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Recommandation 2015 (2013) Version finale
L'accès des jeunes aux droits fondamentaux
1. L’Assemblée parlementaire est fermement
convaincue que le libre accès des jeunes aux droits fondamentaux
est un élément essentiel dans la construction d’une culture des
droits de l’homme, de la démocratie et de l’Etat de droit, et elle
déplore que les politiques de jeunesse des Etats membres du Conseil de
l’Europe ne protègent pas suffisamment ces droits.
2. L’Assemblée réitère par conséquent son appel en faveur d’un
cadre juridique contraignant au niveau européen pour garantir l’accès
des jeunes à leurs droits fondamentaux, y compris les droits socio-économiques.
3. Consciente des difficultés liées à la préparation d’un instrument
contraignant dans ce domaine, l’Assemblée appelle le Comité des
Ministres à préparer dans un premier temps une recommandation sur «L’amélioration
de l’accès des jeunes aux droits fondamentaux», en donnant instruction
au Comité directeur européen pour la jeunesse, au Conseil consultatif
pour la jeunesse et au Comité directeur pour les politiques et pratiques
éducatives, en coopération avec le Comité européen pour la cohésion
sociale, de rédiger cette recommandation. Cet instrument devrait
reprendre et compléter l’acquis des précédentes recommandations du
Comité des Ministres et s’inspirer également des textes suivants:
les principales propositions formulées par les représentants du
secteur de la jeunesse lors de la Conférence des ministres responsables
de la jeunesse tenue à Saint-Pétersbourg du 24 au 25 septembre 2012;
le texte adopté par l’Assemblée des jeunes tenue à Strasbourg du
5 au 7 octobre 2012; et les résolutions et recommandations pertinentes
de l’Assemblée parlementaire.
4. L’Assemblée se félicite du lancement de la campagne «Faites
grandir les droits de l’homme», lancée par le Conseil de l’Europe
en février 2013, qui vise à promouvoir les droits et libertés consacrés
par la Convention européenne des droits de l’homme (STE no 5),
en mettant l’accent sur les jeunes. Elle estime que cette campagne
devrait être étendue de manière à y englober également les droits
garantis par la Charte sociale européenne (révisée) (STE no 163).
5. L’Assemblée recommande aussi que le Comité des Ministres prenne
des mesures pour améliorer la capacité des Etats membres à évaluer
l’accès des jeunes aux droits, à prévenir les violations de ces
droits, à assurer un suivi et une réparation satisfaisants, et à
envisager des moyens novateurs de mieux armer les jeunes pour qu’ils
accèdent à leurs droits. A cette fin, l’Assemblée invite le Comité
des Ministres:
5.1. à renforcer,
dans l’ensemble de l’Organisation, l’approche intersectorielle et
fondée sur le droit de la politique de la jeunesse, en demandant
aux divers organes du Conseil de l’Europe de prendre soigneusement
en considération les droits des jeunes dans la conception des normes,
des programmes et des activités de suivi, et de réfléchir à des
mesures permettant d’améliorer l’accès des jeunes à ces droits;
5.2. à charger spécifiquement le Comité directeur des droits
de l’homme (CDDH) et sa Commission pour l’égalité entre les femmes
et les hommes de prêter dûment attention, dans leurs travaux, à
la situation des jeunes dans chaque Etat membre du Conseil de l'Europe;
5.3. à renforcer le programme d’examens internationaux des
politiques nationales de jeunesse, sous l’égide du Comité directeur
européen pour la jeunesse (CDEJ), en veillant tout particulièrement
à la mise en place de mécanismes garantissant un accès effectif
des jeunes à leurs droits et en menant le cas échéant les réformes
nécessaires;
5.4. à inciter le Conseil mixte pour la jeunesse (CMJ) à mener,
en coopération avec d’autres secteurs du Conseil de l’Europe, une
étude approfondie sur l’accès des jeunes aux droits, afin de recenser
les difficultés et les bonnes pratiques dans ce domaine, et à préparer
un guide des instruments, des programmes et des politiques en matière
de droits des jeunes;
5.5. à charger les organes compétents du Conseil de l’Europe
d’intensifier la promotion et la mise en œuvre de la Charte européenne
révisée sur la participation des jeunes à la vie locale et régionale;
5.6. à utiliser les plates-formes existantes, en particulier
le Centre européen pour l’interdépendance et la solidarité mondiales
(Centre Nord-Sud), pour promouvoir, faciliter et améliorer la coopération
entre institutions éducatives, organisations de jeunesse et organisations
non gouvernementales (ONG) de l’Union européenne/Espace économique
européen (l’UE27/EEE) et d’autres membres du Conseil de l’Europe
et des pays voisins, y compris des pays du sud de la Méditerranée;
5.7. à lancer un projet pour développer des politiques transversales
visant à encourager le dialogue intergénérationnel et à soutenir
l’exercice effectif des droits sociaux et économiques par les jeunes, conformément
aux résultats de la 2e Conférence du Conseil de l’Europe des ministres
responsables de la cohésion sociale «Bâtir un avenir sûr pour tous»,
qui s’est tenue à Istanbul les 11 et 12 octobre 2012, et à inviter
l’Union européenne à participer à un tel projet;
5.8. à envisager la nomination au niveau du Conseil de l’Europe
d’un médiateur chargé de veiller au respect et à la protection des
droits des jeunes;
5.9. à recommander aux gouvernements des Etats membres du Conseil
de l'Europe de suivre de près le respect du droit fondamental des
jeunes d'exprimer librement leurs différences politiques, y compris par
la protestation non violente, et d’empêcher toute détention consécutive
pour des motifs politiques.