Déclaration écrite No. 657 | Doc. 14550 | 26 avril 2018
Les demandeurs d’asile africains visés par un projet israélien d’expulsion
Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a déclaré que tous les demandeurs d’asile originaires de pays africains devaient choisir entre leur expulsion vers un «pays tiers» et leur emprisonnement pendant une période indéterminée en Israël. Le ministre israélien de l’Intérieur a annoncé que les demandeurs d’asile érythréens et soudanais qui refuseraient de quitter volontairement Israël pour un pays africain avant le 31 mars 2018 seraient, soit détenus pendant une durée indéterminée, soit «réinstallés» de force. Selon les médias israéliens, M. Nétanyahou a conclu un accord secret avec le Président rwandais, Paul Kagame, aux termes duquel le gouvernement israélien versera 5 000 USD par personne réinstallée au Rwanda.
Le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et Human Rights Watch (HRW) ont fait part de leurs vives préoccupations et ont appelé à l’abandon de ce projet, car les demandeurs d’asile déjà réinstallés n’ont pas trouvé sur place des conditions de sécurité satisfaisantes ni une solution durable à leur sort. Comme ils ont été victimes de la traite des êtres humains et ont subi dans de dures conditions la faim, la violence et l’esclavage dans des camps où ils étaient torturés, bon nombre d’entre eux ont cherché à émigrer à nouveau vers l’Afrique ou l’Europe.
L’Assemblée parlementaire est très inquiète de ce projet israélien et demande instamment que soit assurée la protection de quelque 35 000 demandeurs d’asile originaires d’Érythrée et du Soudan (27 018 Érythréens et 7 731 Soudanais) qui sont actuellement en danger en Israël.