Résumé
L’exclusion sociale, danger grandissant et sérieux pour les
démocraties européennes, consiste à exclure certaines personnes
de la participation pleine et entière à la vie civile et démocratique
en raison de leur pauvreté, d’un manque de compétences de base et
de possibilités de formation ou de pratiques discriminatoires. L’exclusion
sociale est encore aggravée par les conséquences de la crise financière
et les mesures d’austérité, conduisant à une augmentation du chômage,
à une baisse des prestations sociales et à des difficultés d’accès
au logement, à l’éducation et aux services sanitaires.
La forte corrélation existant entre l’exclusion sociale et
les faibles niveaux de participation démocratique risque de remettre
en cause la légitimité des institutions démocratiques, à travers,
par exemple, un faible taux de participation électorale ou la montée
des partis extrémistes. La participation politique autodéterminée
est déjà en recul parmi les jeunes, les femmes et les minorités,
et l’écart entre les pauvres et les riches ne cesse de se creuser.
L’Etat devrait contribuer à briser le «cercle vicieux de l’inégalité»
en aidant les plus démunis, en améliorant l’accès à l’éducation
et à la formation et en garantissant un revenu familial minimum.
Il devrait adopter des mesures ciblées sur les groupes ayant besoin
d’une protection spécifique comme les migrants, les minorités ethniques
et les personnes handicapées. Enfin, il devrait prendre résolument
des initiatives visant à démarginaliser les exclus en créant des
organismes et mécanismes de participation au niveau local, en favorisant
une communication «facilement compréhensible» et en garantissant
à ces personnes les droits sociaux et politiques fondamentaux.