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| Doc. 13359
| 21 novembre 2013
Observation de l’élection présidentielle en Géorgie (27 octobre 2013)
1. Introduction
1. Le Bureau de l’Assemblée parlementaire a décidé,
lors de sa réunion du 30 mai 2013, d’observer l’élection présidentielle
en Géorgie (sous réserve de la réception d’une invitation et de
la confirmation de la date) et a constitué à cet effet une commission
ad hoc composée de 30 membres et des deux corapporteurs de la commission
pour le respect des obligations et engagements des Etats membres
du Conseil de l’Europe (commission de suivi). Le Bureau a également
autorisé une mission préélectorale composée de sept membres (un
de chaque groupe politique et les deux corapporteurs de la commission
de suivi). Mme Meritxell Mateu Pi a été nommée présidente de ladite
commission ad hoc lors de la réunion du Bureau du 28 juin. Le 16
juillet, l’Assemblée a reçu la lettre d’invitation du Président
du Parlement de la Géorgie l’invitant à observer l’élection présidentielle
du 27 octobre. Le Bureau a pris note des déclarations sur l’absence
de conflit d’intérêts des candidat(e)s à la mission d’observation
et a approuvé la composition de la commission ad hoc (voir annexe
1).
2. Le 4 octobre 2004, un accord de coopération a été signé entre
l’Assemblée parlementaire et la Commission européenne pour la démocratie
par le droit («Commission de Venise»). Conformément à l’article 15
de cet accord, selon lequel «[l]orsque le Bureau de l’Assemblée
décide d’observer une élection dans un pays dont la législation
électorale a été auparavant examinée par la Commission de Venise,
l’un des rapporteurs de la Commission de Venise sur cette question
peut être invité à se joindre à la mission d’observation des élections
de l’Assemblée en qualité de conseiller juridique», le Bureau a
invité un membre de la Commission de Venise à se joindre à la commission
ad hoc en qualité de conseiller, accompagné d’un membre du secrétariat.
3. Dans le but d’apprécier l’organisation de la campagne électorale
et le climat politique qui prévalait à l’approche de l’élection,
le Bureau a envoyé une mission préélectorale en Géorgie les 24 et
25 septembre 2013. La délégation multipartite était composée de
Meritxell Mateu Pi (Andorre, ADLE), chef de la délégation, Anders
Herkel (Estonie, PPE/DC), Lord Tomlinson (Royaume-Uni, SOC) et Boriss
Cilevičs (Lettonie, SOC), corapporteur pour le suivi de la Géorgie.
Outre M. Vassiliy Likhachev (Fédération de Russie), dont le cas
est décrit ci-après, les deux autres membres de la mission préélectorale,
M. Chope et M. Jensen, n’ont pas été en mesure de participer à la
mission.
4. Quelques jours avant le début de la mission préélectorale
en Géorgie, le 20 septembre, le secrétariat de l’Assemblée a été
informé par le protocole géorgien que M. Likhachev, membre de la
mission préélectorale nommé par le Groupe pour la gauche unitaire
européenne, ne serait pas autorisé à entrer sur le territoire géorgien
en raison de sa visite antérieure en territoire d’Abkhazie, Géorgie,
étant entré sur ce territoire par un des points de passage interdits
par la loi géorgienne sur les territoires occupées adoptée en 2008
. Le 22 septembre,
les autorités géorgiennes ont confirmé que «si M. Vassiliy Likhachev
ou d’autres membres de l’Assemblée ont pénétré dans les régions
occupées de Géorgie sans autorisation préalable du Gouvernement géorgien,
ils sont passibles d’une sanction pénale – amende et/ou emprisonnement».
Le secrétariat de l’Assemblée a transmis cette information à la
délégation de la Fédération de Russie. M. Likhachev n’a ainsi pas
pu participer à la mission préélectorale en Géorgie. Le 30 septembre,
le Bureau a examiné le cas de M. Likhachev et a décidé de demander
l’avis de la commission du Règlement, des immunités et des affaires institutionnelles
sur cette question afin de prendre une décision à sa réunion du
21 novembre 2013 à Vienne. Un autre membre de la délégation de la
Fédération de Russie, M. Sergey Kalachnikov, nommé par le Groupe démocrate
européen, n’a pas participé à la mission d’observation de l’élection
pour les mêmes raisons.
5. A cet égard, lors de la mission d’observation, la Présidente
de la commission ad hoc a été informée par les autorités géorgiennes
qu’un amendement à la loi sur les territoires occupés était en cours
d’élaboration afin de la rendre plus flexible et que le contexte
politique de la campagne électorale ne permettait pas de l’adopter dans
les délais prévus. Au cours du mois de novembre, le projet de l’amendement
serait envoyé à la Commission de Venise pour avis.
6. Durant la visite préélectorale en Géorgie, la délégation a
rencontré les principaux candidats à l’élection présidentielle,
le Premier ministre, le Président du Parlement, la ministre de la
Justice, le Secrétaire du Conseil national de sécurité, la Présidente
de la Commission électorale centrale, le chef de la mission du Bureau
des institutions démocratiques et des droits de l’homme de l’Organisation
pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE/BIDDH) et les
membres de son équipe, des représentants des organisations non gouvernementales
(ONG) et des médias et des membres de la communauté diplomatique.
La délégation n’a pas pu rencontrer le Président sortant, Mikheil
Saakachvili, en visite aux Etats-Unis. Le programme de la visite préélectorale
figure en annexe 2.
7. Au terme d’une visite de deux jours en Géorgie, la mission
préélectorale a constaté, au vu des affirmations de la plupart des
interlocuteurs, «un environnement électoral plus ouvert que lors
d’autres élections récentes, les candidats en lice étaient sur un
pied d’égalité. La Géorgie a la possibilité de mener une élection
présidentielle qui bénéficie de la confiance de ses citoyens et
satisfait aux normes du Conseil de l’Europe. Ceci serait une avancée
remarquable pour le pays et la région». Mais pour y parvenir, il
faudrait que «les violences à motivation politique et les manœuvres
d’intimidation des partisans de l’opposition, les pressions exercées
sur des fonctionnaires pour les faire démissionner prématurément
de fonctions auxquelles ils ont été élus ou nommés et l’ingérence
injustifiée des fonctionnaires locaux dans le processus électoral soient
exclues lors de la campagne électorale. Il faudrait que les autorités
compétentes enquêtent sur toutes allégations de violations de la
campagne électorale et appliquent des sanctions fermes et proportionnées
pour prévenir d’autres violations par la suite. Il faudrait en outre
informer le public des mesures prises». La déclaration de la mission
préélectorale à l’issue de sa visite est jointe en annexe 3.
8. La commission ad hoc est intervenue dans le cadre de la mission
internationale d’observation des élections (MIOE), qui comprenait
aussi des délégations de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE (AP-OSCE), du
Parlement européen et de l’Assemblée parlementaire de l'Organisation
du Traité de l'Atlantique Nord (AP-OTAN), ainsi que de la mission
d’observation des élections de l’OSCE/BIDDH.
9. La commission ad hoc s’est réunie à Tbilissi du 25 au 28 octobre 2013
où elle a, entre autres, rencontré les principaux candidats en lice
pour ce scrutin, la Présidente de la Commission électorale centrale
(CEC), le chef de la Mission d’observation des élections de l’OSCE/BIDDH
et ses collaborateurs, ainsi que des représentants de la société
civile et des médias. Le programme des rencontres de la commission
ad hoc figure à l’annexe 4.
10. La mission internationale d’observation de l’élection a conclu
que «l’élection présidentielle du 27 octobre en Géorgie a été administrée
de manière transparente et efficace et s’est déroulée dans un climat
conciliant et constructif. Les libertés fondamentales d’expression,
de circulation et de réunion ont été respectées et les candidats
ont pu faire campagne sans restrictions. Un an seulement après les
élections législatives, les citoyens géorgiens ont à nouveau démontré
leur maturité politique à l’occasion de cette élection présidentielle caractérisée
par un climat serein et un processus participatif, grâce à la bonne
gestion de l’élection. Cette élection est un succès important pour
le pays et pour l’ensemble de la région du Caucase du Sud». Le communiqué
de presse de la MIOE figure à l’annexe 5.
11. La mission d’observation de l’élection tient à remercier Mme
Caterina Bolognese, chef du Bureau du Conseil de l’Europe en Géorgie,
ainsi que le personnel du bureau, pour son assistance dans la préparation
et l’organisation de la mission préélectorale et la mission d’observation
de l’élection présidentielle.
2. Cadre
juridique et nouveaux amendements au Code électoral adoptés en 2013
12. Le principal texte législatif régissant l’élection
présidentielle du 27 octobre 2013 est le Code électoral adopté le
27 décembre 2011 et modifié en juillet et septembre 2013. Les autres
textes législatifs pertinents incluent la Constitution, la loi organique
sur les associations politiques de citoyens pour ce qui concerne
le financement des partis politiques et des campagnes, ainsi que
les décrets et ordonnances de la CEC
.
14. La réforme constitutionnelle de 2010 a considérablement diminué
les pouvoirs du chef de l’Etat au profit du Premier ministre et
du parlement. Le Président de la République nouvellement élu n’aura
pas le pouvoir de révoquer le gouvernement et de former un nouveau
cabinet sans avoir l’accord du parlement. C’est le Premier ministre
qui nommera les gouverneurs des régions, désignés jusqu’alors par
le Président de la République. On note que la réforme constitutionnelle,
modifiant les pouvoirs du chef de l’Etat, a été approuvée par le
Parlement géorgien le 21 mars 2010 à l’unanimité des députés présents.
15. Les derniers avis rendus par la Commission de Venise et l’OSCE/BIDDH
sur les questions électorales sont l’avis conjoint relatif au projet
de loi modifiant et complétant la loi organique de Géorgie sur les associations
politiques de citoyens
et
l’avis conjoint sur le nouveau projet de code électoral de la Géorgie
. Les conclusions de
l’évaluation du Code électoral sont dans l’ensemble positives, même
si des inquiétudes ont été exprimées sur les points suivants:
a. La formation des circonscriptions
électorales compromettant le principe de l’égalité du suffrage;
b. La protection des membres des commissions électorales
contre toute révocation arbitraire, qui devrait être prévue dans
le code avec les motifs pouvant la justifier par rapport aux motifs
appelant une sanction moindre;
c. Les restrictions imposées au droit d’éligibilité, y compris
la durée de résidence excessive imposée aux candidats;
d. Les restrictions au droit de vote des citoyens placés
dans un établissement pénitentiaire et du personnel militaire;
e. La recommandation, formulée dans l’avis, de revoir les
dispositions relatives à l’utilisation des ressources administratives
pendant les campagnes électorales;
f. L’absence de mécanismes efficaces pour faciliter la participation
des femmes aux élections;
g. La persistance d’incohérences dans la réglementation applicable
au financement des partis politiques et des campagnes électorales;
h. La nécessité de préciser la disposition relative au recomptage
des bulletins;
i. Les incohérences dans le processus de règlement des recours
électoraux.
16. Les amendements au Code électoral, adoptés en 2013, concernent
pour la plupart l’utilisation des ressources administratives, la
liste des électeurs, l’inscription biométrique et le financement
des candidats. Ils ne portent pas sur des normes particulières d’enregistrement
des candidats à la présidence. Des amendements à la loi sur les
associations politiques de citoyens concernant les questions de
financement des partis ont été adoptés les 24 juillet et 7 août 2013
par le Parlement géorgien:
a. Les
dépenses de campagne d’un(e) candidat(e) à l’élection présidentielle
ayant obtenu 10 % au moins des voix seront remboursées à concurrence
d’un montant de un million de lari (1 million GEL), ce qui est
une très grosse somme dans un pays en voie de transition comme la
Géorgie.
b. Les entreprises et les personnes morales géorgiennes peuvent
faire des dons à des partis politiques à concurrence de 120 000 GEL
par entreprise et par an. Seules les entreprises enregistrées en
Géorgie, dont les propriétaires sont Géorgiens, dont pas plus de
15 % des recettes de l’année précédente proviennent de contrats
publics et qui rentrent dans le cadre des procédures dites d’achat
simplifié, sont autorisées à faire des dons.
c. Le financement de base des partis qui ont dépassé le seuil
de financement a été porté de 150 000 GEL à 300 000 GEL par an (le
montant par siège et le montant par voix demeurant les mêmes). Le
seuil de financement est en outre tombé de 4 % à 3 % des voix aux
dernières élections législatives (ou 3 % aux dernières élections
municipales, comme dans le passé). De plus, les partis ou les blocs
électoraux ayant obtenu plus de 6 % des voix aux dernières élections
législatives ou municipales touchent le double du montant du financement
de base (c’est‑à‑dire 600 000 GEL).
d. Un versement exceptionnel de fonds publics est prévu en
faveur de certains partis extraparlementaires. D’après cet amendement,
un montant de 150 000 GEL sera versé à sept partis extraparlementaires ayant
obtenu les meilleurs résultats aux dernières élections législatives
(sans toutefois avoir obtenu de sièges au parlement), s’ils présentent
une demande à la Cour des comptes dans le mois qui suit le scrutin.
Cet amendement s’inscrit dans le cadre d’un compromis obtenu à l’issue
de vives protestations de l’opposition extraparlementaire contre
l’augmentation du financement public des partis représentés au parlement.
e. Le plafond annuel des dépenses des partis et des autres
candidats a été ramené de 0,2 % à 0,1 % du produit intérieur brut
(PIB) géorgien. Le plafond des dépenses, c’est-à-dire le montant
annuel que les partis et les autres candidats peuvent dépenser en
toute légalité, a du fait de cet amendement été réduit de moitié
pour représenter environ 26,1 million GEL. Il faut toutefois préciser
que ce montant demeure très important pour un pays comme la Géorgie.
f. Des experts avaient recommandé de supprimer le rattachement
au PIB et de fixer un plafond réaliste qui tienne compte de la taille
de la population et des outils de campagne disponibles.
g. L’amendement concernant les activités de tiers tend à
réglementer ces activités dans le contexte d’une campagne électorale
par la définition de buts électoraux, en ce sens qu’«une personne
donnée apporte la preuve de sa volonté d’arriver au pouvoir en participant
à des élections». Le but est d’exclure l’utilisation éventuelle
par des personnes ou des entités de ressources financières ou matérielles
pour ou contre un parti ou un candidat en conférant à ces derniers
un avantage indu ou, en cas de campagne de dénigrement, en leur
infligeant un handicap. En ce qui concerne cet amendement, les experts
ont recommandé de remplacer cet article par une définition et une
réglementation plus claires des activités de tiers.
h. La loi sur les associations politiques de citoyens a été
modifiée pour que soient appliquées des sanctions plus proportionnées
en cas de dons illégaux et pour améliorer les procédures.
i. Un parti disposant d’un budget annuel inférieur ou égal
à 10 000 GEL ne sera plus tenu de présenter un rapport d’audit financier
à la Cour des comptes avec sa déclaration financière.
17. D’une manière générale, concernant les récents amendements
de la législation visant à augmenter le financement des partis politiques,
on peut se demander si ces dispositions contribueront réellement
à mettre en place un système multipartite ou si elles favoriseront
simplement une nouvelle augmentation des dépenses électorales.
18. Les amendements suivants ont été adoptés concernant les opérations
de vote le jour du scrutin:
a. la
diffusion de toute publicité préélectorale payante ou gratuite sur
une chaîne de télévision ou station de radio est interdite;
b. la publication de résultats de sondage d’opinion, sauf
sur les prévisions de participation et le taux effectif de participation
à l’élection le jour du scrutin, est interdite jusqu’à 20 heures
le jour du scrutin;
c. il est interdit de photographier et de filmer dans les
isoloirs pour garantir le caractère secret du vote;
d. les personnes autorisées à être présentes dans le bureau
de vote peuvent photographier et filmer ledit bureau, sauf les isoloirs,
à condition de ne pas gêner le travail de la commission.
3. Administration
de l’élection présidentielle
19. L’élection présidentielle a été organisée par une
administration électorale à trois niveaux, qui comprenait: la Commission
électorale centrale (CEC), 73 commissions électorales de district
(CED) et 3 655 commissions électorales de bureau de vote (CEBV).
Par ailleurs, 34 bureaux de vote spéciaux ont été établis dans des
hôpitaux, des bases militaires, des prisons et des centres de détention
et 52 autres dans des représentations consulaires à l’étranger.
20. Toutes les commissions électorales comptent 13 membres. Sept
d’entre eux sont désignés par les partis politiques qualifiés. Selon
la législation géorgienne, «les partis qualifiés» sont des partis
qui ont obtenu au moins 4 % des voix lors des dernières élections
législatives ou au moins 3 % des voix lors des dernières élections
locales. Pour la CEC, le président et les cinq membres restants
sont nommés par le parlement. Pour les CED et les CEBV, les six
membres restants sont nommés par les commissions électorales de
degré supérieur. Compte tenu de ce système de désignation, la coalition
«Rêve Géorgien» disposait d’une majorité de fait au sein de toutes
les commissions électorales.
21. A cet égard, la mission préélectorale de l’Assemblée a attiré
l’attention des autorités géorgiennes sur la nécessité d’apporter
de nouvelles améliorations à la législation pour accroître la représentation
des partis politiques à tous les niveaux des commissions électorales.
Cette question de la présence presque exclusive des représentants
des deux formations dominantes – «Rêve Géorgien» et Mouvement national
uni (MNU) – à tous les niveaux des commissions électorales a été
critiquée par certains candidats à la présidence, à l’exception
des candidats de ces deux formations qui bénéficiaient des avantages
du financement public dû à cette situation.
22. Le 12 août, le Président de la CEC Zurab Kharatishvili a présenté
sa démission, 11 semaines avant l’élection présidentielle. M. Kharatishvili
avait été élu par le parlement précédent en janvier 2010 pour un mandat
de cinq ans. Par la suite, le parti des Démocrates européens de
la Géorgie a présenté sa candidature à la présidence et il a été
enregistré par la CEC comme candidat.
23. Conformément au Code électoral, le Président sortant M. Saakachvili
a proposé trois candidatures à la présidence de la CEC, dont celle
de Mme Tamar Zhvania, ancienne responsable d’un groupe d’observation des
élections basé à Tbilissi. Conformément à la procédure, il appartenait
ensuite aux membres de la CEC désignés par les partis politiques,
à l’exception du membre de l’opposition nommé par le MNU, de choisir
l’un des trois candidats. Le 11 septembre, les six représentants
de la coalition «Rêve Géorgien» à la CEC ont voté en faveur de Mme
Zhvania, qui s’est vue ainsi confier un mandat de cinq ans à la
présidence de la Commission électorale centrale avec l’accord des
principales forces politiques et des groupes de la société civile.
De l’avis général, la CEC a administré ces élections de manière
transparente et efficace.
24. En juillet 2013, le parlement a adopté des amendements au
Code électoral qui prévoient notamment de faire dépendre la Task force inter agences pour des
élections libres et équitables (TFIA) non plus du Conseil national
de la sécurité, mais du ministère de la Justice. La TFIA a pour
mission, d’après le Code électoral, de «prévenir les violations
de la législation électorale par des agents de l’Etat et d’y réagir».
Les partis politiques ont le droit de prendre part aux réunions
de la TFIA et des représentants d’organisations locales et internationales
d’observation d’élections peuvent aussi être invités à y participer.
Si le travail de la TFIA s’est avéré utile lors de la campagne électorale,
néanmoins une clarification du rôle de cet organe par rapport à
celui de l’administration électorale paraît nécessaire.
4. Enregistrement
des candidats et des électeurs
25. La CEC a informé la délégation que 54 candidats avaient
présenté leurs candidatures à la présidence. Tout candidat à l’élection
présidentielle doit être âgé d’au moins 35 ans et vivre dans le
pays depuis cinq années au minimum. Les listes des signatures de
soutien des candidats à l’élection présidentielle ont été soumises
à la CEC le 17 septembre. Les candidats devaient, avant cette date,
présenter à la CEC au moins 26 530 signatures (0,75 % du nombre
total d’électeurs inscrits sur les listes) pour que leur candidature
soit validée. La date limite d’enregistrement des candidats à l’élection
présidentielle par la CEC a été fixée au 27 septembre. A cette date,
la CEC a enregistré 23 candidats à la présidence ayant rempli toutes
les conditions exigées par la législation: 10 ont été désignés ou
élus par des élections primaires des partis politiques, 13 candidats
ont été nommés par des groupes d’initiative.
26. L’ancienne ministre géorgienne des Affaires étrangères, Mme
Salomé Zourabichvili, avait aussi présenté sa candidature mais s’est
heurtée à des problèmes juridiques en raison de sa double nationalité française
et géorgienne. Trois autres candidats ont été confrontés au même
problème juridique et leur candidatures ont été refusées par la
CEC.
27. La Constitution géorgienne précise que les personnes ayant
une double nationalité et qui ne sont pas nées en Géorgie ne peuvent
exercer la fonction présidentielle. Mme Zourabichvili a objecté
que la Constitution interdisait assurément à un binational de devenir
Président, mais n’interdisait pas à une personne d’être candidate
à l’élection présidentielle. La CEC avait déjà refusé d’enregistrer
d’autres candidats binationaux. La Cour d’appel de Tbilissi a confirmé,
le 10 septembre, la décision de la CEC de refuser d’enregistrer
la candidature de Salomé Zourabichvili à l’élection présidentielle
du 27 octobre en raison de sa double nationalité.
28. Concernant les listes électorales, selon la CEC, 3 537 719
électeurs ont été inscrits sur les listes électorales, y compris
48 458 inscrits sur les listes électorales à l’étranger. Certains
candidats à la présidence ont exprimé leurs doutes concernant l’exactitude
des listes électorales, en indiquant que des centaines de milliers
des Géorgiens seraient absents de la Géorgie pour de longues durées,
mais figureraient toujours sur les listes.
29. La CEC avait constaté que pour environ 98 000 électeurs l’adresse
qui figurait sur leur carte d’identité n’était pas leur adresse
réelle. En août dernier, environ 98 000 électeurs, dont autour de
70 000 résidant à Tbilissi, ont été exclus des listes électorales.
La CEC a expliqué que, dans un souci de transparence et afin de vérifier
les listes électorales, elle avait procédé à un changement de critères.
Ainsi, elle a invité tous ces citoyens géorgiens qui avaient le
droit de vote à se pourvoir d’une nouvelle carte d’identité où figurerait
leur adresse correcte afin d’exercer leur droit de vote.
30. Lors de la vérification de ces adresses, les autorités concernées
ont constaté que les locataires ou les propriétaires étaient des
personnes différentes. La délégation de l’Assemblée a été informée
que les causes pouvaient être multiples, comme des embargos (saisies
de biens), des ventes de logement, des départs non notifiés, ou
même des décès. Une campagne de sensibilisation a été lancée par
la CEC et par la Task force inter
agences pour des élections libres et équitables afin de pouvoir
enregistrer cette catégorie des électeurs. La campagne de sensibilisation
a été accompagnée d’encarts publicitaires dans les différents médias,
par un accès direct à une page web établie à cet effet, par des
bulletins d’information ou des mesures non coercitives, puisque
l’obtention de la carte d’identité devait être gratuite jusqu’au
27 septembre ou même au-delà si les objectifs fixés n’étaient pas
atteints; autrement dit si le nombre de Géorgiens qui demandaient
la carte d’identité restait modeste. A l’issue de cette campagne
seulement 9 142 électeurs ont été réenregistrés sur les listes électorales.
D’une manière générale, concernant les listes électorales, la délégation
de l’Assemblée a souligné la nécessité de garantir l’exactitude
des listes électorales afin de renforcer la confiance des citoyens dans
tout le processus électoral et d’éviter que des citoyens géorgiens
ayant le droit de vote ne puissent pas exercer leur droit pour des
raisons administratives.
5. Campagne électorale
et environnement médiatique
31. Conformément à la Constitution, le Président sortant,
Mikhaïl Saakachvili, ne s’est pas présenté à l’élection présidentielle
du 27 octobre, ayant effectué deux mandats présidentiels consécutifs.
La précédente élection présidentielle avait eu lieu le 5 janvier 2008.
32. Le 1er juillet 2013, le Président
Saakachvili a décidé que l’élection présidentielle se tiendrait
le 27 octobre 2013. Celle-ci est la sixième élection depuis l’indépendance
de la Géorgie en 1991. Toutefois, il convient de souligner que c’est
la première fois depuis l’indépendance de la Géorgie, il y a 22 ans,
qu’un Président démocratiquement élu achève son mandat. Les deux
Présidents précédents, Zviad Gamsakhourdia et Edouard Chevardnadze,
ont été contraints de quitter leurs fonctions avant la fin de leur
mandat.
33. Le Président est élu pour un mandat de cinq ans
. Pour être élu au premier tour, un
candidat doit recueillir la majorité absolue des voix. Autrement,
un deuxième tour, opposant les deux candidats ayant obtenu les meilleurs
résultats au premier tour de l’élection, doit être organisé dans
un délai de deux semaines après la proclamation officielle des résultats
du premier tour
.
34. De nombreux interlocuteurs de la commission ad hoc ont indiqué
que les élections législatives du 1er octobre
2012 ont marqué la première alternance pacifique du pays. L’élection
présidentielle du 27 octobre 2013 était donc pour la Géorgie le
scrutin permettant de véritablement renforcer le caractère pluraliste
et démocratique de son processus électoral. A cet égard, la délégation
préélectorale de l’Assemblée, dans sa déclaration du 25 septembre,
a souligné que «la Géorgie a la possibilité de mener une élection présidentielle
qui bénéficie de la confiance de ses citoyens et satisfait aux normes
du Conseil de l’Europe», en indiquant que «ceci serait une avancée
remarquable pour le pays et la région».
35. Les membres de la commission ad hoc, ainsi que la délégation
préélectorale ont rencontré les principaux candidats à la présidence.
Giorgi Margvelachvili a été désigné candidat à l’élection présidentielle
le 11 mai par la coalition «Rêve Géorgien». Sa candidature a été
soutenue par le Premier ministre, Bidzina Ivanichvili. Les priorités
du candidat de la coalition pour son pays sont le développement
économique et social de la Géorgie, la normalisation des relations
avec la Russie, au moins du point de vue des échanges commerciaux,
la sécurité du pays qui devrait s’affirmer compte tenu de l’appartenance
du pays au monde libre et l’intégration progressive à l’Union européenne.
A cet égard, la Géorgie devrait signer en novembre 2013 à Vilnius
un accord d’association avec l’Union européenne qui marquerait le
début d’un processus réel d’intégration européenne, aidant également
à l’adhésion à l’OTAN.
36. Le 28 juin 2013, Davit Bakradze a été désigné candidat à la
présidence du Mouvement national uni à l’issue d’une élection primaire
du parti. Davit Bakradze a été le Président du Parlement géorgien
entre 2008 et 2012. Le candidat du MNU a souligné comme première
priorité l’intégration de la Géorgie à l’Union européenne et à l’OTAN.
Selon le candidat du MNU, ses supporters et lui-même ont subi des
pressions et des intimidations pendant les manifestations électorales
organisées par son parti, surtout dans les régions au début de la campagne
électorale. Il a cité comme exemple de violents incidents survenus
le 20 juillet, qui ont opposé des partisans du Premier ministre
avec des sympathisants du Mouvement national uni, dans le théâtre
de Zougdidi. Selon les informations reçues par la délégation, 12 personnes
présumées coupables des incidents ont été emprisonnées à la fin
du mois de juillet et le Premier ministre a fermement condamné ces
violences.
37. La troisième principale candidate à la présidence était Nino
Bourdjanadze, ancienne Présidente du Parlement de la Géorgie. Sa
candidature a été présentée par le parti «Mouvement démocratique
– Géorgie Unie» (MDGU). Elle s’est prononcée en faveur de relations
plus équilibrées avec la Russie afin de trouver une solution pacifique
concernant l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud. Elle a déclaré aux membres
de la commission ad hoc qu’elle ne voyait pas, dans un avenir visible,
de réelles possibilités pour l’entrée de la Géorgie dans l’Union européenne
et dans l’OTAN. Elle a précisé que le statut de l’OTAN ne permettait
pas l’adhésion de son pays à cette organisation en raison de la
situation relative à l’Abkhazie et à l’Ossétie du Sud. Elle s’est
prononcée pour le développent des relations avec les voisins les
plus proches, y compris la Russie.
38. Lors de la mission préélectorale, certains représentants des
ONG ont informé les membres de la mission que le parti de Mme Bourdjanadze
aurait déclaré avoir ouvert seulement un bureau pour mener la campagne électorale.
Le 25 septembre, le Service d’Audit de l’Etat, chargé de vérifier
le financement de la campagne électorale des candidats, a déclaré
qu’au moins neuf bureaux de la candidate Bourdjanadze fonctionnaient déjà
dans tout le territoire géorgien. Après le lancement de la procédure
administrative par le service d’Audit afin de vérifier les sources
de financement de ces bureaux, le MDGU a rectifié les données en
indiquant le fonctionnement de 72 bureaux. A cet égard et, d’une
manière générale concernant le financement de la campagne électorale,
la délégation préélectorale de l’Assemblée a demandé aux autorités
géorgiennes de renforcer «la transparence et le contrôle des sources
de financement et des dépenses des partis politiques et des candidats».
39. La mission préélectorale, ainsi que la mission principale
d’observation ont également rencontré les candidats à la présidence,
M. Shalva Natelachvili du Parti des travailleurs et M. Giorgi Targamadze,
candidat du Mouvement des démocrates chrétiens.
40. Lors de la campagne électorale, le Premier ministre ainsi
que le candidat de la coalition «Rêve Géorgien», M. Giorgi Margvelashvili,
ont déclaré que si le candidat de la coalition «Rêve Géorgien» n’obtenait pas
au moins 60 % des voix au premier tour de l’élection, le candidat
du «Rêve Géorgien» retirerait sa candidature avant le deuxième tour
de l’élection. Selon les leaders de la coalition au pouvoir, cette
déclaration avait pour objectif d’encourager son électorat à participer
plus activement au scrutin du 27 octobre. Pour les candidats de
l’opposition, ainsi que pour certains représentants des ONG et des
médias, cette déclaration pourrait être considérée comme une pression
de la part du pouvoir exécutif sur les représentants des autorités locales
et les commissions électorales afin d’assurer que le chiffre déclaré
serait atteint, ajoutant que les mauvaises habitudes n’avaient pas
encore disparues des pratiques électorales. A cet égard, la commission
ad hoc de l’Assemblée considère que ce genre de déclarations auraient
pu être évitées afin de ne pas diminuer la confiance encore fragile
des électeurs dans le processus électoral.
41. Des représentants des ONG, des médias et certains candidats
à la présidence ont attiré l’attention des membres de la mission
préélectorale sur le fait que, entre octobre 2012 et mars 2013,
environ 5 000 fonctionnaires, à différents niveaux de l’administration
publique, ont donné leur démission ou ont été remerciés. Avant les
élections législatives du 1er octobre 2012,
le MNU au pouvoir était majoritaire dans toutes les municipalités
géorgiennes. Après la victoire de la coalition «Rêve Géorgien»,
la grande majorité de responsables des organes exécutifs municipaux
ont été remplacés par des personnes nommées par la coalition; dans
d’autres cas, les responsables ont changé de parti.
42. Des cas d’intimidation ou de violence envers des candidats
d’opposition, notamment lors des manifestations organisées par le
candidat du MNU, ont été signalés par les représentants des candidats d’opposition,
des ONG, des médias et des observateurs de long terme de l’OSCE/BIDDH.
Afin d’éviter les allégations concernant les cas d’intimidations
des militants de l’opposition, la ministre de la Justice a rappelé le
4 septembre la recommandation de la TFIA de suspendre, pendant la
campagne électorale, les enquêtes sur des allégations de fautes
de responsables locaux et de militants. Cette recommandation n’a
toutefois pas été suivie dans certaines localités.
43. Le 10 juillet, le Premier ministre géorgien, Bidzina Ivanichvili,
a déclaré, que son gouvernement avait «l’ambition et le souhait»
d’organiser une élection présidentielle «exemplaire, libre et équitable».
Lors de la rencontre avec la délégation préélectorale le 24 septembre,
il a réaffirmé la volonté de son gouvernement de mettre fin à la
«pratique ignominieuse» qui consistait pour le parti au pouvoir
à mobiliser l’ensemble des ressources publiques contre l’opposition.
Lors de la même rencontre, le Premier ministre a confirmé sa déclaration
du 2 septembre concernant sa démission après l’élection présidentielle
pour se consacrer au développement de la société civile du pays.
44. Le 29 août, un groupe de huit organisations de la société
civile a demandé au parquet d’enquêter sur la démolition illégale,
le 26 août, du minaret d’une mosquée du village de Chela qui, d’après
lui, portait atteinte au droit de propriété et au droit de la communauté
musulmane locale d’exercer son culte. Le 2 septembre, dans un discours
prononcé à l’occasion de la réunion annuelle des ambassadeurs géorgiens,
le Premier ministre a déclaré que le minaret avait été démoli parce
qu’il avait été construit illégalement, précisant toutefois que
les autorités devaient être «plus prudentes» lorsque se posaient
des questions potentiellement sensibles, comme celles liées à la
religion. Tous les candidats rencontrés par la délégation ont souligné
la nécessité de respecter les sentiments religieux des différentes
communautés.
45. Certaines ONG ont indiqué que lors de cette campagne électorale,
les représentants de l’opposition ont pu librement mener la campagne
électorale dans les régions peuplées par les minorités nationales,
ce qui n’aurait pas été le cas lors des élections précédentes. La
CEC a publié des matériaux électoraux dans les langues des minorités
nationales. La délégation de l’Assemblée a souligné la nécessité
de créer des conditions égales pour tous les citoyens de la Géorgie,
indépendamment de leur origine ethnique ou religieuse. A l’issue de
la visite préélectorale à Tbilissi, elle a déclaré qu’«elle estime
que toute exploitation politique de problèmes ethniques et religieux
sensibles à des fins électorales est inacceptable, surtout dans
une société multiethnique comme la Géorgie».
46. Le Code électoral tel que modifié fait une différence entre
les candidats «qualifiés» (soutenus par des partis ayant reçu au
moins 4% des voix lors des dernières élections législatives ou 3%
des voix lors des dernières élections locales) et les candidats
«non qualifiés». Ce dispositif du Code électoral peut aussi gêner l’accès
des candidats dits «non qualifiés» aux médias, surtout aux médias
privés de radiodiffusion. Les candidats dits «non qualifiés» aux
médias ont critiqué ce dispositif comme étant discriminatoire. Le
10 octobre, la Société de la radiodiffusion publique géorgienne
a inclus la candidate Bourdjanadze sur la liste des candidats ayant
le droit à un temps d’antenne gratuit basé sur les résultats des
sondages d’opinion publique. Pourtant, les chaînes privées ont choisi
de ne pas offrir à Mme Bourdjanadze un temps d’antenne gratuit.
La chaine GPB-1 a organisé deux débats télévisés entre différents
candidats le 17 et 18 octobre. Mme Bourdjanadze a décidé de ne pas
participer au débat car elle n’avait pas été choisie dans le premier
groupe des principaux candidats avec MM. Margvelachvili et Bakradze.
47. Les observateurs de long terme de l’OSCE/BIDDH ont noté que
les grandes chaînes de la télévision ont consacré environ 11 heures
de temps d’antenne aux trois rencontres du Premier ministre avec
des experts et des journalistes pendant lesquelles il faisait ouvertement
la campagne en faveur du candidat Margvelachvili.
48. La délégation a déclaré lors de sa visite à Tbilissi qu’elle
déplorait la situation conflictuelle autour de la Société de la
radiodiffusion publique géorgienne depuis janvier 2013. D’une manière
générale, concernant la couverture de la campagne électorale, l’environnement
médiatique en Géorgie a été plus ouvert et diversifié, permettant
aux citoyens d’accéder à un large éventail de vues politiques.
6. Le jour du scrutin
49. Le jour du scrutin, la commission ad hoc s’est divisée
en 14 équipes qui ont observé l’élection à Batumi, Goris, Kutaisi,
Mtskheta, Sarajego, Dusheti, Rustavi, Tbilissi ainsi que dans leurs
environs. Les membres de la commission ad hoc ont relevé un taux
de participation très bas dans tous les bureaux de votes visités.
Ils ont pu constater que le scrutin s’est déroulé de façon organisée.
Les opérations de vote et de dépouillement ont été conduites, en
général, avec professionnalisme et dans le calme.
50. Cependant, les membres de la commission ad hoc ont identifié
un certain nombre de problèmes techniques dans les bureaux de vote
visités:
- des cas non intentionnels
de non-respect des procédures de dépouillement et de tabulation
des résultats dans certains bureaux de vote visités, notamment dans
les localités rurales;
- des cas d’interventions non autorisées des observateurs
locaux ou des partis politiques dans le travail des commissions
de bureau de vote;
- un problème d’accès à un nombre considérable de bureaux
de vote pour les personnes à mobilité réduite;
- la taille des bureaux de vote parfois insuffisante au
regard à la fois du nombre de membres des commissions de bureau
de vote (13) et des nombreux observateurs locaux. Dans l’hypothèse
d’un taux de participation plus élevé, cela pourrait poser de sérieux
problèmes de gestion du processus de vote;
- des cas d’utilisation approximative de l’encre invisible
et de son contrôle, pas toujours systématique;
- le Code électoral autorise l’enregistrement vidéo et la
prise des photos dans les bureaux de vote, mais la mise en œuvre
pratique de ce dispositif dans un certain nombre de bureaux de vote
a pu gêner, voire même intimider, les électeurs.
51. Selon les résultats préliminaires officiels annoncés par la
Commission électorale centrale, les principaux candidats ont obtenu
les résultats suivants: Giorgi Margvelachvili (Coalition «Rêve Géorgien»)
– 62,12 %; Davit Bakradze (Mouvement national uni) – 21,72 %; Nino
Bourdjanadze «Mouvement démocratique – Géorgie Unie» – 10,18 %;
Shalva Natelachvili (Parti des travailleurs) – 2,88 %; Giorgi Targamadze (Mouvement
des démocrates chrétiens) – 1,06 %. Le taux de participation a été
de 46,96 %. Giorgi Margvelachvili a été élu Président de la Géorgie.
7. Conclusions
et recommandations
52. La commission ad hoc a conclu que l’élection présidentielle
du 27 octobre 2013 en Géorgie «a été administrée de manière transparente
et efficace et s’est déroulée dans un climat conciliant et constructif.
Les libertés fondamentales d’expression, de circulation et de réunion
ont été respectées et les candidats ont pu faire campagne sans restrictions.
Un an seulement après les élections législatives, les citoyens géorgiens
ont à nouveau démontré leur maturité politique à l’occasion de cette
élection présidentielle caractérisée par un climat serein et un
processus participatif, grâce à la bonne gestion de l’élection.
Cette élection est un succès important pour le pays et pour l’ensemble
de la région du Caucase du Sud»
.
53. Le jour du scrutin a été calme. Les membres de la commission
ad hoc ont pu relever que le scrutin s’est déroulé d’une manière
organisée et que les opérations de vote et de dépouillement ont
été conduites, en général, avec professionnalisme. Des cas non intentionnels
de non-respect des procédures de dépouillement et de tabulation
des résultats dans certains bureaux de vote visités ont été constatés,
notamment dans les localités rurales.
54. La commission ad hoc souligne que le Code électoral adopté
en 2011 et modifié en 2013 dans son ensemble a amélioré la législation
électorale, mais certaines inquiétudes demeurent fondées, à savoir:
la protection des membres des commissions électorales contre toute
révocation arbitraire; les restrictions imposées au droit d’éligibilité;
et la persistance d’incohérences dans la réglementation applicable
au financement des partis politiques et des campagnes électorales.
55. Concernant la campagne électorale, la commission ad hoc constate
avec satisfaction que dans l’ensemble les candidats à la présidence
ont pu librement mener leur campagne sans restrictions, y compris dans
les régions des populations des minorités nationales, ce qui n’aurait
pas été le cas lors des élections précédentes. Toutefois, la délégation
de l’Assemblée a noté qu’au début de la campagne électorale ont
eu lieu des cas de violences à motivation politique et des intimidations
des partisans de l’opposition, ainsi que des pressions exercées
sur des fonctionnaires au niveau local. De telles pratiques devraient
être exclues lors de la campagne électorale et les autorités compétentes
devraient enquêter sur toutes les allégations de violations qui
se produisent au cours de la campagne électorale. Les citoyens géorgiens
ainsi que l’Assemblée parlementaire devraient être informés des
mesures prises.
56. La commission ad hoc a déploré que deux membres russes de
la commission ad hoc de l’Assemblée, nommés respectivement par le
Groupe pour la gauche unitaire européenne et par le Groupe démocrate européen,
n’aient pas pu participer à cette mission pour des raisons susmentionnées
(paragraphe 4 du présent rapport).
57. La commission ad hoc considère que la Commission électorale
centrale a globalement bien fonctionné, d’une manière professionnelle
et transparente, et a bénéficié de la confiance des candidats à
la présidence. Toutefois, concernant la composition des commissions
électorales de différents niveaux, la commission ad hoc est persuadée
de la nécessité d’apporter de nouvelles améliorations à la législation
pour accroître la représentation des autres partis politiques à
tous les niveaux des commissions électorales. La situation actuelle
est bénéfique exclusivement aux représentants des deux formations
– «Rêve Géorgien» et MNU – qui bénéficient des avantages du financement
public.
58. La délégation préélectorale a déploré la situation conflictuelle
autour de la Société de la radiodiffusion publique géorgienne depuis
janvier 2013, d’autant plus que cette situation a perduré lors de
la campagne électorale. Selon les observateurs de long terme de
l’OSCE/BIDDH, l’environnement médiatique a été plus ouvert que lors
de la campagne électorale de 2012 permettant aux citoyens d’accéder
à un large éventail de vues politiques.
59. La commission ad hoc considère que l’Assemblée devrait poursuivre
sa coopération étroite avec le parlement et les institutions de
la Géorgie, au moyen de sa procédure de suivi, et de l’expertise
de la Commission de Venise, afin de résoudre les problèmes constatés
lors de l’élection présidentielle du 27 octobre 2013 et de consolider
davantage le processus électoral dans son ensemble.
Annexe 1 – Composition
de la commission ad hoc
(open)
Sur la base des propositions des groupes
politiques de l’Assemblée, la commission ad hoc se composait comme
suit:
- Meritxell MATEU PI*,
Chef de la délégation
- Groupe
du Parti populaire européen (PPE/DC)
- Márton BRAUN, Hongrie
- Iryna GERASHCHENKO, Ukraine
- Valeriu GHILETCHI, République de Moldova
- Andres HERKEL*, Estonie
- Denis JACQUAT, France
- Inese LĪBIŅA-EGNERE, Lettonie
- Thierry MARIANI, France
- Lesia OROBETS, Ukraine
- Groupe socialiste (SOC)
- Bernadette BOURZAI, France
- Josette DURRIEU, France
- Florin IORDACHE, Roumanie
- Luc RECORDON, Suisse
- Alexandrs SAKOVSKIS, Lettonie
- John TOMLINSON*, Royaume-Uni
- Gisela WURM, Autriche
- Groupe démocrate européen
(GDE)
- Christopher
CHOPE, Royaume-Uni
- Jonathan EVANS, Royaume-Uni
- Yuliya L’OVOCHKINA, Ukraine
- Alliance des démocrates et
des libéraux pour l’Europe (ADLE)
- Gerold BÜCHEL, Liechtenstein
- Doris FIALA, Suisse
- Andrea RIGONI, Italie
- Rapporteur de la commission
de suivi (ex officio)
- Boriss
CILEVIČS*, Lettonie
- Commission de Venise
- Oliver KASK, Membre de la Commission
de Venise
- Secrétariat
- Chemavon CHAHBAZIAN, Adjoint
au chef du secrétariat, Division de la coopération interparlementaire
et de l’observation des élections, Secrétariat de l’Assemblée parlementaire
- Gaël MARTIN-MICALLEF, Administrateur, Commission de Venise
- Franck DAESCHLER, Assistant administrative principal,
Division de la coopération interparlementaire et de l’observation
des élections
- Anne GODFREY, Assistante, Division de la coopération interparlementaire
et de l’observation des élections
* Mission préélectorale (24-25
septembre 2013)
Annexe 2 – Programme de
la mission préélectorale (24-25 septembre 2013)
(open)
Mardi,
24 septembre 2013
09h00-09h45 Réunion de la délégation et briefing par Mme Caterina
Bolognese, Chef du Bureau du Conseil de l’Europe en Géorgie
10h00-11h00 Rencontre avec des représentants d’organisations
de la société civile:
Mme Nino Janashia, Avocat, ISFED
Mme Lela Taliuri, GYLA
Mr Arnold Stepanyan, Président, PMMG
11h00-12h00 Rencontre avec des représentants des médias/experts
Mme Tamar Rukhadze, Directeur exécutif, Charte géorgienne
de déontologie journalistique
M. Zviad Koridze, spécialiste des médias
M. Lasha Tughushi, Rédacteur en chef, Rezonanci journal,
initiateur du paquet de réforme de la loi sur les médias
M. Emzar Goguadze, Président du conseil d’administration
de radiodiffusion publique géorgienne
Mme Natia Kuprashvili, Directeur exécutif, Association géorgienne
des radiodiffuseurs régionaux
12h00-13h00 Rencontre avec un groupe d’ambassadeurs basés
à Tbilissi:
S.E. M. Priit Turk (Estonie)
M. Boris Iaroshevich, Chef adjoint de la délégation de l’Union
européenne
Mme Bridget Brink, Chef de mission adjoint (Etats Unis)
S. E. Mme Elita Gavele (Lettonie)
15h00-16h00 Rencontre avec M. Matteo Mecacci, Chef de la mission
d’observation électorale de l’OSCE/BIDDH, avec:
Mme Pascale Roussy, analyste politique
Mme Elissavet Karagianidou, analyste juridique
Mme Kseniya Dashutina, analyste des aspects financiers de
la campagne
Mme Vania Anguelova, analyste électoral
M. Egor Tilpunov, analyste des médias
16h15-17h00 Rencontre avec Mme Tamar Zhvania, Présidente de
la Commission électorale centrale
17h15-18h00 Rencontre avec M. Bidzina Ivanichvili, Premier
ministre
18h15-19h00 Rencontre avec M. David Usupashvili, Président
du parlement
19h30 Dîner de travail avec les ambassadeurs organisé par
l’ambassadeur de la Lettonie en Géorgie, S.E Mme Elita Gavele
Mercredi, 25 septembre 2013
Rencontres avec les candidats à la présidence:
09h00-09h30 M. David Bakradze (Mouvement National Uni)
09h30-10h00 Mme Nino Burjanadze (Mouvement Démocratique –
Géorgie Unie)
10h00-10h30 M. Giorgi Margvelashvili (Coalition «Rêve Géorgien»)
10h30-11h15 M. Shalva Natelachvili (Parti Travailliste)
11h20-11h50 M. Giorgi Targamadze (Mouvement Chrétien-Démocrate)
12h00-13h00 Réunion de la délégation
15h00 Rencontre avec Mme Tamar Taliashvili, Chef de l’administration
du ministère de l’Intérieur
16h00-16h45 Rencontre avec M. Zurab Kharatishvili, candidat
à la présidence, ancien président de la CEC
17h00-17h45 Rencontre avec M. Giorgi Bokeria, Secrétaire du
Conseil national de sécurité de Géorgie
18h30-19h15 Rencontre avec Mme Tea Tsulukiani, ministre de
la Justice, Présidente du Groupe de travail inter-agences pour
des élections libres et équitables
19h30-20h00 Réunion de la délégation et préparation de la
conférence de presse
20h00 Conférence de presse
21h00-22h00 Dîner de travail offert par le Président de la
délégation géorgienne à l’APCE, M. Tedo Japaridze, avec la participation
de l’envoyé spécial du Premier ministre pour les relations avec
la Russie, M. Zurab Abashidze
Annexe 3 – Déclaration
de la mission préélectorale
(open)
Strasbourg, 25.09.2013 – Au terme d’une visite
de deux jours en Géorgie, la délégation préélectorale de l’Assemblée
parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) a constaté un environnement
électoral plus ouvert que lors d’autres élections récentes, en indiquant
notamment que les candidats en lice étaient sur un pied d’égalité.
La Géorgie a la possibilité de mener une élection présidentielle
qui bénéficie de la confiance de ses citoyens et satisfait aux normes
du Conseil de l’Europe, a déclaré la délégation. Ceci serait une
avancée remarquable pour le pays et la région.
Pour y parvenir, les violences à motivation politique et les
manœuvres d’intimidation des partisans de l’opposition, les pressions
exercées sur des fonctionnaires pour les faire démissionner prématurément
de fonctions auxquelles ils ont été élus ou nommés et l’ingérence
injustifiée des fonctionnaires locaux dans le processus électoral
doivent être exclues lors de la campagne électorale. Il faut que
les autorités compétentes enquêtent sur toutes allégations de violations
de la campagne électorale et appliquent des sanctions fermes et
proportionnées pour prévenir d’autres violations par la suite. Il
faut en outre informer le public des mesures prises.
La délégation a pris note avec satisfaction du consensus intervenu
entre les principaux partenaires politiques concernant les récentes
modifications apportées à la législation électorale et la loi sur
les unions politiques de citoyens adoptée par le Parlement en juillet
et août 2013. Il est maintenant indispensable de mettre en œuvre la
législation modifiée d’une manière efficace, en interdisant l’utilisation
des ressources administratives et en garantissant l’exactitude des
listes électorales, la transparence et le contrôle des sources de
financement et des dépenses des partis politiques et des candidats.
La délégation a été informée de cas d’intolérance envers les
minorités. A cet égard, elle estime que toute exploitation politique
de problèmes ethniques et religieux sensibles à des fins électorales
est inacceptable, surtout dans une société multiethnique comme la
Géorgie.
La délégation a également pris acte du travail compétent de
la Commission électorale centrale. De nouvelles améliorations devront
être apportées à la législation pour accroître la représentation
des partis politiques à tous les niveaux des commissions électorales.
La délégation déplore la situation conflictuelle autour de
la radiodiffusion publique géorgienne. Elle encourage la tenue de
débats entre les candidats à l’élection présidentielle.
La délégation a tenu des réunions à Tbilissi du 24 au 25 septembre
2013 à l’invitation du Président du Parlement. Elle s’est entretenue
avec les principaux candidats à l’élection présidentielle, le Premier
ministre, le Président du Parlement, la Présidente de la Commission
électorale centrale, le ministre de la Justice et le Secrétaire
du Conseil national de sécurité, ainsi qu’avec des ONG, les médias
et des membres de la communauté diplomatique. Une délégation complète
d’observateurs de l’APCE, composée de 32 membres, sera de retour
dans le pays le 27 octobre.
Annexe 4 – Programme de
la mission d’observation de l’élection (25-28 octobre 2013)
(open)
Vendredi, 25
octobre 2013
09:00-10:00
|
Réunion de la commission
ad hoc de l’APCE:
Présentation de la mission préélectorale
par Mme Meritxell Mateu Pi, Chef de la Délégation
Interventions
des autres membres de la mission préélectorale
Présentation
par Mme Caterina Bolognese, Chef du Bureau du Conseil de l’Europe
à Tbilissi
Développements récents dans le domaine
de la législation électorale, Secrétariat de la Commission de Venise
Questions
pratiques et logistiques, Secrétariat
|
10:30-11:00
|
Ouverture par les chefs
des délégations parlementaires
M. João Soares, Coordinateur
Spécial de la mission d’observation court-terme de l’OSCE
Mme
Meritxell Mateu Pi, Chef de la Délégation de l’APCE
M. Krzysztof
Lisek, Chef de la Délégation du Parlement européen
M. Mati
Raidma, Chef de la Délégation de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN
M.
Ilkka Kanerva, Chef de la Délégation de l’Assemblée parlementaire
de l’OSCE
|
11:00-13:00
|
Informations par la mission
d’observation d’élections de l’OSCE/BIDDH
Constatations
des observateurs à long terme
11:00-11:20 – M. Matteo
Mecacci, Chef de la mission d’observation long-terme de l’OSCE
11:20-11:40
– Mme Pascale Roussy, analyste politique
11:40-12:00
– Mme Elissavet Karagianidou, analyste juridique
12:00-12:20
– Mme Ksenia Sashutina, analyste, financement de la campagne
12:20-12:40
– M. Yegor Tilpunov – analyste des médias
12:40-12:45
– M. Robin Seaward, expert sécurité
Questions
|
14:30-15:15
|
Administration électorale
Mme
Tamar Zhvania, Présidente de la Commission électorale centrale
|
15:15-16:00
|
Table ronde
Mme
Tea Tsulukiani, ministre de la Justice, Présidente du Groupe de
travail Inter-Agences pour des élections libres et équitables
M. Levan
Samadashvili, Président de l’Agence de développement des services
de l’Etat
M. Zurab Aznaurashvili, Chef du service
de monitoring du financement des partis politiques, Président de
l’Audit de l’Etat, Géorgie
|
16:00-17:00
|
Table ronde avec des
organisations géorgiennes observant les élections:
Mme
Nino Lomjaria, Directrice exécutive, Société internationale pour
des élections libres et pour la démocratie (ISFED)
M. Kakha
Kojoridze, Président, Association des jeunes avocats géorgiens (GYLA)
Mme
Eka Gigauri, Directrice Exécutive, Transparency International, Géorgie
M. Arnold
Stepanian, Président, Public Movement Multinational Georgia
|
17:00-18:00
|
Table ronde avec des
représentants des ONG internationales:
M. Luis Navarro,
Directeur pays, National Democratic Institute
Mme
Andrea Keerbs, Directrice pays résident, International Republican
Institute
M. Nermin Nišić, Chef du Parti, Fondation
Internationale pour les systèmes électoraux
|
18:00-19:00
|
Table ronde avec des
représentants des médias:
Mme Sopo Mosidze, Head
of News Department, et M. Goga Chartolani, Directeur Général adjoint, Georgian
Public Broadcaster
M. Nikolos Gvaramia, Directeur
Général, TV Rustavi 2
Mme Baia Tsanava, Head of News
Department, TV Imedi
Mme Mariam Kobaladze, chercheuse,
Caucasus Research Resource Centres (CRRC)
M. Mathias
Hutter, analyste principale des médias, Transparency International
M. Zviad
Koridze, expert média
Mme Ia Antadze, expert média
Mme
Tamar Gergoleishvili, Rédactrice en chef, Tabula magazine
|
Samedi, 26 octobre 2013
10:00-13:00
|
Réunions avec les candidats
à la présidence:
10:00-10:30 M. Davit Bakradze, Mouvement
National Uni
10:30-11:00 M. Giorgi Targamadze, Mouvement
Chrétien Démocrate
11:00-11:30 Mme Nino Burjanadze,
Mouvement Démocratique – Géorgie Unie
12:00-12:30
M. Shalva Natelashvili, Parti travailliste
12:30-13:00
M. Giorgi Margvelashvili, Coalition «Rève Géorgien»
|
13:00-13:45
|
Informations par la mission
d’observation d’élections de l’OSCE/BIDDH – Partie II
Formulaires
d’observation et procédures du jour du scrutin
Mme
Vania Anguelova, analyste des élections, vidéo d’information et
présentation
M. Anders Eriksson, statisticien, introduction
aux formulaires d’observation
Questions
et réponses
|
13:45
14:15
|
Déploiement
Information
spécifique aux zones d’observation, par les observateurs long-terme
de la mission OSCE/BIDDH équipes 1/2
Réunion avec
les interprètes et chauffeurs
|
Dimanche, 27 octobre 2013
Toute la journée
|
Observation de l’ouverture,
du vote et de la procédure de dépouillement
|
Lundi, 28 octobre 2013
08:00-9:00
|
Debriefing de la commission
ad hoc
|
09:30-10:30
|
Réunion des chefs des
délégations parlementaires
|
14:00
|
Conférence de presse
|
Annexe 5 – Communiqué de
presse de la mission internationale d’observation des élections
(open)
Libertés fondamentales
respectées dans le cadre d’une élection présidentielle bien gérée
en Géorgie, selon les observateurs internationaux
Strasbourg, 28.10.2013 – L’élection présidentielle du 27 octobre
en Géorgie a été administrée de manière transparente et efficace
et s’est déroulée dans un climat conciliant et constructif, ont
conclu les observateurs internationaux dans une déclaration préliminaire
publiée aujourd’hui. Les libertés fondamentales d’expression, de
circulation et de réunion ont été respectées et les candidats ont
pu faire campagne sans restrictions. «A l’occasion d’une élection
positive et transparente, le peuple géorgien a confirmé le transfert
de pouvoir historique de l’an dernier», a déclaré João Soares, le
coordinateur spécial qui a conduit la mission d’observation à court
terme de l’OSCE. «Cette élection régulière faisant suite à une cohabitation
politique me donne à penser que la démocratie géorgienne acquiert
de la maturité.» La Commission électorale centrale (CEC) avait enregistré
23 candidats selon une procédure transparente et inclusive. Selon
le communiqué, la personnalisation de la politique, bien que moins
clivée, a continué de dominer le débat public tout au long de la
campagne.
La CEC a géré les préparatifs de l’élection de manière professionnelle,
transparente et opportune et a bénéficié, dans ses activités, d’un
haut niveau de confiance, ont conclu les observateurs. Ses séances
de travail et ses réunions étaient ouvertes aux observateurs, aux
organisations non gouvernementales et aux médias.«Un an seulement
après les élections législatives, les citoyens géorgiens ont à nouveau
démontré leur maturité politique à l’occasion de cette élection
présidentielle caractérisée par un climat serein et un processus participatif,
grâce à la bonne gestion de l’élection. Cette élection est un succès
important pour le pays et pour l’ensemble de la région du Caucase
du Sud. D’un autre côté, on peut regretter que deux membres russes
de notre délégation n’aient pu participer à cette mission», a déclaré
Meritxell Mateu Pi, Chef de la délégation de l’APCE.» L’Assemblée
parlementaire se tient toujours prête à aider les autorités géorgiennes
à consolider le processus démocratique dans ce pays.» Les électeurs
ont eu accès à un large éventail d’opinions et d’informations par
l’intermédiaire des médias, qui ont offert aux candidats une tribune
pour présenter librement leurs programmes et points de vue. Même
si un temps d’antenne gratuit n’a été garanti qu’aux seuls candidats remplissant
les conditions requises, les principaux médias ont, selon le communiqué,
couvert de manière équitable la campagne de tous les grands candidats.
Le cadre juridique est très détaillé et fournit une bonne
base juridique pour la conduite d’élections démocratiques; la majorité
des précédentes recommandations du BIDDH ont, en outre, été appliquées, comme
en témoignent les amendements adoptés depuis les dernières élections.
Cependant, plusieurs dispositions du Code électoral restent floues
et n’ont pas été mises en œuvre de manière cohérente. «L’élection
d’hier démontre l’engagement du peuple géorgien à poursuivre le
processus démocratique. Ce processus a été mené de manière professionnelle
et transparente dans un climat conciliant et constructif» a déclaré
Mati Raidma, Chef de la délégation de l’Assemblée parlementaire
de l’Otan. «Fondamentalement, ce que nous avons observé hier, est
une véritable élection européenne.» Les organisations de la société
civile et les citoyens qui ont fait office d’observateurs ont mené
un certain nombre d’activités pour soutenir le processus électoral
et suivre le déroulement des élections. La participation d’un grand
nombre de groupes et de citoyens observateurs tout au long du processus
électoral a permis de renforcer sa transparence, ont conclu les observateurs.