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Recommandation 2136 (2018)
Conséquences pour les droits de l'homme de la «dimension extérieure» de la politique d’asile et de migration de l’Union européenne: loin des yeux, loin des droits?
1. L’Assemblée parlementaire se réfère
à sa Résolution 2228
(2018) «Conséquences pour les droits de l’homme de la
“dimension extérieure” de la politique d’asile et de migration de
l’Union européenne: loin des yeux, loin des droits?».
2. L’Assemblée rappelle que les objectifs de la politique consistant
à déléguer le contrôle et les procédures en matière de migrations
aux pays situés à l’extérieur des frontières de l’Union européenne
sont d’alléger la pression migratoire pesant sur les États membres
situés aux frontières de l’Union européenne, de faciliter la réinstallation
vers l’Europe et de permettre des flux migratoires plus réguliers,
tout en réduisant la nécessité pour les migrants d’entreprendre
de longs et dangereux voyages terrestres et maritimes.
3. À la lumière de ces objectifs, elle souligne que les pays
européens doivent non seulement s’impliquer de manière substantielle
dans l’accueil, la protection et l’intégration des réfugiés dans
la région, mais également se montrer davantage disposés à accueillir
eux-mêmes les migrants, à les accepter au titre de la réinstallation
et à les intégrer.
4. L’Assemblée insiste sur le fait que l’externalisation des
contrôles aux frontières et des procédures d’asile, convenue avec
des pays tiers par l’Union européenne ou par certains États membres,
devrait s’accompagner systématiquement d’une évaluation des conséquences
pour les droits de l’homme de ces accords et de garanties en vue
de la protection des droits de l’homme des migrants en vertu du
droit international, avec accès à un recours juridique en cas de
violation.
5. À la lumière de ce qui précède, l’Assemblée invite le Comité
des Ministres:
5.1. à confier au
secteur intergouvernemental compétent du Conseil de l’Europe l’élaboration
d’un projet de lignes directrices sur la coopération extérieure
avec les pays tiers en matière de migrations, pour garantir que
cette coopération soit mise en œuvre dans le respect des normes
de la Convention européenne des droits de l’homme (STE no 5)
et des autres instruments juridiques du Conseil de l’Europe, ainsi
que de la Convention des Nations Unies de 1951 relative au statut
des réfugiés;
5.2. à aider les États membres à définir l’étendue de leur
responsabilité pour d’éventuelles violations des droits de l’homme
dans les pays tiers, en tant que résultat indirect ou direct de
la coopération extérieure en matière de migrations;
5.3. à assurer le suivi de la Déclaration de Copenhague sur
la réforme du mécanisme de la Convention européenne des droits de
l’homme, adoptée par les États membres du Conseil de l’Europe le
13 avril 2018, en particulier en encourageant activement la ratification
par l’Union européenne de la Convention européenne des droits de
l’homme.