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Réponse à Recommandation | Doc. 14852 | 28 mars 2019
Regroupement familial des réfugiés et des migrants dans les États membres du Conseil de l’Europe
1. Le Comité des Ministres a examiné avec
attention la Recommandation
2141 (2018) de l’Assemblée parlementaire, intitulée «Regroupement
familial des réfugiés et des migrants dans les États membres du Conseil
de l’Europe», et la Résolution
2243 (2018) connexe. Il invite les États membres à prendre
dûment en considération, le cas échéant, les différentes recommandations
énoncées au premier paragraphe.
2. En ce qui concerne la question plus générale du regroupement
familial des réfugiés et des migrants, le Comité des Ministres souligne
la nécessité de protéger le droit au respect de la vie familiale
tel qu’il est reconnu par l’article 8 de la Convention européenne
des droits de l’homme et la jurisprudence pertinente de la Cour.
Il souhaite également rappeler l’article 19(6) de la Charte sociale
européenne, qui impose aux États contractants de faciliter le regroupement
familial des travailleurs migrants résidant légalement dans le pays,
et les conclusions correspondantes du Comité européen des droits
sociaux , qui précisent
que cette disposition s’applique également aux réfugiés. En outre,
le Comité des Ministres souhaite attirer l’attention sur ses propres recommandations
qui traitent de la question du regroupement familial des réfugiés
et des migrants .
3. En ce qui concerne la recommandation formulée au paragraphe
1.1 de la Recommandation, le Comité des Ministres considère que
le travail mené par le Représentant spécial du Secrétaire Général
sur les migrations et les réfugiés est extrêmement pertinent à cet
égard. Ce travail comprend l’élaboration d’un manuel sur les normes
et les bonnes pratiques pour le rétablissement des liens familiaux
et le regroupement familial. Le manuel est axé sur les pratiques
professionnelles d’un large échantillon d’acteurs travaillant avec
des enfants. Il vient compléter la formation HELP sur les enfants
réfugiés et migrants et vise à améliorer la capacité des professionnels
à traiter les demandes de regroupement familial; ce sera donc, pour
les États membres, un outil important pour mettre en œuvre de manière
efficace le droit au regroupement familial, en fonction des besoins.
4. Le Comité des Ministres souhaite également mentionner un document
thématique élaboré en 2017 par le Commissaire aux droits de l’homme,
qui traite de façon exhaustive la question du regroupement familial
des réfugiés en Europe comme
une question de droits de l’homme à traiter d’urgence. Dans ce document,
le Commissaire aux droits de l’homme appelle tous les États membres
du Conseil de l’Europe à remplir leurs obligations en matière de
droits de l’homme et à garantir en pratique le respect du droit
au regroupement familial des réfugiés et des autres bénéficiaires
d’une protection internationale. Le document thématique comporte
36 recommandations destinées à aider les États à (ré-)examiner leurs
lois, leurs politiques et leurs pratiques relatives au regroupement
familial des réfugiés.
5. En ce qui concerne la traite des êtres humains, mentionnée
dans la Recommandation
2141 (2018) de l’Assemblée, le Comité des Ministres observe
que la Convention du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la traite
des êtres humains définit les mesures de protection et de prévention
supplémentaires qui sont nécessaires pour assurer la protection
effective, par l’État, des droits des enfants victimes de la traite.
L’article 10, paragraphe 4, de la Convention dispose que, dès qu’un
enfant est identifié en tant que victime et qu’il est non accompagné,
chaque Partie: (a) prévoit sa représentation par le biais de la
tutelle légale, d’une organisation ou d’une autorité chargée d’agir
conformément à son intérêt supérieur; (b) prend les mesures nécessaires
pour établir son identité et sa nationalité; (c) déploie tous les
efforts pour retrouver sa famille lorsque cela est dans son intérêt
supérieur. Le Comité tient à souligner le travail mené actuellement
par le Groupe d’experts sur la lutte contre la traite des êtres
humains (GRETA), qui a insisté, dans plusieurs de ses rapports d’évaluation
par pays, sur l’importance du regroupement familial en tant que
mesure de protection des enfants séparés ou non accompagnés et en
tant que moyen de prévenir la disparition d’enfants. Ces dernières années,
le GRETA a présenté, à titre prioritaire, des mesures ciblées de
prévention de la traite des enfants séparés ou non accompagnés et
des enfants en situation irrégulière.
6. Enfin, le Comité des Ministres soutient sans réserve l’action
du Comité international de la Croix-Rouge et des sociétés de la
Croix-Rouge et du Croissant-Rouge; il encourage les États membres
à coopérer avec ces organismes, selon le cas, pour rechercher les
membres disparus des familles de réfugiés.