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Résolution 1896 (2012) Version finale

Le respect des obligations et engagements de la Fédération de Russie

Auteur(s) : Assemblée parlementaire

Origine - Discussion par l’Assemblée le 2 octobre 2012 (30e et 31e séances) (voir Doc. 13018 et addendum, rapport de la commission pour le respect des obligations et engagements des Etats membres du Conseil de l’Europe (commission de suivi), corapporteurs: MM. Frunda et Gross). Texte adopté par l’Assemblée le 2 octobre 2012 (31e séance).

1. La Fédération de Russie a adhéré au Conseil de l’Europe le 28 février 1996. Lors de son adhésion, elle s’est engagée à respecter les obligations qui incombent à tous les Etats membres en vertu de l’article 3 du Statut dans les domaines de la démocratie pluraliste, de la prééminence du droit et des droits de l’homme. Elle a également contracté une série d’engagements spécifiques, énoncés dans l’Avis 193 (1996) de l’Assemblée parlementaire sur la demande d’adhésion de la Russie au Conseil de l’Europe.
2. Conformément à la procédure de suivi définie dans la Résolution 1115 (1997) sur la création d’une commission de l’Assemblée pour le respect des obligations et engagements des Etats membres du Conseil de l’Europe (commission de suivi) et modifiée par les Résolutions 1431 (2005) «Ouverture d’une procédure de suivi et dialogue post-suivi» et 1515 (2006), «Evolution de la procédure de suivi de l’Assemblée (mai 2005-juin 2006), l’Assemblée a fait le point des progrès réalisés par la Fédération de Russie dans le respect de ses obligations et engagements dans les Résolutions 1277 (2002) et 1455 (2005).
3. La Fédération de Russie est arrivée à un moment unique de la brève histoire de son développement démocratique. L’engagement et la mobilisation de plus de 100 000 citoyens après les élections de décembre 2011, le réveil d’une société civile très engagée et la volonté des autorités d’écouter les appels aux réformes pourraient générer une dynamique de changement.
4. Pour tirer parti de ce potentiel politique sans précédent, la société russe a besoin de réformes concrètes. Diverses lois adoptées depuis le mois de décembre 2011, dont les amendements à la loi sur les partis politiques, les changements apportés à la loi électorale et le rétablissement d’élections au suffrage direct pour les gouverneurs, constituent autant d’initiatives positives illustrant une volonté de libéraliser le système et de le rendre plus inclusif. C’est pourquoi l’Assemblée salue l’abaissement du seuil électoral de 7 % à 5 %, la libéralisation des règles d’enregistrement des partis politiques et la réduction du nombre de membres exigé, tout comme la réduction du nombre de signatures nécessaires pour un candidat aux élections présidentielles, passé de 2 millions à 100 000, et l’abrogation de l’obligation de recueillir des signatures pour toutes les autres élections.
5. L’Assemblée salue également la décision du 19 novembre 2009 de la Cour constitutionnelle abolissant de fait la peine de mort et demande fermement l’instauration d’une abolition de droit de la peine de mort en Russie. L’Assemblée prie instamment les autorités de ratifier sans plus attendre le Protocole no 6 à la Convention européenne des droits de l’homme concernant l’abolition de la peine de mort (STE no 114).
6. D’autres mesures et décisions prises cette année sont très préoccupantes. C’est notamment le cas de quatre textes adoptés par la Douma d’Etat en juin et en juillet 2012 qui suscitent l’inquiétude: la loi de pénalisation de la diffamation et celle sur l’internet, les amendements à la loi sur les rassemblements (dite «loi sur les protestations») et à celle sur les organisations non gouvernementales (ONG) (appelée «loi sur les agents étrangers»). Ces textes illustrent à quel point la situation politique en Fédération de Russie est pleine de contradictions et amènent à s’interroger sur les véritables intentions des autorités. La peine de deux ans de prison qui a récemment été prononcée à l’encontre de trois membres du groupe Pussy Riot, que la plupart des observateurs ont trouvée manifestement disproportionnée, est venue allonger la liste des préoccupations existantes et l’Assemblée appelle à leur libération immédiate.
7. Dans sa Résolution 1455 (2005), l’Assemblée a reconnu sans réserve le droit des autorités russes à mener des réformes adaptées aux réalités économiques, politiques et administratives. Elle a salué les progrès accomplis dans le respect de divers engagements, comme la ratification de la Charte sociale européenne (révisée) (STE no 163), la mise en place d’un service public de médias, la réforme du mode d’élection des gouverneurs, et bien d’autres.
8. Concernant la préoccupation exprimée dans son dernier rapport à propos des réformes engagées par le Président Poutine pour renforcer «la verticalité du pouvoir», parce qu’elles menaçaient fondamentalement de multiples manières l’équilibre des pouvoirs indispensable au fonctionnement normal de toute démocratie pluraliste, l’Assemblée prie instamment le Président Poutine nouvellement élu de démocratiser le système.
9. Depuis l’adoption de la précédente résolution, deux élections législatives, en 2007 et en 2011, ainsi que deux scrutins présidentiels, en 2008 et en 2012, ont eu lieu. Tous ont gravement laissé à désirer tout au long² du processus électoral, comme l’ont noté aussi bien les observateurs internationaux que leurs homologues nationaux, qui ont toutefois salué le nombre de citoyens russes qui ont fait usage de leur droit de vote. Depuis le début de la période couverte par le rapport, la même force politique, Russie unie, a détenu la majorité des sièges à la Douma et ses candidats, MM. Medvedev et Poutine, ont remporté une élection présidentielle après l’autre.
10. Jusqu’aux élections législatives de décembre 2011, la période couverte par le rapport a été marquée par un renforcement supplémentaire du pouvoir exécutif et par un recul du pluralisme, malgré les diverses initiatives législatives du Président Medvedev en 2009 et en 2010 pour libéraliser le système politique. Malheureusement, les réformes visant à accroître le contrôle du parlement sur l’exécutif et à renforcer le pluralisme des partis ont eu peu d’effet et n’ont pas significativement contribué à l’amélioration du processus démocratique.
11. D’autre part, les défauts et la mise en œuvre restrictive d’autres lois essentielles pour le fonctionnement des institutions démocratiques et pour l’environnement politique, et notamment de celles sur les partis politiques et sur la liberté de réunion, ont induit une détérioration des conditions nécessaires à un véritable pluralisme politique. La dissolution du parti républicain en 2007, qui a été condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme («la Cour»), le refus d’enregistrer certains partis politiques, tel que Parnas, le refus systématique d’autoriser des manifestations pacifiques et le recours démesuré à la force pour les disperser, l’instauration de restrictions à la liberté des médias – en particulier celle des plus grands et des plus influents –, et le harcèlement de l’opposition sont autant de facteurs qui ont nui à l’état de la démocratie en Russie jusqu’à l’automne 2011.
12. En outre, les amendements législatifs aux lois sur la Cour constitutionnelle ont été majoritairement perçus comme une régression sur le plan démocratique et comme le signe du manque croissant d’indépendance judiciaire en Russie. Par exemple, les condamnations de M. Mikhail Khodorkovski, en décembre 2010, à six années de prison supplémentaires et celle des artistes du groupe punk Pussy Riot, en août 2012, ont généralement été considérées comme des preuves que le système judiciaire russe reste soumis à des pressions politiques et à l’influence de l’exécutif.
13. Même si le meurtre d’un seul journaliste est un meurtre de trop dans une société démocratique, l’Assemblée note que le nombre de cas de violences à l’encontre de journalistes a diminué en Fédération de Russie au cours de la période couverte par le rapport. Mais de graves violations des droits de l’homme, comme le harcèlement, le passage à tabac ou l’assassinat de citoyens engagés, en particulier, les meurtres de Mme Anna Politkovskaya et de Mme Natalia Estemirova, restent impunies.
14. Les tortures et les décès en détention sont inadmissibles dans un Etat membre du Conseil de l’Europe, quelles que soient les circonstances. C’est pourquoi les affaires de M. Sergei Magnitsky et de Mme Vera Trifonova, ainsi que l’impunité persistante des coupables, sont autant de faits qui ont vivement préoccupé l’Assemblée pendant la période couverte par le rapport. Les responsables de ces meurtres doivent être identifiés et punis, et ces affaires doivent continuer à faire l’objet d’enquêtes et de rapports au cours de la période couverte par le prochain rapport sur la Fédération de Russie.
15. La situation dans le Caucase du Nord, en particulier en Ingouchie et au Daguestan, avec de graves abus commis par les forces de l’ordre, y compris des meurtres, des enlèvements et des actes de torture, ainsi que l’impunité générale dont jouissent les auteurs de tels faits dans la région, comme le confirment plus de 150 arrêts de la Cour européenne des droits de l’homme, restent extrêmement inquiétantes et inacceptables. L’Assemblée prie instamment les autorités russes de traduire en justice les auteurs de ces faits.
16. A l’inverse, l’Assemblée note avec satisfaction que diverses réformes réalisées dans le domaine judiciaire, comme la mise en place du comité d’investigation et sa séparation du bureau du procureur (Prokuratura), l’adoption de la loi d’indemnisation, la réforme du système pénitentiaire et la diminution considérable du nombre de personnes placées en détention préventive, répondent à des préoccupations que l’Assemblée a exprimées depuis longtemps et à maintes reprises.
17. Les attentats terroristes en Fédération de Russie restent malheureusement un problème majeur. Depuis l’adoption de la Résolution 1431 (2005), le pays a été frappé par un nombre considérable d’attentats meurtriers, notamment dans le métro de Moscou en mars 2010 et dans un des grands aéroports de Moscou en janvier 2011.
18. S’agissant des conséquences de la guerre entre la Géorgie et la Russie, l’Assemblée réitère ses Résolutions 1633 (2008), «Les conséquences de la guerre entre la Géorgie et la Russie», 1647 (2009) «Mise en œuvre de la Résolution 1633 sur les conséquences de la guerre entre la Géorgie et la Russie» et 1683 (2009) «La guerre entre la Géorgie et la Russie: un an après», et rappelle les conclusions du rapport de la Mission d’enquête internationale indépendante sur le conflit en Géorgie, mise en place par l’Union européenne et conduite par l’ambassadrice Tagliavini. L’Assemblée réaffirme la décision de la commission de suivi de janvier 2011 sur les modalités selon lesquelles il y a lieu de procéder à l’avenir à ce sujet. L’ouverture de bureaux de vote en Abkhazie (Géorgie), en Ossétie du Sud (Géorgie) et en Transnistrie (République de Moldova) sans le consentement explicite des autorités de jure de Tbilissi et de Chişinău, ainsi que la «passeportisation» préalable des populations de ces territoires ont constitué des violations de l’intégrité territoriale de ces Etats telle qu’elle est reconnue par la communauté internationale, y compris l’Assemblée parlementaire.
19. Les atteintes aux droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres restent une préoccupation grave, avec l’introduction de lois limitant la liberté d’expression et de réunion en lien avec l’homosexualité dans neuf entités constitutives de la Fédération de Russie et la proposition d’une législation similaire à la Douma d’Etat et avec le fréquent refus d’autoriser des rassemblements pacifiques, malgré l’arrêt rendu par la Cour européenne des droits de l’homme dans l’affaire Alekseyev c. Russie.
20. Les événements qui ont suivi les dernières élections législatives, en décembre 2011, initiés par des manifestations massives qui ont ensuite poussé les autorités à se déclarer prêtes à réformer le système, offrent ainsi une fenêtre d’opportunité qui est encore ouverte.
21. Malheureusement, ces événements positifs ont récemment été ternis par l’adoption, par la Douma d’Etat, d’une série de lois fédérales restrictives dont les amendements aux lois sur la diffamation et sur l’information, sur les ONG et sur les rassemblements. L’Assemblée considère que ces lois peuvent constituer une régression du point de vue du développement démocratique et prie instamment les autorités de ne pas en faire un usage nocif.
22. L’Assemblée attire l’attention sur les récents avis de la Commission européenne pour la démocratie par le droit (Commission de Venise) sur cinq lois fédérales, à savoir la loi électorale, la loi sur les rassemblements, la loi sur l’extrémisme, la loi sur le Service fédéral de sécurité (FSB) et la loi sur les partis politiques – qui relèvent une série de carences –, ainsi que sur l’avis qu’elle publiera prochainement sur les amendements à la loi relative à la liberté de réunion adoptés le 9 juin 2012, et appelle les autorités russes à traiter les problèmes qui y sont constatés.
23. L’Assemblée demande à la Fédération de Russie d’utiliser pleinement l’expertise juridique de la Commission de Venise.
24. L’Assemblée s’inquiète vivement de la décision récente de la Douma de priver M. Guennadi Goudkov, membre du parti «Russie juste», de son mandat parlementaire sur la base de l’article 4, paragraphe 1-B, de la loi sur le statut des députés de la Douma, en liaison avec l’article 6, paragraphe 2-B, qui interdit à un membre de la Douma d’avoir une quelconque activité professionnelle. Cette décision, prise au moyen d’un vote à la majorité simple sur la base d’éléments fournis par le bureau du procureur général et la commission d’enquête, sans aucune procédure judiciaire, établit un précédent dangereux qui pourrait compromettre l’essence même de la démocratie représentative. L’Assemblée appelle la Douma à abroger sa décision et à établir une procédure adéquate pour la mise en œuvre de dispositions légales concernant les incompatibilités, conforme aux normes démocratiques.
25. L’Assemblée est persuadée que les prochains mois seront déterminants pour l’avenir démocratique de la Russie et que les autorités russes doivent confirmer leur engagement en faveur des progrès démocratiques du pays. L’Assemblée appelle donc les autorités russes:
Concernant le fonctionnement de la démocratie pluraliste,
25.1. à envisager, en collaboration avec la Commission de Venise, un code électoral consolidé répondant à toutes les préoccupations identifiées lors des élections de 2011 et de 2012, notamment celles qui concernent:
25.1.1. les modalités de la procédure de nomination des membres de la commission électorale centrale et des commissions électorales des niveaux inférieurs, afin de garantir leur indépendance et leur impartialité;
25.1.2. les garanties susceptibles d’empêcher efficacement la convergence entre l’Etat et le parti au pouvoir;
25.1.3. l’égalité d’accès aux médias pour tous les partis politiques pendant les campagnes électorales;
25.1.4. l’observation des élections par des représentants d’ONG et d’associations nationales, en assurant leur participation effective;
25.1.5. une procédure efficace de plaintes et de recours;
25.1.6. les règles de financement des partis pendant les campagnes électorales et l’instauration d’un financement public;
25.1.7. la possibilité, pour différents partis politiques, de former des alliances électorales;
25.2. à apporter une réponse aux sujets de préoccupation non encore traités que la Commission de Venise relève dans son avis sur la loi relative aux partis politiques, notamment à propos de l’importance du contrôle bureaucratique sur la création et le fonctionnement des partis politiques;
25.3. à réinstaurer un dialogue politique digne de ce nom avec les membres de l’opposition non représentés à la Douma d’Etat, comme cela s’est produit de décembre 2011 à mars 2012;
25.4. à améliorer l’environnement politique afin de permettre aux forces de l’opposition de se présenter en réels adversaires;
25.5. à modifier les récentes lois sur la diffamation, l’information et les rassemblements (dite «loi sur les protestations»), afin qu’elles ne puissent pas être détournées pour museler l’opinion publique et supprimer la liberté d’expression ainsi que la participation et la mobilisation des citoyens;
25.6. à s’abstenir d’imposer un contrôle abusif sur les réseaux sociaux et sur l’internet, de pratiquer le filtrage en ligne et de mener des cyberattaques à l’encontre de sites internet de l’opposition;
25.7. à s’abstenir de discréditer quelques-unes des ONG nationales et internationales les plus respectées en les accusant publiquement, de manière infondée, d’obéir aux instructions de l’étranger et de servir des intérêts étrangers;
25.8. à modifier la nouvelle loi sur les ONG (aussi appelée «loi sur les agents étrangers»), afin qu’elle ne puisse pas être utilisée comme un instrument de répression et d’intimidation à l’encontre des ONG et de la société civile;
25.9. à s’abstenir de pressions injustifiées et d’intimidations à l’encontre de l’opposition et d’ONG qui critiquent les autorités russes;
25.10. à modifier la législation sur les collectivités locales et régionales pour abolir la disposition qui permet de révoquer les maires;
25.11. à réexaminer les lois sur la répartition des pouvoirs entre les autorités exécutives fédérales, les autorités exécutives des entités de la Fédération de Russie et les collectivités locales;
Concernant la prééminence du droit
25.1. à réexaminer le cadre législatif et administratif, afin d’assurer une meilleure protection des juges contre les influences abusives de l’Etat ou d’intérêts privés, en accordant une attention particulière aux aspects suivants:
25.1.1. les procédures de nomination, de promotion et de révocation des juges;
25.1.2. la sécurité du mandat des juges, notamment pour les juges de paix;
25.1.3. les pouvoirs des présidents de tribunal;
25.2. à s’abstenir de toute influence abusive sur les juges;
25.3. à garantir une bonne mise en œuvre de la loi fédérale sur les avocats, notamment du point de vue de la responsabilité des barreaux concernant la désignation d’un avocat pour les suspects sans ressources;
25.4. à limiter les pouvoirs de contrôle du bureau du procureur général sur les instances exécutives et législatives afin de rendre ce bureau conforme aux normes européennes pertinentes;
25.5. à s’abstenir, dans les affaires civiles, de tout recours à la «procédure de contrôle juridictionnel» (nadzor), qui sera abolie dès le 1er janvier 2013, mettant ainsi un terme aux violations du principe de la sécurité juridique résultant de l’annulation de décisions de justice définitives;
25.6. à poursuivre les réformes dans le domaine judiciaire, en stricte conformité avec les normes du Conseil de l’Europe;
25.7. à poursuivre les efforts d’amélioration des conditions de détention provisoire, notamment dans les centres de détention préventive;
25.8. à publier le rapport le plus récent du Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains et dégradants (CPT), tout comme les rapports antérieurs du CPT;
25.9. à envisager les mesures nécessaires à la mise en œuvre des recommandations du Groupe d’Etats contre la corruption (GRECO) et, en particulier:
25.9.1. à réviser les codes de procédure administrative et pénale afin d’établir sans ambiguïté que les affaires de corruption sont traitées comme des infractions pénales;
25.9.2. à adopter les mesures législatives nécessaires pour établir la responsabilité des personnes morales en matière d’infractions de corruption;
25.9.3. à prévoir des sanctions efficaces, proportionnées et dissuasives dans ces affaires, conformément aux exigences de la Convention pénale sur la corruption (STE no 173);
25.10. à intensifier les efforts visant à assurer une exécution complète des arrêts de la Cour européenne des droits de l’homme;
Concernant les droits de l’homme et les libertés fondamentales
25.1. à ratifier, sans plus attendre, le Protocole no 6 à la Convention européenne des droits de l’homme;
25.2. à veiller à ce que les faits de violations et de harcèlement à l’encontre de défenseurs des droits de l’homme fassent l’objet d’enquêtes effectives et à ce que leurs auteurs soient poursuivis;
25.3. à mettre en œuvre la Résolution 1738 (2010) de l’Assemblée sur les recours juridiques en cas de violations des droits de l’homme dans la région du Caucase du Nord, et en particulier à traduire en justice les personnes déclarées coupables de violations des droits de l’homme;
25.4. à mener des enquêtes effectives sur toutes les allégations de mauvais traitements et de torture par la police et par les forces de l’ordre, à traduire en justice les auteurs de tels faits et, en particulier, à élucider les circonstances du décès de M. Magnitsky et de Mme Trifonova, ainsi que celles se rapportant au cas de M. Vasily Alexanyan qui avait été placé en détention provisoire pendant plus de deux ans, s’était vu refuser un traitement médical approprié, et qui est décédé environ deux ans après que les autorités russes l’eurent relâché à la suite de l’intervention de la Cour européenne des droits de l’homme;
25.5. à s’abstenir d’un recours à la force contre les manifestants pacifiques;
25.1. à réexaminer les politiques d’autorisation des manifestations et de poursuites à l’encontre des organisateurs, et à s’abstenir d’une application restrictive ou abusive de la loi sur les rassemblements;
25.2. à réexaminer, dans le respect des procédures prévues par le droit russe et des normes démocratiques telles qu’elles sont exposées dans la Convention et dans la jurisprudence de la Cour, la récente décision de justice rendue à l’encontre de trois membres du groupe Pussy Riot;
25.3. à ratifier sans plus attendre la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires (STE no 148);
25.4. tout en soutenant les autorités russes dans la mise en œuvre du service militaire de substitution, à réviser la loi sur le service militaire de substitution et à introduire ces changements dans la loi le plus rapidement possible;
25.5. 25.31. à s’abstenir d’appliquer la loi sur les activités extrémistes à l’encontre de toutes les communautés religieuses, en particulier les Témoins de Jéhovah;
25.6. à veiller à ce que les lois qui restreignent la liberté d’expression et de réunion en matière d’homosexualité soient abrogées et à ce que le droit à la liberté de réunion des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres soit garanti;
Concernant les autres engagements non encore tenus,
25.1. à mettre en œuvre les Résolutions 1633 (2008), 1647 (2009) et 1683 (2009) sur les conséquences de la guerre entre la Géorgie et la Russie;
25.2. à achever le retrait des forces militaires russes et de leur matériel du territoire de la République de Moldova sans plus attendre;
25.3. à dénoncer comme erronée la notion de deux catégories distinctes de pays étrangers, qui revient à en traiter certains comme une zone d’influence spéciale appelée «l’étranger proche», et à s’abstenir de véhiculer la doctrine géographique des zones «d’intérêts privilégiés»;
25.4. à poursuivre les efforts pour régler rapidement les différends qui subsistent en rapport avec la restitution des biens culturels et autres par une négociation directe avec les pays concernés, conformément aux engagements pris par la Fédération de Russie en vertu de l’Avis 193 (1996), paragraphes 10.xii, 10.xiii et 10.xiv.
26. L’Assemblée est encouragée par la volonté renouvelée des autorités russes de continuer à se conformer à leurs engagements. Les déclarations devront toutefois être suivies par des actes. De ce point de vue, l’Assemblée espère que les autorités russes persisteront sur la voie de la démocratisation en s’abstenant de toute mesure susceptible d’entraver les progrès démocratiques.
27. Dans ce contexte, l’Assemblée décide de maintenir son suivi du respect des obligations et engagements acceptés par la Fédération de Russie jusqu’à ce qu’elle reçoive des preuves de progrès substantiels dans les domaines abordés dans la présente résolution et dans celles mentionnées plus haut, ainsi que des preuves de la mise en œuvre de ces obligations et engagements, comme le prévoient l’Avis 193 (1996) de l’Assemblée et les résolutions, recommandations et rapports ultérieurs.