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Recommandation 1454 (2000)
Education en Bosnie-Herzégovine
1. L’Assemblée considère l’éducation en
Bosnie-Herzégovine comme l’un des facteurs les plus décisifs tant dans le
processus d’instauration de la stabilité démocratique dans le pays que pour
permettre le retour des réfugiés et des personnes déplacées.
2. En
particulier, elle a constaté des problèmes liés à la ségrégation ethnique des
enfants, aux questions linguistiques, aux stéréotypes ethniques dans les
manuels scolaires et au refus des autorités du développement d’un cursus commun
ou d’une coordination entre les différents cursus.
3. Ces problèmes
sont incompatibles avec les principes du Conseil de l’Europe et ne conviennent
pas à un Etat signataire de la Convention culturelle européenne.
4. L’Assemblée tient à souligner la bonne coopération sur place entre le
Conseil de l’Europe, le Bureau du haut représentant, l’Unesco, la Banque
mondiale et l’Union européenne.
5. Elle note avec satisfaction les
progrès enregistrés dans le domaine de l’éducation, notamment l’accord des
trois ministres concernant la suppression des termes offensants dans les
manuels scolaires et la mise en place d’une conférence des ministres de
l’Education, et se félicite du rôle prépondérant joué par le Conseil de
l’Europe dans les deux cas.
6. Elle regrette que, malgré ces avancées
timides, l’éducation en Bosnie-Herzégovine soit encore loin des standards
européens dans ce domaine.
7. En conséquence, l’Assemblée recommande
au Comité des Ministres:
7.1. de se donner les
moyens pour que le Conseil de l’Europe maintienne son rôle déterminant dans les
actions de coopération en matière d’éducation en Bosnie-Herzégovine;
7.2. de promouvoir, en coopération avec le haut représentant et les autres
organisations internationales présentes en Bosnie-Herzégovine, une
réinterprétation des Accords de Dayton dans le sens d’une redistribution plus
fonctionnelle des responsabilités aux niveaux des cantons, des entités et de
l’Etat;
7.3. de coordonner son action avec celle des autres
organisations internationales pour lier étroitement le soutien financier de la
communauté internationale au respect par les autorités de conditions définies
au préalable, notamment en ce qui concerne le contenu des manuels scolaires, la
ségrégation, la coordination et les approches linguistiques;
7.4. de continuer à faire pression pour l’acceptation d’un moratoire sur
l’enseignement du dernier conflit pour permettre aux historiens de toutes les
communautés en Bosnie-Herzégovine, avec le soutien d’experts internationaux, de
développer une approche commune;
7.5. de veiller à ce que les
initiatives locales en matière d’éducation - en particulier celles qui visent à
casser la logique ségrégationniste - continuent à être encouragées et
développées par des incitations morales et matérielles, afin que les projets
isolés deviennent la règle plutôt que l’exception;
7.6. d’étudier la possibilité de mettre sur pied, à partir de projets
pilotes, des écoles multiethniques, dans des endroits où leur impact serait le
plus étendu, telles les villes de Brcko et de Mostar;
7.7. de
veiller à ce que non seulement les trois communautés constituantes, mais aussi
toutes les minorités présentes sur le territoire de la Bosnie-Herzégovine
soient en mesure d’exercer pleinement leurs droits à l’éducation dans une
perspective multiethnique;
7.8. de proposer des solutions
administratives, financières et législatives visant à établir les fondations
d’un système d’enseignement supérieur d’un bon rapport coût/efficacité, adapté
aux besoins actuels et futurs;
7.9. d’étudier la possibilité
d’utiliser l’enseignement à distance pour dépasser la ségrégation ethnique au
niveau universitaire.