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Réponse à Recommandation | Doc. 13579 | 10 juillet 2014
Lutter contre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et sur l’identité de genre
1. Le Comité des Ministres a examiné attentivement
la Recommandation 2021 (2013) de l’Assemblée parlementaire sur « Lutter
contre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et sur
l’identité de genre », qu’il a transmise pour information et commentaires
éventuels au Comité directeur pour les droits de l’homme (CDDH).
2. Le Comité des Ministres a récemment mené un examen de la mise
en œuvre de sa Recommandation CM/Rec(2010)5 sur les mesures visant
à combattre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle
ou l’identité de genre (paragraphe 5.1 de la recommandation de l’Assemblée),
qui reflète les différentes positions parmi les Etats membres. Dans
ce contexte, les Etats membres ont été encouragés à poursuivre leurs
efforts en faveur de la mise en œuvre des diverses dispositions
de la recommandation et de sa traduction et sa diffusion la plus
large possible. Le Comité des Ministres a également encouragé l’organisation,
à la demande des Etats membres, d’activités d’assistance et de renforcement
des capacités afin de faciliter la mise en œuvre de la recommandation.
Enfin, il a convenu, à la lumière des conclusions du rapport du
CDDH, de revenir dans quatre ans sur la question de la mise en œuvre
des dispositions de la recommandation.
3. Le Comité des Ministres rappelle par ailleurs que la Convention
européenne des droits de l’homme prévoit une protection contre la
discrimination fondée sur l’orientation sexuelle ou l’identité de
genre, conformément à sa disposition générale contre la discrimination
(article 14), et que les Etats parties jouissent d’une marge d’appréciation,
sous le contrôle de la Cour.
4. Le Comité des Ministres relève qu’un projet pilote sur les
LGBT (2011‑2013) financé par des contributions volontaires a été
mis en œuvre dans six Etats membres bénéficiaires (Albanie, Italie,
Lettonie, Monténégro, Pologne, Serbie), afin de les soutenir dans
leurs efforts pour lutter contre la discrimination fondée sur l’orientation
sexuelle ou l’identité de genre. Ces six Etats membres ont bénéficié
bilatéralement de mesures d’assistance, de sensibilisation et de
renforcement des capacités adaptées à leurs besoins. Une aide leur
a été également apportée pour réviser leur législation nationale.
En outre, plusieurs activités multilatérales conjointes ont été
organisées afin de partager informations, expériences et bonnes
pratiques entre les pays bénéficiaires. Les résultats du projet
pilote seront analysés.
5. Le Comité des Ministres observe que la Commission européenne
contre le racisme et l’intolérance (ECRI) a décidé d’examiner les
questions relatives aux LGBT au cours de son 5e cycle de suivi par
pays si elles sont pertinentes au regard de l’axe général de son
analyse de la situation dans un Etat membre, lorsque ces questions
apparaissent dans le cadre de l’un des thèmes communs (thèmes qui
seront examinés dans tous les rapports) comme l’incitation à la
haine ou la violence. Le Comité a été informé que l’ECRI s’est servie de
l’enquête de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne
sur les LGBT comme source d’informations pour la rédaction de deux
rapports récents (paragraphe 5.7 de la recommandation de l’Assemblée).
6. Le Comité des Ministres tient à assurer l’Assemblée parlementaire
que la mise en œuvre effective des arrêts de la Cour constitue une
priorité dans tous les domaines, y compris celui de la discrimination
fondée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre (paragraphe
5.8 de la recommandation de l’Assemblée). Lorsqu’il surveille l’exécution
des arrêts, il accorde une attention particulière à l’adoption de
mesures générales visant à prévenir de nouvelles violations. Dans
ce contexte, le Comité des Ministres a examiné la législation interdisant
la prétendue propagande faite auprès des mineurs en faveur des relations
sexuelles non traditionnelles et exprimé sa préoccupation à ce sujet
(paragraphe 5.2 de la recommandation de l’Assemblée). Il a également
mentionné l’avis de la Commission de Venise sur le sujet.
7. Le Comité des Ministres note que l’article 10 de la Convention
européenne des droits de l’homme ainsi que l’article 13 de la Convention
des Nations Unies sur les droits de l’enfant peuvent revêtir un
intérêt pour ces questions, conformément aux conditions respectives
de ces conventions.
8. Le Comité des Ministres tient à informer l’Assemblée parlementaire
que, ces dernières années, le Conseil de l'Europe a intensifié ses
travaux contre l’homophobie et la transphobie, en particulier dans
les domaines mentionnés dans la recommandation de l’Assemblée (paragraphe
5.4 de la recommandation de l’Assemblée). La question de la lutte
contre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle ou l’identité
de genre a aussi été, dans une large mesure, intégrée dans ces domaines
(paragraphe 5.3). Le Comité relève que le Mouvement contre le discours
de haine a organisé une action en ligne paneuropéenne autour du discours
de haine ciblé sur les Roms, les personnes LGBT, les communautés
religieuses, les minorités nationales, les migrants et les réfugiés.
Dans le cadre de l’Accord partiel élargi sur le sport (APES), un
manuel de bonnes pratiques pour l’intégration des personnes LGBT
dans le sport a été élaboré et une conférence sur la lutte contre
l’homophobie dans le sport organisée en 2012.
9. S’agissant du paragraphe 5.5 de la recommandation de l’Assemblée,
le Comité des Ministres relève que, dans le cadre du projet Help,
la formation en ligne contre la discrimination, destinée aux avocats,
juges et procureurs, comporte un module spécifique sur les LGBT.
Ce module sera adapté aux programmes nationaux de formation pour
les personnels des institutions judiciaires et policières sur demande
des Etats membres.
10. Le Comité des Ministres rappelle que chaque convention du
Conseil de l'Europe est élaborée et négociée dans un contexte particulier
par le comité d’experts concerné dans son domaine de compétence propre.
Ces comités travaillent sur la base de mandats qui leur sont confiés
par le Comité des Ministres et qui sont suffisamment étendus pour
permettre aux experts de parvenir à un résultat qui prenne en compte
tous les aspects du problème. C’est pourquoi le Comité des Ministres
ne voit pas actuellementla
nécessité de prendre une décision générale pour inscrire dans toutes
les futures conventions pertinentes l’orientation sexuelle et l’identité
de genre au nombre des motifs pour lesquels la discrimination est
interdite (paragraphe 5.6 de la recommandation de l’Assemblée),
et il traitera cette question au cas par cas.