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Déclaration écrite No. 694 | Doc. 14982 | 03 octobre 2019

Les autorités polonaises doivent prendre des mesures pour mettre un terme au discours de haine des responsables politiques et d’autres personnalités publiques et garantir le respect des droits à la liberté de réunion et d’expression des membres LGBTI de la société

Signataires : Mme Violeta TOMIĆ, Slovénie, GUE ; Mme Thorhildur Sunna ÆVARSDÓTTIR, Islande, SOC ; Mme Ann-Britt ÅSEBOL, Suède, PPE/DC ; Mme Petra BAYR, Autriche, SOC ; M. Fourat BEN CHIKHA, Belgique, SOC ; M. Goran BEUS RICHEMBERGH, Croatie, ADLE ; Mme Margreet De BOER, Pays-Bas, SOC ; M. Michel BRANDT, Allemagne, GUE ; Mme Béatrice FRESKO-ROLFO, Monaco, ADLE ; Mme Ruth GOÑI, Espagne, ADLE ; Mme Zita GURMAI, Hongrie, SOC ; M. Andrej HUNKO, Allemagne, GUE ; M. Momodou Malcolm JALLOW, Suède, GUE ; M. František KOPŘIVA, République tchèque, ADLE ; M. Tiny KOX, Pays-Bas, GUE ; M. Christophe LACROIX, Belgique, SOC ; Mme Eva LÓPEZ, Andorre, ADLE ; Mme Petra STIENEN, Pays-Bas, ADLE ; M. Manuel TORNARE, Suisse, SOC ; Mme Feleknas UCA, Turquie, GUE ; M. Mustafa YENEROĞLU, Turquie, NI

Cette déclaration écrite n’engage que ses signataires.

Nous, soussignés, déclarons ce qui suit:

Les années 2018 et 2019 ont été marquées par une forte augmentation du discours hostile aux personnes LGBTI en Pologne, où des responsables politiques polonais et d’autres personnalités publiques ont tenu à plusieurs reprises un discours de haine et où plus de 30 communes et collectivités régionales ont déclaré leurs localités «sans personnes LGBT». Certaines communes ont interdit les marches des fiertés, comme Rzeszów en juin 2019, ou n’ont pas protégé correctement les participants des marches des fiertés contre les actes de violence, comme à Białystok en juillet 2019. Samedi dernier, la Marche des fiertés de Lublin a fait l’objet de violentes agressions après avoir remporté quelques jours plus tôt à peine une victoire judiciaire contre l’interdiction de cette marche décidée par le maire de la ville.

Il existe une corrélation évidente entre, d’une part, l’augmentation du discours politique qui déshumanise les personnes LGBTI et favorise la haine à leur égard et, d’autre part, les incidents de crimes de haine et de violences motivées par la haine, qu’ils soient commis matériellement ou en ligne. Les propos tenus par les responsables politiques et les responsables publics donnent le ton, en favorisant, soit la tolérance et l’acceptation, soit la division et la haine. En outre, le fait de déclarer une localité «sans personnes LGBT» n’en fait pas disparaître les habitants LGBT, mais les contraint au contraire à vivre en secret et dans la peur. Rien ne saurait justifier qu’un gouvernement fasse régner un climat de peur et de persécution; il lui appartient de protéger et de soutenir les droits de l’homme de ses citoyens et de toute personne présente sur son territoire.