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Réponse à Recommandation | Doc. 13680 | 28 janvier 2015
Le «bateau cercueil»: actions et réactions
1. Le Comité des Ministres salue la Recommandation 2046 (2014) de l’Assemblée parlementaire sur «Le “bateau cercueil”:
actions et réactions», qu’il a examinée attentivement, en gardant
à l’esprit tout particulièrement les incidents tragiques récurrents
de ces derniers mois et leur coût extrêmement élevé en vies humaines.
Le Comité des Ministres estime que les efforts actuels de recherche
et de sauvetage devraient continuer à être renforcés afin d’éviter
des pertes de vies humaines en mer. Par ailleurs, des mesures doivent être
prises pour empêcher la migration irrégulière, qui est la première
cause de tels événements. Il a transmis la recommandation au Comité
directeur pour les droits de l’homme (CDDH), pour information et
commentaires éventuels.
2. A l’instar de l’Assemblée parlementaire, le Comité des Ministres
considère lui aussi qu’il est essentiel de promouvoir une application
commune, cohérente et effective du cadre juridique dans lequel s’inscrivent
les politiques de recherche et de sauvetage en Europe.
3. Le Comité des Ministres souligne qu’il est important de renforcer
la coordination et la coopération portant sur les activités en cours
dans ce domaine avant d’en entreprendre de nouvelles, en évitant
ainsi les doublons et les chevauchements inutiles, et aussi de veiller
à ce que les objectifs soient atteints avec une valeur ajoutée. En
ce qui concerne la demande de l’Assemblée en vue de réaliser une
étude de faisabilité portant sur une approche commune destinée à
combler les graves vides juridiques de la recherche et du sauvetage
en mer Méditerranée, le Comité reconnaît que les travaux sur les
questions liées à la recherche et au sauvetage doivent être menés
sous les auspices de l’Organisation maritime internationale (OMI)
et attire l’attention sur le rôle important confié à l’Agence européenne
pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures
des Etats membres de l’Union européenne (Frontex) sur la base du
Règlement global (UE) n° 656/2014 du 15 mai 2014 établissant des
règles pour la surveillance des frontières maritimes extérieures
dans le cadre de la coopération opérationnelle. Il note également
la contribution de l’Agence des droits fondamentaux (ADF) de l’Union
européenne dans ce domaine. En outre, le Comité des Ministres tient
à souligner qu’un travail très concret a été entamé et se poursuit
au sein de diverses organisations, notamment le Haut Commissariat des
Nations unies pour les réfugiés (HCR), qui a mis en œuvre l’Initiative
globale pour la Méditerranée centrale et qui a tenu en décembre
2014 un Dialogue sur les défis de la protection, afin de développer
l’Initiative mondiale sur la protection en mer. Ces deux initiatives
visent essentiellement à élaborer des mesures concrètes pour aller
de l’avant, en collaboration avec les différents acteurs et Etats
clés, afin d’éviter des pertes de vies humaines en mer. Le Comité
des Ministres attire également l’attention sur le travail de l’International Chamber of Shipping dans
ce domaine.
4. Le Comité des Ministres prend note de la demande de l’Assemblée
qui souhaite des lignes directrices concernant l’exécution de l’arrêt
de la Cour européenne des droits de l’homme dans l’affaire Hirsi Jamaa et autres c. Italie.
Dans ce contexte, il prend également acte de l’initiative de l’Assemblée
qui est revenue sur cette question dans une proposition de résolution
de suivi intitulée «L’application de l’arrêt Hirsi: a-t-on mis fin aux
renvois?», dont les résultats sont encore à venir. Il est de conscient
de l’impact considérable de cet arrêt en ce qui concerne l’applicabilité
de la Convention aux personnes interceptées en dehors des eaux territoriales (voir
aussi la réponse du Comité des Ministres à la Recommandation 2047 (2014), paragraphes 3 et 4, de l’Assemblée parlementaire).
5. Le Comité des Ministres prend note de la proposition de l’Assemblée
visant à l’organisation d’un débat thématique sur les questions
soulevées dans la recommandation de cette dernière et de la disponibilité
du CDDH pour continuer à contribuer à l’examen de ces questions