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Recommandation 2158 (2019)
Mettre fin à la contrainte en santé mentale: nécessité d'une approche fondée sur les droits humains
1. L’Assemblée parlementaire renvoie
à sa Résolution 2291
(2019) «Mettre fin à la contrainte en santé mentale:
nécessité d’une approche fondée sur les droits humains» et à sa Recommandation 2091 (2016) «Arguments
contre un instrument juridique du Conseil de l'Europe sur les mesures
involontaires en psychiatrie».
2. L’Assemblée réaffirme qu’il est urgent que le Conseil de l’Europe,
en tant que première organisation régionale de défense des droits
humains, intègre pleinement le changement de paradigme introduit
par la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes
handicapées (CDPH) dans ses travaux relatifs à la protection des
droits humains et de la dignité des personnes ayant des problèmes
de santé mentale ou un handicap psychosocial. Elle appelle donc
le Comité des Ministres à inscrire parmi ses priorités le soutien
aux États membres afin d’amorcer sans délai la transition vers l’abolition
des pratiques coercitives dans le domaine de la santé mentale.
3. L’Assemblée note avec satisfaction que le Comité de bioéthique
du Conseil de l’Europe (DH-BIO) prévoit d’engager une étude intitulée
«Les bonnes pratiques en matière de soins de santé mentale – Comment promouvoir
des mesures volontaires». Elle invite le Comité des Ministres à
encourager le DH-BIO à mener une telle étude avec toutes les parties
prenantes concernées, en particulier les organisations non gouvernementales
pertinentes qui représentent les personnes ayant des problèmes de
santé mentale ou un handicap psychosocial.
4. L’Assemblée prend note de l’opposition massive et persistante
à la poursuite des travaux sur un protocole additionnel à la Convention
pour la protection des droits de l'homme et de la dignité de l'être
humain à l'égard des applications de la biologie et de la médecine:
Convention sur les droits de l’homme et la biomédecine (STE no 164)
relatif à la protection des droits de l’homme et de la dignité des
personnes atteintes de troubles mentaux à l’égard du placement et
du traitement involontaires. Eu égard aux observations recueillies
lors des consultations menées en 2015 et 2018 (y compris des commissions
compétentes de l’Assemblée), qui soulignent l’incompatibilité du
projet de protocole avec la CDPH et son incapacité à protéger les
personnes ayant des problèmes de santé mentale ou un handicap psychosocial
contre les violations de leurs droits humains, l’Assemblée invite
le Comité des Ministres à recentrer les efforts sur la rédaction
de lignes directrices visant à mettre fin à la contrainte dans le
domaine de la santé mentale, et non plus sur la rédaction du protocole
additionnel.