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Résolution 2023 (2014) Version finale
Mesurer et améliorer le bien-être des citoyens européens
1. Partout en Europe, actuellement,
les systèmes économiques, sociaux et politiques génèrent une grande insatisfaction
de la population. Ils sont considérés comme favorisant une forme
de croissance artificielle qui épuise nos ressources naturelles
tout en excluant ou en marginalisant de nombreuses personnes. L’écart perçu
entre les aspirations et les résultats doit être réduit. Il faudrait
s’employer beaucoup plus activement à identifier et à respecter
les différents besoins, et, au moyen de politiques publiques, consacrer
beaucoup plus d’efforts à les satisfaire.
2. L’Assemblée parlementaire recommande l’utilisation de certains
indicateurs. S’ils peuvent permettre de mieux mesurer les niveaux
de bien-être, ils contribuent aussi à favoriser le bien-être, en
s’intéressant à des aspects précis. Ces indicateurs mesurent la
qualité de vie, la nature des disparités et leur évolution prévisible. Les
indicateurs clés concernent l’accès à un travail décent, à un logement
et aux services publics, l’utilisation de compétences, l’impact
environnemental et la santé physique et mentale. Tout aussi importantes
sont les mesures qui concernent le niveau d’instruction, le statut
social et les rapports avec les autres, ainsi que la liberté et
les droits humains.
3. L’Assemblée se réjouit de toutes les tentatives visant à mesurer
le bien-être et la satisfaction dans la vie. Parmi celles-ci figurent
les travaux existants de l’Organisation de coopération et de développement économiques
(OCDE) sur la mesure du progrès et l’indicateur du vivre mieux,
les recommandations de la Commission Stiglitz-Sen-Fitoussi sur la
mesure des performances économiques et du progrès social, les pistes
données dans la communication de la Commission européenne intitulée
«Le PIB et au-delà: mesurer le progrès dans un monde en mutation»,
l’indice de la planète heureuse et l’indice de la Banque mondiale
appelé «Human Opportunity Index». Enfin, l’Organisation internationale
du travail a mené récemment, dans certains pays de l’Union européenne,
un projet intitulé «Mesure et suivi du travail décent».
4. L’Assemblée considère qu’il incombe aux responsables politiques
d’améliorer le bien-être collectif pour les générations présentes
et futures. En conséquence, elle invite les parlements et les gouvernements
des Etats membres du Conseil de l’Europe:
4.1. à concevoir des cadres et des outils adéquats qui permettent
à la fois de mesurer le bien-être et de favoriser son progrès en
s’appuyant sur les recherches actuelles, énumérées ci-dessus;
4.2. à définir clairement des objectifs stratégiques à long
terme et des politiques permettant de les atteindre;
4.3. à coopérer avec d’autres pays et avec les instances internationales
compétentes pour mettre en œuvre les engagements pris et relever
les défis planétaires tels que le changement climatique, la pollution,
la sécurité alimentaire et l'utilisation responsable des ressources
naturelles;
4.4. à identifier les tendances concernant les inégalités de
revenus et l’inégalité des chances pour différentes catégories de
la population, définies en fonction de facteurs comme le sexe, l’âge,
la situation de famille et le handicap;
4.5. à favoriser la mobilité sociale:
4.5.1. en contrôlant
les performances des services publics essentiels;
4.5.2. en adaptant et en améliorant le système éducatif, les
dispositifs de formation professionnelle et d'apprentissage tout
au long de la vie, et les soins de santé préventifs;
4.6. à encourager un débat national sur les priorités en matière
de bien-être et sur les moyens de les respecter, en utilisant des
outils de communication en ligne, des enquêtes, les réseaux sociaux
et les médias;
4.7. à permettre des mesures subjectives du bien-être individuel,
qui fourniront des informations sur les normes objectives à mettre
en œuvre et à faire progresser dans les pays européens;
4.8. à chercher à adapter les politiques au moyen d’indicateurs
de bien-être, en s’inspirant de l’exemple d’autres pays;
4.9. à considérer le bien-être comme un droit qui comprend
des aspects sociaux, économiques et environnementaux, tout autant
que des aspects civils et politiques;
4.10. à rétablir la confiance à l’égard des structures politiques
en améliorant la transparence et la participation des citoyens.