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Recommandation 2095 (2016)
L’immunité parlementaire: remise en cause du périmètre des privilèges et immunités des membres de l’Assemblée parlementaire
1. L’Assemblée parlementaire rappelle
que ses membres sont couverts par un régime d’immunité établi par
un ensemble de dispositions tirées du Statut du Conseil de l'Europe
(STE no 1), de l’Accord général sur les privilèges
et immunités du Conseil de l'Europe (STE no 2)
et son Protocole additionnel (STE no 10),
et du Règlement de l’Assemblée.
2. Aux termes de l’Accord général sur les privilèges et immunités
du Conseil de l'Europe, conclu en application de l’article 40 du
Statut, les membres de l’Assemblée parlementaire bénéficient de
trois formes de protection:
2.1. l’irresponsabilité
parlementaire, garantie par l’article 14 de l’accord général, qui
les soustrait à toute procédure judiciaire – pénale mais aussi civile
et administrative – en raison d’une opinion ou d’un vote émis dans
l’exercice de leurs fonctions parlementaires, et qui vise à protéger
l’indépendance des parlementaires et à garantir leur liberté de
jugement, d’expression et de décision;
2.2. l’inviolabilité parlementaire (article 15 de l’accord
général), qui les protège contre toute arrestation, détention ou
poursuite judiciaire hors du territoire national et sur le territoire
de tout autre Etat membre, et ce en plus de l’immunité nationale
dont ils jouissent dans leur propre Etat;
2.3. la libre circulation (article 13 de l’accord général).
3. Ainsi que l’Assemblée l’a stipulé à l’article 67 de son Règlement,
et qu’elle le rappelle dans sa Résolution 2127 (2016) «L’immunité
parlementaire: remise en cause du périmètre des privilèges et immunités
des membres de l’Assemblée parlementaire», ces immunités sont accordées
pour préserver l’intégrité de l’Assemblée et pour assurer l’indépendance
de ses membres dans l’accomplissement de leur mandat européen.
4. L’Assemblée condamne fermement les atteintes portées par certains
Etats membres du Conseil de l’Europe au statut des immunités et
privilèges de ses membres, notamment au principe de libre circulation,
et elle attend du Comité des Ministres qu’il appelle les Etats membres
à respecter scrupuleusement leurs obligations au titre des dispositions
susmentionnées du Statut du Conseil de l'Europe et de l’Accord général sur
les privilèges et immunités et son Protocole additionnel, et à garantir
leur application effective.