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Réponse | Doc. 14120 | 13 juillet 2016
Les sanctions prises à l’encontre de parlementaires
1. Le Comité des Ministres
a soigneusement examiné la Recommandation 2083 (2016) de l’Assemblée parlementaire
sur « Les sanctions prises à l’encontre des parlementaires », qu’elle
a communiquée aux gouvernements des Etats membres ainsi qu’au Comité
des conseillers juridiques sur le droit international public (CAHDI)
pour information et commentaires et à la Commission de Venise pour
information.
2. Le Comité des Ministres note que la situation juridique des
membres de l’Assemblée voyageant à titre officiel vers et dans les
Etats membres du Conseil de l’Europe est régie par l’article 40
du Statut du Conseil de l’Europe, et développée ultérieurement dans
l’Accord général sur les privilèges et les immunités du Conseil
de l’Europe (AGPI) et son Protocole. Les droits des membres de l’Assemblée,
lorsque ces derniers se rendent à une réunion officielle dans un
Etat membre, en particulier s’agissant de la liberté de circulation,
sont définis à l’article 13 de l’AGPI. Les immunités dont ils jouissent
sont définies plus particulièrement aux articles 14 et 15. En outre,
l’article 3 de son Protocole étend ces immunités telles que définies
à l’article 15 de l’AGPI aux représentants de l’Assemblée et à leurs
suppléants lorsqu’ils participent à une réunion d’une commission
ou sous-commission de l’Assemblée parlementaire, s’y rendent ou
en reviennent.
3. Le Comité des Ministres rappelle qu’à plusieurs reprises,
il a invité les gouvernements des Etats membres à adopter des mesures
spécifiques afin de mettre pleinement en œuvre les privilèges et
immunités susmentionnés. Par exemple, dans sa réponse à la Recommandation
1373 (1998) de l’Assemblée parlementaire intitulée « Liberté de
circulation et délivrance de visas aux membres de l’Assemblée parlementaire
du Conseil de l’Europe », il a invité les gouvernements des Etats
membres à examiner la possibilité de prendre une série de mesures,
en conformité avec leur droit interne, afin d’assurer que les membres
de l’Assemblée parlementaire voyageant à titre officiel puissent
bénéficier de toutes les facilités d’entrée sur le territoire des
Etats membres. Le Comité invite une fois encore les Etats membres
à honorer leurs engagements.
4. En outre, le Comité des Ministres fait observer que, dans
sa réponse supplémentaire à la Recommandation 1602 (2003) de l’Assemblée
parlementaire relative aux « Immunités des membres de l’Assemblée
parlementaire », il informait cette dernière qu’il avait chargé
le Secrétaire Général d’inviter les Etats membres, si cela était
possible dans leur droit interne, à reconnaître unilatéralement
en tant que document officiel le laissez-passer délivré par les
autorités compétentes du Conseil de l’Europe aux membres de l’Assemblée
parlementaire. A cet égard, le Comité des Ministres note qu’en 2016,
le Protocole du Conseil de l’Europe émettra des laissez-passer aux
membres des institutions du Conseil de l’Europe (Assemblée parlementaire
et Congrès des pouvoirs locaux et régionaux) ; aux juges de la Cour
européenne des droits de l’homme et du Tribunal administratif ;
aux membres des comités de suivi, notamment le Comité européen pour la
prévention de la torture (CPT) et le Comité européen des droits
sociaux (CEDS) ; ainsi qu’aux agents du Conseil de l’Europe. Le
Comité des Ministres note que ce document remplacera le document
dit « passeport bleu » délivré par le Protocole du Conseil de l’Europe
depuis les années 1970, qui sera supprimé.
5. Le Comité des Ministres invite en outre les Etats membres
à envisager d’accorder les immunités et privilèges suggérés par
l’Assemblée parlementaire aux paragraphes 4.2.1 et 4.2.2 de sa recommandation.
6. S’agissant de la référence contenue au paragraphe 4.3 de la
recommandation relative aux « travaux en cours de la commission
du droit international des Nations Unies », le Comité des Ministres
note que cette commission examine actuellement la question de « l’immunité
de juridiction pénale étrangère des représentants de l’Etat » et
qu’elle a exclu du champ d’application des « projets d’articles »
les « personnes attachées à des (…) organisations internationales »
(voir projet d’article 1.2.). Par ailleurs, la commission du droit
international des Nations Unies ne traite que la question de l’immunité
de juridiction pénale étrangère.
7. Pour ce qui est d’autres travaux normatifs au Conseil de l’Europe,
le Comité des Ministres note que les privilèges et immunités des
parlementaires et les droits et obligations susceptibles d’y être
attachés, qui sont régis par les traités pertinents du Conseil de
l’Europe, soulèvent plusieurs questions politiques et juridiques.
Il considère qu’une mise en œuvre effective de ces règles résoudrait
la plupart des problèmes soulevés par l’Assemblée parlementaire.
Par conséquent, pour le moment, le Comité des Ministres ne lancera
pas de nouveaux travaux normatifs dans ce domaine, mais insiste
sur les obligations existantes des Etats membres.