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Recommandation 2083 (2016)
Les sanctions prises à l’encontre de parlementaires
1. L’Assemblée parlementaire renvoie
à sa Résolution 2087
(2016) sur les sanctions prises à l’encontre de parlementaires
et, notamment, à la situation actuelle marquée par un nombre croissant
de restrictions aux déplacements des parlementaires nationaux d’un
Etat membre du Conseil de l’Europe vers un autre Etat membre.
2. L’Assemblée attire l’attention du Comité des Ministres sur
les manquements persistants de certains Etats membres à respecter
les engagements internationaux qu’ils ont librement consentis, en
entravant les activités de l’Assemblée par des obstacles à l’exercice
des mandats de ses membres.
3. Par ailleurs, l’internationalisation croissante des activités
parlementaires met en évidence l’inadéquation du cadre juridique
international dans lequel s’exercent les missions des parlementaires
nationaux hors de leur pays. S’il est incontestable que la diplomatie
est par essence une fonction régalienne, il n’en est pas moins vrai que
les parlements ont progressivement investi son domaine, rendant
nécessaire de reconnaître et de protéger ces missions sur le plan
international. Aussi les parlementaires nationaux devraient-ils
disposer de garanties suffisantes vis-à-vis des Etats tiers quand
ils se rendent à l’étranger en déplacement dans le cadre de leur
mandat et bénéficier d’un cadre fixe et standardisé de droits et
privilèges, afin de répondre aux exigences de sécurité juridique.
4. Par conséquent, l’Assemblée appelle le Comité des Ministres:
4.1. à exiger des Etats membres qu’ils
respectent leurs engagements souscrits en vertu du Statut du Conseil
de l'Europe (STE no 1), de l’Accord général
sur les privilèges et immunités du Conseil de l'Europe (STE no 2)
et de son Protocole additionnel (STE no 10),
et qu’ils garantissent pleinement l’immunité des membres de l’Assemblée
parlementaire et le libre déplacement de ceux-ci sur leur territoire;
4.2. à exhorter les Etats membres à garantir, par le biais
de déclarations unilatérales:
4.2.1. aux membres des délégations
bénéficiant auprès de l’Assemblée parlementaire du statut d’observateur
ou de partenaire pour la démocratie, lorsqu’ils participent aux
sessions de l’Assemblée et aux réunions de ses commissions, et d’une
manière générale aux activités qu’elles organisent, les privilèges
et immunités reconnus aux membres de l’Assemblée parlementaire au
titre de l’Accord général sur les privilèges et immunités du Conseil
de l'Europe et de son Protocole additionnel;
4.2.2. aux élus nationaux des Etats membres du Conseil de l’Europe
qui se rendent sur leur territoire ou transitent par celui-ci, les
immunités reconnues aux membres du parlement de leur propre pays;
4.3. à lancer, préalablement à tous travaux normatifs éventuels,
et en considération des travaux en cours de la commission du droit
international des Nations Unies, une étude de faisabilité sur l’opportunité de
créer un statut international des parlementaires et sur les droits
et obligations susceptibles d’y être attachés, dont il pourrait
charger le Comité des conseillers juridiques sur le droit international
public (CAHDI) du Conseil de l’Europe.