Proposition de résolution | Doc. 14990 | 04 octobre 2019
Antispécistes et droits de l'homme
La relation de l’homme aux animaux a beaucoup évolué au cours du dernier siècle. Le lien avec l’élevage d’animaux pour la production alimentaire familiale a disparu pour laisser place à un élevage professionnel plus concentré: les enfants d’aujourd’hui n’ont, pour beaucoup, plus de liens directs avec des exploitations agricoles. En revanche, la relation avec les animaux domestiques a pris de l’importance: ils sont désormais des membres à part entière des familles. Le souci du bien-être animal est grandissant partout en Europe.
En ce qui concerne l’alimentation humaine, les modes d’élevage sont en train de considérablement évoluer. Parallèlement, des associations dites «welfaristes» et abolitionnistes émergent et se multiplient. Elles visent à supprimer toute forme d’exploitation animale et, en conséquence, à mettre fin à nombres d’activités: élevages, abattoirs, bouchers, notamment.
Ce climat actuel de méfiance et de critique entraîne des conséquences importantes sur de nombreuses professions. L’agribashing généralisé se caractérise par une multiplication des actions violentes. Les conséquences sur l’élevage ne sont pas neutres.
Un agriculteur se suicide tous les deux jours en France. Si l’antispécisme n’est pas la seule cause, elle contribue grandement à leur sentiment de mal-être. Cette tendance contribue aussi à une culpabilisation de l’homme dans sa vie quotidienne, dans sa manière de s’alimenter ou de s’habiller. Les actions de certaines associations, dans les écoles notamment, influent sur le comportement des enfants. En outre, les cas de malnutrition infantile constatés dans les hôpitaux liés à une alimentation vegan ne cessent de croître.
Cette situation pose la question du lien entre antispécisme et humanisme. Sont-ils conciliables? Dans quelle mesure? L’Assemblée parlementaire doit se pencher sur cette question.