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Recueil des amendements écrits (Version finale)

  • Doc. 13802
  • Renforcer la coopération contre le cyberterrorisme et d’autres attaques de grande ampleur sur internet

Index du compendium

Amendement 1Amendement 2Amendement 3Amendement 4

  • Légende :
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Projet de résolution

1L’Assemblée parlementaire est consciente de l’impact positif d'époque des nouvelles technologies de l’information sur tous les aspects des sociétés modernes et de la vie humaine. Au-delà de ces effets positifs, le développement d’internet et des autres réseaux informatiques fait apparaître de nouvelles fragilités dans nos sociétés. L’Assemblée est alarmée par le nombre et l’ampleur des attaques criminelles perpétrées dans le cyberespace ces dernières années, qui mettent à mal la confiance du public à l’égard du développement technologique.

Déposé par Mme Chiora TAKTAKISHVILI, Mme Inese LĪBIŅA-EGNERE, M. Sergiy VLASENKO, M. Giorgi KANDELAKI, Sir Christopher CHOPE
Dans le projet de résolution, après le paragraphe 1, insérer le paragraphe suivant:
« Profondément préoccupée par les cyberattaques apparemment de nature politique perpétrées récemment contre une compagnie aérienne polonaise et contre le Parlement allemand, contre des sites internet en Ukraine au lendemain du conflit militaire qui s’y déroule depuis 2014, contre des sites internet en Géorgie au lendemain de la guerre entre la Russie et la Géorgie en 2008, ainsi que contre l’infrastructure du web en Estonie en 2007, l’Assemblée rappelle sa Résolution 1565 (2007) et souligne l’urgence de réagir à ces attaques de grande ampleur et d’obtenir des éléments de preuve afin de déterminer les origines, les auteurs et les instigateurs politiques de ces attaques. »

2Le Conseil de l’Europe a édicté des règles juridiques internationales importantes dans ce domaine avec ses conventions sur l’entraide judiciaire en matière pénale (STE nos 30, 99 et 182), sur la répression du terrorisme (STE nos 90 et 190), sur la prévention du terrorisme (STCE no 196) et sur la cybercriminalité (STE nos 185 et 189). Cependant, d’importants obstacles entravent encore les enquêtes et les poursuites relatives aux cyberinfractions, en particulier dans le cadre des réseaux transfrontaliers, et les peines prévues par les législations nationales ne sont pas toujours adaptées. C’est pourquoi l’Assemblée estime qu’il est nécessaire de poursuivre les travaux au niveau européen et international pour apporter une réponse satisfaisante aux problèmes posés par le cyberterrorisme et d’autres formes d’attaques de grande ampleur visant les systèmes informatiques ou commises par leur intermédiaire et qui menacent la sécurité nationale, la sécurité publique et le bien-être économique des Etats.

3Vu la législation correspondante de l’Union européenne, en particulier la Convention de l’Union européenne relative à l’entraide judiciaire en matière pénale, l’Assemblée souligne la nécessité de poursuivre le développement et la coordination de divers aspects juridiques et pratiques internationaux, notamment pour ce qui est des principes suivants:

Déposé par M. Axel FISCHER, Mme Karin STRENZ, Mme Anette HÜBINGER, M. Volkmar VOGEL, M. Andrej HUNKO, M. Giorgi KANDELAKI
Dans le projet de résolution, paragraphe 3, supprimer les mots: « et la coordination ».

3.1les demandes d’entraide devraient être exécutées par l’Etat requis dès que possible, en tenant compte au mieux des échéances indiquées par l’Etat requérant. Si une requête ne peut pas être pleinement exécutée conformément aux exigences de l’Etat requérant, les autorités de l’Etat requis devraient indiquer sans délai le temps nécessaire à son exécution et les conditions dans lesquelles elle pourrait être exécutée;

3.2chaque Etat membre devrait veiller à ce que les systèmes de services de télécommunications qui opèrent sur son territoire via une station terrestre et qui, aux fins de l’interception légale des communications d’une cible présente dans un autre Etat, ne sont pas directement accessibles sur le territoire de ce dernier, puissent être rendus directement accessibles pour les besoins de l’interception légale par ledit Etat par l’intermédiaire d’un fournisseur de services désigné présent sur son territoire. Cette procédure devrait s’accompagner de protections contre l’espionnage par des pays tiers;

3.3les Etats membres devraient s’entendre sur un niveau commun d’incrimination des cyberattaques de grande ampleur, y compris pour ce qui est des circonstances aggravantes en la matière, ainsi que sur des normes minimales pour les peines applicables à ces attaques.

Déposé par M. Axel FISCHER, Mme Karin STRENZ, Mme Anette HÜBINGER, M. Volkmar VOGEL, M. Andrej HUNKO, M. Giorgi KANDELAKI
Dans le projet de résolution, au paragraphe 3.3, remplacer les mots « s’entendre sur un niveau commun » par les mots suivants: « définir un niveau minimum ».

4Bien que l’entraide judiciaire entre les services répressifs doive être améliorée et adaptée en fonction du développement technologique, l’Assemblée est consciente que cela ne doit pas compromettre les autres droits fondamentaux, en particulier le droit au respect de la vie privée et à la protection des données personnelles découlant de l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme (STE no 5) et de la Convention pour la protection des personnes à l'égard du traitement automatisé des données à caractère personnel (STE no 108).

5Consciente que certains services et infrastructures sont essentiels pour la sécurité nationale, la sécurité publique et le bien-être économique des Etats, l’Assemblée recommande aux Etats membres:

5.1d’établir des plans d’urgence ne dépendant pas d’internet en cas de cyberattaques visant des services et infrastructures essentiels, comme les services d’électricité, les gazoducs et oléoducs, les centrales électriques, les ouvrages hydrauliques, les réseaux de télécommunication, les aéroports, les voies ferrées, les hôpitaux, les casernes de pompiers, les services de sécurité et l’armée;

5.2de mettre en place des mesures de sécurité d’ordre technique pour protéger les services et infrastructures essentiels sur leur territoire, comme des systèmes et réseaux informatiques de sauvegarde en circuit fermé qui puissent être utilisés au cas où les connexions ouvertes à internet seraient attaquées ou bloquées;

5.3de conclure des accords d’urgence bilatéraux avec les Etats voisins afin de s’assurer une entraide en cas de cyberattaques visant des services ou infrastructures essentiels;

5.4d’établir un cadre juridique adapté à la coopération public–privé pour la protection contre les cyberattaques de grande ampleur;

5.5de reconnaître que les Etats ont la responsabilité, au niveau international, de prendre toutes les mesures raisonnables pour empêcher que des cyberattaques de grande ampleur soient menées par des personnes relevant de leur juridiction ou à partir de leur territoire national;

5.6d’incriminer la production, la diffusion et l’utilisation de logiciels malveillants dont le but est de permettre à des individus de préparer ou lancer des cyberattaques de grande ampleur.

6Les fournisseurs de services ou d’infrastructures essentiels devraient être tenus de signaler sans délai toute cyberattaque de grande ampleur dont ils sont la cible aux autorités répressives compétentes de l’Etat où ils ont leur siège ainsi qu’à celles de l’Etat où cette attaque a lieu. De plus, toute personne physique ou morale devrait être informée des modalités à suivre pour signaler les cyberattaques dont elle fait l’objet à ses autorités répressives compétentes.

7Les fabricants de logiciels et matériel informatiques devraient informer leurs clients sans délai en cas de découverte de failles systémiques permettant des cyberattaques de grande ampleur, notamment au moyen de botnets (réseaux zombies), de virus électroniques ou autres logiciels malveillants.

8Les fournisseurs de services informatiques hébergés dans le nuage devraient prendre des mesures de sécurité pour protéger leurs services contre les attaques visant leur sécurité et leur intégrité et qui peuvent déboucher sur des cyberattaques de grande ampleur, de type botclouds.

9Les fournisseurs de sites web publics devraient veiller à ce que leurs sites ne contiennent pas de virus électroniques ou autres logiciels malveillants pouvant entraîner des cyberattaques de grande ampleur. A cette fin, leurs administrateurs de site devraient appliquer régulièrement des dispositifs techniques pour lutter contre ces logiciels malveillants.

10Les fabricants et vendeurs d’ordinateurs et de logiciels devraient informer régulièrement les possesseurs d’ordinateurs des possibilités de ces derniers et de la responsabilité qui leur incombe au final de veiller à la sécurité technique de leurs ordinateurs lorsqu’ils les connectent à internet ou à d’autres réseaux informatiques publics.

11Les Etats membres devraient développer des normes de sécurité contraignantes pour la protection contre les cyberattaques de grande ampleur et obtenir la certification publique de ces normes, si possible au niveau européen ou international.

12L’Assemblée invite le Secrétaire Général du Conseil de l’Europe à engager et coordonner une action intergouvernementale du Conseil de l’Europe, à établir des programmes de coopération avec l’industrie des technologies de l’information et les fournisseurs de services internet et à assurer une coopération plus étroite avec l’Union européenne et les Nations Unies dans ce domaine de la plus haute importance.

Projet de recommandation

1L’Assemblée parlementaire se réfère à sa Résolution …. (2015) «Renforcer la coopération contre le cyberterrorisme et d’autres attaques de grande ampleur sur internet»;

2Elle souligne qu’il est important que le Conseil de l’Europe apporte des réponses au problème croissant que posent pour la sécurité des réseaux informatiques, à l’échelle mondiale, le cyberterrorisme et d’autres formes d’attaques de grande ampleur commises contre les systèmes informatiques ou au moyen de ces derniers, lesquels constituent une grave menace pour la sécurité nationale, la sécurité publique et le bien-être économique des Etats;

3L’Assemblée recommande au Comité des Ministres:

3.1d’inviter les Parties à la Convention sur la cybercriminalité et à son Protocole additionnel relatif à l'incrimination d'actes de nature raciste et xénophobe commis par le biais de systèmes informatiques (STE nos 185 et 189):

Déposé par M. Axel FISCHER, Mme Karin STRENZ, Mme Anette HÜBINGER, M. Volkmar VOGEL, M. Andrej HUNKO, M. Giorgi KANDELAKI
Dans le projet de recommandation, au paragraphe 3.1, après les mots « (STE nos 185 et 189) », insérer les mots suivants: « à étudier s’il est faisable ».

3.1.1à élaborer un protocole additionnel définissant un niveau commun d’incrimination des cyberattaques de grande ampleur, y compris pour ce qui est des circonstances aggravantes en la matière, ainsi que sur des normes minimales pour les peines applicables à ces attaques;

3.1.2à élaborer un autre protocole additionnel sur l’entraide en matière de pouvoirs d’investigation, qui étende en particulier le champ d’application de l’article 32 de la convention, conformément à la note d’orientation correspondante du Comité de la Convention Cybercriminalité qui représente les Parties à la convention;

3.2d’inviter le Groupe sur les preuves dans le nuage établi par le Comité de la Convention Cybercriminalité à étudier la faisabilité d’un protocole additionnel à la Convention sur la cybercriminalité relatif à l’accès de la justice pénale aux données stockées sur des serveurs d’hébergement dans le nuage;

3.3d’élaborer des normes juridiques sur la responsabilité internationale qui revient aux Etats de prendre toutes les mesures raisonnables pour prévenir que des cyberattaques de grande ampleur soient lancées par des personnes relevant de leur juridiction ou à partir de leur territoire national contre des systèmes informatiques dans un autre Etat;

3.4de renforcer les actions d’assistance et de contrôle relatives à l’application de la Convention sur la cybercriminalité dans le droit et la pratique internes ainsi que les mesures et la coopération pratiques contre les cyberattaques de grande ampleur, en particulier au bénéfice des Etats membres dans lesquels la mise en œuvre pratique de la Convention sur la cybercriminalité est confrontée à des difficultés;

3.5d’appeler l’Autriche, la Bosnie-Herzégovine, la République tchèque, la Grèce, la Hongrie, l’Islande, l’Irlande, l’Italie, Malte, Monaco, le Portugal, Saint-Marin, la Suède et le Royaume-Uni à signer et/ou ratifier sans délai le Protocole de 2003 portant amendement à la Convention européenne pour la répression du terrorisme (STE nos 90 et 190), ce qui est nécessaire pour que ce Protocole entre en vigueur;

3.6de transmettre à leurs autorités et ministères nationaux compétents cette recommandation et la Résolution … (2015) «Renforcer la coopération contre le cyberterrorisme et d’autres attaques de grande ampleur sur internet».