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Résolution 1900 (2012) Version finale
La définition de prisonnier politique
1. L’Assemblée parlementaire rappelle
que la définition de «prisonnier politique» a été élaborée en 2001 au
sein du Conseil de l’Europe par les experts indépendants du Secrétaire
Général, qui avaient pour mission d’évaluer les cas de prisonniers
politiques présumés en Arménie et en Azerbaïdjan, dans le cadre
de l’adhésion de ces deux Etats à l’Organisation.
2. L’Assemblée parlementaire note que les critères retenus par
les experts susmentionnés s’inspiraient, entre autres, des circonstances
spécifiques de la guerre civile de 1989 en Namibie. Ils ont été
appliqués à des cas concernant deux pays lors de leur adhésion au
Conseil de l’Europe et n’ont pas, à ce jour, fait l’objet d’un débat
approfondi ni d’une approbation spécifique de la part de l’Assemblée
parlementaire.
3. L’Assemblée réaffirme son adhésion à ces critères, résumés
comme suit:
«Une personne privée de sa liberté individuelle doit être considérée comme un “prisonnier politique”:
a. si la détention a été imposée en violation de l’une des garanties fondamentales énoncées dans la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH) et ses protocoles, en particulier la liberté de pensée, de conscience et de religion, la liberté d’expression et d’information et la liberté de réunion et d’association;
b. si la détention a été imposée pour des raisons purement politiques sans rapport avec une infraction quelle qu’elle soit;
c. si, pour des raisons politiques, la durée de la détention ou ses conditions sont manifestement disproportionnées par rapport à l’infraction dont la personne a été reconnue coupable ou qu’elle est présumée avoir commise;
d. si, pour des raisons politiques, la personne est détenue dans des conditions créant une discrimination par rapport à d’autres personnes; ou,
e. si la détention est l’aboutissement d’une procédure qui était manifestement entachée d’irrégularités et que cela semble être lié aux motivations politiques des autorités.» (SG/Inf(2001)34, paragraphe 10).
4. Les personnes privées de liberté individuelle pour des crimes
terroristes ne seront pas considérées comme des prisonniers politiques
si elles ont été poursuivies et condamnées pour de tels crimes en
accord avec les législations nationales et la Convention européenne
des droits de l’homme (STE no 5).
5. L’Assemblée invite les autorités compétentes de l’ensemble
des Etats membres du Conseil de l’Europe à réévaluer le cas de tout
prisonnier politique présumé en appliquant les critères susmentionnés
et à libérer ou rejuger ce prisonnier, selon les cas.