1. Introduction
1. Les récents actes de violence à l’encontre de communautés
chrétiennes à Bagdad et à Alexandrie devraient être replacés dans
une perspective plus large. L’intolérance et la violence à l’encontre
des chrétiens sont en brutale augmentation: 75 % des victimes de
violence religieuse dans le monde sont chrétiennes et près de 200
millions de personnes sont persécutées simplement du fait de leur
foi.
2. De décembre 2007 à août 2008, quelque 300 villages chrétiens
dans l’Etat indien d’Orissa ont été la cible d’attaques au cours
desquelles des églises et des habitations ont été détruites, plus
de 90 chrétiens ont perdu la vie et quelque 11 000 familles chrétiennes ont
été déplacées. En 2009 et 2010, d’autres églises chrétiennes ont
également subi des attaques dans au moins cinq autres Etats indiens
et, le 2 janvier 2011, un pasteur protestant a été passé à tabac
par des extrémistes hindous à Davanagere (Karnataka). Une grande partie
de la violence antichrétienne en Inde est alimentée par le nationalisme
hindou extrémiste.
3. On cite également des cas de violence antichrétienne au Pakistan,
où une mère de cinq enfants, chrétienne, a été condamnée à mort
pour blasphème et où le gouverneur du Penjab a été assassiné le 4 janvier
2010 pour s’être déclaré contre la loi sur le blasphème; en Chine,
au Viêt Nam, aux Philippines, où une bombe a explosé dans une chapelle
le 25 décembre 2010; en Iran, où plus d’une centaine de chrétiens ont
été arrêtés le mois dernier; à Gaza, où des commerces chrétiens
ont été la cible d’attentats à la bombe et au Nigeria, où des douzaines
de civils, essentiellement chrétiens, ont été tués le jour de Noël
2010.
4. L’Europe n’est pas exempte non plus de ces violences: en Turquie,
un prêtre catholique a été assassiné à Trébizonde en février 2006
et trois chrétiens ont été tués lors d’un attentat visant une maison
d’édition de la Bible à Malatya en 2007; la célébration de la messe
de Noël dans les villages de Rizokarpaso et Aya Triada – dans la
partie nord de Chypre – a été interrompue par la force le 25 décembre
2010.
5. La situation au Proche et au Moyen-Orient est cependant particulièrement
alarmante et le Synode des évêques s’est réuni en octobre 2010 à
Rome pour se pencher sur la difficile situation des chrétiens dans
la région, en particulier en Irak. La presque totalité des évêques,
représentant sept églises catholiques orientales, ont participé
à cette réunion synodale, à l’issue de laquelle un appel urgent
a été lancé pour la paix dans la région.
2. Contexte
6. La chrétienté trouve sa source au Proche-Orient,
qui compte des communautés chrétiennes depuis deux mille ans, au
nombre desquelles les coptes (Egypte), les syriaques, notamment
l’Eglise d’Orient – également connus comme les assyriens ou nestoriens
(en Syrie, Irak et Iran), l’Eglise chaldéenne (en Irak, Iran, Liban,
Egypte et Syrie), l’Eglise syrienne orthodoxe (en Syrie, au Liban,
en Irak), l’Eglise syrienne catholique (Liban, Jordanie et Egypte)
et l’Eglise maronite (principalement au Liban); les Grecs orthodoxes
(au Liban, en Israël, en Cisjordanie, à Gaza, en Syrie et en Jordanie),
les melkites (en Syrie, en Cisjordanie, en Israël, en Jordanie et
en Egypte) et les Arméniens (en Iran et en Syrie).
7. Ces communautés ne sont pas constituées d’immigrés, d’expatriés
ou de convertis de fraîche date mais d’autochtones installés dans
la région depuis des siècles.
8. Au XXe siècle, toutefois, ces communautés ont vu le nombre
de leurs membres diminuer considérablement. Ce déclin s’explique
par les faibles taux de fécondité, l’émigration et, dans certains
endroits, les discriminations et persécutions.
9. Au Proche-Orient, de toute part, les chrétiens s’en vont
. L’émigration, commencée après la
première guerre mondiale, s’est fortement accentuée au cours des
dix dernières années. Près de la moitié des 800 000 chrétiens qui
vivaient en Irak en 2003 ont quitté le pays depuis. Les coptes ont
commencé à quitter l’Egypte en masse après la révolution de 1952.
Pour la première fois en près de deux millénaires, dans la ville
la plus connue comme chrétienne sur terre, Bethléem, les chrétiens
ne sont plus majoritaires.
10. Comme l’indiquait récemment un journaliste jordanien: «Si
on continue comme ça, il ne faudra pas longtemps pour qu’au Proche-Orient
– berceau de la Chrétienté – il n’y ait plus un seul chrétien.»
11. Les relations entre les communautés chrétiennes du Proche-Orient
et les populations majoritairement musulmanes n’ont pas toujours
été faciles. On signale des discriminations dans toute la région
et des cas d’extrême violence se sont produits sporadiquement. En
ce qui concerne plus spécifiquement l’Egypte et l’Irak, sept personnes
ont été tuées dans un attentat contre une église copte à Nag Hammadi,
en Egypte, il y a un an déjà, en janvier 2010; entre 2004 et 2007,
on a dénombré 25 attentats à la bombe contre des églises à Bagdad
et l’archevêque de l’Eglise catholique chaldéenne de Mossoul a été
enlevé et tué en 2007; deux prêtres, trois diacres et dix croyants
ont également été tués à Mossoul et Kirkouk entre 2005 et 2008.
12. Dans certains pays musulmans, les pouvoirs publics ne donnent
pas toujours les bons signaux concernant les communautés religieuses
existant sur leurs territoires. Ainsi, l’abattage en masse de porcs
en Egypte, en 2009, a été clairement ressenti comme une mesure dirigée
contre les coptes égyptiens.
13. En 2007 déjà, le Parlement européen avait adopté une résolution
sur de «graves événements compromettant l’existence des communautés
chrétiennes et celle d’autres communautés religieuses», dans laquelle
il exprimait sa vive préoccupation «devant la multiplication d’épisodes
d’intolérance et de répression, ainsi que de manifestations de violence,
à l’encontre des communautés chrétiennes, notamment dans des pays
d’Afrique, d’Asie et du Moyen-Orient».
14. La protection des communautés religieuses au Proche-Orient
devrait également concerner les croyants juifs, mandéens, zoroastriens,
bektachis, druzes, yezidis et adeptes de Baha’l, ainsi que les non-croyants.
15. On se souviendra qu’il y a quelques mois à peine, dans sa
Résolution 1743 (2010)
sur l’islam, l’islamisme et l’islamophobie en Europe, l’Assemblée
parlementaire invitait «les musulmans, leurs communautés religieuses
et leurs responsables religieux à lutter contre toute forme d’extrémisme
pratiqué sous couvert de l’islam. L’islam est une religion qui prône
la paix. Les musulmans devraient être les premiers à réagir avec
consternation et à s’opposer à l’utilisation que les terroristes
ou les extrémistes politiques font de l’islam pour mener leurs propres
luttes de pouvoir et porter ainsi atteinte à cette valeur essentielle
qu’est la vie humaine et aux autres principes consacrés par l’islam».
16. Dans sa
Résolution
1605 (2008) sur les communautés musulmanes européennes
confrontées à l’extrémisme, l’Assemblée invitait «les organisations,
les dirigeants et les leaders d’opinion musulmans européens à faire
preuve d’un sens élevé des responsabilités lorsqu’ils s’expriment
publiquement et à condamner clairement le terrorisme et l’extrémisme».
17. Enfin, dans sa
Recommandation
1720 (2005) «Education et religion», l’Assemblée soulignait
que «l’éducation est essentielle pour combattre l’ignorance, les
stéréotypes et l’incompréhension des religions. Les gouvernements
devraient aussi faire plus pour garantir la liberté de conscience
et d’expression religieuse, pour encourager l’enseignement du fait
religieux, pour promouvoir le dialogue avec et entre les religions,
et pour favoriser l’expression culturelle et sociale des religions».
3. Récents événements
18. Le 31 octobre 2010, une prise d’otage dans la cathédrale
catholique syriaque de Notre-Dame-du-Salut s’est achevée en bain
de sang, 58 fidèles ayant été tués et 75 autres blessés. L’attentat,
revendiqué par un groupe extrémiste sunnite lié à Al-Qaida, a été
condamné par beaucoup de musulmans.
19. Un attentat-suicide à la bombe dans une église copte d’Alexandrie
a tué 21 personnes et en a blessé 79 dans les rangs des fidèles
qui sortaient de la messe de minuit le 1er janvier 2011. L’attentat
n’a pas été revendiqué, mais la police égyptienne pense qu’il a
été perpétré par des terroristes isolés inspirés par Al-Qaida. La
bombe, remplie de boulons, écrous, clous et autres objets métalliques,
était conçue pour faire un maximum de dégâts.
4. Réactions de la
communauté internationale
20. Ces deux attentats ont été fermement condamnés.
21. Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a déclaré que
l’attentat de Bagdad était une «tentative de ranimer les conflits
religieux en Irak et de forcer davantage de chrétiens à partir du
pays». Le gouvernement régional du Kurdistan a fait une déclaration
dans laquelle il a condamné fermement cet attentat terroriste contre ceux
qu’il a appelé «nos frères chrétiens de Bagdad», présenté ses condoléances
aux familles des victimes et souhaité un prompt rétablissement aux
blessés.
22. Le primat d’Irak, le cardinal Emmanuel III Delly, a incité
les chrétiens déjà en petit nombre à ne pas quitter le pays, tout
en condamnant l’attentat, et a déclaré: «Jamais nous n’avions vu
cela, des militants attaquant la maison de Dieu où des fidèles prient
pour la paix.»
23. Plus d’une trentaine de survivants de l’attentat ont trouvé
refuge en France, où ils se sont vu accorder un permis de résidence
temporaire en tant que demandeurs d’asile. Le ministre français
chargé de l’immigration, Eric Besson, a déclaré que la France donnait
asile à 150 victimes de l’attentat en gage d’amitié et de soutien
aux chrétiens en difficulté.
24. La Fondation pour le secours et la réconciliation au Proche-Orient
et le ministre danois des Affaires étrangères ont organisé un sommet
de crise réunissant des chefs religieux chrétiens et musulmans d’Irak,
du 12 au 14 janvier 2011 à Copenhague, pour explorer les moyens
de «mettre fin à cette spirale de violence».
25. Le Président égyptien, Hosni Moubarak, a déclaré que l’attentat
d’Alexandrie portait la marque de «mains étrangères» cherchant à
déstabiliser l’Egypte. Les grands dignitaires musulmans du pays
ont également adressé leurs condoléances et appelé à l’unité.
26. Dans sa condamnation de l’attentat d’Alexandrie, le Président
de l’Assemblée, Mevlüt Çavusoğlu, s’est dit profondément choqué
et a présenté ses sincères condoléances aux familles des défunts
ainsi qu’aux autorités égyptiennes. Pour lui, le terrorisme demeure
la plus grande menace à l’encontre des valeurs universelles des
droits de l’homme. Il a rappelé que l’Assemblée avait récemment
déclaré que «la manipulation des croyances religieuses pour des
motifs politiques viole les droits de l’homme et les valeurs démocratiques». Il
a également fait référence au Conseil de l’Europe qui fait de l’action
en faveur de la liberté de religion une priorité, tout en luttant
contre l’intolérance et la discrimination religieuses ainsi que
contre les atteintes, sous un prétexte religieux, aux valeurs qu’il
défend.
27. La chancelière allemande, Angela Merkel, a condamné cet attentat
«barbare» du 1er janvier 2011, et le Cabinet du Premier ministre
français, François Fillon, indique que ce dernier a, quant à lui,
prié pour les victimes dans une église d’Assouan, au sud de l’Egypte,
lors d’un déplacement privé. Le Premier ministre italien, Silvio
Berlusconi, le Président français, Nicolas Sarkozy, et d’autres
dirigeants européens ont également fermement condamné ces deux attaques.
28. Le 12 novembre 2010, la Commission permanente de l’Assemblée
a tenu un débat d’actualité sur les «Récentes attaques violentes
contre les chrétiens et d’autres communautés religieuses en Irak»
introduit par M. Jean-Claude Mignon (France, PPE/DC). En décembre,
le Bureau a renvoyé la question à la commission des questions politiques.
Dans l’intervalle, le Groupe du Parti populaire européen a demandé
un débat selon la procédure d’urgence sur «le nettoyage religieux
des chrétiens en Irak et dans d’autres régions du monde». En janvier
2011, le groupe a proposé de remplacer le titre par «Violences récentes
contre les chrétiens au Proche et au Moyen-Orient».
29. En prévision du Conseil des affaires étrangères du 31 janvier
2011, plusieurs ministres des Affaires étrangères d’Etats membres
de l’Union européenne ont contacté Lady Ashton, haute représentante
pour les affaires étrangères et la politique de sécurité de l’Union
européenne, en vue d’une action concertée par les Etats membres
de l’Union européenne.
30. Le pape Benoît XVI, qui avait dénoncé dans l’attentat en Irak
une «violence absurde et féroce», a stigmatisé la lâcheté de celui
d’Alexandrie. Toutefois, l’imam d’al-Azhar, Ahmed al-Tayeb, a critiqué
l’appel lancé par le pape aux dirigeants de la planète pour défendre
les chrétiens, qu’il a jugé constituer une ingérence inacceptable
dans les affaires de l’Egypte. Le 20 janvier, al-Azhar a annoncé
qu’il suspendait les rencontres qu’il a deux fois par an avec le
Vatican.
31. Le secrétaire de presse de la Maison-Blanche, à propos de
l’attentat de Bagdad, a déclaré ceci: «Les Etats-Unis condamnent
avec la plus grande fermeté cet acte gratuit de prise d’otage et
de violence perpétré dimanche à Bagdad par des terroristes liés
à Al-Qaida en Irak, qui a tué tant d’Irakiens innocents.» Plusieurs représentants
américains ont adressé une lettre à la secrétaire d’Etat Hillary
Clinton, demandant que l’administration Obama élabore une politique
globale de protection des communautés religieuses autochtones en
Irak, et présentant leurs condoléances aux victimes et à leurs familles.
Le Président Barack Obama, à propos de l’attentat d’Alexandrie,
a parlé «d’un acte de haine».
32. Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a condamné
les attentats meurtriers contre des églises. Selon son porte-parole,
il a été atterré par l’attentat terroriste contre l’église copte
d’al-Qiddissin à Alexandrie au cours des fêtes du Nouvel An. Il
a également appelé les autorités égyptiennes à agir avec célérité
pour traduire en justice les auteurs de l’attentat terroriste à
la bombe et a adressé ses sincères condoléances aux familles des
victimes.
33. Les Frères musulmans ont également condamné le crime avec
la plus grande fermeté, déclarant qu’aucune religion n’accepte le
crime, et que l’islam prône la protection des droits des non-musulmans
comme des musulmans.
34. Le 19 janvier 2011, le Parlement européen a tenu un débat
sur «La situation des chrétiens dans le contexte de la liberté de
religion» et a adopté une résolution sur cette question le 20 janvier,
dans laquelle il «se dit gravement préoccupé par le détournement
de la religion par les auteurs d’actes terroristes dans diverses
régions du monde et dénonce l’instrumentalisation de la religion
dans divers conflits politiques».
35. Le 20 janvier 2011, le Comité des Ministres du Conseil de
l’Europe a adopté une déclaration condamnant fermement les récents
événements tragiques et appelant au respect de la liberté de pensée,
de conscience et de religion.
5. Conclusions
36. La liberté de pensée, la liberté de conscience et
la liberté de religion sont des droits de l’homme universels, consacrés
par l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme,
que chaque Etat membre des Nations Unies s’engage à garantir au
regard du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
L’article 18 de la déclaration dispose ceci: «Toute personne a droit
à la liberté de pensée, de conscience et de religion; ce droit implique
la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la
liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun,
tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le
culte et l’accomplissement des rites.»
37. L’article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme
déclare que «toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience
et de religion; ce droit implique la liberté de changer de religion
ou de conviction, ainsi que la liberté de manifester sa religion
ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou
en privé, par le culte, l’enseignement, les pratiques et l’accomplissement
des rites», ajoutant que «la liberté de manifester sa religion ou
ses convictions ne peut faire l’objet d’autres restrictions que
celles qui, prévues par la loi, constituent des mesures nécessaires,
dans une société démocratique, à la sécurité publique, à la protection
de l’ordre, de la santé ou de la morale publiques, ou à la protection
des droits et libertés d’autrui».
38. L’Assemblée devrait condamner avec la plus grande fermeté
non seulement les attentats meurtriers à l’encontre de personnes
innocentes, comme ceux de Bagdad et d’Alexandrie, mais aussi tout
type de discrimination et d’intolérance fondé sur la religion et
les croyances.
39. L’Assemblée devrait appeler la Turquie à clarifier pleinement
les circonstances entourant l’interruption de la célébration de
la messe de Noël dans les villages de Rizokarpaso et Ayia Triada
dans la partie nord de Chypre le 25 décembre 2010 et de faire comparaître
devant la justice les responsables. Elle devrait aussi appeler les
autorités d’Azerbaïdjan à abroger les lois punissant les rassemblements
religieux et les prières communes de chrétiens.
40. La coexistence de congrégations religieuses est un signe de
pluralisme et de l’existence d’un environnement propice au développement
de la démocratie et des droits de l’homme.
41. La disparition des communautés chrétiennes du Proche-Orient
serait catastrophique aussi pour l’islam, car cela signifierait
la victoire du fondamentalisme.
42. C’est pourquoi les Etats membres du Conseil de l’Europe ne
devraient pas encourager les membres des communautés chrétiennes
d’Orient à chercher refuge en Europe, à moins que la survie de ces
communautés ne devienne impossible. Comme l’a exprimé l’archevêque
de l’Eglise orthodoxe grecque en Palestine et à Jérusalem: «Merci
pour votre soutien, mais quand nous aurons besoin de protection,
nous demanderons à nos frères musulmans de nous l’accorder.»
43. Selon le HCR, un millier de familles environ sont arrivées
dans la région du Kurdistan irakien depuis le début de novembre
2010. En outre, les bureaux du HCR en Syrie, en Jordanie et au Liban
signalent de plus en plus d’arrivées de chrétiens irakiens qui les
contactent pour se faire enregistrer et aider. Les églises et organisations
non gouvernementales préviennent l’agence pour les réfugiés de s’attendre
à un flux accru d’arrivées dans les semaines qui viennent. Le Haut-Commissariat
pour les réfugiés a rappelé avec force aux pays de s’abstenir d’expulser
des Irakiens en provenance des régions les plus dangereuses du pays:
les demandeurs d’asile en provenance des gouvernorats irakiens de
Bagdad, Diyala, Ninewa et Salah-al-Din, ainsi que de la province
de Kirkouk ne devraient pas être renvoyés et devraient bénéficier
de la protection internationale, que ce soit par le statut de réfugié
au titre de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés
ou par une autre forme de protection complémentaire.
44. L’Assemblée devrait sensibiliser au besoin de lutter contre
toute forme de fondamentalisme religieux et contre la manipulation
de croyances religieuses pour des raisons politiques, qui sont si
souvent à la base du terrorisme actuel. L’éducation et le dialogue
sont deux outils importants qui pourraient contribuer à la prévention
de tels fléaux. Dans ce contexte, lors de sa partie de session d’avril
2011, l’Assemblée tiendra un débat sur la dimension religieuse du
dialogue interculturel.
45. A la lumière de ces conclusions, l’Assemblée devrait recommander
que le Comité des Ministres prenne un certain nombre de mesures
relatives à l’état de la liberté de religion et des droits connexes.
46. Enfin, l’Assemblée devrait affirmer son engagement fort en
faveur du dialogue interculturel et son refus d’accepter un «choc
des civilisations».