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Résolution 1644 (2009)
Coopération avec la Cour pénale internationale (CPI) et universalité de cette instance
1. Rappelant
ses Résolutions 1300
(2002) et 1336 (2003), l’Assemblée parlementaire réaffirme
son ferme engagement en faveur de la Cour pénale internationale
(CPI). La CPI est la première institution judiciaire indépendante
et permanente de tous les temps qui soit habilitée à juger des personnes
physiques accusées de génocide, de crimes contre l’humanité et de
crimes de guerre. La CPI repose sur la complémentarité, c’est-à-dire
qu’elle vise à permettre aux Etats d’enquêter sur ces crimes et
de poursuivre leurs auteurs, en n’exerçant sa juridiction qu’en
dernier ressort.
2. Rappelant la Recommandation
1408 (1999) relative à la Cour pénale internationale, l’Assemblée réaffirme
sa conviction que la ratification universelle du Statut de Rome
et son incorporation effective dans les systèmes internes, ainsi
qu’une coopération étroite des Etats parties et non parties, sous
la forme d’une assistance pratique et judiciaire fournie à la CPI,
sont d’une importance capitale pour la lutte contre l’impunité.
3. L’Assemblée se réjouit du fait que, depuis son adoption en
1998, le Statut de Rome de la CPI a été ratifié par 108 Etats à
travers le monde. Malheureusement, huit Etats membres du Conseil
de l’Europe (Arménie, Azerbaïdjan, République tchèque, Moldova,
Monaco, Russie, Turquie et Ukraine), un Etat observateur du Conseil
de l’Europe (les Etats-Unis) et un Etat observateur de l’Assemblée
parlementaire (Israël) ne l’ont pas encore ratifié.
4. L’Assemblée rappelle aussi l’importance de l’Accord sur les
privilèges et immunités de la Cour pénale internationale, qui est
indispensable au fonctionnement indépendant de la CPI. Malheureusement,
à ce jour, 14 Etats membres du Conseil de l’Europe n’ont pas ratifié
l’accord, parmi lesquels figurent sept pays qui sont des Etats parties
au Statut de Rome (Bosnie-Herzégovine, Géorgie, Malte, Pologne,
Saint-Marin, Espagne et Suisse).
5. En conséquence, l’Assemblée invite instamment les Etats membres
et observateurs du Conseil de l’Europe, et les Etats observateurs
de l’Assemblée parlementaire qui ne l’ont pas encore fait:
5.1. à signer et à ratifier sans
plus tarder le Statut de Rome et l’Accord sur les privilèges et
immunités de la CPI;
5.2. à adopter dans les meilleurs délais une législation incorporant
le Statut de Rome dans leur droit interne et à encourager les Etats
tiers à faire de même;
5.3. à protéger l’intégrité du Statut de Rome conformément
aux recommandations formulées dans les Résolutions 1300 (2002) et 1336 (2003).
6. En outre, l’Assemblée recommande aux Etats membres et observateurs
du Conseil de l’Europe, et aux Etats observateurs de l’Assemblée
parlementaire:
6.1. de coopérer
pleinement avec la CPI dans la lutte contre l’impunité des crimes
les plus graves qui touchent l’ensemble de la communauté internationale;
6.2. de donner à leurs autorités judiciaires et répressives
les moyens nécessaires à l’exercice de la juridiction première appartenant
aux Etats à l’égard des crimes relevant de la compétence de la CPI;
6.3. de faire des contributions financières substantielles
au Fonds d’affectation spéciale au profit des victimes de crimes
relevant de la compétence de la CPI;
6.4. d’introduire dans leur droit interne les normes pertinentes
relatives aux droits des victimes, sans préjudice des normes plus
élevées pouvant être en vigueur dans certains Etats membres et observateurs
du Conseil de l’Europe, et Etats observateurs de l’Assemblée parlementaire.
7. De plus, l’Assemblée exhorte le Secrétaire Général du Conseil
de l’Europe à jouer un rôle de médiateur auprès des deux membres
permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies, les Etats-Unis
et la Russie, afin d’encourager la coopération avec la CPI et de
lever dans leur droit interne les obstacles à une telle coopération,
comme l’AmericanServicemen Protection Act de 2002
et les accords internationaux du type des accords bilatéraux d’immunité,
pour qu’ils puissent enfin ratifier le Statut de Rome.
8. L’Assemblée salue le fait que le Conseil de sécurité des Nations
Unies saisisse la Cour pénale internationale de situations telles
que la crise au Darfour. Elle invite le Conseil de sécurité des
Nations Unies à s’acquitter de ses responsabilités en appliquant
les décisions et instructions de cette cour, et à apporter les contributions
financières prévues par le Statut de Rome.