Rapport | Doc. 11301 | 08 juin 2007
La politique agricole et rurale euro-méditerranéenne
(Ancienne) Commission de l'environnement, de l'agriculture et des questions territoriales
Résumé
Si l’Europe souhaite pouvoir peser sur la scène internationale, elle ne peut ignorer le Bassin méditerranéen. L’interdépendance stratégique entre l’Europe et la Méditerranée est devenue telle que l’évidence de partenariats privilégiés s’impose. C’est par une coopération pionnière avec les autres pays méditerranéens que l’Europe sera en mesure de jouer un rôle dans la mondialisation, en explorant un avenir de codéveloppement durable où les variables humaines, sociales et environnementales seraient tout aussi déterminantes que les composantes économiques et politiques.
La multidimensionnalité de la question agricole et rurale en Méditerranée milite pour que soit enclenchée une mobilisation euro-méditerranéenne sur ce sujet. L’agriculture se situe au cœur de l’identité méditerranéenne et s’affiche comme un déterminant essentiel pour les sociétés de la région. Une convergence d’actions dans ce domaine pourrait développer des coopérations étroites et mobilisatrices car solidaires, humaines et mutuellement profitables aux deux rives de la Méditerranée.
A. Projet de résolution
(open)B. Exposé des motifs, par M. Walter Schmied
(open)1. Introduction
1.1. La promesse euro-méditerranéenne en 1995
1.2. Frustrations et incertitudes en 2007
2. Panorama stratégique sur les dynamiques agricoles et rurales en Méditerranée
2.1. Une variable sociodémographique déterminante
2.2. Une situation agrocommerciale préoccupante
- d’abord, l’asymétrie des relations commerciales: l’Union européenne (UE25) commerce avec les dix PPM pour uniquement 2 % de ses importations et exportations agricoles , mais polarise en revanche 52 % de leurs exportations agricoles et couvre 28 % de leurs importations. On a donc un différentiel très net entre le nord et le sud du bassin en termes d’intensité agrocommerciale;
- ensuite, l’équilibre trompeur des échanges euro-méditerranéens: ceux-ci sont favorables aux PPM (+ 0,6 milliard de dollars en 2004) simplement parce que la Turquie, à elle seule, contribue pour près de la moitié des exportations agricoles des PPM vers l’UE25. Résultat: sans la puissance agricole turque, la balance commerciale agricole des PPM est déficitaire avec l’Europe (1,5 milliard de dollars en 2004);
- enfin, l’ouverture des PPM sur le marché mondial: malgré leur préférence commerciale pour l’UE25, en 2004 ils se sont approvisionnés à 72 % dans le reste du monde. L’Europe n’est donc pas l’unique puissance exportatrice vers le sud de la Méditerranée: Etats-Unis, Argentine, Brésil ou Australie sont des acteurs commerciaux importants, comme l’attestent les exportations céréalières de ces pays vers les pays du sud de la Méditerranée . L’attitude du Maroc, qui signe en 2004 un accord de libre-échange avec les Etats-Unis, montre par ailleurs que certains PPM cherchent aujourd’hui à nouer des alliances politico-commerciales hors du périmètre euro-méditerranéen.
2.3. Un développement paralysé des territoires ruraux
2.4. Une multiplicité de défis environnementaux
- le changement climatique s’observe de façon toujours plus évidente, avec des variations de températures aussi importantes qu’imprévisibles, une multiplication de phénomènes météorologiques extrêmes et une baisse des précipitations moyennes annuelles. Les émissions polluantes provoquées par la consommation énergétique devraient continuer à augmenter dans les années à venir malgré les mesures prises au Nord par l’UE;
- l’érosion de la biodiversité se poursuit et les menaces qui pèsent désormais sur l’écosystème méditerranéen sont malheureusement à la hauteur de sa richesse. En ce sens, la Méditerranée devient une écorégion hypothéquée, car vulnérabilisée par la désertification, la déforestation et la disparition de certaines espèces animales et végétales. Les sols méditerranéens souffrent, avec, d’une part, des surfaces agricoles rongées par l’urbanisation galopante et, d’autre part, des zones entières privées d’eau et d’irrigation;
- l’eau, en effet, est au cœur des tensions écologiques. Sa raréfaction se double d’une convoitise grandissante dans une région méditerranéenne déjà connue pour sa pauvreté hydrique (60 % de la population mondiale pauvre en eau, c’est-à-dire dotée de moins de 1 000 mètres cubes par an et par habitant) et son inégalité dans la répartition des ressources (les pays de la rive sud ne sont dotés que de 13 % des ressources totales). Face au futur, l’eau est confrontée aux dilemmes de son orientation sectorielle (agricole, humaine et industrielle), sachant qu’aujourd’hui environ 80 % de la demande en eau provient des besoins en agriculture dans les Etats du pourtour sud-méditerranéen. Parallèlement, l’accès à une eau saine pour les populations demeure problématique (sa qualité devient un véritable facteur de discrimination sociale) et l’amélioration des infrastructures de base s’impose comme une nécessité (gaspillages et fuites faute de réseaux d’adduction performants). Enfin, un débat s’installe sur la pertinence éventuelle du concept de l’eau virtuelle (quantité d’eau nécessaire à la production d’un bien agricole importé).
2.5. Une sécurité alimentaire à double vitesse
3. Du partenariat au voisinage: l’agriculture dans le contexte euro-méditerranéen
3.1. L’Union européenne et la Méditerranée: le tournant de Barcelone
3.2. De 1995 à 2002: l’exception agricole face aux désaccords
3.3. Depuis 2003, l’ouverture malgré les blocages
3.4. La feuille de route euro-méditerranéenne pour l’agriculture
4. Les autres acteurs institutionnels et le débat agricole en Méditerranée
4.1. Les acteurs mondiaux
a. La FAO est présente dans la région dans les grands domaines d’expertise qui sont les siens: sécurité alimentaire, pêche et aquaculture, commerce des produits agricoles, coopération technique et formation des cadres de l’agriculture, gestion des ressources naturelles et de l’eau. Un bureau régional pour le Proche-Orient (RNE) est installé au Caire depuis 1947 et couvre en fait l’ensemble de la zone sud-méditerranéenne. Ses missions sont conformes à celles de la FAO . En 1996 a été créé un Bureau sous-régional pour l’Afrique du Nord (SNEA) , situé à Tunis, ayant pour objectif de renforcer le secteur agricole des pays de la sous-région, et d’apporter, en particulier, des conseils sur les politiques générales, le renforcement institutionnel et l’amélioration des ressources humaines. La FAO a enfin plusieurs bureaux de représentation dans certains pays du sud de la Méditerranée (Maroc, Jordanie, Syrie). Les pays de la rive nord sont représentés au sein du Bureau régional pour l’Europe et l’Asie centrale (REU), créé en 1961, et dont le siège se trouve à Rome . La Conférence régionale pour l’Europe et la Commission européenne pour l’agriculture se réunissent dans ce cadre.
b. L’OMC figure au cœur des problématiques agro-commerciales du Bassin méditerranéen. Outre le statut d’Etat membre pour chacun des pays de la rive nord, il faut d’abord lister les Etats du Sud et de l’Est qui eux aussi sont devenus membres de l’OMC: Egypte, Israël, Maroc, Tunisie et Turquie en 1995, puis Jordanie en 2000. L’Algérie est dans l’attente d’une adhésion. Le Liban et l’Autorité palestinienne ont un statut d’observateur. Dans le cadre des négociations commerciales multilatérales, le paradoxe que soulignent la plupart des PPM est que les pays riches, et donc les pays de l’UE, continuent de soutenir et de protéger leur agriculture alors que les pays les plus pauvres, et donc certains Etats du sud de la Méditerranée, se sont engagés à réduire leur soutien et à libéraliser leurs échanges agricoles. Il convient enfin de noter que l’Euro-Méditerranée n’existe pas au sein de l’OMC et que la dimension régionale méditerranéenne en est absente .
c. La Banque mondiale est présente dans la région Afrique du Nord/Moyen-Orient (MENA) et s’occupe de programmes ayant trait notamment au développement rural et à l’agriculture, à l’eau, à l’environnement. Son activité couvre par ailleurs l’ensemble des défis liés à la gouvernance et au développement socio-économique dans les pays de la zone.
4.2. Les acteurs parlementaires
a. L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) regroupe 636 membres issus des parlements nationaux des 47 Etats membres (dont tous les pays méditerranéens de la rive nord-méditerranéenne, y compris la Turquie). Sa commission de l’environnement, de l’agriculture et des questions territoriales traite notamment des questions relatives à l’agriculture, au développement rural, à l’alimentation, à la pêche et à la sylviculture . D’autres commissions s’occupent aussi des questions méditerranéennes dans le cadre de leur domaine de compétence .
b. Le Parlement européen (PE), avec ses 785 députés, a joué un rôle important dans la signature des Accords d’association euro-méditerranéens conclus avec les PPM depuis 1995. Il assure aussi un suivi du processus de Barcelone par sa Commission des affaires étrangères et la plénière. Par ailleurs, les délégations interparlementaires du PE avec les pays du processus de Barcelone organisent régulièrement des rencontres et des visites sur place. Le PE a aussi donné une grande impulsion au développement interparlementaire euro-méditerranéen avec la création du Forum parlementaire euro-méditerranéen, qui inclut des représentants des parlements nationaux du sud de la Méditerranée.
c. L’institution en 2003 d’une Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne (APEM) a permis de mobiliser davantage les intervenants parlementaires du Nord et du Sud dans le sens d’un débat renforcé . Il s’agit désormais de l’institution parlementaire du PEM dotée de compétences consultatives. Elle permet de donner l’impulsion, d’assurer la contribution et l’appui des parlements à la consolidation et au développement du PEM. Elle se prononce sur tous les sujets relatifs au partenariat, y compris l’application des accords d’association. Enfin, l’APEM adopte des résolutions ou recommandations, juridiquement non contraignantes, à l’intention des Conférences ministérielles euro-méditerranéennes .
4.3. Autres acteurs régionaux
a. Le CIHEAM a été créé, à l’initiative conjointe du Conseil de l’Europe et de l’OCDE, le 21 mai 1962 . C’est une organisation intergouvernementale qui réunit aujourd’hui 13 Etats membres du Bassin méditerranéen (Albanie, Algérie, Egypte, Espagne, France, Grèce, Italie, Liban, Malte, Maroc, Portugal, Tunisie et Turquie). Il se structure autour d’un secrétariat général situé à Paris et de quatre instituts agronomiques méditerranéens (Bari, Chania, Montpellier et Saragosse). Observatoire des politiques agricoles et agroalimentaires, le CIHEAM participe concrètement au développement agricole durable de la région. Le centre a été pionnier dans l’émergence d’une politique de recherche méditerranéenne. Aujourd’hui, il œuvre à la construction d’un espace méditerranéen de la recherche et de la formation agronomiques. Avec au cœur de son activité trois missions fondamentales (formation, recherche, coopération), le CIHEAM se focalise ainsi sur l’agriculture, l’alimentation et le développement rural en Méditerranée. Il organise depuis 1999 une réunion biannuelle des ministres de l’Agriculture de ses 13 Etats membres (la dernière s’est tenue en décembre 2006 au Caire).
b. La Banque européenne d’investissement (BEI) est depuis longtemps présente dans le Bassin méditerranéen, octroyant une série de prêts stratégiques dans des secteurs concernant notamment les infrastructures, l’énergie et la protection de l’environnement. Depuis octobre 2002, les activités de la BEI dans les PPM ont été regroupées sous la Facilité euro-méditerranéenne d’investissement et de partenariat (FEMIP). Celle-ci a pour objet d’aider les PPM à relever les défis de leur modernisation économique et sociale et d’une meilleure intégration régionale, en particulier dans la perspective de la création d’une union douanière avec l’UE à l’horizon 2010. La FEMIP finance en priorité des projets réalisés par le secteur privé, qu’il s’agisse d’initiatives locales ou d’investissements étrangers directs. La BEI a ouvert en 2003 au Caire un bureau régional pour la Méditerranée. Plus récemment, deux bureaux locaux, en Tunisie et au Maroc, ont été inaugurés. De 2002 à 2006, ce sont environ 6 milliards d’euros qui auront été dédiés par la BEI à des financements de projets au sud de la Méditerranée. La FEMIP prévoit une enveloppe globale de 8,7 milliards d’euros pour la période 2007-2013 à destination des PPM (hors Israël).
c. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), où l’on retrouve plusieurs Etats membres méditerranéens (Portugal, Espagne, France, Italie, Grèce et Turquie), est active sur les dossiers de l’agriculture, de l’alimentation, du développement rural, de la pêche et de l’environnement. Pour la région Moyen-Orient/Afrique du Nord, ses actions se polarisent essentiellement sur les enjeux de la gouvernance, la promotion des investissements et l’analyse des flux migratoires.
d. La Fédération internationale des producteurs agricoles (FIPA) est l’organisation mondiale des agriculteurs. Créée en 1946, elle représente plus de 600 millions d’exploitations agricoles familiales regroupées au sein de 115 organisations nationales dans 80 pays. En son sein figure un Comité méditerranéen , dont les missions s’articulent autour d’un travail politique de lobbying auprès des instances européennes, de la constitution de plates-formes d’échanges d’idées et d’expériences d’agriculteurs de la région, et de la stimulation de la coopération technique entre les organisations agricoles membres mais aussi avec certains partenaires de la FIPA tels que les organisations internationales, les instituts de recherche et les organismes de coopération et de développement agricole. Son effort porte actuellement dans trois directions: la diversification des productions, l’amélioration de la qualité des produits et la meilleure gestion de l’eau.
e. Le Plan bleu assume les fonctions de centre d’activités régionales du Plan d’action pour la Méditerranée (PAM), lui-même placé sous l’égide du Programme des Nations Unies pour l’environnement . Outil d’analyse et de recherche prospectives pour l’avenir du Bassin méditerranéen, le Plan bleu est particulièrement actif sur les questions de l’environnement, de l’eau, des espaces ruraux et des forêts, de la mer et des littoraux et de l’énergie. Il participe à la Commission méditerranéenne de développement durable créée en 1996 et joua un rôle important dans la rédaction en 2005 de la Stratégie méditerranéenne de développement durable (SMDD).
f. La Ligue des Etats arabes (LEA) a créé, en 1970, l’Organisation arabe de développement agricole (OADA). Plusieurs objectifs lui sont assignés: mettre en valeur les ressources naturelles et humaines dans le secteur agricole, accroître l’efficience et la productivité de l’agriculture et promouvoir l’intégration de l’agriculture entre les Etats et pays arabes, accroître la production agricole en vue de parvenir à un degré d’autonomie plus élevé, faciliter l’échange de produits agricoles entre les pays arabes, promouvoir la création d’entreprises et d’industries agricoles et améliorer les conditions de vie des travailleurs dans le secteur agricole. Les membres de l’OADA sont les 22 membres de la LEA .
5. L’agriculture méditerranéenne face au futur
5.1. Le scénario tendanciel: une Méditerranée fragilisée par des clivages durs et émergents
5.2. Le scénario de ruptures: une Méditerranée sous tensions
5.3. Le scénario de réaction: une Méditerranée rassemblée et solidaire
- la mobilisation de tous les acteurs concernés par le dossier agricole et rural, avec notamment un rôle croissant des opérateurs privés et des collectivités territoriales (coopération décentralisée), sans négliger la participation active de la société civile aux côtés des producteurs et l’organisation plus efficace de la filière agricole;
- l’instauration d’un véritable plan stratégique de développement rural pour le sud de la Méditerranée, où les activités se diversifient, la cohésion sociale se renforce, les infrastructures se multiplient, les campagnes se reconnectent aux villes, le tout dans un esprit de durabilité;
- la gestion responsable des ressources naturelles et la préservation de l’environnement, où le développement durable n’est pas simplement un correcteur des effets de la mondialisation, mais un puissant vecteur pour sortir les sociétés rurales du non-développement.
6. Conclusions
Annexe 1
(open)Les dynamiques démographiques en Méditerranée (1990-2020)
Nom des Etats |
Population totale en Méditerranée (en milliers) Variante médiane |
Croissance démographique |
|||
---|---|---|---|---|---|
1990 |
2000 |
2010 |
2020 |
1990-2020 |
|
Albanie |
3 289 |
3 062 |
3 216 |
3 420 |
3,98% |
Bosnie-Herzégovine |
4 308 |
3 797 |
3 942 |
3 833 |
– 11% |
Chypre |
681 |
786 |
881 |
972 |
42,73% |
Croatie |
4 517 |
4 506 |
4 532 |
4 369 |
– 3,3% |
Espagne |
39 303 |
40 717 |
43 993 |
44 419 |
13,02% |
France |
56 735 |
59 278 |
61 535 |
62 954 |
10,96% |
Grèce |
10 160 |
10 975 |
11 205 |
11 217 |
10,40% |
Italie |
56 719 |
57 715 |
58 176 |
57 132 |
0,73% |
Malte |
360 |
392 |
411 |
426 |
18,33% |
Monténégro |
587 |
670 |
600 |
611 |
4,1% |
Portugal |
9 983 |
10 225 |
10 712 |
10 902 |
9,21% |
Serbie |
9 569 |
10 131 |
9 925 |
9 981 |
4,3% |
Slovénie |
1 927 |
1 984 |
2 001 |
1 972 |
2,3% |
Turquie |
57 300 |
68 234 |
78 081 |
86 774 |
51,44% |
Algérie |
25 291 |
30 463 |
35 420 |
40 624 |
60,63% |
Egypte |
55 673 |
67 285 |
81 133 |
94 834 |
70,34% |
Israël |
4 514 |
6 084 |
7 315 |
8 296 |
83,78% |
Jordanie |
3 254 |
4 972 |
6 338 |
7 556 |
132,20% |
Liban |
2 741 |
3 398 |
3 773 |
4 140 |
51,04% |
Libye |
4 334 |
5 306 |
6 439 |
7 538 |
73,93% |
Maroc |
24 696 |
29 231 |
33 832 |
38 327 |
55,20% |
Syrie |
12 843 |
16 813 |
21 432 |
26 029 |
102,67% |
Tunisie |
8 219 |
9 563 |
10 639 |
11 604 |
41,18% |
Territoires palestiniens |
2 154 |
3 150 |
4 330 |
5 694 |
164,34% |
Total Méditerranée |
399 157 |
448 737 |
499 861 |
543 624 |
36,2% |
Rive nord |
198 138 |
204 238 |
211 129 |
212 208 |
7% |
Rive sud et est |
201 019 |
244 499 |
288 732 |
331 416 |
64,87% |
Monde |
5 279 519 |
6 085 572 |
6 842 923 |
7 577 889 |
43,53% |
Part de la Méditerranée dans le monde |
7,56% |
7,37% |
7,30% |
7,17% |
Sources: Nos calculs, en se fondant sur «World population prospects 2004», hypothèse moyenne, Nations Unies.
Annexe 2
(open)La population active agricole en Méditerranée (1965-2004)
Nom des Etats |
Population active agricole (en milliers) |
||
---|---|---|---|
1965 |
1995 |
2004 |
|
Albanie |
557 |
801 |
745 |
Bosnie-Herzégovine |
– |
121 |
73 |
Chypre |
97 |
39 |
29 |
Croatie |
– |
245 |
134 |
Espagne |
4 269 |
1 589 |
1 113 |
France |
3 735 |
1 108 |
745 |
Grèce |
1 599 |
872 |
707 |
Italie |
5 202 |
1 694 |
1 099 |
«L’ex-République yougoslave de Macédoine» |
– |
149 |
99 |
Malte |
8 |
3 |
2 |
Portugal |
1 314 |
747 |
570 |
Serbie |
– |
1 218 |
857 |
Slovénie |
– |
34 |
13 |
Turquie |
11 335 |
13 826 |
14 854 |
Algérie |
2 125 |
2 186 |
2 800 |
Egypte |
7 095 |
7 996 |
8 594 |
Israël |
112 |
73 |
66 |
Jordanie |
128 |
158 |
195 |
Liban |
174 |
55 |
40 |
Libye |
250 |
122 |
94 |
Maroc |
3 200 |
4 186 |
4 296 |
Syrie |
965 |
1 331 |
1 636 |
Tunisie |
806 |
882 |
974 |
Total Méditerranée |
42 971 |
39 435 |
39 735 |
Rive nord |
16 781 |
8 620 |
6 157 |
Rives sud et est |
26 440 |
30 815 |
33 578 |
Source: FAOSTAT.
Annexe 3
(open)La situation agrocommerciale en Méditerranée (2004)
La balance commerciale agricole en 2004 des PPM avec l’UE25 (en milliards $) |
|
---|---|
Algérie |
– 1,440 |
Egypte |
– 0,519 |
Israël |
0,314 |
Jordanie |
– 0,208 |
Liban |
– 0,532 |
Maroc |
0,726 |
Syrie |
– 0,227 |
Tunisie |
0,426 |
Turquie |
2,152 |
Total |
0,652 |
Total sans la Turquie |
– 1,500 |
Situation des échanges commerciaux agricoles en 2004 pour les pays partenaires méditerranéens (PPM) |
||||
---|---|---|---|---|
Pays |
Importations |
Exportations |
Balance |
|
PPM arabes (Algérie, Egypte, Jordanie, Liban, Maroc, Syrie et Tunisie) |
Volume en millions de dollars |
14 221 |
5 105 |
– 9 116 |
dont UE25 |
4 358 (31 %) |
2 584 (50 %) |
– 1 774 |
|
dont reste du monde |
9 863 |
2 521 |
||
(31 %) |
(50 %) |
|||
PPM arabes + Israël et Turquie |
Volume en millions de dollars |
21 305 |
12 503 |
– 8 802 |
dont UE25 |
5 908 (28 %) |
6 560 (52 %) |
652 |
|
dont reste du monde |
15 397 |
5 943 |
||
(72 %) |
(48 %) |
|||
Turquie |
Volume en millions de dollars |
4 659 |
5 968 |
1 309 |
dont UE25 |
846 (18 %) |
2 998 (50 %) |
2 152 |
|
dont reste du monde |
3 813 |
2 970 |
||
(82 %) |
(50 %) |
Source: nos calculs, à partir de FAOSTAT.
Annexe 4
(open)La situation des accords politico-commerciaux en Méditerranée
EUROMED Accord d’association UE/PPM |
PEV UE/PPM |
Ligue arabe Zone arabe de libre échange |
Accord d’Agadir |
Accords bilatéraux PPM/USA |
Protocole de Kyoto |
OMC |
|
---|---|---|---|---|---|---|---|
Objectif |
Zone de libre-échange à l’horizon 2010 |
Plans d’action (PA) de 3 à 5 ans – Puis Accord européen de voisinage (AEV) à terme |
Zone arabe de libre-échange en 2008 |
Zone arabe de libre-échange en 2008 |
US-Middle East Partnership Initiative – Free Trade Area |
Réduction des émissions de GES |
|
Signature de l’accord |
01.02.1997 |
25.02.2004 |
1997 |
||||
Entrée en vigueur de l’accord |
01.01.1998 |
Retardée ratification en cours |
Février 2005 |
||||
Algérie |
Accord signé le 22.04.2002, entré en vigueur le 01.09.2005, effectivité en 2017 |
Non signataire |
Ratifié en 2005 |
Observateur |
|||
Autorité palestinienne |
Accord intérimaire signé le 24.02.1997, entré en vigueur le 01.07.1997 |
PA signé le 09.12.2004 |
Non signataire |
1996 |
|||
Egypte |
Accord signé le 25.06.2001, entré en vigueur le 01.06.2004, effectivité en 2016 |
PA signé le 06.03.2007 |
Signataire et mise en œuvre du programme |
Signataire |
Ratifié en 2005 |
Adhésion le 30.06.1995 G20 – G90 |
|
Israël |
Accord signé le 20.11.1995, entré en vigueur le 01.06.2000, effectivité en 2012 |
PA signé le 09.12.2004 |
Signé et en vigueur le 22.04.1989 |
Ratifié en 2004 |
Adhésion le 21.04.1995 G10 |
||
Jordanie |
Accord signé le 24.11.1997, entré en vigueur le 01.05.2002, effectivité en 2014 |
PA signé le 09.12.2004 |
Signataire et mise en œuvre du programme |
Signataire |
Signé le 01.07.1997, entré en vigueur 01.01.2001 |
Ratifié en 2003 |
Adhésion le 11.04.2000 |
Liban |
Accord signé le 17.06.2002 (en cours de ratification) – Accord intérimaire en vigueur depuis le 01.03.2003 |
PA signé le 19.01.2007 |
Signataire et mise en œuvre du programme |
||||
Maroc |
Accord signé le 26.02.1996, entré en vigueur 01.03.2000, effectivité en 2012 |
PA signé le 09.12.2004 |
Signataire et mise en œuvre du programme |
Signataire |
Signé le 14.06.2004, entré en vigueur le 01.02.2005 |
Ratifié en 2002 |
Adhésion le 01.01.1995 G90 |
Syrie |
Accord signé le 19.10.2004 (en cours de ratification) |
Signataire et mise en œuvre du programme |
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Tunisie |
Accord signé le 17.07.1995, entré en vigueur le 01.03.1998, effectivité en 2010 |
PA signé le 09.12.2004 |
Signataire et mise en œuvre du programme |
Signataire |
A l’étude |
Ratifié en 2003 |
Adhésion le 29.03.1995 G90 |
Turquie |
Accord établissant la phase finale de l’union douanière signé le 06.03.1995, en vigueur le 31.12.1995 |
Adhésion le 26.03.1995 G33 |
Annexe 5
(open)La Méditerranée et l’OMC
On a tout d’abord une asymétrie entre les positions négociatrices de l’UE et celles des PPM. L’UE négocie en bloc pour l’ensemble de ses 27 Etats membres et les PPM négocient séparément, à titre individuel. Les divergences d’intérêts entre ces derniers sont notables, les classant ainsi dans des groupes négociateurs aux positions parfois opposées. De plus, de Cancún à Hong Kong, les négociations de l’OMC profitent bien plus à des pays comme le Brésil et l’Inde qu’aux pays en voie de développement comme les PPM.
De plus, pour les PPM, les négociations multilatérales présentent deux fronts bien différenciés: d’une part, l’accès aux marchés de l’UE (leur principal partenaire commercial), et d’autre part, le traitement que l’Europe réserve aux autres pays en voie de développement. Les PPM se trouvent confrontés à un dilemme en matière d’ouverture agricole:
- d’une part, ils désirent de meilleures conditions d’accès aux marchés européens pour les produits méditerranéens (fruits et légumes) et leurs produits traités, pour lesquels ils jouissent d’un avantage comparatif, tout en craignant que la libéralisation multilatérale ne permette à des pays tiers de s’emparer de leurs quotas de marché pour certains de ces produits, dans la mesure où la marge de préférences se verra réduite;
- d’autre part, ils défendent un traitement spécial et des sauvegardes pour le commerce des céréales, des viandes et des produits laitiers, pour lesquels ils ne sont pas compétitifs. Etant en général importateurs nets de ces produits, ils craignent aussi que la réduction des subventions de l’UE n’en augmente le prix et donc leur facture alimentaire, déjà bien importante. L’augmentation du prix mondial, plus particulièrement celui des céréales, suppose en outre une forte pression pour maintenir ou même augmenter les aides à la consommation des PPM, ou réduire leurs droits de douanes sur ces produits, avec l’impact budgétaire qui en découle.
L’hétérogénéité des intérêts des PPM se concrétise dans leur répartition entre les divers groupes formés pour les négociations de l’OMC:
- l’Egypte est le seul PPM faisant partie du puissant G20 dans lequel le Brésil et l’Inde jouent un rôle fondamental –, formé par des pays en voie de développement possédant une capacité agricole exportatrice et qui sont donc intéressés par une libéralisation plus large;
- Israël fait partie du G10, le groupe le plus défensif en matière de protectionnisme agricole;
- la Turquie s’est intégrée au G33, le groupe des «Amis des produits spéciaux», pour lesquels ils demandent un traitement différencié dans les pays en voie de développement et un mécanisme particulier de sauvegarde, bien qu’ils aient aussi une prise de position très offensive face aux aides des pays riches;
- le Maroc et la Tunisie font partie du G90, groupe de pays qu’unit le problème de l’érosion des préférences, puisque tous jouissent d’un accès préférentiel aux marchés des pays riches et particulièrement à celui de l’UE dont ils dépendent largement. Ces pays demandent que les préférences soient maintenues tant que dureront les aides agricoles des pays développés qui touchent leurs produits.
A l’heure où le monde s’organise en grands pôles régionaux, on est en droit de s’interroger sur l’opportunité d’une coalition entre l’Europe et les pays du sud de la Méditerranée au sein de l’OMC. Peut-on en effet vouloir bâtir un espace euro-méditerranéen économiquement intégré et libéralisé, sans convergence de positions à l’OMC entre l’Europe et les pays du Sud? Un pacte agricole de l’Europe et des PSEM à la table des négociations sur le commerce international pourrait-il contribuer au maintien de revenus décents pour les agriculteurs des deux rives et au développement d’une production alimentaire euro-méditerranéenne de qualité à des prix compétitifs? Dans une telle perspective, une tribune d’expression adéquate pourrait émerger afin de valoriser notamment les spécificités et les complémentarités des produits de l’espace euro-méditerranéen.
Annexe 6
(open)Index des abréviations
APEM Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne
ASA Accords de stabilisation et d’association (avec l’Union européenne)
BEI Banque européenne d’investissement
BM Banque mondiale
CIHEAM Centre international de hautes études agronomiques méditerranéennes
Déclaration de
Barcelone Déclaration signée le 27 et 28 novembre 1995 par les 15 Etats de l’UE, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, l’Egypte, l’Autorité palestinienne, Israël, le Liban, la Syrie, la Jordanie, la Turquie, Chypre et Malte.
FAO Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation
FEMIP Facilité euro-méditerranéenne d’investissement et de partenariat
FIPA Fédération internationale des producteurs agricoles
IEVP Instrument européen de voisinage et de partenariat
ISPA Instrument financier de préadhésion pour l’environnement et les infrastructures de transport (UE) LEA Ligue des Etats arabes
OADA Organisation arabe de développement agricole
OCDE Organisation de coopération et de développement économiques
OMC Organisation mondiale du commerce
PAC Politique agricole commune (UE)
PAM Plan d’action pour la Méditerranée (PNUE)
PEM Partenariat euro-méditerranéen (UE)
PEV Politique européenne de voisinage (UE)
PHARE Instrument financier de préadhésion pour le renforcement des institutions et la cohésion économique et sociale (UE)
Plan bleu Centre d’activités régionales du PAM sous l’égide du PNUE
PNUE Programme des Nations Unies pour l’environnement
PPM Pays partenaires méditerranéens de l’UE
PSA Processus de stabilisation et d’association
PSEM Pays du sud et de l’est de la Méditerranée
SAPARD Instrument financier de préadhésion pour le développement agricole et rural (UE) SMDD Stratégie méditerranéenne de développement durable
ZLEEM Zone de libre-échange euro-méditerranéenne
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Commission chargée du rapport: commission de l’environnement, de l’agriculture et des questions territoriales.
Renvoi en commission: Doc. 11089 et Renvoi no 3299 du 22 janvier 2007.
Projet de résolution adopté à l’unanimité par la commission le 1er juin 2007.
Membres de la commission: M. Walter Schmied (Président), M. Alan Meale (1er Vice-Président), Mme Elsa Papadimitriou (2e Vice-Présidente), M. Pasquale Nessa (3e Vice-Président), M. Ruhi Açikgöz, M. Gerolf Annemans, M. Ivo Banac (remplaçant: M. Miljenko Dori´c), M. Tommaso Barbato, M. Rony Bargetze, M. Jean-Marie Bockel, M. Mauro Chiaruzzi, Mme Pikria Chikhradze, M. Valeriu Cosarciuc, M. Osman Cos¸kunog˘ lu, M. Alain Cousin, M. Taulant Dedja, M. Hubert Deittert, M. Tomasz Dudzin´ ski (remplaçant: M. Dariusz Lipin´ ski), M. József Ékes, M. Bill Etherington, M. Nigel Evans, M. Iván Farkasˇ, M. Adolfo Fernández Aguilar, M. György Frunda, Mme Eva Garcia Pastor, M. Peter Götz, M. Vladimir Grachev, M. Rafael Huse.ynov, M. Stanis/law Huskowski, M. Jean Huss, M. Fazail Ibrahimli, M. Ilie Ilas¸cu, M. Mustafa Ilicali, Mme Fatme Ilyaz, M. Ivan Ivanov, M. Bjørn Jacobsen, M. Gediminas Jakavonis, Mme Danuta Jaz/lowiecka, Mme Dagny´ Jónsdóttir, Mme Liana Kanelli, M. Karen Karapetyan, M. Victor Kolesnikov, M. Juha Korkeaoja, M. Gerhard Kurzmann, M. Ewald Lindinger, M. François Loncle, M. Aleksei Lotman, Mme Kerstin Lundgren, M.Theo Maissen (remplaçant: M. John Dupraz), M. José Mendes Bota, Mme Maria Manuela de Melo, M. Gilbert Meyer, M. Vladimir Mokry, M. Stefano Morselli, M. Zˇ arko Obradovi´c, M. Pieter Omtzigt, Mme Gordana Pop Lazi´c, M. Ivan Popescu, M. Cezar Florin Preda, M. Jakob Presecˇnik, M. Lluís Maria de Puig, M. Jeffrey Pullicino Orlando, Mme Adoración Quesada Bravo (remplaçant: M. Iñaki Txueka), M. Kamal Qureshi, M. Dario Rivolta, Mme Anta Ruga-te, M. Fidias Sarikas, M. Hermann Scheer, M. Ladislav Skopal, M. Christophe Spiliotis-Saquet, M. Rainder Steenblock, M. Vilmos Szabó, M. Nikolay Tulaev, M. Victor Tykhonov, M. Tomas Úlehla, M. Geert Versnick, M. Rudolf Vis, M. Harm Evert Waalkens, M. G.V. Wright, M. Mykola Yankovskyi, Mme Maryam Yazdanfar, M. Blagoj Zasov.
N.B. Les noms des membres présents à la réunion sont indiqués en gras.
Voir 20e séance, 25 juin 2007 (adoption du projet de résolution amendé); et Résolution 1556.