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Recommandation 1958 (2011) Version finale
Le suivi des engagements concernant les droits sociaux
1. En 2011 seront célébrés le 50e
anniversaire de la Charte sociale européenne (STE no 35) et le 15e anniversaire
de la Charte sociale européenne révisée (STE no 163). A ce moment
phare des droits sociaux en Europe, l’Assemblée parlementaire salue
le fort soutien des Etats membres à ces instruments significatifs,
une grande majorité d’entre eux ayant adhéré à une partie ou à l’ensemble
des traités constituant la Charte sociale européenne.
2. L’Assemblée rappelle que, lors du Sommet de Varsovie (2005),
les chefs d’Etat et de gouvernement des Etats membres du Conseil
de l’Europe ont estimé que la Charte sociale européenne révisée
devrait être considérée comme le socle minimal des droits sociaux
que tous les Etats membres devraient garantir. En dépit de ce large
soutien à la Charte sociale, la promotion de la ratification de
la Charte révisée et de certains des protocoles de la Charte de
1961 doit se poursuivre à tous les niveaux possibles. Par ailleurs,
le mécanisme de suivi de la Charte sociale doit être renforcé davantage,
notamment en ce qui concerne l’application rigoureuse de certaines
règles stipulées par les traités. La Charte elle-même doit continuer
d’évoluer dans sa substance afin de rester, à moyen et long termes,
une véritable référence en matière de droits sociaux pour les Etats membres.
3. L’Assemblée considère l’année 2011 comme une année charnière
et un moment propice pour rappeler, à toutes les Parties et tous
les organes impliqués, l’importance des mécanismes de la Charte
sociale en matière de défense des droits sociaux. Dans ce contexte,
il convient aussi de rappeler le rôle essentiel attribué à l’Assemblée
par la Charte sociale dans le cadre des mécanismes de suivi pertinents,
et le besoin de renforcer sa contribution réelle en la matière par
des démarches proactives.
4. Rappelant ses engagements contenus dans la Résolution 1792
(2011) sur le suivi des engagements concernant les droits sociaux,
l’Assemblée invite en conséquence le Comité des Ministres:
4.1. à reconnaître que les droits
sociaux sont indivisibles des droits de l’homme et à continuer de promouvoir
leur mise en œuvre par le biais de recommandations fermes adressées
aux Etats membres dans le cadre des mécanismes de contrôle liés
à la Charte sociale européenne;
4.2. à continuer de promouvoir la Charte sociale européenne
révisée parmi les Etats membres n’ayant pas encore ratifié cet instrument
de référence en matière de droits sociaux modernes;
4.3. à continuer d’inciter les Etats membres n’ayant pas ratifié
le Protocole additionnel de 1995 prévoyant un système de réclamations
collectives (STE no 158) à le faire et à leur demander de reconnaître
aux organisations non gouvernementales nationales le droit de soumettre
de telles réclamations, à l’instar de la bonne pratique de la Finlande;
4.4. à exhorter les quatre Parties à la Charte sociale européenne
n’ayant pas encore ratifié le Protocole d’amendement de 1991 (STE no 142)
(dit «Protocole de Turin») – le Danemark, l’Allemagne, le Luxembourg
et le Royaume-Uni – à le faire dans les meilleurs délais afin de
permettre que le mécanisme de suivi prévu par la Charte puisse être
pleinement mis en œuvre et que les 15 membres du Comité européen
des Droits sociaux puissent enfin être élus par l’Assemblée;
4.5. si le Protocole de Turin n’entre pas en vigueur avant
juin 2012, à faire en sorte que l’Assemblée puisse pleinement remplir
sa fonction prévue dans le mécanisme de suivi de la Charte à partir
de 2013 en adoptant une décision unanime en ce sens, ainsi que cela
a été pratiqué dans le passé pour s’assurer de la mise en œuvre
d’autres dispositions du Protocole de Turin;
4.6. à réviser la procédure de plaintes collectives prévue
par le Protocole additionnel de 1995 afin de permettre à l’Assemblée
et aux autres acteurs d’intervenir en qualité de partie tierce,
le cas échéant.
5. Enfin, l’Assemblée recommande au Comité des Ministres de prendre
en compte les résultats du suivi politique que l’Assemblée assurera,
dans les années à venir, par rapport à l’application de la Charte
sociale dans les Etats membres, y compris un suivi général de l’évolution
des droits sociaux dans les Etats membres et un suivi des décisions
du Comité européen des Droits sociaux sur le bien-fondé des réclamations collectives.