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Recommandation 1996 (2012) Version finale
L'égalité entre les femmes et les hommes: une condition du succès du Printemps arabe
1. Se référant à sa Résolution 1873 (2012) «L’égalité
entre les femmes et les hommes: une condition du succès du Printemps
arabe», l’Assemblée parlementaire réitère sa conviction qu’aucun
Etat ne peut être considéré comme véritablement démocratique sans
se fonder sur la participation équilibrée des femmes et des hommes
dans la vie publique, et sans reconnaître aux femmes et aux hommes
la même dignité et la même possibilité de jouir des droits humains.
2. L’Assemblée estime que le Conseil de l’Europe possède à la
fois un intérêt et les outils pour contribuer à bâtir une zone de
stabilité démocratique dans son voisinage, qui partagerait les mêmes
valeurs et le même engagement vis-à-vis de la démocratie, des droits
humains et de l’Etat de droit. Elle salue par conséquent les initiatives
opportunes prises par le Secrétaire Général et par plusieurs organes
du Conseil de l’Europe en vue d’établir un dialogue plus étroit
avec les pays de la région, notamment le Maroc et la Tunisie.
3. L’Assemblée appelle le Comité des Ministres à poursuivre cette
ligne d’action par le biais du dialogue politique, de plans d’action
et de programmes de coopération pour chaque pays, élaborés en consultation
avec les autorités des pays concernés et d’autres interlocuteurs.
Elle demande au Comité des Ministres d’assurer que, dans ce contexte,
l’égalité entre les hommes et les femmes et l’amélioration du statut
des femmes sont incluses en tête des priorités.
4. Tout en rappelant que le Maroc et la Tunisie sont membres
de la Commission européenne pour la démocratie par le droit (Commission
de Venise), l’Assemblée rappelle qu’elle attache une grande importance au
rôle que cet organe peut jouer en donnant des conseils sur la nouvelle
Constitution tunisienne, sur les lois qui seront adoptées dans le
cadre de la mise en œuvre de la Constitution au Maroc et en Tunisie,
ainsi que sur les réformes qui sont nécessaires pour rendre la législation
nationale de ces pays conforme aux normes internationales en matière
de droits humains. Elle encourage donc le Comité des Ministres à
soutenir la Commission de Venise dans ces démarches.
5. L’Assemblée est d’avis que, en plus d’un processus de réforme
législative, les citoyens du Maroc et de la Tunisie, en particulier
les femmes, tireraient avantage d’une application de la loi plus
uniforme et efficace. Dans ce but, l’Assemblée recommande que le
Comité des Ministres fasse des propositions aux autorités du Maroc
et de la Tunisie afin que ses organes appropriés puissent:
5.1. organiser et/ou assurer des
formations aux membres de la magistrature dans le domaine du droit relatif
aux droits humains;
5.2. conseiller et échanger des bonnes pratiques sur l’élimination
des barrières pratiques et juridiques qui entravent l’accès effectif
des femmes à la justice.
6. Considérant que la violence faite aux femmes est un problème
répandu, l’Assemblée propose que le Comité des Ministres offre aux
pays de la région, notamment au Maroc et à la Tunisie, une coopération étendue
dans ce domaine, notamment en ce qui concerne:
6.1. l’organisation de campagnes
et d'activités de sensibilisation adressées au grand public;
6.2. l’échange de bonnes pratiques et de conseils sur les réformes
législatives nécessaires afin de prévenir efficacement la violence
à l'égard des femmes, protéger les victimes et poursuivre les auteurs;
6.3. l’information et la formation sur la Convention du Conseil
de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard
des femmes et la violence domestique (STCE no 210).
7. Afin de promouvoir une évolution des mentalités au sein de
la population, l’Assemblée encourage le Comité des Ministres à proposer
aux pays de la région l’organisation d’activités visant:
7.1. à former les fonctionnaires
en matière d’égalité des sexes et de droits humains;
7.2. à enseigner l’égalité des sexes et l’éducation aux droits
humains dans les écoles;
7.3. à former et à sensibiliser les médias à l’égalité des
sexes, et à échanger des bonnes pratiques sur les façons d’éviter
les stéréotypes sur la femme;
7.4. à améliorer la capacité d’action de la société civile
et des organisations non gouvernementales.
8. L’Assemblée estime que l’expérience consolidée du Centre européen
pour l’interdépendance et la solidarité mondiales (Centre Nord-Sud)
représente un avantage important dans l’élaboration, la mise en
œuvre et l’évaluation des plans d’action avec le Maroc et la Tunisie
ainsi que dans l’établissement d’une coopération avec les autres
pays de la région. Elle appelle donc le Comité des Ministres à confirmer
son soutien au Centre Nord-Sud et à ses activités spécifiques ayant
pour but:
8.1. de développer davantage
le réseau du processus Nord-Sud de renforcement du rôle des femmes,
qui a été mis en place dans le cadre du suivi de la conférence «Femmes
agentes de changement au sud de la Méditerranée», organisée par
le Centre Nord-Sud en coopération avec le Parlement italien (Rome,
24-25 octobre 2011);
8.2. de renforcer les relations avec la société civile et les
organisations non gouvernementales, et de contribuer au renforcement
des capacités, notamment dans le domaine de la jeunesse.