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Recommandation 1896 (2010) Version finale
Corruption judiciaire
1. L’Assemblée parlementaire, rappelant
sa Résolution 1703 (2010) sur
la corruption judiciaire, considère l’éradication de la corruption
judiciaire comme une priorité de l’action du Conseil de l’Europe,
celle-ci affaiblissant l’Etat de droit, pilier de toute démocratie
pluraliste, et favorisant l’impunité.
2. Elle félicite le Comité des Ministres d’avoir mandaté un groupe
de spécialistes sur le pouvoir judiciaire (CJ-S-JUD) afin de réviser
la Recommandation no R (94) 12 du Comité
des Ministres sur l’indépendance, l’efficacité et le rôle des juges,
au niveau des tribunaux nationaux. Elle suggère que ce groupe de
spécialistes prenne en compte les conclusions des Résolutions 1703 (2010) et 1685 (2009) de l’Assemblée
relatives respectivement à la corruption judiciaire et aux allégations
d’abus du système de justice pénale, motivée par des considérations
politiques, dans les Etats membres du Conseil de l’Europe, et fasse
une référence explicite au combat contre la corruption des juges
dans le rapport explicatif du projet de recommandation révisée.
3. Elle encourage le Conseil consultatif de procureurs européens
(CCPE) à poursuivre son rôle de gardien de la bonne application
de la Recommandation Rec(2000)19 du Comité des Ministres sur le
rôle du ministère public dans le système de justice pénale, en ayant
notamment à l’esprit l’indépendance des procureurs et au vu des
réformes ayant eu lieu dans les Etats membres depuis l’adoption
de la recommandation. L’Assemblée encourage le CCPE à revoir cette
recommandation de façon analogue à la révision en cours de la Recommandation
no R (94) 12.
4. L’Assemblée invite le Comité des Ministres à élaborer un modèle
de code de conduite à l’attention des acteurs du système judiciaire,
à l’instar du modèle de code de conduite pour les agents publics
figurant en annexe à la Recommandation no R
(2000) 10 du Comité des Ministres sur les codes de conduite pour
les agents publics. Dans ce contexte, il serait utile de se référer
à l’Avis no 3 (2002) du Conseil consultatif
de juges européens (CCJE) sur les principes et règles régissant
les impératifs professionnels applicables aux juges et en particulier
la déontologie, les comportements incompatibles et l’impartialité.
5. Constatant que la communication de la Commission européenne
au Parlement européen et au Conseil de l’Union européenne du 10 juin 2009
concernant le Programme de Stockholm préconise une évaluation périodique
des efforts menés par l’Union européenne et par les Etats membres
pour lutter contre la corruption, et considérant qu’une telle initiative
risque de dupliquer le travail du Groupe d’Etats contre la corruption (GRECO),
l’Assemblée invite le Comité des Ministres à œuvrer pour une coopération
plus étroite entre le GRECO et les institutions pertinentes de l’Union
européenne, y compris par le biais d’une participation de l’Union
européenne au GRECO, telle que prévue par le statut du GRECO, afin
d’éviter des duplications et de promouvoir des synergies.
6. L’Assemblée invite le Comité des Ministres à entreprendre
une collecte d’informations chiffrées sur les poursuites et les
condamnations des acteurs du système judiciaire dans les Etats membres
du Conseil de l’Europe. Pour garantir l’utilité d’une telle étude,
elle devrait être mise à jour sur une base régulière.
7. Enfin, l’Assemblée invite le Comité des Ministres à assurer
une plus grande publicité de la Charte européenne sur le statut
des juges qui, quoique n’ayant qu’un caractère purement déclaratif,
devrait être une référence de fait pour les Etats membres.