Imprimer
Autres documents liés
Réponse à Recommandation | Doc. 13463 | 24 mars 2014
Le droit des enfants à l’intégrité physique
1. Le Comité des Ministres a examiné attentivement
la Recommandation 2023 (2013) sur « Le droit des enfants à l’intégrité
physique ». Il l’a communiquée aux organes compétents du Conseil
de l’Europe .
2. Le Comité des Ministres tient à souligner que les pratiques
mentionnées dans la Résolution 1952 (2013) ne sont aucunement comparables,
étant donné que les mutilations génitales féminines sont clairement interdites
par le droit international. Elles relèvent du champ d’application
de l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme
et, en vertu de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention
et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence
domestique, elles font partie des violations les plus graves des
droits fondamentaux des filles et des femmes. Elles ne peuvent en
aucun cas être mises sur un pied d’égalité avec des pratiques telles
que la circoncision des jeunes garçons pour motifs religieux, pratique qui
ne fait pas l’objet de dispositions juridiques analogues. La résolution
signale certes qu’il y a des distinctions à faire, mais le Comité
des Ministres constate que le libellé de ce texte risque de prêter
à confusion.
3. Le Comité des Ministres note que la protection des enfants
contre les risques des opérations et interventions non justifiées
médicalement est prévue par des instruments internationaux existants,
qui traitent notamment de la participation des enfants aux décisions
concernant leur bien‑être, et du rôle de leurs parents. Il s’agit
en particulier de la Convention des Nations Unies relative aux droits
de l’enfant et d’instruments du Conseil de l’Europe tels que la
Convention européenne sur l’exercice des droits des enfants (STE n° 160), l’article 7
(droits des enfants et des adolescents à la protection) et l’article 17
(droits des enfants et des adolescents à une protection sociale,
juridique et économique) de la Charte sociale européenne ainsi que
la Recommandation Rec(84)4 sur les responsabilités parentales, la
Recommandation CM/Rec(2012)2 sur la participation des enfants et
des jeunes de moins de 18 ans et les Lignes directrices de 2010
sur une justice adaptée aux enfants. Le Comité estime inutile pour
l’instant toute activité normative supplémentaire.
4. Enfin, le Comité des Ministres tient à informer l’Assemblée
qu’en 2013, grâce aux délégations au Comité de bioéthique (DH‑BIO),
de nombreuses informations ont pu être recueillies au sujet de la
situation juridique des Etats membres en ce qui concerne la circoncision.
Les réponses obtenues ont permis de constater que de nombreux pays
font particulièrement attention aux conditions dans lesquelles se
déroulent de telles interventions afin de limiter tout risque pour
la santé et le bien‑être de l’enfant. Le Comité des Ministres tient
à souligner l’importance de ce point.