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Résolution 2055 (2015)
L’efficacité de la Convention européenne des droits de l’homme: la Déclaration de Brighton et au-delà
1. L’Assemblée parlementaire se félicite
de l’initiative que les autorités du Royaume-Uni ont prise d’organiser
la Conférence de haut niveau sur l’avenir de la Cour européenne
des droits de l’homme, qui s’est tenue à Brighton les 19 et 20 avril
2012, et de l’adoption lors de cette conférence de la Déclaration
de Brighton. Elle reconnaît que la Conférence de Brighton a contribué
à maintenir l’élan du processus de réforme initié par les conférences
d’Interlaken en 2010 et d’Izmir en 2011.
2. L’Assemblée salue l’engagement renouvelé par les Etats membres
dans la Déclaration de Brighton de veiller à l’efficacité à long
terme du mécanisme régional de protection des droits de l’homme
le plus avancé du monde et la reconnaissance par les Etats de leur
responsabilité, partagée avec la Cour européenne des droits de l’homme
(«la Cour»), dans la mise en œuvre effective de la Convention européenne
des droits de l’homme (STE no 5, «la
Convention»).
3. L’Assemblée souligne l’extraordinaire contribution de la Cour
à la protection des droits de l’homme en Europe depuis un demi-siècle.
Elle félicite la Cour pour les progrès qu’elle a réalisés en réduisant
l’arriéré de requêtes pendantes et en accroissant son efficacité.
4. Parallèlement, l’Assemblée déplore que ces progrès n’aient
pas été accompagnés d’une évolution positive correspondante dans
les Etats parties à la Convention. Elle constate avec préoccupation
que les principales difficultés auxquelles la Cour doit faire face,
à commencer par le grand nombre de requêtes répétitives, ainsi que
des violations persistantes des droits de l'homme d'une nature particulièrement
grave, révèlent un non-respect par certaines Hautes Parties contractantes
de leurs obligations nées de la Convention.
5. L’Assemblée appelle par conséquent une nouvelle fois les Etats
membres à renforcer le principe de subsidiarité, en incorporant
plus efficacement les normes de la Convention dans leur ordre juridique
interne, et en étendant l’autorité des actes de jurisprudence de
la Cour.
6. A cet égard, l’Assemblée exhorte les parlements nationaux
à utiliser leur potentiel de contrôle de la mise en œuvre des normes
de la Convention, notamment en surveillant l’exécution des arrêts
de la Cour à l’échelon national. Elle réitère les appels qu’elle
a lancés dans la Résolution
1516 (2006) «Mise en œuvre des arrêts de la Cour européenne
des droits de l'homme», la Résolution
1726 (2010) «Mise en œuvre effective de la Convention
européenne des droits de l’homme: le processus d’Interlaken», et
la Résolution 1823 (2011) «Les parlements
nationaux: garants des droits de l’homme en Europe», en demandant
aux Etats membres qui ne l’ont pas encore fait de concevoir des
mécanismes et des procédures spécialement destinés à vérifier la compatibilité
de leur législation avec les normes de la Convention et d’assurer
une surveillance effective de l’exécution des arrêts de la Cour.
7. L’Assemblée encourage les Etats membres qui ne l’ont pas encore
fait à signer et à ratifier le Protocole no 15 portant amendement
à la Convention (STCE no 213), tout en
réaffirmant le point de vue qu’elle a exprimé dans son Avis 283 (2013) sur
le projet de Protocole no 15 portant
amendement à la Convention de sauvegarde des droits de l'homme et
des libertés fondamentales, selon lequel la mention de la doctrine
de la marge d’appréciation doit s’entendre comme devant être cohérente
avec la doctrine élaborée par la Cour dans sa jurisprudence.
8. L’Assemblée invite également les Etats membres à signer et
à ratifier le Protocole additionnel no 16
à la Convention (STCE no 214), ce qui
renforcera le lien entre la Cour et les plus hautes juridictions
des Etats en créant une plate-forme de dialogue juridictionnel,
afin de faciliter l’application de la jurisprudence de la Cour par
les juridictions nationales.
9. L’Assemblée regrette que le Comité des Ministres n’ait pas,
à ce jour, donné suite à l’appel qu’elle a lancé en dernier lieu
dans sa Recommandation
1991 (2012) «Garantir l’autorité et l’efficacité de la
Convention européenne des droits de l’homme» pour remédier à la
situation budgétaire difficile du Conseil de l’Europe au plus haut
niveau politique. Elle appelle le Secrétaire Général à faire tout
ce qui est en son pouvoir à cet égard.
10. L’Assemblée souscrit pleinement aux conclusions de la Déclaration
de Brighton, dans laquelle les Etats membres ont réaffirmé leur
engagement à maintenir le droit de saisir la Cour d’une requête
individuelle et à respecter leur obligation de se conformer à ses
arrêts. Elle décide de continuer à suivre attentivement les mesures
prises et les progrès réalisés en vue de garantir la viabilité à
long terme du système de la Convention.