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Réponse à Recommandation | Doc. 15034 | 20 janvier 2020
Vers un agenda politique ambitieux du Conseil de l’Europe pour l’égalité de genre
1. Le Comité des Ministres a examiné avec
attention la Recommandation
2157 (2019) de l'Assemblée parlementaire «Vers un agenda
politique ambitieux du Conseil de l’Europe pour l’égalité de genre».
Il l’a communiquée à la Commission pour l'égalité de genre (GEC)
et au Groupe d'experts sur la lutte contre la violence à l'égard
des femmes et la violence domestique (GREVIO), pour information
et commentaires éventuels.
2. L’action en faveur de l’égalité de genre et la pleine jouissance
des droits de l’homme par toutes les femmes et filles demeure une
priorité du Conseil de l’Europe et le Comité des Ministres confirme
son engagement dans ce sens. Il rappelle que plusieurs présidences
successives ont apporté un soutien accru aux questions d’égalité,
telles que récemment les présidences finlandaise et française, qui
ont notamment permis de promouvoir plus activement la Recommandation CM/Rec(2019)1 sur
la prévention et la lutte contre le sexisme ainsi que le processus
de ratification de la Convention d’Istanbul et l’adhésion aux valeurs
qu’elle représente, de même que l’actuelle Présidence géorgienne
qui a pris l’initiative d’un échange de vues informel sur la cyberviolence
à l’égard des femmes et des filles.
3. Cela étant, le Comité des Ministres partage les vues de l’Assemblée
selon lesquelles, malgré les progrès réalisés en matière de lutte
contre la discrimination à l’égard des femmes et des filles, «l’égalité
de genre est encore loin d’être une réalité dans la pratique» et
«le Conseil de l’Europe doit redoubler d’efforts dans ce domaine».
L’Organisation s’est dotée à cette fin de la Stratégie pour l’égalité
entre les femmes et les hommes 2018-2023, qui constitue un cadre
pour son rôle et son action en la matière et apporte un soutien
et des orientations politiques aux États membres dans ce domaine.
4. L’intégration d’une perspective de genre dans toutes les politiques
et activités du Conseil de l’Europe, à laquelle l’Assemblée se réfère
dans sa recommandation, figure parmi les objectifs de base de la
Stratégie. Celle-ci vise aussi bien les politiques des États que
les organes du Conseil de l’Europe et leurs divers travaux. Dans
le cadre de son examen des structures intergouvernementales proposées
pour 2020-2021, le Comité des Ministres a veillé à ce que chaque
comité directeur désigne un·e rapporteur·e à l’égalité de genre
et/ou veille à la perspective de genre dans l’exécution de ses tâches.
Il rappelle qu’au titre du Comité des Ministres, le/la Président(e)
de son Groupe de rapporteurs sur les droits de l’homme suit les
travaux effectués et les questions soumises au Comité dans le domaine
de l’égalité.
5. La protection des droits des femmes et des filles migrantes,
réfugiées et demandeuses d’asile est devenue une haute priorité
depuis 2018 et a été incluse dans la Stratégie pour l’égalité entre
les femmes et les hommes en tant que sixième nouvel objectif. Pour
donner plein effet à cet objectif, au titre du biennium 2020-2021,
le Comité des Ministres a chargé la GEC d’élaborer un nouvel instrument
juridique en la matière. L’Assemblée met l’accent également sur
l’importance d’un meilleur l’équilibre entre les femmes et les hommes et
de la promotion de la place des femmes dans les organes décisionnels
politiques et publics. Le Comité des Ministres souligne que ces
principes constituent également un objectif stratégique du Conseil
de l'Europe. C’est pourquoi, dans le cadre des décisions portant
sur le processus de sélection et d’élection des juges à la Cour
européenne des droits de l'homme par exemple, il a «invité toutes
les parties prenantes à accorder l’attention nécessaire à cet objectif
lorsque l’équilibre entre les femmes et les hommes est insuffisant
dans les divers organes qui participent au processus de sélection
et d’élection, ainsi que dans la composition de la Cour elle-même».
6. S’agissant de la question du langage non-sexiste, le Comité
des Ministres se réfère à la Recommandation sur la prévention et
la lutte contre le sexisme qui consacre un chapitre complet au langage et
à une communication dépourvus de sexisme. Au vu de ces dispositions,
il note que l’Instruction
n° 33 du 1er juin 1994 relative à l'emploi d'un langage non sexiste
au Conseil de l'Europe apparaît aujourd’hui en retrait par
rapport aux pratiques qui s’appliquent dans bon nombre de pays où
sont parlées les langues officielles de l’Organisation. Il paraît
donc judicieux d’envisager une actualisation des textes pertinents
et d’encourager le recours à un vocabulaire et à un langage inclusifs,
mais aussi d’assurer une promotion et prise en compte adéquate de
tout texte opérant une mise à jour de l’Instruction n° 33.
7. Pour conclure, le Comité des Ministres tient à assurer l’Assemblée
que le Conseil de l’Europe promeut activement les questions d’égalité,
notamment au niveau global. Il participe régulièrement aux manifestations organisées
par les organisations partenaires actives dans ce domaine. Par ailleurs,
durant le biennium 2020-2021, la GEC sera appelée à contribuer à
la réalisation de l'Agenda 2030 des Nations Unies pour le développement
durable, en particulier en ce qui concerne l’objectif 5: Égalité
des sexes et l’objectif 16: Paix, justice et institutions efficaces.