, Présidente
- Institut macédonien des médias (MIM): Mme Biljana Petkovska, Directrice
- Centre de développement des médias: M. Dejan Georgievski, Président
14h30-16h00 Réunion avec les membres du corps diplomatique et des représentants d’organisations internationales présentes à Skopje:
- M. Thomas Michael Baier, Ambassadeur d'Autriche
- M. Halil Gürol Sökmensüer, Ambassadeur de Turquie
- M. Christopher Yvon, Ambassadeur du Royaume-Uni
- M. Ralf Breth, Chef de la mission de l'OSCE
- M. Aivo Orav, Chef de la Délégation de l'Union européenne
16h35-18h30 Rencontres individuelles avec les candidats à la présidentielle:
- M. Zoran Popovski, GROM
- M. Iliaz Halimi, DPA
- M. Stevo Pendarovski, SDSM
Mercredi, 12 mars 2014
09h30-10h30 Réunion avec les membres de la délégation de «l'ex-République yougoslave de Macédoine» auprès de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe:
- M. Aleksandar Nikoloski, Chef de la délégation
- M. Igor Ivanovski
- M. Aleksandar Spasenovski
- Mme Sonja Mirakovska
10h40-11h40 Rencontre avec M. Nikola Rilkoski, Président de la commission électorale centrale
11h50-12h20 Rencontre avec Mme Gordana Jankulovska, ministre de l'Intérieur
12h30-13h00 Rencontre avec M. Ivo Ivanovski, ministre de l’Administration et de la Société de l'Information
13h10-13h40 Rencontre avec M. Milaim Fetai, vice-président de l'Agence pour les services de médias, audio et audiovisuels, et Mme Adriana Skerlev‑Cakar, Chef de département
15h05-15h35 Rencontre avec M. Naser Adimi, l’adjoint au Président de la Cour des comptes
15h45-16h15 Rencontre avec M. Gjorgi Slamkov, Président de la Commission d'Etat pour la prévention de la corruption
18h00-18h30 Conférence de presse
Annexe 3 – Communiqué de presse de la mission préélectorale pour l’observation de l’élection présidentielle
(open)A Skopje, la délégation de l'APCE espère une élection présidentielle sans heurts malgré une vie publique fortement polarisée selon des lignes de fracture politiques et ethniques
Strasbourg, 12.03.2014 – L’intention des autorités de «l’ex-République Yougoslave de Macédoine» d’organiser, le 13 avril 2014, son 5ème scrutin présidentiel depuis son indépendance a été saluée par une délégation de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) en visite dans le pays pour évaluer le climat préélectoral.
La délégation menée par M. Stefan Schennach (Autriche, SOC) a salué les améliorations apportées au Code électoral depuis les dernières élections. A l’issue de ses discussions avec divers interlocuteurs, elle estime toutefois nécessaire d’insister sur l’importance de faire appliquer toutes les dispositions du nouveau Code électoral en faisant preuve de bonne foi.
Le plus grand parti albanais, qui fait également partie de la coalition au pouvoir, veut tenter de faire échouer ces élections. La délégation a le sentiment que cette décision n’est pas constructive et qu’elle est contraire aux règles de la démocratie.
Le pays organisera des élections législatives anticipées le jour où devrait se tenir le deuxième tour du scrutin présidentiel, le 27 avril 2014. Cela semble engendrer une série de problèmes d’organisation; la délégation espère que cela n’aura pas de conséquences négatives sur les deux processus électoraux organisés en parallèle.
La délégation déplore la polarisation manifeste des médias, qui semblent davantage servir d’outils de propagande que de moyens de diffuser des informations auprès du public. Elle insiste sur le fait que les médias doivent, surtout pendant une campagne électorale, être en mesure de fournir aux citoyens des informations objectives pour qu’ils puissent faire un choix éclairé le jour du scrutin.
En fait, les plus hautes autorités du pays ont elles-mêmes signalé à la délégation la méfiance généralisée envers les médias et le système judiciaire. La délégation espère que tout sera fait pendant le processus électoral pour rétablir cette confiance, qui est indispensable dans toute démocratie.
La délégation a exprimé ses préoccupations concernant plusieurs problèmes soulevés par ses interlocuteurs tels que l’intensification des pressions que subiraient les médias, le fait que la frontière entre l’État et les partis au pouvoir serait trop floue, ce qui se traduirait par un recours considérable aux ressources administratives pendant la campagne électorale, et le financement de cette même campagne.
Elle est bien consciente que certains de ces problèmes ne peuvent pas être résolus sur le court laps de temps qui reste avant le jour du scrutin, mais espère que les questions qui peuvent encore être réglées, comme la délivrance en temps utile de cartes d’identité biométriques à tous les électeurs, le seront effectivement.
La délégation a également été informée d’un manque de confiance dans la qualité des listes électorales, certains interlocuteurs trouvant le nombre d’électeurs anormalement élevé. Elle pense qu’il faudrait mieux définir, entre les institutions concernées, le partage des responsabilités dans l’établissement d’une liste électorale exacte.
La délégation espère que malgré la forte polarisation de la vie publique selon les lignes de fracture politiques et ethniques, la campagne électorale se déroulera sans heurts, sans s’égarer sur les chemins du nationalisme et de l’ethnocentrisme, et saura concentrer le débat sur des programmes politiques concrets.
La délégation préélectorale de l'APCE s’est rendue à Skopje à l’invitation du Président de l’Assemblée. Elle a rencontré les candidats à la présidence, dont le Président en exercice, le Président de l'Assemblée, des membres de la délégation auprès de l'APCE, le Président de la Commission électorale centrale, le Vice-Président de l’Agence des Services de médias audio et audiovisuels, l’adjoint au Président de la Cour des comptes, le Président de la Commission nationale de prévention de la corruption, des représentants de la société civile et des médias, le Chef de la mission d'observation des élections du BIDDH de l'OSCE et des diplomates et des représentants d’organisations internationales présentes à Skopje.
Une délégation complète de 21 membres de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe se rendra à Skopje avant les élections présidentielles pour observer le scrutin.
Annexe 4 – Programme de la mission d’observation de l’élection présidentielle (premier tour, 13 avril 2014)
(open)Vendredi, 11 avril 2014
9h30-10h00 Réunion de la commission ad hoc:
10h00-11h00 Briefing par la mission d'observation électorale de l'OSCE/BIDDH (partie 1):
- Ouverture et briefing sur la mission préélectorale par M. Stefan Schennach, Chef de la délégation
- Briefing par des membres de la mission préélectorale
- Briefing par M. Robert Walter, rapporteur de la commission de suivi
- Briefing sur la législation électorale, par M. Owen Masters, expert, Commission de Venise
- Briefing par le Secrétariat sur les aspects pratiques et logistiques
11h00-11h30 Réunion avec des représentants des organisations internationales présentes à Skopje:
11h30-12h30 Réunion avec des représentants de la société civile
- Ambassadeur Ralf Breth, Chef de la mission de l'OSCE
- M. Aivo Orav, Chef de la Délégation de l'Union européenne
14h30-15h15 Réunion avec les représentants des médias (partie 1):
15h15-16h00 Réunion avec les représentants des médias (partie 2)
- Association des journalistes de Macédoine (ZNM): M. Dragan Sekulovski, Directeur exécutif et M. Naser Selmani
- Syndicat des journalistes: M. Vlado Apostolov
- Centre de développement des médias: M. Dejan Georgievski, Président
16h00-16h30 Réunion avec M. Nikola Rilkoski, Président de la Commission électorale nationale
16h30-17h00 Réunion avec Mme Gordana Jankulovska, ministre de l'Intérieur
17h00-17h30 Réunion avec M. Zoran Trajchevski, Président de l'Agence pour les services de médias audio et audiovisuels
17h30-18h00 Réunion avec M. Gjorgi Slamkov, Président de la Commission d'Etat pour la prévention de la corruption
Samedi, 12 avril 2014
09h00-11h00 Réunions individuelles avec les candidats à la présidence:
- M. Zoran Popovski, GROM
- M. Iliaz Halimi, DPA
- M. Jovan Despotovski, Secrétaire international, représentant M. Stevo Pendarovski, SDSM
11h00-13h00 Réunions avec des dirigeants des principaux partis politiques (pour discuter des questions liées aux élections législatives anticipées du 27 avril)
13h00-13h30 M. Gjorge Ivanov, VMRO-DPMNE, Président sortant de la République
- VMRO-DPMNE: M. Nikola Todorov, ministre de la Santé et Chef du Bureau des élections, Mme Biljana Briškovksa, ministre adjoint de la Justice
- DUI: M. Abdulakiu Ademi, ministre de l'Environnement, Chef du Bureau des élections
- SDSM: M. Damjan Manchevski, vice-président
- DPA: M. Imer Aliu, député
13h30-14h00 Briefing par la mission d'observation électorale de l'OSCE/BIDDH (partie 2):
13h45 Réunion avec les interprètes et les chauffeurs
- M. Don Bisson, Chef de mission adjoint
- M. Ovidiu Craiu, analyste des élections
- M. Anders Eriksson, expert en statistiques
Dimanche, 13 avril 2014
Jour du scrutin: observation de l'ouverture, du vote, de la fermeture et du décompte
Lundi, 14 avril 2014
09h00-10h00 réunion de la délégation (débriefing)
13h00 Conférence de presse conjointe
Annexe 5 – Communiqué de presse sur l’observation de l’élection présidentielle (premier tour, 13 avril 2014)
(open)Les candidats à la présidentielle ont pu faire campagne librement et les libertés fondamentales ont été respectées mais, selon les observateurs internationaux à Skopje, la campagne ne garantissait pas des conditions égales pour tous
Strasbourg, 14.04.2014 – Les libertés fondamentales ont été respectées et les candidats ont pu faire campagne librement lors des élections présidentielles, gérées avec efficacité, qui se sont tenues le 13 avril 2014 dans «l’ex-République yougoslave de Macédoine», et ce malgré une couverture médiatique partiale et déséquilibrée et l’absence de transparence dans les activités de l’Etat et des partis qui n’ont pas favorisé l’équité, ont souligné les observateurs internationaux dans une déclaration publiée ce jour.
«La campagne a été vigoureuse et les candidats se sont engagés dans un solide programme de rassemblements, mais les conditions d’équité n’étaient pas réunies,» a déclaré l’ambassadeur Geert-Hinrich Ahrens, Chef de la mission d’observation des élections du Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE/BIDDH). «C’est un des problèmes que nous allons approfondir en observant la campagne et la couverture médiatique dans la période précédant les élections législatives anticipées et le deuxième tour du scrutin présidentiel dans deux semaines, pour lequel nous serons rejoints par 160 observateurs de courte durée.»
D’une manière générale, la Commission électorale nationale (CEN) a opéré avec efficacité et la plupart de ses sessions étaient ouvertes aux observateurs et aux médias, et ce malgré des tensions évidentes lorsque certains membres ont fait des déclarations politiques ou lorsque des questions politiquement controversées ont fait l’objet de votes partisans. En outre, la CEN n’a pas communiqué efficacement avec les Commissions électorales municipales, ce qui a généré une certaine confusion concernant les procédures.
Malgré le nombre important de médias, de nombreux partenaires rencontrés par les observateurs ont allégué que le parti au pouvoir exerçait un contrôle indirect sur les médias du fait de la position dominante du gouvernement sur le marché publicitaire. L’analyse politique faisait défaut, l’information n’était pas présentée de façon indépendante et le diffuseur public n’a pas assuré une couverture équilibrée de l’événement.
Le président sortant jouissait d’un avantage significatif en termes de ressources et d’une nette prédominance dans la publicité payante. Le soutien clair apporté par le gouvernement durant la campagne n’a pas pleinement respecté la séparation entre le parti et l’Etat.
«La conduite de la campagne a divisé la société selon des lignes ethniques, et l’appel d’un parti albanais ethnique aux membres de cette communauté à ne pas voter est une question préoccupante», a déclaré Stefan Schennach, Chef de la délégation de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE). «Nous avons également constaté des cas de vote «arrangé», ainsi que quelques petits vices de procédure. Ces problèmes jettent une ombre sur un processus parfaitement bien organisé le jour des élections.»
Quatre candidats étaient inscrits et la campagne s’est avérée très active. Si le ton de la campagne était relativement modéré, le parti au pouvoir et les principaux partis de l’opposition ont tenu un discours de plus en plus négatif tandis que la campagne progressait. Le bloc albanais ethnique a déversé un flot d’allégations calomnieuses, tandis qu’un parti a lancé aux Albanais ethniques un appel au boycott.
Les quatre candidats étaient des hommes. Si les organes d’administration électorale ont respecté les critères relatifs à la représentation hommes-femmes, les questions de genre n’ont pas été abordées dans le programme des candidats.
De récents amendements au Code électoral répondaient à certaines recommandations de précédents rapports d’observation d’élections de l’OSCE/BIDDH. Bien que leur introduction moins d’un an avant cette élection soit contraire aux bonnes pratiques, ces amendements bénéficient du soutien de tous les partis et ont été votés à la suite de consultations publiques. Plusieurs incohérences et motifs de préoccupation persistent toutefois. Le taux de participation de 40 % exigé au second tour des présidentielles pourrait conduire à des cycles d’élections avortées, et l’exigence de résidence de longue durée imposée aux candidats est contraire aux engagements pris envers l’OSCE, aux normes du Conseil de l’Europe et à d’autres obligations internationales.
Le mécanisme en place pour le règlement des différends électoraux est inefficace. De surcroît, l’absence d’échéance pour la résolution des affaires en lien avec les élections ne garantit pas un recours en justice rapide et les électeurs peuvent seulement dénoncer les décisions relatives à l’inscription des électeurs et la violation de leurs droits de vote le jour des élections.
Dans le nombre limité de bureaux de vote observés le jour des élections, le scrutin avait été bien préparé sur le plan de la procédure et a été géré avec efficacité. Toutefois, dans une municipalité, le scrutin a rencontré des problèmes et un nombre plus important d’irrégularités a été noté. Le décompte des voix a été effectué de façon professionnelle et transparente. Le processus de dépouillement était d’une manière générale bien organisé, malgré de nombreuses petites disparités dans les procès-verbaux des résultats qui ont été corrigées par les Commissions électorales municipales.
Annexe 6 – Programme de la mission d’observation du second tour de l’élection présidentielle et des élections législatives anticipées (27 avril 2014)
(open)Vendredi 25 avril 2014
11h00-12h00 Réunion de la commission ad hoc:
- Ouverture et briefing sur la mission préélectorale par M. Stefan Schennach, chef de la délégation
- Briefing sur la législation électorale par M. Owen Masters, expert, Commission de Venise
- Echange de vues sur les résultats de la mission électorale des 11-14 avril
- Présentation des aspects pratiques et logistiques par le Secrétariat
RÉUNION COMMUNE
13h00-13h20 Ouverture par les chefs des délégations
13h20-13h45 Allocutions de bienvenue
- Mme Christine Muttonen, coordinatrice spéciale de la mission d’observation ponctuelle de l’OSCE
- Mme Isabel Santos, chef de la délégation de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE
- M. Stefan Schennach, chef de la délégation de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe
13h45-14h45 Briefing par la mission d’observation des élections de l’OSCE/BIDDH
Introduction et résumé des constatations à ce jour:
Arrière-plan politique:
- M. l’ambassadeur Geert-Hinrich Ahrens, chef de mission
- Mme Ellen Shustik – aspects politiques
Plaintes et recours:
Environnement médiatique:
- Mme Elissavet Karagiannidou – aspects juridiques
- M. Iegor Tilpunov – aspects médiatiques
Procédures de scrutin:
Formulaires d’observation:
- M. Ovidiu Craiu – aspects électoraux
- M. Anders Eriksson – aspects statistiques
15h00-16h00 Entretien avec des représentants d’ONG/OING
16h00-17h00 Entretien avec des représentants des médias
- M. Darko Aleksov, directeur exécutif de MOST
- M. Xhabir Deralla, directeur du Centre pour la liberté civile
- Mme Uranija Pirovska, directrice du Comité Helsinki pour les droits de l’homme
Samedi 26 avril 2014
09h30-10h15 Administration électorale:
10h15-12h45 Rencontre avec les partis politiques:
- M. Subhi Jakupi, vice-président de la Commission électorale nationale
- Mme Biljana Briskoska, chef de la commission juridique, VMRO-DPMNE
- M. Damjan Manchevski, vice-président, et M. Jovan Despotovski, secrétaire pour l’international, SDSM
- M. Abdilaqim Ademi, secrétaire général, DUI
- M. Imer Aliu, membre de la présidence centrale, DPA
- M. Gikten Aziri, vice-président, NDR
12h45-12h50 Remarques conclusives
12h50-13h50 Réunion avec les interprètes et les chauffeurs
Dimanche 27 avril 2014
Jour du scrutin: observation de l’ouverture, du vote, de la fermeture et du décompte
Lundi 28 avril 2014
08h00-09h00 Réunion de la délégation de l’APCE (débriefing)
15h00 Conférence de presse commune
Annexe 7 – Communiqué de presse sur l’observation de l’élection présidentielle (second tour) et des élections législatives anticipées (27 avril 2014)
(open)Des anomalies relevées durant la campagne assombrissent le bon déroulement général du scrutin, déclarent les observateurs internationaux à Skopje
Strasbourg, 28.04.2014 – Dans une déclaration rendue publique aujourd’hui, les observateurs internationaux ont indiqué que les libertés fondamentales avaient été respectées et que les candidats avaient pu faire campagne sans entrave pour les élections organisées le 27 avril dans «l’ex-République yougoslave de Macédoine», mais ont souligné que les anomalies relevées deux semaines plus tôt lors du premier tour de la présidentielle, notamment le flou entourant les activités de l’Etat et du parti au pouvoir, ainsi que la partialité et le déséquilibre de la couverture médiatique au profit de ce dernier, avaient perduré ou s’étaient même aggravées.
«Les élections qui ont eu lieu hier ont été conduites de manière efficace et le scrutin s’est déroulé sans heurts; en revanche, de vrais problèmes ont été constatés avant et, malheureusement, après le vote», a déclaré Christine Muttonen, Coordinatrice spéciale à la tête de la mission d’observation de courte durée de l’OSCE. «Le parti au pouvoir n’a pas fait suffisamment la distinction entre les activités qu’il menait en tant que parti politique et celles engagées pour l’Etat; de son côté, le principal parti d’opposition a annoncé qu’il ne reconnaîtrait pas les résultats des élections. Je ne saurais trop encourager tous les acteurs politiques à travailler ensemble pour instaurer un climat post-électoral positif».
Les observateurs ont noté la persistance d’allégations crédibles faisant état de pratiques d’intimidation dont auraient fait l’objet des électeurs, notamment des pressions exercées par un parti sur des électeurs d’origine albanaise afin de les inciter à boycotter le scrutin présidentiel.
«Ces élections n’ont pas permis d’apaiser les tensions qui existent entre les communautés ethniques et en leur sein», a indiqué Stefan Schennach, Chef de la délégation de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE). «Elles ont été une occasion manquée pour les acteurs politiques concernés de témoigner de leur véritable attachement à l’intégration de toutes les minorités et communautés ethniques. L’APCE demeure disposée à contribuer, avec le concours de la Commission de Venise, à l’amélioration du processus électoral et à la poursuite de la consolidation démocratique dans le pays».
Le suivi des médias durant la campagne présidentielle a fait ressortir que la majorité d’entre eux avaient pris position en faveur du parti au pouvoir et de son candidat, pratiques qui allaient de pair avec une couverture qui présentait le parti d’opposition et son candidat sous un jour négatif. L’absence d’analyse et d’informations indépendantes constatée lors du premier tour de l’élection présidentielle a perduré au second tour ainsi que pour les législatives, indique la déclaration.
«Les médias qu’ont suivis les observateurs ont fait preuve de préjugés très favorables au parti au pouvoir et au candidat à la présidence actuellement titulaire du poste; à l’inverse, l’écho donné à la campagne menée par le principal parti d’opposition s’est avéré fort négatif», a déclaré Isabel Santos, Chef de la délégation de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE. «Ces constatations mériteraient une réflexion approfondie de la part de tous les acteurs concernés et devraient les amener à travailler ensemble pour créer les conditions nécessaires à l’émergence d’un environnement médiatique plus libre et impartial.»
Tant la campagne pour les élections législatives que celle pour le second tour de la présidentielle ont été des campagnes actives, et tous les partis ont multiplié les rassemblements publics, précise la déclaration. Grâce à des moyens sensiblement plus conséquents et à sa meilleure maîtrise de l’espace publicitaire politique, le parti au pouvoir et son candidat à la présidentielle ont réussi à dominer la campagne. Le soutien très net qu’ils ont reçu du Gouvernement durant la campagne n’a pas respecté la frontière entre le parti et l’Etat. Comme au premier tour de la présidentielle, on a assisté à un flot régulier d’accusations de corruption dans les différents blocs ethniques.
La Commission électorale nationale a respecté la plupart des délais qui lui étaient juridiquement impartis et a tenu diverses réunions, le plus souvent ouvertes aux observateurs et aux médias, mais les clivages partisans ont continué de la diviser sur toutes les questions litigieuses. Comme au premier tour, elle n’a pas communiqué efficacement avec les commissions électorales municipales, ce qui a été à l’origine d’une certaine confusion concernant les procédures. Les commissions électorales municipales se sont quant à elles acquittées de leur mission de manière professionnelle, ont indiqué les observateurs.
Plusieurs dispositions du code électoral régissant les élections parlementaires ont été modifiées en janvier 2014 pour tenir compte de certaines recommandations préalables du BIDDH de l’OSCE. Des incohérences et des ambiguïtés subsistent cependant, notamment pour ce qui concerne la définition juridique des campagnes électorales, la durée de ces dernières et l’utilisation de fonds publics y afférents.
«En résumé, ces élections auront été marquées par le non-respect d’importants engagements fixés par l’OSCE, notamment en matière de séparation de l’Etat et du parti au pouvoir, de garantie de recours à des règles électorales identiques pour tous, de neutralité des médias, d’exactitude des listes électorales et de voies de recours effectives», a déclaré l’ambassadeur Geert-Hinrich Ahrens, Chef de la mission d’observation des élections du Bureau pour les institutions démocratiques et les droits de l’homme de l’OSCE (BIDDH/OSCE). «Tout ceci a malheureusement éclipsé le scrutin proprement dit, qui s’est tenu conformément aux engagements qui avaient été fixés et s’est déroulé dans l’ordre et dans le calme.»
Le mécanisme de règlement des litiges électoraux est demeuré inefficace. Les tribunaux ne sont tenus par aucun délai pour statuer sur différents types d’affaires qui concernent les élections, et le droit qu’ont les électeurs de saisir la justice est limité à tous les stades du processus électoral, affirme la déclaration.
Les opérations électorales ont été conduites sans heurts et avec professionnalisme, même si quelques irrégularités techniques ont été relevées. L’évaluation générale concernant l’ouverture des bureaux de vote, l’enregistrement des votes, leur dépouillement et l’élaboration des tableaux de résultat des votes a été positive.