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Recommandation 1539 (2001) Version finale
Année européenne des langues
1. L’Assemblée parlementaire se félicite
de la proclamation de l’Année européenne des langues 2001, une initiative
du Conseil de l’Europe rejointe par l’Union européenne. Elle rappelle
dans ce contexte sa Recommandation
1383 (1998) sur la diversification linguistique et ses
rapports sur les langues minoritaires.
2. L’Assemblée partage pleinement les objectifs de l’Année, qui
veut attirer l’attention de l’opinion publique sur la nécessité
de protéger et de promouvoir le riche patrimoine linguistique de
l’Europe. Il s’agit également de reconnaître publiquement que chaque
langue a sa valeur unique, et que toutes les langues sont également valables
en tant que moyen d’expression pour ceux qui les utilisent.
3. L’Assemblée se félicite du fait que l’Année européenne des
langues ne soit pas uniquement l’année des langues européennes et
qu’elle prône l’ouverture vers le monde entier, y compris vers toutes
les langues et les cultures qui sont représentées sur le continent
européen.
4. Un point central de la campagne est le développement du plurilinguisme,
qui devrait être perçu comme une certaine capacité de communiquer
dans plusieurs langues, et non nécessairement comme la maîtrise parfaite
de ces langues. L’Année est également l’occasion de souligner que
chacun peut, et doit, avoir l’opportunité d’apprendre des langues
tout au long de la vie. Le Portfolio européen des langues, lancé officiellement
par le Conseil de l’Europe cette année, permettra à chaque citoyen
d’inscrire et de valoriser ses compétences en langues (y compris
les compétences partielles) qu’il a pu et continuera d’acquérir,
au sein et en dehors du système éducatif formel.
5. Chacun a le droit de parler sa langue maternelle et d’apprendre
les langues de son choix; le libre exercice de ce droit est une
condition sine qua non du développement personnel
et professionnel, de la mobilité des personnes et des idées, ainsi
que de la promotion du dialogue, de la tolérance, de la compréhension
et de l’enrichissement mutuel des peuples et des cultures. La capacité
de communiquer dans d’autres langues est essentielle pour répondre
aux changements culturels, économiques et sociaux en Europe.
6. Le choix des langues à apprendre est fortement conditionné
par des raisons économiques et géopolitiques. Cependant, l’Assemblée
est convaincue que ce choix ne devrait pas être entièrement guidé
par ce genre de considérations et rappelle à ce sujet la Déclaration
du Comité des Ministres sur la diversité culturelle. Les Etats devraient
faire preuve de volonté politique et continuer à mettre en œuvre
des politiques linguistiques et culturelles pour développer le plurilinguisme,
et pour protéger du risque d’extinction toutes les langues parlées
sur leurs territoires.
7. La diversité linguistique comporte plusieurs aspects, allant
de la protection des langues minoritaires, dont plusieurs sont en
voie d’extinction, passant par l’avantage d’apprendre la langue
du voisin et les cultures proches, jusqu’à la protection de la culture
et des œuvres culturelles en toutes les langues européennes, dans le
contexte de la mondialisation. L’Assemblée espère que l’Année stimulera
le développement de politiques linguistiques encourageant avant
tout la diversité culturelle et linguistique, et soutenant l’intégration
des minorités et des immigrés, la cohésion sociale en général et
les droits de l’homme.
8. L’Assemblée encourage les parlements nationaux à prêter davantage
attention aux questions linguistiques en tenant des débats spécifiques
et en incitant ses membres à poser des questions parlementaires.
9. L’Assemblée note que le 26 septembre 2001 a été consacré «Journée
européenne des langues» et présente sa propre contribution à l’Année
à cette occasion.
10. En conséquence, l’Assemblée recommande au Comité des Ministres:
10.1. d’organiser chaque année une
Journée européenne des langues, en vue de poursuivre les objectifs
de l’Année, car il s’agit essentiellement d’objectifs à long terme;
10.2. de passer en revue les nombreuses et intéressantes initiatives
destinées à promouvoir et à améliorer l’apprentissage des langues,
qui ont été le résultat direct ou indirect de l’Année, afin d’en poursuivre
le développement et d’en faire rapport à l’Assemblée;
10.3. de mettre en œuvre des projets transversaux ayant trait
à la diversité linguistique et culturelle, tels que le développement
futur des cultures en langues européennes dans le contexte de la mondialisation
et le rôle des politiques linguistiques en faveur de la cohésion
sociale et de la tolérance interethnique;
10.4. d’encourager les Etats membres à protéger et à promouvoir
les langues régionales, minoritaires ou moins répandues, en vue
de garantir la diversité linguistique et culturelle, et d’éviter
leur extinction, notamment en appelant les Etats membres à signer
et à ratifier la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires;
10.5. d’appeler les Etats membres parties à la Convention culturelle
européenne qui ne l’ont pas encore fait à adhérer à l’Accord partiel
élargi du Centre européen pour les langues vivantes de Graz dans
les meilleurs délais;
10.6. d’appeler le Conseil mixte, le Conseil consultatif, le
Comité directeur européen pour la jeunesse (CDEJ) et le Comité de
programmation de la Direction de la jeunesse et du sport à réinscrire
au programme d’activités des centres européens de la jeunesse des
«cours de langues et d’apprentissage interculturel» à l’intention
des responsables des mouvements de jeunesse.
11. L’Assemblée recommande aussi au Comité des Ministres d’appeler
les Etats membres:
11.1. à soutenir
et développer davantage les initiatives en matière de politiques
linguistiques du Conseil de l’Europe pour la promotion du plurilinguisme,
la diversité des cultures et la compréhension entre les peuples
et les nations;
11.2. à encourager tous les Européens à atteindre un certain
niveau de compétence dans la communication en plusieurs langues,
entre autres en stimulant les approches diversifiées et innovatrices,
adaptées aux besoins individuels, et en facilitant la mise en place
et l’utilisation du Portfolio européen des langues;
11.3. à encourager les institutions concernées à utiliser le
Cadre européen commun de référence élaboré par le Conseil de l’Europe
pour le développement de leurs politiques linguistiques, en vue d’assurer
la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage des langues,
et de renforcer la coordination internationale;
11.4. à poursuivre la réalisation des objectifs contenus dans
la Recommandation 1383
(1998) de l’Assemblée sur la diversification linguistique,
et en particulier l’acquisition d’une compétence satisfaisante dans
au moins deux langues européennes ou mondiales pour l’ensemble des
élèves en fin de scolarité, ainsi que la diversification de l’offre
des langues étudiées, qui doit répondre aux besoins de la communication
personnelle, nationale, régionale et internationale.