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Réponse à Question écrite | Doc. 13450 | 24 mars 2014
Interdiction du mariage de personnes de même sexe en Croatie
1. En réponse à la question de l’honorable
parlementaire, le Comité des Ministres rappelle que la Cour européenne
des droits de l’homme, par ses arrêts dans des affaires individuelles,
évalue la conformité des législations nationales avec la Convention
européenne des droits de l’homme. Le Comité des Ministres ne peut se
substituer à la Cour en la matière.
2. Dans ce contexte, le Comité des Ministres fait remarquer que
dans son arrêt du 24 juin 2010 dans l’affaire Schalk et Kopf c. Autriche,
la Cour a déclaré ne plus considérer « que le droit de se marier
consacré par l’article 12 de la Convention doive en toutes circonstances
se limiter au mariage entre deux personnes de sexe opposé ». Elle
a, en outre, affirmé qu’« en l’état actuel des choses, l’autorisation
ou l’interdiction du mariage homosexuel est régie par les lois nationales
des Etats contractants ». A cet égard, la Cour a observé que « le
mariage possède des connotations sociales et culturelles profondément
enracinées susceptibles de différer notablement d’une société à
une autre ». Elle a conclu que l’article 12 de la Convention n’impose
pas au gouvernement défendeur l’obligation d’ouvrir le mariage à
un couple homosexuel.
3. Le Comité des Ministres a été informé par les autorités croates
que suite aux résultats du référendum du 1er décembre 2013, la Constitution
croate comporte une disposition qui définit le mariage comme étant « l’union
entre une femme et un homme ». La définition du mariage inscrite
dans la législation croate est, par conséquent, devenue une norme
constitutionnelle. Toutefois, les amendements à la Constitution
ne prévoient aucune « interdiction expresse du mariage entre personnes
de même sexe », contrairement à ce que laisse supposer la question
de l’éminent membre de l’Assemblée parlementaire.
4. Le Comité des Ministres a aussi été informé par les autorités
croates que tous les droits et aspects juridiques de la cohabitation
ainsi que les unions entre personnes de même sexe continueront d’être
régis par la législation en vigueur. Afin de renforcer encore le
droit des couples homosexuels à une vie privée et familiale, le
Gouvernement croate a soumis au Parlement, le 13 décembre 2013,
un nouveau projet de loi sur le Partenariat civil enregistré. Ledit
projet traduit un engagement à réglementer les unions de couples homosexuels
sous tous leurs aspects et à supprimer les obstacles à leur égalité
sociale, sur la base des normes et pratiques européennes les plus
élevées. Le nouveau projet de loi sur le Partenariat civil enregistré a
pour but de garantir aux unions entre personnes de même sexe les
mêmes droits statutaires que ceux dont jouissent les couples mariés,
dont le droit d’hériter ainsi que les droits et obligations découlant
des régimes de pension et d’assurance maladie notamment.